Laurent Queyssi vous présente son ouvrage "
Trystero" aux éditions Mnémos.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/3081955/laurent-queyssi-
trystero
Note de musique : © mollat
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L'inspiration existe, mais elle doit te trouver au travail ...
(Picasso)
Ne peut-on pas très bien "imaginer une histoire en forme d'éléphant, de champ de blé, ou de flamme d'allumette soufrée" comme en rêvait le dessinateur Moebius ?
Écrire exige de la discipline, du dévouement, de l'humanité. De longues heures assis derrière un clavier, avec des personnages issus de son propre cerveau.
Seul.
Mais l'abus de conflits, d'obstacles peut aussi devenir destructeur pour le récit s'il est mal maîtrisé. Accumuler les emmerdements ne rend pas un personnage digne d'intérêt. C'est l'amalgame entre ses agissements et son intériorité qui en font un être fictif assez crédible pour qu'un véritable humain éprouve des émotions à son sujet. La frontière entre le suspense et le désintérêt est fine.
S'il est bien un domaine où l'Alliance excelle - en dehors de la mise au pli des contestataires - c'est la maîtrise des communications à tous les étages, tant au niveau de la masse que de l'individu.
Il me fallait interviewer les commerçants, faire une photo puis rédiger l'article. J'avais déjà le titre : "La vie commerciale reprend à Pont-Canal".
Les fantômes de Hunter Thompson et gay Talese me regardaient d'un oeil noir.
Ils pouvaient bien aller se faire foutre.
Le grand encaisse sans broncher, sa tête est déjetée sur un côté et revient aussitôt à son emplacement initial. Pendant un instant, j'ai l'impression qu'un peu de fumée est sortie de ses oreilles, comme dans un dessin animé de Tex Avery, puis il attrape Cyril et lui colle une gifle monumentale, une baffe d'anthologie digne de Bud Spencer. Le bruit du choc m'évoque celui d'un morceau de viande qu'un boucher retourne sur son plan de travail en bois pour le couper. Un son à glacer le sang de l'équipe des All Blacks au grand complet ou de Mathilde, ma vieille tante maléfique à la jambe de bois.
À ses dons de vendeurs, qu'il doit essentiellement à sa proximité avec ses clients (mais également au fait que le Français aime acheter Renault) s'ajoute une prédisposition, doublée d'un entraînement redoutable, à supporter l'alcool. Avec ses deux ou trois apéros par soir 360 jours par an, il faut maîtriser son sujet pour ne pas, de temps à autre, accorder, sous le coup de l'enthousiasme distillé par son cinquième pastis sirupeux, une ristourne trop importante qui risquerait de fâcher le patron de la concession. Christian connait les gens, les bagnoles et l'alcool. C'est un cador dans son métier.
C'est le jour de ses quarante ans qu'un Alan Moore un peu éméché a annoncé à la stupéfaction de sa famille et de ses amis qu'il allait devenir magicien. Le lendemain de cette révélation, un dilemme se pose alors à lui : soit se renier et avoir l'air stupide, ou assumer sa déclaration et avoir l'air stupide...
Car voilà une des clés du "worldbuilding". Les personnages. Sans eux, le décor mis en scène n'est rien d'autre qu'une coquille vide, un vaisseau fantôme.