Il faut remonter 5 000 ans dans le passé pour retrouver la trace du dernier grand mouvement migratoire ayant une incidence mesurable sur l'ADN de tous les Européens. L'ADN des hommes qui sont arrivés en ce temps-là des steppes de l'Europe orientale constitue aujourd'hui l'une des trois composantes génétiques dominantes du continent. Les deux autres sont issues des premiers chasseurs-cueilleurs et des agriculteurs venus d'Anatolie.
Si l'on revient encore un peu plus en arrière dans l'histoire de l'humanité, on se rend compte que la peau foncée était elle aussi au départ une adaptation. Notre cousin, le chimpanzé, possède sous son pelage noir une peau claire. À mesure que l'homme perdait ses poils, sa couleur de peau s'est manifestement adaptée afin de protéger son corps désormais nu du soleil. Cette seule raison suffit à montrer qu'il est d'une grande bêtise d'invoquer la couleur de peau pour fonder quelque hiérarchie évolutive que ce soit. À moins que des individus à la peau claire n'aient à cœur de se réclamer d'une proximité génétique particulière avec les chimpanzés.