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4.51/5 (sur 77 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Jennifer de Araujo (Jennifer Cleyet-Marrel) est la mère de Maëlys de Araujo, née le 5 novembre 2008.

Le 27 août 2017, sa fille disparait lors d'une réception de mariage à Pont-de-Beauvoisin, en Isère. Le 14 février 2018, Nordahl Lelandais (1983), l'un des invités, reconnait avoir tué Maëlys et conduit les enquêteurs dans une commune du massif de la Chartreuse, où il a déposé le corps de l'enfant.

Dans "Maëlys" (2022), paru aux éditions Robert Laffont, Jennifer de Araujo livre un récit glaçant sur sa perte avec l'aide de la journaliste Tiphaine Pioger.

Aujourd'hui, Jennifer a quitté l'hôpital de Pontarlier pour être infirmière libérale. Elle est redevenue Jennifer Cleyet-Marrel depuis son divorce d'avec le père de Maëlys, Joachim de Araujo.

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" L'AUTRE, AVEC LE T-SHIRT BLEU, IL NE MÉRITE QUE ÇA COMME NOM. " Jennifer de Araujo, mère de Maëlys Dimanche 27 août, trois heures du matin. Une petite fille de huit ans et demi, Maëlys de Araujo, disparaît lors d'un mariage à Pont-de-Beauvoisin, en Isère. C'est le début de l'affaire Nordahl Lelandais, un ancien militaire, trentenaire versatile, cocaïnomane, alcoolique et violent. Quelques mois plus tard, le suspect est également impliqué dans la disparition d'un jeune caporal de 23 ans, Arthur Noyer. Dès lors, un tsunami médiatique et judiciaire va s'emparer de l'affaire. Une cellule est constituée pour étudier son éventuelle implication avec d'autres disparitions énigmatiques dans la région sud-est. Nordahl est-il le tueur en série français du siècle ? Que sait-on vraiment du mode opératoire, de la psychologie profonde de celui qu'aucun des proches des victimes ne souhaite appeler par son nom ? Écrit au scalpel, le récit glaçant de l'auteur multiprimé Maxence Fermine retrace fidèlement l'un des parcours les plus pervers de l'histoire hexagonale contemporaine et nous immerge à pic dans la solitude criminelle et l'âme noire de Nordahl.

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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Parfois, il est bon de simplement confier ses émotions à quelqu’un de moins impliqué.
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Si l’écriture n’est pas magique, elle a des pouvoirs. Écrire ne me rendra pas ma fille mais les mots peuvent, au moins, sacraliser son existence.
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Un seul être vous manque et tout est dépeuplé. Le vers de Lamartine est devenu célèbre parce qu’il est juste. Une seule personne disparaît d’un clan et, subitement, celui-ci cesse d’exister. Voilà ce qu’était ma solitude : un retrait du monde et le refus d’y exister sans Maëlys.
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Raconter la disparition de Maëlys, c'est raconter qui elle était. Elle était la joie, la douceur, la bienveillance, la résilience. Elle était tout ce dont le monde aurait davantage besoin et tout ce qu'il manque souvent à la société des hommes d'aujourd'hui. J'écris pour raconter la perte et prolonger la vie. Car Maëlys ne devrait pas cesser d'exister.

Ma fille s'assied sur mes genoux. Elle prend un minuscule morceau de chou dans sa bouche. Ça ne lui plaît pas du tout ! Elle n'est pas très dessert, comme on dit. Je dépose un bisou sur sa joue et elle repart jouer. Si seulement on pouvait sentir à l'avance l'importance que prendront certains moments. Cette scène insignifiante, je l'ai rejoué des milliers de fois dans ma tête depuis. Je lui fais un bisou et elle retourne jouer. Un bisou sur la peau de ma fille, un parmi des milliers depuis sa naissance. Je suis sa mère et Maëlys aime particulièrement les câlins, plus que Collen par exemple. Je fais un bisou à ma fille et elle repart jouer. Je la vois encore descendre de mes genoux, s'éloigner de la table en sautillant. Je fais un bisou à ma fille et elle repart jouer. Nous sommes le 27 août 2017. Il est 2h du matin. C'est la dernière fois que je verrais Maëlys.

Comment expliquer ce que l'on ressent ? Le monde s'ouvre sous vos pieds bien sûr, votre enfant a disparu. Mais ce n'est pas seulement cela. Votre cerveau se bloque. Vous entrez dans un univers de solitude, un espace intérieur vide et froid, ou l'angoisse cohabite avec vous et où personne ne peut pénétrer. Pas même celui qui partage votre vie et assurément, votre peur.

Bien sûr, je pouvais parler avec Joachim puisque nous partagions les mêmes craintes. Nous aurions pu dire, l'un à l'autre, notre colère ou notre inquiétude. Mais ma douleur n'allait-elle pas aggraver la sienne ? Parfois, il est bon de simplement confier ses émotions à quelqu'un de moins impliqué.

À l'intérieur, le froid me saisit. Dans le salon, mes yeux se sont d'emblée posés sur les personnages en plastique. Que leur existence semblait simple ! Sans prononcer un mot, je regarde cette ville jouets installée avec tant de précaution par ma fille il y a exactement un mois. J'envie ces personnages, ces animaux figés, inconscients, insouciants. Je les envie, mais pourquoi ? Parce qu'en fin de compte, notre existence à quelque chose de ce monde Playmobil : depuis le mariage, nous non plus n'avons pas bougé, nous n'avons touché à rien. Comme eux, j'attends que Maëlys revienne pour m'animer à nouveau. Je fais le tour de la maison. Depuis un mois, absolument rien n'a changé. Le petit pyjama marron et violet laissé par terre dans la salle de bains est toujours là. Je ne touche à rien. Je ne déplace rien. Tout est suspendu. Nous attendons.

Un seul être vous manque et tout est dépeuplé. Le vers de Lamartine est devenu célèbre parce qu'il est juste. Une seule personne disparaît d'un clan et, subitement, celui-ci cesse d'exister. Voilà ce qu'était ma solitude : un retrait du monde et le refus d'y exister sans Maëlys.

Car, pour moi, ma fille n'est pas morte. Elle ne peut être morte. C'est impossible. Quelle que soit la qualification de la mise en examen, j'attends toujours de comprendre ce qu'il s'est passé et de la retrouver. Quand votre sensibilité de maman et votre déni percutent la réalité, la folie guette. C'est comme tenter de faire rentrer un rond dans un carré avec la certitude d'y arriver : ça ne colle pas, mais vous vous obstinez.

C'est incroyable, comme on peut tromper son cerveau, lui faire croire, dans le rêve et les flash-back, qu'il ne souffre plus. Cet anesthésiant mental naturel se paye le prix fort : quand j'en reviens, la douleur est décuplée. Mais, sans cette technique, je ne survivrais pas à ce que je traverse. Il y aurait trop de stress. Je serai sûrement déjà morte d'inquiétude et de chagrin.

- Monsieur et Madame De Araujo, dans cette voiture, ces experts ont trouvé une microgoutte de sang. Les analyses ADN sont formelles, nous les avons refait plusieurs fois pour en être certains : ce sang appartient à Maëlys.
Elle exprime avec une extrême douceur, comme si le ton employé pouvait changer quoi que ce soit à la torture qu'elle est en train de nous infliger. On me plante un couteau dans la cage thoracique et on le fait glisser jusqu'à mon pubis, me découpant lentement en deux. L'image est à peu près celle qui décrit le mieux ce que je ressens, à cet instant, dans ce bureau.

Le couple vit à Bourges, dans le centre de la France, nous dans les montagnes du Jura. Il n'y avait a priori aucune probabilité que nous rencontrions cette famille Noyer. Pourtant, ce jour-là, nos vies se lient à jamais.

Le meurtre d'Arthur Noyer, n'aurait, je le crois et le crains, jamais été élucidé et son tueur condamné sans ce qui est arrivé à Maëlys. Sans ma fille, les enquêteurs n'auraient jamais entendu parler de l'homme insignifiant qui avait déjà sévi. Sans elle, ils ne seraient jamais tombé sur les vidéos de ses petites-cousines dans son téléphone. Et il y aurait peut-être encore des enfants, trois prénoms, trois petites personnalités en construction, incapables de dire le secret qu'on les a implorés de garder. Grâce a ma Maëlys, l'«Autre» ne fera plus de mal à personne.

Car chaque jour, je liste ce que j'aurais dû faire différemment. Chaque jour de chaque semaine et de chaque mois. Jamais mon cerveau ne cesse de se poser ces questions. Des interrogations qui reviennent sans cesse, ne s'arrêtent ni au bout d'un an ni au bout de deux années, jamais. La culpabilité demeure, éternellement. Je dois cohabiter avec. Je cherche continuellement le moment précis où tout a basculé, l'instant auquel je n'ai pas assez prêté attention. Croyez-moi. Je suis mon pire bourreau.
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