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Critiques de Jean-Marie Blas de Roblès (330)
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La montagne de minuit

Quel dommage ! Voilà un roman qui était en passe de me réconcilier moindrement avec la littérature française contemporaine, bien écrit, pas nombriliste, et… qui se prend les pieds dans le tapis au dernier virage.



Voilà un petit livre couvrant vingt chapitres plus un épilogue ; voilà un livre que j'ai trouvé bien senti et intéressant jusqu'au chapitre 16 inclus. Mais qu'est-il allé faire dans cette galère à partir du chapitre 17 ! Quel tripatouillage, quel sac de noeuds, quel embrouillamini, quel plombage !



Du coup, je reste sur une mauvaise impression alors que j'ai pensé pendant les 4/5èmes de l'ouvrage qu'elle allait être bonne.



On sent que l'auteur a des références et aime à les faire émerger. Comme le titre La Montagne Magique était déjà pris, il s'est rabattu sur La Montagne de Minuit en y injectant un p'tit coup de Sept Ans au Tibet.



Elle était très bien cette histoire d'un vieux gardien de lycée amoureux du Tibet et des traditions qui s'y rattachent. Elle était très bien cette jeune historienne qui essayait d'aller au-delà des préjugés.



Bon, j'étais moins convaincue par l'espèce de mise en abîme du fils extirpant les souvenirs de sa mère pour en retisser une narration, mais peu importe, tout fonctionnait bien et l'on s'attachait bien au vieux bonhomme mystique.



Mais qu'est-ce qu'il avait besoin d'aller nous rouler cela dans la mélasse à grand renfort de passé nazi et de résistance et de suicide. C'est trop. Trop gros, trop téléphoné et la mort qui coïncide au survol de Berlin, Pouah ! ça fait trop, stop !



Là où il y aurait pu y avoir un bon roman, il y a maintenant un truc gentillet et bienpensant, abracadabrant et qui peine à retomber sur ses pattes. Une fin qu'il s'échine à trouver en ahanant et en voulant à tout prix essayer d'y greffer des " messages " ou supposés tels. Bref, c'est vraiment dommage.



Toutefois, c'est un auteur dont j'ai apprécié la plume et j'irai lire son roman précédent en espérant qu'il ne souffre pas des mêmes travers et qu'il ne s'embourbe pas à la fin dans la bienpensance comme je le déplore ici.



Bien entendu, ce que j'exprime ici n'est que le reflet de ma sensibilité et de ma subjectivité, en aucun cas une vérité. Ce n'est qu'un avis, c'est-à-dire, bien peu de chose.
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L'île du Point Némo

Intrigues à foison, mises en abymes, références à de grands romans du XIXème, humour, inventions extravagantes, prises de position politiques, écologiques et économiques : impossible de s'ennuyer - c'est d'ailleurs presque " too much " par moments, au risque de se perdre.

Ici, lire est en soi une aventure, c'est un peu comme se retrouver embarqué par hasard dans un wagonnet de montagnes russes, complétées d'un train fantôme hanté par Verne, Doyle, Lovecraft, Dumas, mais aussi Melville, Stevenson et probablement d'autres que je n'ai peut-être pas identifiés, mais qui font partie de notre imaginaire culturel collectif et que, par jeu, j'ai pris plaisir à identifier grâce aux indices semés par l'auteur tout au long du récit.

Bref, une étonnante mixture, hommage à la littérature d'aventures et au pouvoir de l'imagination.



Il n'y a véritablement que le fil conducteur de ce roman totalement déjanté qui soit simple : un inestimable diamant a été volé à lady MacRae.

John Shylock Holmes, descendant de l'illustre détective, a été engagé par celle-ci et par la compagnie d'assurances pour le retrouver. Accompagné de son majordome, Grimod de La Reynière, mais aussi de Martial Canterel, dandy richissime et de sa gouvernante, miss Sherrington, Holmes se lance à la poursuite du criminel Enjambeur Nô dans un périple ébouriffant qui entraîne le lecteur de Londres, à la Sibérie - avec un inoubliable déraillement du Transsibérien - en passant par la Chine et l'Australie, pour finir sur un îlot inconnu du Pacifique qui réserve des surprises pour le moins inattendues.



Et encore ne s'agit-il là que de l'intrigue principale. Ma plus grande surprise probablement fut la découverte d'une galerie de personnages, héros d'intrigues secondaires hautes en couleurs et en variété qui semblent n'avoir aucun rapport avec le corps du roman et qui coupent en quelque sorte la narration principale. Assez déroutant au début, ils permettent de donner cependant un rythme à l'ensemble, et surtout de jeter des passerelles vers une époque et des thèmes plus contemporains. C'est selon moi la seconde grande originalité et le tour de force habile de ce roman.



L'île du point Nemo n'apparaît donc qu'au terme d'une odyssée délirante qui vaut le détour, d'une aventure littéraire inattendue et réussie.

J'ajoute juste que le fameux point Nemo, " est le nom donné au pôle maritime d'inaccessibilité, c'est-à-dire l'endroit de l'océan le plus éloigné de toute terre émergée. ", histoire de s'éloigner des rivages bien balisés de la littérature probablement.
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Ce qu'ici-bas nous sommes

Visite guidée proposée par un explorateur de mirages.

Lors d'une traversée du désert... Sud Lybien, Augustin Harbour égare sa raison, sa boussole perd le Nord et il tombe sur une oasis sortie de nulle part, sinon de son imagination. Point de palmiers ombrageant une mare d'eau cristalline dans laquelle Shéhérazade prendrait son petit bain. Nul chanteur ventru et barbu en train de chanter les mérites d'un jus de fruit. Cette Oasis Oasis , Oh, Zindän, c'est le nom du patelin, est une cité qui réunit une population d'égarés bigarrés issus de plusieurs époques.

Comme Augustin Harbour est scientifique avant d'être cintré, il va multiplier les croquis, prendre des notes et décrire avec minutie les moeurs et coutumes de cette étrange peuplade plus ou moins imaginaire. Notre professeur Tournesol ensablé va se mêler aux quelques castes qui structurent cette petite société : le clan des mangeurs de crevettes, celui des Trayeurs de chiennes, celui des Amazones et celui du Jujubier. Comme tout peuple qui se respecte et angoisse au sujet de sa finitude, ce petit monde va s'inventer un Dieu, Hadj Hassan, qui, comme sa phonétique le précise, préfère vivre dans le voisinage avec sa charmante vestale Marushka Matlich que dans les cieux.

40 ans plus tard, on retrouve Augustin Harbour dans une clinique privée pour VIP au Chili, séjour dans une maison pas de tout repos mais qui va lui laisser le temps de rassembler ses notes et croquis pour raconter son excursion à Zindän.

Chaque chapitre est un constitué d'une description détaillée et azimutée de cette évasion spatio-temporelle puis de quelques tranches de vie parmi les patients de la clinique.

Comme à son habitude, Jean- Marie Blas de Robles nous transporte dans des contrées inconnues où se mêlent érudition et fantasmagories, il nous ouvre son carnet de curiosités infinies et en profite pour glisser de ci de là et un peu n'importe où, quelques pensées autour de la relativité de la vérité, quelques piques au folklore religieux et quelques sarcasmes sur nos morales à géométrie variable.

Claude Lévi-Strauss posa que "l'humanité se décline au pluriel". Blas de Robles mélange tous ces pluriels pour créer des êtres singuliers, dotés de têtes de figures célèbres (Hugo, Darwin, lui-même...) posés sur des corps indigènes. Les dessins et gravures de qualité qui envahissent chaque page de ce roman font de ce livre un objet rare et précieux qui interroge l'imaginaire et la fiabilité de nos mémoires.

De tatouages en QR codes, de tabous alimentaires aux vertus du cannibalisme, de rites funéraires endiablés à la codification des ébats amoureux, l'auteur n'épargne aucune Mythologies avec la plus grande fantaisie. Je ne pense pas avoir compris la moitié des références glissées dans l'histoire mais chacun peut y faire son marché.

Ceux qui connaissent Jean Marie Blas de Robles ne seront pas étonnés de ce scénario foldingue et je ne peux que conseiller cette lecture décalée aux amateurs d'ovnis littéraires. Pas de petits hommes verts mais des êtres lunaires peuplent ce délicieux récit.

Du Jules Verne sous camisole.



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Là où les tigres sont chez eux

"La main dans la main, à l’aventure et lentement, à travers l’Eden, ils cheminèrent seuls."

(J. Milton, "Le Paradis perdu")



Nostalgie baroque, quand tu nous tiens !

Les épreuves du roman "Là où les tigres sont chez eux" n'ont enchanté aucun éditeur. S'ils n'étaient pas perplexes devant le long pseudonyme archaïsant choisi par l'auteur (Roblès a vraiment quelque peu arrangé son nom, en hommage au premier éditeur/imprimeur de "Don Quichotte" de Cervantès), ils étaient ensuite déstabilisés par le pavé irrésumable de presque mille pages, dédié primairement à l'excentrique et aujourd'hui oublié jésuite Athanase Kircher (1601-1680).

Roblès a mis dix ans à écrire son roman, et il en a fallu dix autres avant que les éditions Zulma ne tentent l'aventure... pour le plus grand bonheur des lecteurs.



Un grand nombre de bons romans peuvent être qualifiés d'"irrésumables", sans pourtant être "illisibles", et c'est bien le cas de ces réjouissants "Tigres". Roblès nous propose un gracieux mélange de roman historique et de roman d'aventure, de fable philosophique et de roman psychologique, d'aphorismes, de folklore et de savoir encyclopédique, agrémenté encore par un zeste de cette étrange atmosphère typique pour les auteurs latinoaméricains. Afin que les feuillets de ce brouillon expérimental ne se dispersent pas aux quatre vents, il a fallu trouver une agrafe symbolique pour les retenir : le personnage de Kircher.



Ce "dernier homme de la Renaissance", ou "le Léonard baroque", qui englobe à lui seul tout le savoir de l'époque, mais dont les théories mégalomanes se révélaient systématiquement toutes fausses, rappelle l'émouvante et pathétique figure de Don Quichotte. Ses expériences - déchiffrage rapide des hiéroglyphes égyptiens, ballet exploratif sur un volcan en éruption, calculs des dimensions exactes de l'arche de Noé, machines volantes, miroirs ardents, orgues à chats, culture de toutes sortes d'organismes sur son propre corps - ne sont que des excursions dans les impasses du savoir, pour annoncer à ses successeurs : "Non, les amis, le chemin ne passe pas par là !". Sans le savoir, Kircher était doté de l'aptitude géniale à l'erreur, mais sa curiosité sans borne en fait, paradoxalement, une sorte de fondateur de la véritable science, et un précurseur des futurs Pasteurs et Champollions.

Mais l'aventure de la science moderne et les réflexions sur les chemins tortueux de la connaissance humaine ne sont qu'une des nombreuses dimensions du roman. Le plus souvent, Roblès revient vers des questions philosophiques et métaphysiques que se pose son infatigable jésuite. Les destins des autres protagonistes font écho aux méditations de Kircher sur le sens de la vie, la place de l'homme dans le monde et la recherche des Paradis perdus.



Deux héros du roman sont directement liés à Kircher. Il s'agit d'Eléazard von Wogau, correspondant brésilien pour un journal français, qui prépare un article sur une curieuse biographie du jésuite, écrite prétendument par son élève et admirateur enthousiaste Caspar Schott. En même temps, son ex-femme Elaine, paléontologue de renom, prépare une expédition dans la jungle à la recherche de fossiles uniques. Expédition malheureuse, qui ne frôlera que trop près les Paradis perdus, quand sa seule chance de survie deviendra une tribu primitive de la forêt vierge, dont les rites confus sont encore liés à... Kircher !

Le destin des deux autres protagonistes - Moéma, la fille d'Eléazard, qui noie ses rêves naïfs sur le Brésil précolombien dans l'alcool et la drogue, et Nelson, petit truand handicapé qui tisse, dans la misère infinie des favelas, des projets fous sur l'assassinat du gouverneur de l'état de Maranho - sont liés à Kircher seulement par des allusions. D'autant plus amusante est la tâche du lecteur, de chercher des analogies entre les passages du journal de Schott et l'histoire qui se passe au Brésil actuel.



Le jeu de Roblès avec l'attention de son lecteur, concrètement les variations diverses sur le "texte dans le texte", fait un peu penser au "Manuscrit" de Potocki ou à la tradition de L'Oulipo. Il suffit de regarder, par exemple, "L'Idolâtre", le poème préféré de Kircher : la fin du roman révèle (ou pas !) que cette méditation spirituelle n'est pas vraiment ce qu'elle semble être, tout comme Kircher lui-même, et tout comme les élans vertueux des protagonistes principaux.

Avec ses jeux littéraires, ses illusions théâtrales et sa logique presque détective, ce livre "baroque" nous entraîne lentement dans le tourbillon des aventures les plus incroyables du corps et de l'esprit.

Le Brésil de Roblès, à la fois beau et cruel, n'est pas seulement une image hyperbolique du monde actuel, ce "trou noir qui s'effondre à l'intérieur de lui-même". C'est une métaphore qui se réfère à la citation de Goethe qui ouvre le roman, mais aussi à Borges, et à son image de la vérité comme un tigre : un être discret qui évite la lumière crue de toutes les idéologies univoques, capable de vivre seulement dans le clair-obscur ambigu de la jungle sauvage. Ce n'est que là où ces tigres peuvent être vraiment "chez eux". 4,5/5
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L'île du Point Némo

Ici, il est question :

d’une bataille entre Alexandre le Grand et Darius,

d’un dandy opiomane,

d’une gouvernante bien sous tous rapports, mais qu’il ne faut pas chercher,

d’un certain John Shylock Holmes,

d’un majordome noir au front balafré,

de trois pieds coupés chaussés de baskets,

d’un nombre restreint d’unijambistes,

du diamant volé de Lady MacRae,

de B@bil Books, l’entreprise de Monsieur Wang,

d’une jeune fille endormie depuis plus de dix ans,

de fiacres et de tablettes tactiles,

d’un mari qui bande mou, au grand désespoir de son épouse un brin nymphomane,

de la lecture à voix haute dans les fabriques de cigares,

d’un homme enfermé dans un sous-sol, avec son épouse endormie, des livres et des journaux,

d’une femme qui a jadis peut-être été un homme,

d’un jeune hacker qui milite pour la liberté des livres et des histoires,

des amours platoniques entre le susdit et sa jolie compagne de travail,

d’un voyage à bord de l’Orient-Express,

d’un voyage en dirigeable,

d’un voyage en bateau,

d’un voyage en sous-marin, commodément appelé Nautilus,

d’un criminel surnommé l’Enjambeur Nô,

d’un pigeon de concours nommé Free Legs Diamond,

de plusieurs monstres marins, dont un certain Cthulhu,

d’une île qui dérive

et de bien d’autres curiosités, personnages et péripéties. On ne va pas tout vous raconter !



Si cela n’était pas encore tout à fait évident, ce roman est impossible à résumer tant les évènements s’enchaînent sans cesse autour de personnages et au sein de récits divers. Le lecteur est invité à suivre trois histoires qui se répondent à différents niveaux et l’on se demande bien quel récit nourrit l’autre. « Tout livre est l’anagramme d’un autre. Peut-être même de plusieurs. Il n’appartient qu’au lexique d’être celui de tous les autres. » (p. 453) Allons plus loin et rappelons l’osmose essentielle entre réalité et fiction : « Il n’y a pas de réalité qui ne s’enracine dans une fiction préalable. » (p. 409) L’île du point Némo, ce n’est qu’une expression de la réalité passée à la moulinette de l’imagination. Un mot sur ce fameux point Némo qui va susciter tant d’interrogations, de recherches et de frissons (Oui, ça en rappelle un autre…) : « C’est le joli nom donné par les scientifiques au pôle maritime d’inaccessibilité, l’endroit de l’océan de l’océan le plus éloigné de toute terre émergée. » (p. 262) Voilà une définition qui colle assez bien avec la création : quel auteur n’a jamais rêvé de produire un texte à nul autre pareil, un texte qui explorerait un pan narratif encore vierge de toute écriture ?



Le récit principal (appelons-le ainsi par commodité) offre une congruence étonnante et réussie entre une atmosphère victorienne et une technologie estampillée 21e siècle, du steampunk à son meilleur ! Au fil du roman, on visite un cabinet de curiosité qui n’en finit pas de faire s’écarquiller les yeux qui ont été ceux d’une enfant émerveillée (Oui, c’est moi, évidemment.) par les romans de Jules Verne, de Sir Conan Doyle ou de Ian Fleming. Car le ton est donné : ce roman est à la fois d’aventure et d’espionnage, mais également policier et d’amour (un peu). C’est aussi une fable écologique et un conte philosophique. L’île du point Némo, c’est surtout un glorieux palimpseste, celui d’un auteur qui a beaucoup lu et dont l’esprit fourmille de personnages et de situations romanesques. « Que reste-t-il dans nos mémoires, sinon un résumé flou et poussiéreux, de ces livres qui ont bousculé notre existence ? » (p. 46) En secouant le tout, en le saupoudrant d’un brin de folie et en l’arrosant d’une grande rasade de second degré, on obtient un texte qui, s’il est foutraque, polymorphe et labyrinthique, n’est jamais insaisissable ou incompréhensible. Parce que ce qui compte, finalement, c’est le plaisir qu’éprouve tout lecteur quand on lui raconte une bonne histoire. Et celle-ci est bonne, foutrement bonne !

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L'île du Point Némo

Quel talent !

De deux choses l’une, soit Jean-Marie Blas de Robbles est le fils spirituel de Stevenson et Jules Verne, soit il a consommé des champignons hallucinogènes sur l’île du point Nemo pour oser nous servir une histoire aussi délirante et réussir à le faire avec un tel brio !

Deux mots de l’histoire, pas plus, car résumer ce livre est impossible.

Tout commence avec un somptueux diamant l’Ananké volé à une lady anglaise.

Aussitôt prévenu Martial Canterel flanqué de son fidèle complice et ami John Shylock Holmes se lance à la recherche du joyau.

Nous voyageons à bord du Transibérien, visitons la Russie, la Chine, pour arriver sur l’île du point Nemo.

Impossible de ne pas parler des personnages, de quelques-uns seulement car autant vous dire qu’il y en a autant dans le livre que dans le Transibérien.

Je vous dirai quelques mots de mes préférés.

Mr Wang, un chinois vivant dans le Périgord patron de B@bilbook, usine d’assemblage de liseuses numériques, colombophile passionné à ses moments perdus.

Dulcie Présage, haïtienne qui découvre les livres dans une fabrique de cigares qui ont pour noms : Jean Valjean, Rastignac ou Salambô.

Carmen Bonacieu, en manque de sexe ne trouve rien de mieux pour guérir l’impuissance de son époux que de lui appliquer des abeilles sur le zizi. Souffrance assurée pour le pauvre garçon, pour un résultat pas très convaincant, vous vous en doutez.

Il y en a tellement d’autres, tous plus déjantés les uns que les autres.

La grande force de se livre est de nous emmener dans une aventure improbable, avec des péripéties multiples sans nous perdre en chemin.

Les protagonistes trouvent leur place au bon moment.

Un livre que je n’ai pu lâcher. Pas une minute d’ennui. Le sourire aux lèvres en permanence, parfois de grands éclats de rire, que demander de plus.

J’ai aimé « là où les tigres sont chez eux » et j’ai adoré « lîle du point Némo ».

Un merveilleux remède contre la morosité ambiante !

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La mémoire de riz

La mémoire de riz est une nouvelle appartenant au recueil éponyme de ce conteur hors pair qu’est Jean-Marie Blas de Roblès. Il prend un personnage historique, David d’Ashby, un frère dominicain anglais ayant vécu au XIIIe siècle et lui fait raconter une aventure extraordinaire : lors de son séjour aux Indes, il a comme professeur Maître Shang, qui devient un ami. Lorsque le vieux sage est incarcéré pour trahison, il lui donne ce qu’il a de plus précieux : un sac contenant des grains de riz… Mais ne contient-il réellement que cela ?



J’ai été captivée par cette lecture ! Quel talent ! Pendant l’espace d’un instant, j’étais dans une contrée lointaine, dans un espace-temps qui l’est plus encore, en train de fouiller dans ce sac avec le narrateur ! Voilà ce que j’aime dans les nouvelles : en quelques pages, on vient me mettre une claque. Chapeau bas !


Lien : https://promenadesculturelle..
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Là où les tigres sont chez eux

BRÉSIL, TOUJOURS TERRE D'AVENIR ?



Un pavé, une somme, une masse, un roman-fleuve, roman labyrinthique... Aucun superlatif ni qualificatif ne manquent dès lors qu'il s'agit de résumer l'épaisseur ainsi que le contenu de ce roman paru en 2008, roman éminemment dense, étonnant, polymorphe, d'un auteur, le philosophe et archéologue sous-marin Jean-Marie Blas de Roblès, dont on peut affirmer sans être particulièrement condescendant qu'il n'était guère connu jusque-là, sauf, sans doute, pour ses magnifiques et passionnants ouvrages consacrés à l'archéologie (aux éditions Edisud entre autres) et un ou deux romans ou recueils de nouvelles plus confidentiels, l'un d'eux recevant tout de même le prix de la nouvelle De l'Académie Française... même si cela remonte à 1982 !

N'oublions pas, non plus, de rappeler les détails liés à la confection de cette épopée historico-contemporaine : dix années de travail rédactionnel - sans même prendre en considération les années plus nombreuses encore que demandèrent la compilation de lectures, de documentations, la confrontation des sources et des recherches concernant le fameux Athanase Kircher dont il sera abondamment question dans l'ouvrage -, presque autant de temps pour trouver un éditeur assez fou, un succès aussi bien critique que de librairie (ce qui est assez rare pour le signaler), ainsi que trois prix, dont l'un des plus prestigieux : le Médicis en 2008.



C'est donc nanti de ces premières extravagances que nous abordâmes les rives tumultueuses de Là où les tigres sont chez eux - dont on se sent, à l'image des chroniqueurs précédents, obligé de rappeler que le titre est inspiré d'un vers extirpé aux Affinités électives de Goethe -. Une idée née du plus grand des hasards que cette lecture : quelques pages entraperçues à la volée, et appréciées, tandis que l'ouvrage était l'un des cadeaux d'anniversaire offert à un ami, quelques lignes donc, ainsi que la référence à l'essai fameux de Stefan Zweig, "Le Brésil : Terre d'avenir", le tout publié par les excellentes éditions Zulma, c'était tentant !



«L'homme a la bite en pointe ! Haaark ! L'homme a la bite en pointe !» C'est par cette exclamation détonante, prononcée par la voix aiguë d'un perroquet répondant au nom de Heidegger et appartenant à Eléazar von Wogau, le personnage central du roman que débute ce roman-amazone de (donc) presque huit cents pages, et avouons-le, dans la mesure où il ne s'agit en rien d'un roman érotique de gare, cela augurait bien de la suite !



Après ce prologue en fanfare, le premier chapitre entame, comme ce sera le cas des trente et un suivant, l'étonnante biographie d'un savant jésuite, polymathe et polygraphe, aujourd'hui à peu près totalement oublié : Athanase Kircher. Celui-ci, en véritable esprit de son temps doté d'une culture digne d'un nouveau Pic de la Mirandole, s'attaqua à presque tous les sujets scientifiques de son temps. le magnétisme, la linguistique (langues orientales et hiéroglyphes égyptiennes), la géographie, l'optique et la lumière, la musique, la médecine, les mathématiques, l'archéologie (donnant même à cette science en devenir un nom totalement oublié aujourd'hui : "l'archontologie"), la théologie, bien entendu, la kabbale aussi, etc. Loin d'être le savant qui eut tout faux, ce qui est une injustice que le principal protagoniste du roman ne cesse de répéter pourtant, jusqu'à revenir sensiblement sur sa réflexion, Kircher fut l'inventeur d'un certain nombre d'objets qui existent encore à ce jour : le mégaphone, le microscope (il est d'ailleurs sans doute le premier à avoir observé les globules rouges et blancs... Qu'il prit pour le bacille de la peste), la lanterne magique, l'interphone, une machine à calculer ainsi que le pantographe, le premier musée vraiment digne de ce nom, etc. Portons aussi à son crédit qu'il pourfendit l'alchimie, encore étonnamment étudiée et pratiquée en ce temps. En revanche, Kircher, et c'est ce que nous allons découvrir au fil de l'ouvrage, s'est presque systématiquement trompé - contre les grands noms de son temps, tels Blaise Pascal, René Descartes, Galilée, Isaac Newton et quelques autres grands théoriciens des sciences de ce XVIIème si prometteur en avancées scientifiques - chaque fois qu'il s'est pris à émettre des théories, enferré qu'il était à la fois dans des temps dépassés et dans une foi trop présente dont il faisait le but premier et dernier de toutes recherches et publications, une sorte de cadre de pensée, hélas indépassable. On en serait presque à s'énerver de voir une telle intelligence produire des résultats aussi vains !



Chapitre après chapitre, nous suivons donc le sort de ce père jésuite, sous la plume de son élève puis ami et disciple, un certain Kaspar Schott, hypothétique rédacteur posthume de cette hagiographie totalement inventée par Blas de Roblès dans un français absolument digne de celui à la fois très élégant et très ampoulé de son temps, sans oublier d'en rajouter quant à la la déférence obligée, permanente, de l'élève à l'égard du maître qui rend l'ensemble parfois - l'auteur s'en est donné à coeur joie - aussi loufoque que risible. C'est donc en compagnie de cet Eléazard, un français tombé amoureux du Brésil et, plus précisément, d'Alcantara, une ancienne ville coloniale espagnole en totale déshérence, sise face à Sâo Luis la capitale de l'état de Maranhâo que nous allons suivre une bonne part de ce long racontar. En réalité, ce sont six destinées que Blas de Roblès nous donne à découvrir, indépendamment les unes des autres au point de départ, mais qui sont ou bien liées par leurs acteurs ou finissant par se rejoindre au fil des pages :



- La vie de Kircher et de son disciple Schott, à travers une bonne partie de l'Europe, de leur Allemagne natale jusqu'à Rome.

- La vie et les réflexions sur celle-ci d'Eléazar von Wogau, correspondant de presse ne croyant plus guère à son métier ni aux médias, en instance de divorce, Elaine, père d'une jeune femme nommée Moéma, étudiante en ethnologie. Sa rencontre avec une italienne un peu plus jeune que lui portant un très lourd secret, et Soledad, la jeune femme qu'il a recueilli après qu'elle ait subit un viol et qui est, plus ou moins, sa gouvernante ; elle pratique le candomblé. Eleazard est aussi un habitué du cabinet du Dr Euclides, médecin retraité et bibliomane sur le point de devenir aveugle mais dont le regard lucide, affûté, sans concession, sur le monde et sur la société se développe de manière inversement proportionnelle à sa cécité naissante.

- Un groupe d'archéologue, parmi lesquels l'ex-épouse d'Eléazard, deux chercheurs dont l'un est un ami de longue date et l'autre un carriériste veule et couard. Un étudiant en archéologie, Mauro, fils du gouverneur de Maranhâo et son épouse, une riche héritière. Un trafiquant de drogue, ancien soldat nazi mais qui se fait fort de les emmener à destination et son indien, grand connaisseur de la forêt équatoriale.

- le colonel Moreira, un politique sans scrupule, en passe de faire le coup financier du siècle, ayant profité d'indiscrétions de son ami le ministre de l'industrie sur la future implantation d'une base militaire américaine dans sa région ; et son épouse Carlotta, une femme malheureuse, alcoolique, héritière richissime et cultivée mais dont le mariage est un pur désastre. Et qui va aussi terriblement s'inquiéter pour son fils parti en expédition.

- Un groupe de jeune gens de la classe moyenne, plus ou moins à la dérive, plus ou moins étudiant ou bien jeune prof, plus ou moins à la recherche de l'amour ou d'une destinée. Parmi ceux-ci, Moéma, la file d'Eléazard et d'Elaine, se perdant peu à peu sur les chemins torts et trompeurs de la drogue.

- Deux "sans classe", enfin, survivant dans les favelas de Fortaleza dans l'Etat de Ceara : Nelson, d'abord. Un jeune homme très handicapé par une malformation des jambes, qui survit d'expédients, d'aumône et d'un désir presque inassouvissable de vengeance (tuer le riche qui est à l'origine de la mort accidentelle de son père mineur). L'oncle Zé, ensuite. Un brave homme, camionneur presque illettré mais philosophe inné, et qui s'est pris d'affection pour Nelson qu'il aide comme il le peut.



A travers ces destins plus ou moins brisés, ces personnages sans avenir ou sans passé, ces personnalités parfois à la dérive, parfois au point mort, c'est un univers aux accents bien plus sombres et déprimants qu'il n'y parait de prime abord que Blas de Roblès nous donne à découvrir. Il faudra même attendre pas mal de temps - et de pages - pour augurer des failles qui déchirent ces femmes et ces hommes de notre temps. Mais le désenchantement le plus abyssal est au bout du chemin, semble-t-il.

C'est aussi une profonde réflexion sur l'acte créateur, sur celui de l'écriture en particulier, principalement par le biais de cette relation ambiguë que mène Eléazar avec ce savant oublié de l'Ancien Régime, qu'il étudie depuis tant d'années qu'il en est devenu l'un des spécialiste - sans l'avoir véritablement cherché - mais dont on comprend, à l'instar de ceux de son entourage, qu'il a appris patiemment à détester cet aïeul par l'intellect, parce qu'il n'admet pas qu'il ait pu à ce point se fourvoyer tout au long de son existence, qu'il lui cherche tous les poux possibles pour le rendre ridicule dans ses erreurs, qu'il l'estime n'être rien de plus qu'un faussaire, qu'un bonimenteur, un bricoleur sans envergure mais épuisant de culture et de suffisance modeste (parce que l'homme présente toutes les caractéristiques du saint homme, évidemment). Un personnage historique digne d'entrer dans la légende par le biais de la fiction, plus que par celui des sciences ou de sa véritable biographie. Une sorte de Samuel Johnson (lui aussi polygraphe) un siècle avant l'heure, dont on a retenu le nom grâce à la biographie de son contemporain James Boswell, et qui est considérée comme un modèle du genre, alors que la vie de son instigateur fut tout sauf épique... N'est-ce pas là, précisément, que réside tout l'art et le génie profond de l'écrivain : celui d'être le plus doué des bluffeurs et des charlatans ? Kircher renvoie ainsi l'auteur à une espèce d'image de lui-même, malgré les dissemblances apparentes.



Des réflexions, ce roman démiurgique en d'ailleurs est truffé : sur l'amour, sur la vérité, sur Dieu (ou sur les Dieux), sur les rapports entre l'homme et la nature qui l'environne, sur la violence - violence politique, violence de classes, violence entre les êtres, violence sauvage, violences sexuelles, violence des mots - ; une réflexion sur les origines, nos origines, tout autant que sur notre ou nos avenirs possibles ; une réflexion sur l'universel et le particulier, une réflexion sur la possibilité d'être ensembles, une réflexion plus vaste sur notre propre monde contemporain, lui-même bien souvent désenchanté ou plus subtilement désenchanteur...



Plusieurs entrées sont possibles à ce roman qui, pour être long et très dense, se lit cependant d'une traite, malgré les passage d'un style à l'imitation de celui du XVIIème à un autre, contemporain, mais d'un niveau de langage relativement élevé, au style fluide, précis, capable cependant de passer des pires insultes ou des scènes de violence les plus insupportables aux discussions philosophiques les plus enfiévrées. On pense inexorablement à Jorge-Luis Borgès par certains aspects à mi-chemin entre fantasque et fantastique, on songe aussi inévitablement aux romans du regretté Umberto Eco (mais les moments d'éruditions y sont bien plus accessibles que chez le philologue italien). Des qualités, Là où les tigres sont chez eux n'en est franchement pas avare.



Pourtant... Il y manque quelque chose, ce petit quelque chose qui permettrait d'emballer définitivement le lecteur, un petit quelque chose, peut-être, de la folie d'un Cent ans de solitude, pour rester en Amérique latine, ou encore l'étrange définitif du "Manuscrit retrouvé à Saragosse" (la filiation n'est pas si hasardeuse) de Jan Potocki. Sans doute cette irrésolution finale (la fin ressemble à une sorte d'immense point d'interrogation existentiel : on devine, certes, dans les grandes lignes, l'aboutissement crépusculaire de chacun des destins que nous avons pu suivre, mais tout demeure relativement suspensif et saumâtre comme l'embouchure de l'Amazone) ajoute-t-elle à la distance qui s'insinue lentement entre l'infini dédale des histoires de ce roman et le pauvre lecteur qui n'en peut mais. Sans doute la psychologie des personnages, assez volontairement à l'emporte-pièce, une peu à la manière de ces portraits des Caractères de la Bruyère, chacun représentant un aspect de la psychologie de tous, manque-t-elle aussi d'une certaine finesse, d'un petit rien de complexité hors des sentiers battus et d'une certaine complaisance. Peut-être, aussi, le texte de Jean-Marie Blas de Roblès finit-il par s'adresser bien plus à l'intellect qu'à l'épiderme - ce qui n'est pas qu'un défaut -, aux neurones plutôt qu'au coeur, de peur de tomber dans tous les travers possibles de ce genre de littérature sensiblement picaresque, entremêlant aventures, histoires amoureuses, défaites spirituelles et morales, pensées intimes, rencontres improbables. C'est bien dommage car ce petit supplément d'âme eut parachevé ce roman, excellent et terriblement talentueux nous ne cesserons de l'affirmer, mais dont le baroque voulu est par trop calculé, prévisible, architecturé pour que cette perle littéraire puisse resplendir autant qu'elle aurait dû, laissant ainsi le lecteur dans un entre deux presque gênant dont il ne sait plus que penser à force d'être sollicité.



Le relire pour véritablement l'apprécier dans son entier...? Peut-être.
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L'île du Point Némo

Des aventures loufoques dans lesquelles les périodes chronologiques se télescopent. Quand Jean-Marie Blas de Roblès situe une aventure sur l'île du Point Némo, clin d'œil au capitaine et à son Nautilus, le sol de l'île étant constitué en partie de déchets de plastique, il attire l'attention sur l'écologie ; quand au pouvoir, il le représente notamment sous les traits de, monsieur Wang, chinois voyeur et libidineux, directeur de l'usine de liseuses numériques, B@bil Books, cet homme obsédé par les seins, abuse de ses employées ; clin d'œil à Fidèle Castro quand il raconte les lectures dans les usines ... La grande aventure c'est le vol de l'Anankè, le plus gros diamant du monde, détenu par Lady MacRae qui fait appel à John Shylock Holmes, descendant du grand détective.

Le style inimitable de Jean-Marie Blas de Roblès a comblé la lectrice que je suis.



Challenge Atout Prix - Sélection 2017 - Prix du meilleur roman des lecteurs de Points

Prix Libr'à Nous



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L'île du Point Némo

L’Anankè, le plus gros diamant du monde, détenu jusque-là par Lady MacRae, vient d’être dérobé ! Afin d’éviter le scandale, celle-ci va solliciter les services de John Shylock Holmes, le descendant direct du célèbre détective, afin qu’il retrouve le précieux trésor. Mais pour mener son enquête et résoudre cette énigme, Holmes va avoir besoin de l’aide de Grimod, son talentueux majordome, et de son vieil ami Martial Canterel, un dandy opiomane féru d’aventures et de mystères… Accompagnés de Miss Sherrington, la gouvernante, de Lady MacRae et de sa fille, les trois hommes vont ainsi se lancer sur les traces de l’inquiétant Enjambeur Nô et entreprendre une quête qui les mènera au bout du monde, vers des merveilles encore insoupçonnées.





En parallèle, on suit la mauvaise fortune d’Arnaud, le patron d’une fabrique de cigares du Périgord obligé de mettre la clé sous la porte et dont la femme est plongée dans le coma. Son usine vient d’être rachetée par Monsieur Wang, un chinois voyeur et libidineux, directeur de B@bil Books, une entreprise spécialisée dans l’assemblage de liseuses numériques. On découvre également Carmen dont le mari, Dieumercie Bonacieux est atteint de « cécité sexuelle » et qui va tout faire pour réveiller son appétit sexuel… Sans oublier Fabrice Petitbout, le geek abandonné par sa mère et la jolie Charlotte qui ont également un rôle à jouer ... Vous vous demandez peut-être comment toutes ces histoires parviennent à tisser un lien entre elles… Alors pour le découvrir, il ne vous reste plus qu’à plonger vous aussi dans « L’île du Point Némo » !





Jean-Marie Blas de Roblès s’était déjà fait connaître du grand public en 2008, lorsqu’il avait reçu le prix Médicis pour son roman « Là où les tigres sont chez eux ». C’est avec un immense plaisir qu’on le retrouve cette fois dans une aventure palpitante et survoltée digne d’un texte de Jules Verne ! Les références à « L’île mystérieuse » et à « 20.000 lieues sous les mers » sont d’ailleurs nombreuses et rendent un hommage éloquent au maître du roman d’aventures.







Ce qui séduit d’abord dans « L’île du Point Némo », c’est cette plume riche et fouillée, qui enchante par la précision de ses descriptions et crée avec un talent indéniable des décors qui prennent vie sous nos yeux et nous font voyager à travers le monde. Les personnages quant à eux sont hauts en couleurs et animent le récit par leur vitalité et leur sens de la répartie qui donne droit à des traits d’humour particulièrement plaisant.





Ce qui surprend au début, c’est cette alternance entre le récit principal, celui de la quête de l’Anankè, et la multitude de petites histoires qui surviennent au fil des chapitres et qui semblent indépendantes du reste. Il n’en est rien bien sûr et l’auteur imbrique au fur et à mesure les récits entre eux. Par ailleurs, afin de donner une ampleur encore plus romanesque, il n’hésite pas à jouer avec la notion de temps. On a ainsi l’impression que l’intrigue se déroule sur deux époques différentes, les ballons dirigeables et les transports en calèche côtoyant dans un même chapitre les baskets et les tablettes tactiles, ce qui destabilise le lecteur tout en stimulant son intérêt.





Malgré quelques longueurs, « L’île du Point Némo » est un roman d’une grande richesse, extrêmement ingénieux, qui, sous prétexte de divertir offre toute une réflexion sur l’humanité et ses travers ainsi que sur l’importance de la littérature et de la transmission orale. Une aventure à ne pas manquer !
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Dans l'épaisseur de la chair

Pas facile d’extraire la substantifique moelle de Dans l’épaisseur de la chair, un ouvrage dense, parfois confus et déroutant, dont la lecture exige un minimum de persévérance. Il ne m’a pas été inutile, après coup, de refeuilleter quelques pages et de prendre du recul pour étayer mon opinion d’ensemble.



S’agit-il d’un livre d’histoire, d’une saga familiale, de la biographie romancée d’un « pied-noir » nommé Manuel Cortès, ou de l’hommage tardif d’un homme à un père très âgé ?



Dans l’épaisseur de la chair est un peu tout cela à la fois. Jean-Marie Blas de Roblès, l’auteur, est lui-même une personnalité riche, au parcours complexe. Il est philosophe, archéologue, historien, avant d’être poète et romancier. Dans une interview récente, il déclare : « mon but est de faire de la littérature, pas de raconter l’histoire de ma famille »…



Ma foi, l’on peut très bien faire de la littérature tout en racontant l’histoire de sa famille, et cet ouvrage en témoigne. Il dresse un large panorama historique de l’Algérie coloniale, depuis la conquête par les Français jusqu’à l’indépendance. Sur ce fond très documenté, se superpose le parcours d’une famille modeste de pieds-noirs d’origine espagnole, venue s’installer à Bel Abbès, une ville créée à partir d’une ancienne antenne des troupes du général Bugeaud. Emerge ensuite la personnalité du dénommé Manuel Cortès. Il est le père du narrateur, ce dernier étant le double de l’auteur.



A dater de l’indépendance et de l’exode des pieds-noirs, le récit prend une tournure résolument autobiographique, même si le personnage central reste Manuel Cortès. Aux documents et aux témoignages sur lesquels il s’appuyait, l’auteur substitue ses propres souvenirs, son vécu personnel d’enfant, de jeune homme, puis d’homme mûr. Ce qui ressort finalement, c’est la prise de conscience par un fils, des blessures endurées par un père tout au long des vicissitudes de sa vie. Encore a-t-il fallu que ce fils se retrouve empêtré dans une situation suffisamment périlleuse pour remonter le fil de sa généalogie, comme dans les fictions où celui qui va mourir repasse en un clin d’œil le film de sa vie.



A l’instar de nombreux Français d’Algérie de sa génération, Manuel Cortès avait cru en l’avenir radieux promis par la France coloniale. Ses espérances avaient été contrariées par la seconde guerre mondiale, puis balayées par ce qu’on appela les événements d’Algérie, conclus par l’exode des pieds-noirs. J’aime à croire qu’en célébrant les heurts et malheurs de son père, Blas de Roblès a voulu rendre hommage à tous les Français d’Algérie modestes, devenus « les rapatriés », dont nul ne peut dire qu’ils aient été des profiteurs de la colonisation, mais dont il est incontestable qu’ils ont compté parmi les perdants de l’indépendance.



Chez nombre d’entre eux, l’auteur avait déploré l’absence de sensibilité politique, l’aveuglement devant l’absurdité du concept de colonie, un antisémitisme enkysté, et l’incompréhension devant des actes de rébellion qui n’avaient cessé de prendre de l’ampleur dès la fin de la seconde guerre mondiale.



Il leur reconnaît une vraie générosité, une propension spontanée à aider son prochain et une tendance méridionale sympathique à l’excès dans la démonstration. Une tendance que l’on retrouve chez lui-même, lorsqu’il ne résiste pas, à côté de références érudites de bon aloi, à l’envie de sortir des mots en pataouète, des anecdotes de café de commerce, des petites blagues éculées et des démonstrations d’enthousiasme « comme là-bas » pour des passions personnelles qu’on a le droit de ne pas partager, comme la pêche, par exemple.



L’écriture, très travaillée, est brillante, flamboyante. Superbe ! Mais Blas de Roblès prend aussi un malin plaisir à égarer son lecteur dans des digressions liées à ses autres ouvrages, ou dans le recours à des cartes de tarot à la symbolique mystérieuse pour titrer les quatre parties de son ouvrage.



J’ai apprécié son respect pour les souffrances des deux communautés qui se sont déchirées sur un sujet qui mit la France au bord de la guerre civile, et qui a laissé des cicatrices douloureuses dans l’épaisseur de la chair de beaucoup de monde. Si j’ai aimé le travail de reconstitution historique et la couleur picaresque du récit, j’ai été moins sensible à la quête de rédemption filiale. Après tout, c’est son père, pas le mien.


Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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L'échiquier de Saint-Louis

"Je joue pour me souvenir, pour refuser l’oubli. Avec l’espoir secret de mieux participer à ce jeu du monde dont les échecs ne sont qu’une pâle analogie, de me placer hors du temps et non de le passer, si tu permets ce vilain jeu de mots… Mais la vraie raison (et il eut un petit sourire), celle que je n’ai jamais avouée à personne, n’a rien à voir avec toutes ces belles idées. Je joue pour essayer de savoir la suite d’une histoire : je n’en ai entendu que le début, il y a longtemps, au cours d’une partie…"

Dans cette nouvelle issue du recueil "La mémoire du riz" de Roblés, un certain Roetgen raconte précisément cette histoire à un ami qui refuse d'apprendre les échecs. Une histoire d'aventures sur un échiquier, durant une partie disputé entre Saint-Louis et un prince arabe.

Le prince vient d'offrir un grandiose échiquier au roi en lui demandant l'honneur de lui disputer une partie. Ce dernier accepte.Fort de sa victoire , jouant machinalement il va être happé par les figurines et entraîné dans les diableries de son imagination....

L'auteur, à travers ces récits emboîtés à la manière des poupées russes,mélange un peu tout,philosophie,fantastique,poésie,histoire....finalement cela ne donne pas grand chose...

Dommage ,j'attendais plus ,surtout que c'était ma première rencontre avec Roblés.

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Là où les tigres sont chez eux

Jean-Marie Blas de Roblès me semble être un auteur d’une très grande érudition, preuve s’il en est avec les deux cents pages parcourues de son roman « Là où les tigres sont chez eux ».

Mais est-ce que cette connaissance impressionnante peut excuser la vulgarité de son ouvrage ? Je ne crois pas.



Plusieurs histoires entrelacées et flirtant le plus souvent avec les clichés (les droguées lesbiennes, le gouverneur d’état brésilien cupide et véreux qui viole sa secrétaire alors qu’il est au téléphone avec sa femme, l'Allemand réfugié au Brésil qui est un ancien nazi, etc.) et le grand n’importe quoi font que je ne me suis pas plus accrochée que cela. Mes dernières réticences se sont envolées à la lecture de la scène de viol la plus sordide que j’ai rencontrée dans un roman (pas celle évoquée plus haut en plus), et surtout, ce que je n’excuse pas, d’une gratuité et d’un détail tout à fait injustifiés.



Bref, un roman à côté duquel je suis tout à fait passée, et sans regrets.

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L'île du Point Némo

Bon, c'est finalement assez rare lorsque je passe à côté d'un roman...

Pourtant, j'avais envie de le lire depuis sa sortie.



Alors, est-ce parce que je l'ai lu en livre audio ? Est-ce les passages sans retenu sur la sexualité qui m'ont dérangés ? Je n'ai d'ailleurs pas compris l'intérêt de ces passages.



Je n'arrive même pas à résumer ce livre tant cela part dans tous les sens et s'approche trop souvent d'un univers loufoque.

Même s'il y a beaucoup de références qui m'ont fait sourire, il y a aussi beaucoup de longueurs.

Bref, j'ai vite perdu le fil, je suis pourtant arrivée à la fin d'une douzaine d'heures de lecture avec la voix agréable du lecteur et un effort dans le changement d'intonation.



Je vous laisse donc vous faire votre propre opinion.
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Là où les tigres sont chez eux

Tragédie baroque au Brésil

1982 : Eléazard von Wogau, vague correspondant de presse français expatrié à Alcantara, ville abandonnée du Nordeste, se plonge dans un manuscrit inédit sur la vie d’ Athanase Kircher, jésuite du XVIIe siècle, héritier des esprits universels de la Renaissance, mathématicien, linguiste, archéologue, naturaliste, historien des religions, ingénieur, géologue...

Découpé en 32 sections, ce roman vertigineux se cristallise autour de la vie d’Athanase Kircher racontée par son disciple, Caspar Schott, qui ne ménage pas son admiration pour le grand homme. Chaque section commence donc par un chapitre de la vie du jésuite qui fut une sorte de Léonard de Vinci de l’époque baroque, un polygraphe qui a écrit sur tout, polyglotte, rêveur loufoque, fasciné par le prodigieux, curieux de tout et doté d’une formidable énergie. Les tribulations des personnages contemporains se déroulent et s’emboitent autour de cette biographie érudite.

Dans un Brésil écartelé entre misère et opulence, pendant qu’Eleazard décrypte Athanase, Elaine, son ex-femme, remonte le fleuve Paraguay et s'enfonce dans la jungle amazonienne pour une expédition archéologique qui tourne au cauchemar, leur fille Moéma glisse sur la pente dangereuse de l'addiction, Moreira, gouverneur de la Province d'Alcântara, échafaude une machiavélique opération immobilière avec la bénédiction du Pentagone et le jeune Nelson, mendiant infirme des favelas rumine des projets de vengeance à l'encontre dudit gouverneur… Tous sont inéluctablement en route vers leur destin...

Autour de ces vies entrelacées s’échafaude une réflexion profonde sur la condition humaine, le sens de la vie : au nom de Dieu et de la science, des hommes tels que Kircher sont partis évangéliser le monde et le Brésil en particulier et ont fondamentalement modifié le pays et la vie des peuples qu’ils ont rencontrés...

Foisonnant, vertigineux, truculent, un grand roman d’aventure à ambition philosophique, une écriture précise et rythmée, un style enlevé, à déguster avec une caïpirinha !

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Le rituel des dunes

Roetgen, Beverly, Warren et les autres… Les expatriés de Tientsin vont nous entraîner dans une aventure échevelée, servie par la plume truculente de Jean-Marie Blas de Roblès au meilleur de sa forme.



L’absorption d’une bonne dose de whisky permet des conversations plus libres, détachées des convenances et permet d’oublier un peu le spleen quand on est expatrié. Surtout à Tienstsin, au nord de la Chine. C’est-à-dire loin de tout! Roetgen et Beverly vont en apporter une nouvelle preuve. Lui arrive du Brésil, elle est déjà un pilier de la communauté des expatriés. Et si la belle américaine est plus âgée, elle est aussi plus excentrique: «Chez moi, tout est plus facile. Chez moi, c’est Key West, et pas ailleurs. Et, à Key West, quand deux personnes se rencontrent et réalisent que faire l’amour leur procurerait du plaisir, eh bien ils baisent ensemble. Boire, danser, le soleil, faire l’amour… Ça, c’est Key West! Cela me surprend toujours, dans le monde (c’est-à-dire hors de Key West), comment les gens compliquent les choses à loisir.»

Roetgen oublie ses principes et se laisse séduire.

«Vers deux heures du matin, alors qu’ils gisaient sur le lit, trop épuisés pour dormir, Beverly avait insisté pour qu’il lui raconte une histoire. Elle savait qu’il écrivait, un de ses «informateurs» à l’Institut où il enseignait lui avait même appris qu’une de ses nouvelles venait de paraître en traduction dans une revue de Shanghai. 

Roetgen s’était plié à l’exercice: content d’évaluer son texte à haute voix, il lui avait lu le début de Section découpage des porcs, un polar qu’il s’amusait à écrire par correspondance avec Hermelin, son ami de Pékin, chacun inventant la suite de l’intrigue à partir des pages qu’il recevait.» L’imagination fertile de Roetgen va alors nous entraîner dans les méandres d’un pays traversé de mystères, de légendes bien vivaces et de sociétés bien secrètes, le tout agrementé d’espionnage et d’une surveillance étroite.

Jean-Marie Blas de Roblès n’a pas son pareil pour nous entraîner dans ce type d’univers. Un peu comme dans L’Île du Point Némo, il mêle à son contexte historique et ragots, littérature et vieilles croyances.

Au sein de ce microcosme constitué par la colonie des expatriés et des Universitaires, la chose est aisée, tant les individus sont névrosés: «À l’instar de toutes les communautés étrangères résidant en Chine, la proportion de déséquilibrés, d’ivrognes et de malades mentaux y dépassait très largement le taux admis par les statistiques, et chaque semestre avait régulièrement son lot de suicides ou de rapatriés sanitaires.»

On se régale à suivre ce «con de Lafitte», un Québécois pur sirop d’érable, chargé de «polir les dépêches destinées à la France et aux pays francophones», Warren pour lequel la station balnéaire de Beidaihe est l’endroit idéal pour oublier tous ses soucis, Marylou l’Américaine qui va finir dans le coma, Hugo l’Allemand qui «commence à débloquer» lorsqu’il retrouve des traces de son père Albrecht, en poste de 1930 à 1950. On croisera aussi une Danoise avec de fausses dents, une Japonaise douée avec sa langue, des Japonais et, bien entendu, quelques Chinois qui viendront pimenter ce récit jusqu’à l’épilogue, lorsque la malédiction du Four Roses va à nouveau frapper.

Laissez-vous emporter dans ce labyrinthe à la prose hypnotique où se mêle les histoires et les époques, les rêves et les (dés)illusions.
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La montagne de minuit

Roman d’une telle subtilité que rédiger une critique n’est pas chose aisée. L’auteur entraine le lecteur à se poser plus de questions qu’il n’y répond. Une construction originale où deux voix, celles de Paul et de sa mère, historienne, s’entrecroisent pour nous conter à travers leurs souvenirs, « Bastien », gardien et homme à tout faire d’un lycée à la retraite mais, ne pas se fier aux apparences, qui se révèle un spécialiste du Tibet et du lamaïsme. D’une part un voyage au Tibet vu sous des angles différents : le symbolisme pour Bastien l’érudit, la politique pour Tom et enfin l’aspect plus touristique pour Rose. D’autre part, l’auteur nous propose de nous questionner sur l’utilité ou la nécessité de la vérité ou du mensonge, dans notre vie intime et dans la fiction littéraire et sur son pouvoir. Ici c’est la construction d’un mythe véhiculé par une littérature visant à réhabiliter certains aspects du nazisme et relayée par des auteurs aussi prompts à l'affabulation que peu soucieux d'exactitude historique dont il est question.

"Depuis que les hommes ne croient plus en Dieu, remarque l'un des personnages en citant Chesterton, ce n'est pas qu'ils ne croient plus en rien, c'est qu'ils sont prêts à croire en tout..." C'est à l'écrivain, comme à l'historien, de "s’efforcer et d’inventer la vérité", une vérité mise à mal à tout propos et pour servir des desseins plus ou moins obscurs et légitimes.

Une lecture captivante et sujette à une réflexion profonde que je recommande

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La montagne de minuit

Bastien est gardien dans un collège de jésuites à Lyon. Dès son arrivée, le nouveau directeur de l’établissement signifie la mise à la retraite de Bastien. Passionné par le Tibet, à Lyon, dans sa chambre spartiate, il vit dans un dépouillement comparable à la vie des moines Tibétains. Une locataire de l’immeuble où il réside, l’invite à l’accompagner au Tibet et, c’est délivré de toutes contraintes et attaches, qu’il réalise son rêve le plus cher.

Un très beau roman écrit par Jean-Marie Blas de Roblès, une écriture toute en finesse, des sentiments à peine ébauchés, un regard lucide sur un Tibet sous contrôle des Chinois.

À lire.
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La mémoire de riz



Toujours à Étonnants voyageurs, j’ai découvert Jean-Marie Blas de Roblès. Oui, je sais il est connu depuis longtemps, mais pas par moi. J’avais bien noté le titre si beau Là où les tigres sont chez, eux, mais sans aller plus loin. Mais pourquoi personne ne m’a-t-il mis un de ses livres dans les mains en m’assurant “Lis, tu vas aimer.” ?



J’ai donc commencé par un recueil de nouvelles. 26, très diverses, très bien écrites, avec l’impression d’une large culture derrière les mots.

Diverses par les pays, nous voyageons en Europe mais aussi en Afrique du Nord. Par le temps, si la plupart sont contemporaines, il y a une incursion au XIIIe siècle, et dans un temps mythique. Elles sont parfois cruelles, parfois douces.

J’ai souvent eu l’impression que Blas de Roblès égrenait des souvenirs, d’autant qu’il évoque plusieurs fois un ami.

Chaque nouvelle nous plonge dès les premiers mots dans le monde qu’il crée pour nous. Mais ce qui m’a le plus enchantée, c’est la langue. Jugez vous-même “Oblalie, sa vieille gouvernante, un cep de vigne portant le deuil et nouée par les rhumatismes, vint surveiller la broche et repartit sans mot dire vers la cuisine.” Ou ”Un mistral d'automne, éparpillant les fruits velus des platanes, cinglait l'espace de ses grains d'or insidieux, couvrait le pavé d'une toison instable qui s'envolait en soyeuses nuées à chaque recrudescence du vent.” “Un cep de vigne portant le deuil”, on la voit, sèche, tordue. “ses grains d’or insidieux” quand on se rappelle comment au printemps on peut être envahis par certaines productions des arbres.



Donc une excellente découverte.

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L'île du Point Némo

Livre d'aventures intéressant et riche en rebondissements qui fait penser a la littérature populaire du XIXème siècle, dont certains romans de Jules Verne, Jean-Marie Blas de Roblès nous plonge dans un récit truculant et tentaculaire riches en rebondissements en tiroirs indéfinissable et in-racontable.



Tout part d'un diamant fabuleux qui disparaît du coffre de Lady Mac Rae. Toute une fine équipe se met en place pour poursuivre le dangereux Enjambeur Nô autour du monde...



D'autres invidividus tout aussi étranges et tout aussi truculents, rencontrés lors de leurs pérégrinations déjantées, vont rejoindre la petite bande, de Sibérie en Chine, d'Australie au Pacifique, sur la trace de ce u diamant disparu.



On suit les périples improbables et absolument déjantées de nos héros dans une plume assez désuete mais au charme certain.



De la littérature ambitieuse, avec plusieurs intrigues finement entrecroisées. pour un récit assez baroques et improbable absolument coquasse et loufoque,



Déconcertant, inventif , farfelu, parfois un peu long L'ile du Point Némo, sorti en grand format à la rentrée littéraire de 2014 est un Objet Littéraire non identifié qui ravira les fans de curiosités .
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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