Festival de la Biographie 2009 : Ce que l'océan ne dit pas
"..., l'écriture est un moyen de faire du tapage sans sortir de chez soi."
"... en fait de bonne farce, les hommes ont toujours de l'imagination. Il n'y a que pour le bonheur qu'ils soient complètement nuls."
« Il va falloir écrire des livres mais toujours greffer des fleurs aux arbres. Institutrice, c'est bon pour ce paysan de Monsieur le Juge. Cela le rassure. Rien de plus sinistre que les vrais plants... Fais-lui croire n'importe quoi. Sois même institutrice s'il le faut. Mais à moi, seule devant ce figuier, jure-moi que tu seras écrivain. »
S'approprier les lieux, les êtres, leur milieu sans laisser d'autre trace qu'un cahier cornu... Écrire avait souvent fait de moi cette planteuse de piquets, partout où se trouvait la souche d'un roman possible.
Elle eût remarqué, rien que par l'effleurement du mètre entre ses doigts, les jarretelles dont l'homme que j'aime est si friand, ainsi les hommes à femmes en général. Le harnachement fait aussi partie du sort animalier des femmes. J'enviais la jupière. Elle semblait au-dessus de ces hypocrites déguisements.
J'admirais la taille de la poisson, sanglée d'un trèfle piqué d'un cœur. Des grains de beauté sur la gorge saillante donnaient à cette troublante créature un cousinage avec les Panthères.
J'étalai mes jupes et le bleu des iris de la dompteuse devint métallique. Le silence, total. La pause, entre deux tonnerres qui vous enfoncent aux entrailles de la terre, au royaume des morts : coupable parce que femelles, porteuses de jupe et du péché à goût de stupre !
Quand tu tires de mon corps autant de sons vibrants que d'un violoncelle, que coulent tes fleuves d'or, que ta morsure se fait infâme et belle telle la fleur de lys à l'épaule de la condamnée, le Plaisir est alors aussi beau que la Vertu.
J'ai aligné sur mon lit les vingt-trois jupes qui composent ma garde-robe. Tissu contre chair, elles passent plus d'heures contre ma peau que bien du monde.
La fatigue, chaque soir, avale le maquillage, dissout l'envie.