En "El LadOculto" Gerardo Sotelo entrevista a Gabriel Rolón, uno de los psicoanalistas argentinos más mediáticos. Rolón egresó de la Facultad de Psicología de la Universidad de Buenos Aires y se abocó a la Psicología Clínica, especialmente en el tratamiento de las neurosis, psicosis y perversiones (@Canal20tv, 2012/06).
La vérité palpite, subjuguée et silencieuse. (...) La vérité. Cette chose si désirée et en même temps si redoutée. Parfois par méchanceté, d'autres fois par douleur,ou simplement parce que le temps a étendu dessus son voile fatal pour la dissimuler, elle gît, opprimée, d'autant plus forte qu'elle est cachée.
Le silence est très proche de la mort et il le sait. Là où les mots n’ont pas leur place apparaît l’inaccessible, l’absurde. Ce qu’on ne peut formuler et qui se perd dans une obscurité sans nom. Seule une douleur muette et déchirante s’élève comme une ultime barrière face à la folie. C’est en cela que son travail le passionne, le séduit. Chaque patient représente un nouveau labyrinthe et chaque histoire révèle une angoisse qui réclame qu’on la fasse taire. Étrange paradoxe, seuls les mots y parviennent. (p. 13)
Les terreurs nocturnes sont une expérience que l’on a tendance à attribuer exclusivement à l’enfance, mais c’est inexact. L’exercice de la raison et de la pensée inhérent à la maturité ne parvient pas à supprimer cet espace intérieur où logent les fantômes qui peuplent notre histoire. La seule différence consiste, il est vrai, dans la façon de les affronter.
— Rubio…
Il s’arrêta, surpris, et se retourna. Alors il la vit. Au début, il eut du mal à la reconnaître. Malgré sa jeunesse, elle avait l’air fatiguée et usée. Mais, dans ces yeux qui semblaient toujours souriants, il identifia sa vieille amie.
— Ne me dis pas que je n’ai pas changé, parce que je ne te croirai pas, le prévint Helena à voix basse.
Il ne le lui dit pas. Ils se regardèrent en silence pendant quelques secondes avant qu’elle ne reprenne la parole.
— Rubio, ça me gêne de refaire surface comme ça d’un coup, après toutes ces années. Mais je dois te dire que je ne suis pas venue pour assister à ta conférence.
— Ah bon ?
— Je ne comprends rien à la psychanalyse.
Pablo sourit.
— Alors pourquoi ?
Elle se mordit la lèvre inférieure en baissant la tête. Les mots avaient du mal à venir.
— Tu te rappelles l’époque où on suivait le cours de logique ?
— Oui.
— Il y avait un thème qui me passionnait.
— Je m’en souviens : « Les logiques de la supercherie ».
— Exact. Ces raisonnements conçus de telle façon qu’ils semblent justes, alors qu’en réalité ils sont erronés.
José le questionne du regard.
— Pourquoi est-ce que tu en parles maintenant ?
— L’un d’eux était « la supercherie de la question supposée ». Tu t’en souviens ? – José fait un signe de dénégation. – C’est quand on formule une question sous-entendant qu’on a déjà répondu à une autre qui n’a en fait jamais été formulée.
L’expression de José traduit l’effort qu’il fait pour comprendre où il veut en venir.
Les gens ont habituellement une vision de la folie à la fois poétique et idéaliste. Ils croient qu’être fou est une chose merveilleuse, que tous les génies l’ont été, et cette maladie bénéficie d’une bienveillance que, pour ma part, je ne partage pas.
L’une des plus grandes difficultés à dépasser pour parvenir à une bonne communication, c’est la différence de langage. Si l’on ne comprend pas ce que l’on nous dit, il est impossible de manifester son accord ou son désaccord.
Ils s’étaient rencontrés à la fac, au début de leurs études de psychanalyse. Ils avaient sympathisé tout de suite, ils faisaient la fête et ils aimaient travailler ensemble. Ils avaient pratiquement suivi le même cursus, mais Pablo avait été reçu un peu avant. Il était plus méthodique et responsable que José. Malgré son air amusant et aimable, celui-ci est un homme introverti et sombre qui traverse parfois des périodes où il éprouve le besoin de s’isoler dans son monde. Pablo devine qu’un secret le tourmente, quelque chose qu’il ne lui a jamais raconté et qu’il ne lui racontera peut-être jamais.
Les choses ne sont pas toujours ce dont elles ont l’air. Vu de l’extérieur, c’était "La grand maison" ou "La maison des belles personnes" comme l’appelaient les voisins. Mais derrière les portes tout était différent.
Le silence est très proche de la mort et il le sait. Là où les mots n’ont pas leur place, apparaît l’inaccessible, l’absurde. Ce qu’on ne peut formuler et qui se perd dans une obscurité sans nom. Seule une douleur muette et déchirante s’élève comme une ultime barrière face à la folie. C’est en cela que son travail le passionne, le séduit. Chaque patient représente un nouveau labyrinthe et chaque histoire révèle une angoisse qui réclame qu’on la fasse taire. Étrange paradoxe, seuls les mots y parviennent.