Comment le traitement médiatique et judiciaire des faits divers peut-il nous éclairer sur des phénomènes de société plus larges ? Alice Géraud, journaliste et autrice de "Sambre. Radioscopie d'un fait divers", et Dalie Farah, professeure de lettres et autrice de "Retrouver Fiona", sont les invitées du Book Club pour évoquer deux affaires qualifiées de "faits divers" auxquelles elles se sont intéressées.
#faitdivers #crimes #bookclubculture
_____________
Venez participer au Book club, on vous attend par ici https://www.instagram.com/bookclubculture_
Et sur les réseaux sociaux avec le hashtag #bookclubculture
Retrouvez votre rendez-vous littéraire quotidien https://youtube.com/playlist?list=PLKpTasoeXDrqL4fBA4¤££¤8Du Book Club18¤££¤
ou sur le site https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/bienvenue-au-book-club-part-2
Suivez France Culture sur :
Facebook : https://fr-fr.facebook.com/franceculture
Twitter : https://twitter.com/franceculture
Instagram : https://www.instagram.com/franceculture
TikTok : https://www.tiktok.com/@franceculture
Twitch : https://www.twitch.tv/franceculture
+ Lire la suite
On peut survivre à tout, quand on survit à sa mère.
Sur le bateau, dans les yeux épuisés de Vendredi, les bottes françaises, les tirailleurs français, les soldats de la pacification ; dans ceux de son mari silencieux, la traîtrise d’avoir manqué à son pays pour survivre en France ; tous deux voguent vers le pays des bourreaux, vers le pays des assassins de leurs frères et de leurs pères, ils voguent vers leurs sauveurs, vers leurs employeurs et ils vomissent. Ils sont vivants et veulent être heureux là-bas, là-bas d’où viennent ceux qui les ont mis à genoux au pied des Aurès.
Vendredi le sait confusément et ne comprend pas ce qu’elle a fait pour en arriver là.
L’amour maternel s’exprime chez elle comme chez certaines espèces animales qui laissent leur progéniture trouver elle-même un mode de survie. Et elle a ses raisons. Elle refuse le rôle inepte que la nature tyrannique impose aux femelles humaines parturientes.
J'ai envie de l'embrasser, tellement elle est belle dans cette joie folle. Mais je suis bien élevée, je n'ai aucune envie de recevoir une baffe ; je l'aime de loin.
A mesure que je deviens la fille de ma mère, je commence à la quitter. Cela m'émeut, m’étreint, me terrifie.
Tous deux voguent vers le pays des bourreaux, vers le pays des assassins de leurs frères et de leurs pères, ils voguent vers leurs sauveurs, vers leurs employeurs et ils vomissent. Ils sont vivants et veulent être heureux là-bas, là-bas d’où viennent ceux qui les ont mis à genoux au pied des Aurès.
Des années à penser que je n’étais pas de son ventre, d'autres à espérer que l'on m'arrache à elle, d'autres encore à m'agiter pour ne pas lui ressembler, et enfin je comprends que Vendredi m'a faite à son image: je viens de son nombril. Que je le veuille ou non ,Vendredi sommeille en moi.
Outre un islam contondant et désordonné, Vendredi adore un Dieu dont elle est la meilleure pratiquante : la propreté.
Le déterminisme c’est du pipeau parce qu’il y a la volonté de faire le mal.
De ma mémoire algérienne, j'élève un brouillard de contes berbères où les tissus d'Orient soyeux caressent des cous coloniaux et des croupes de putes alanguies au coin des rues suintant la pauvreté. Ma vie de fille s'étend entre le rêve d'une Algérie des Mille et une Nuits et la réalité du bled aux rues tortueuses, entre le fantasme d'ne fière puissance guerrière et la réalité du regard envieux de ses habitants.