Dans la pièce transformée en dancefloor, les lumières s’étaient éteintes, les fog machines s’étaient mises en fonction. Elles vomissaient un brouillard froid et dense, à l’odeur de citron synthétique. Accrochés à une potence de métal chromé, de puissants lasers verts fluo sortaient de têtes motorisées qui tournoyaient, parfaitement alignées, comme les membres émergés d’une épreuve de natation synchronisée. Agités par des sursauts épileptiques, les danseurs avançaient lentement le long d’un inquiétant tunnel formé par la course circulaire d’un rayon de lumière concentrée, diffracté par le brouillard diffus, comme on entre dans un épisode de la 4e dimension.
Le système fonctionne très bien tout seul depuis longtemps mais ils ont des diplômes prestigieux, des pompes anglaises bien cirées et des cravates en soie, alors ça rassure les analystes boutonneux qui pondent les recommandations d'achat.