L’artiste devenu chef-d’œuvre : très tôt cette fiction fut associée à Picasso, soucieux de se mettre en scène. À quelle date fut posée, sur l’atelier de la rue des Grands- Augustins, la plaque indiquant qu’il y peignit Guernica et que c’est là que Balzac situa l’action du « Chef-d’œuvre inconnu » ? À vrai dire, Balzac nomme la rue mais ne donne pas l’adresse, et cette coïncidence est une sorte de légende urbaine devenue réalité dès lors qu’elle fut gravée dans le marbre.(p.20)
Les sculptures l’ont suivi dans chacune de ses habitations : une proximité nourrie au fil du temps et prétexte à de merveilleuses mises en scène colorant lieux de création et de vie de Picasso.
Le jardin de sculptures est un élément fondamental de l’art de vivre de Picasso, comme il l’était du temps des Romains, autrefois composant de l’otium : les sculptures sont aussi des camarades de jeu mêlés au quotidien des enfants et aux déambulations animales.
La sculpture (La Femme au vase (1933)) relève ici du domaine privé, de la sphère de l’intime : observateur et complice privilégié des métamorphoses opérées par Picasso, elle protège l’atelier et plus largement la maison du maître, à l’instar d’un dieu lare ou de pénates, respectivement entendus comme génie du lieu et déesses protectrices de la famille. Divinités, héros et bestiaire animalier constituent le panthéon personnel de l’artiste et scandent par-delà l’espace créatif la domus tout entière.
(Extraits du chapitre consacré à Picasso sculpteur écrit par Cécile Godefroy.)
Un atelier de peintre doit être un laboratoire. On n'y fait pas un métier de singe, on invente. La peinture est un jeu d'esprit. (Picasso)
"Un chef-d’œuvre est une partie d'échecs gagnée échec et mat." (Cocteau)
Soyez tout bonnement un honnête homme ayant la grandeur d’admirer, laissez-vous prendre par le poète, ne chicanez pas la coupe sur l’ivresse, buvez, acceptez, sentez, comprenez, voyez, vivez, croissez ! L’éclair de l’immense, quelque chose qui resplendit, et qui est brusquement surhumain, voilà le génie. (Victor Hugo, Proses philosophiques, cité dans le chapitre rédigé par Adrien Goetz)
« L’oeuvre qu’on fait est une façon de tenir son journal. » Pablo Picasso
Rembrandt : Tout grand artiste est un grand sexuel. Il y a de la folie de mâle dans cet acte créateur où l’être naît sous mes doigts.
Picasso : L’art n’est jamais chaste. On devrait d’ailleurs l’interdire aux ignorants innocents, ne jamais le mettre en contact avec ceux qui n’y sont pas suffisamment préparés. Et s’il est chaste alors ce n’est pas de l’art.
(Dialogue imaginaire entre Picasso et Rembrandt. Il s'agit du chapitre écrit par Anaïd Demir)
Quand il y a quelque chose à voler je le vole. Je peins toujours contre les tableaux qui comptent pour moi. Au début de chaque tableau, il y a quelqu’un qui travaille avec moi : Goya, Vélasquez, Titien, Raphaël, le Greco, Delacroix, vous-même(Rembrandt)… et bien d’autres. Mais vers la fin, c’est autre chose, j’ai l’impression d’avoir travaillé sans collaborateur. Croyez-vous que les peintres du Louvre vont être furieux, et se lever la nuit pour me pousser dehors ?
( Picasso, dans son dialogue imaginaire avec Rembrandt. Il s'agit du chapitre écrit par Anaïd Demir)
Il y a très peu de sujets au fond. Tout le monde les répète. Vénus et l’Amour devient la Vierge à l’Enfant, puis une maternité… Mais c’est toujours le même sujet. ( Picasso dans son dialogue imaginaire avec Rembrandt. Il s'agit du chapitre écrit par Anaïd Demir)
Parmi les caractéristiques de Charlot, la plus célèbre est peut-être sa moustache. Dite "en brosse à dents", elle est à la mode au début du XXème siècle et se retrouve dans l'entre deux guerres sur d'autres personnalités hollywoodiennes comme Oliver Hardy. Lorsque Adolf Hitler l'adopte à son tour, elle est évidemment associée, dans l'imaginaire collectif, à la personnalité la plus populaire du cinéma contemporain.