Claude Farrère :
La maison des hommes vivantsOlivier BARROT, installé dans une chambre, présente une réédition de "
La maison des hommes vivants" en poche Librio ; une histoire
fantastique écrite par
Claude FARRERE, auteur populaire, élu à l'Académie française.
Seuls sont rois ceux qui règnent sur des hommes libres ...
La seule catégorie des sadiques mise à part, il n'y a pas, j'en donnerais ma tête à couper, un seul homme sur mille, parmi tous ceux qui habitent la planète Terre, de force à voire pleurer une femme sans être d'abord abominablement mal à l'aise, et sans pencher ensuite vers n'importe quelle extravagante sottise, pour peu que la dite sottise ait chance d'endiguer le flux de ces larmes insupportables à voir couler ...
La liberté m'a toujours paru le bien le plus indispensable ...
Deux amants heureux attire la haine comme le fer attire l'aimant, et le génie la critique ...
Et, cependant, quoique le destin soit maître, nous ne sommes pas esclaves.
Nous pouvons désirer, vouloir ...
L'escrime amoureuse comporte des attaques et des parades immuables ...
Les imaginations sont toujours moins complexes que les réalités ...
Il y a mourir et mourir, et la mort de ceux qui se changent en ancêtres n'est pas une mort réelle.
Autre mort est celle des révoltés qui ne se sont souciés ni d'être les fils de leurs pères, ni d'être les pères de leurs fils, et dont toute la vie n'est en conséquence, inéluctablement, qu'une longue marche funèbre anticipée ...
Sans doute a-t-on déjà visité tous les bateaux imaginables, et connu la mer, et même la mer par gros temps ... mais on n'a pas encore découvert la vraie mer des vrais marins, celle qui bât la farouche côte bretonne.
On ignore la Bretagne elle-même, cette étrave de brutal granit que l'Europe pousse en plein flanc de l'océan ...
Un bon écrivain n'est pas de sa génération, mais de la suivante, et s'il lui plaît de reprendre le développement d'un thème ancien, c'est pour le renouveler de telle sorte, que les objections connues ne puissent plus prévaloir contre lui ...
(extrait de la préface signée par Pierre Louys)