« Il m?a retrouvée, j?ai dû fuir à nouveau et quitter Toulouse.
Je me suis réfugiée à Paris, auprès d?Hugo, le seul qui connaisse mon enfance torturée. J?y ai rencontré Ethan, homme de pouvoir, séduisant et mystérieux. Immédiatement attirés l?un par l?autre, nous avons entamé une relation physique, dictée par des règles strictes, afin de gérer notre besoin mutuel de domination et de contrôle.
Sera-t-il l?homme qui m?éveillera à l?amour ? »
Ce premier roman de Christie Bronn nous plonge dans l?intimité d?une écorchée vive. D?un réalisme saisissant, ce journal provoque et renvoie aux fibres profondes de notre être, là où naissent la haine, la colère et l?amour.
Recevez des exclusivités sur le roman, l?interview de l?auteur et des extraits sur le site http://editionsdelareine.fr
SORTIE LE 20 OCTOBRE 2014
+ Lire la suite
L’amour au premier regard ! Cela sonne faux quand ce n’est pas à vous que cela arrive. Elle a bouleversé ma vie et c’est peu de le dire. Avant elle, les femmes ne représentaient qu’un besoin à assouvir.
Je ne suis pas de celles que l’on peut aimer avoir dans son lit. Je suis plutôt, disons inexpérimentée en matière de relations sexuelles normales, j’ai besoin de contrôler pour éprouver du plaisir.
Il est sans doute déjà là à m’épier, à fantasmer sur les différentes manières de me tuer. Ainsi va la vie. J’aurais au moins connu le bonheur. Très peu de temps, certes. Je souris mélancoliquement. Ethan me manquera terriblement, mais je partirai la tête pleine de souvenirs de nous deux. Machinalement, je porte les mains au magnifique collier qu’il m’a offert plus tôt dans la journée. Jamais sans toi. Je ne sais pas ce qui m’attend dans l’au-delà, mais je suis sûre qu’une part de moi sera toujours près de lui.
Il est temps de vivre et de quitter la survie. Posez des limites à cette relation si cela peut vous rassurer, considérez-la comme une liaison charnelle sans engagement et sans domination.
Même lorsqu’on est démunie d’amour et de tendresse, souillée et détruite, une part de notre cœur garde l’espoir de vivre un jour ces merveilleuses histoires.
Il est temps d’arrêter d’espérer que ma génitrice me demande pardon. Il est plus que temps de tourner la page. Mais c’est si difficile ! La petite fille en moi espère tellement que sa maman va la libérer des griffes de l’horrible monstre. Ça fait si mal. Même à vingt-sept ans, ce sentiment d’abandon est tout aussi douloureux que la première fois où elle m’a tourné le dos, me laissant penser que c’était moi la coupable.
C’est une chose de m’envoyer des fleurs, c’en est une autre de venir ainsi forcer mon intimité.
Depuis mon enfance, la littérature a été une bouée de sauvetage. D’abord par la lecture. J’y ai découvert qu’il existait une multitude d’univers différents. Cela me permettait d’appréhender certaines émotions et situations, mais également de m’évader loin de mon enfer. Au travers d’épopées romanesques, j’ai connu l’amour. La littérature a nourri mon imaginaire, comblant le vide affectif laissé par une mère démissionnaire. En grandissant, je n’avais plus besoin de lire pour m’éloigner de ma triste réalité, il me suffisait de fermer les yeux et de me créer une nouvelle vie faite d’aventures et de princes charmants.
Les femmes rivalisent de mimiques pour déterminer laquelle sera la plus populaire, sous les yeux attendris de leurs compagnons. Je laisse ce beau monde à ses débats existentiels et me concentre sur l’art de mon ami. Hugo possède un vrai talent, c’est certain. Ses peintures sont splendides, érotiques, mais sans vulgarités, tout est dans la subjectivité.
Comment un homme peut-il, en un seul regard, me porter en des contrées inconnues, me faire penser à l’acte sexuel comme la chose la plus naturelle et délicieuse qui soit ? Alors que c’est tout le contraire qui régit ce domaine dans ma vie. Dégoût et domination, voilà les termes appropriés. Je laisse la haine m’envahir pour chasser ce désir inédit.