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4.28/5 (sur 225 notes)

Nationalité : Australie
Né(e) le : 08 octobre 1988
Biographie :

Charlotte McConaghy est romancière et vit à Sydney.

Elle est titulaire d'un master en écriture de scénario de la Australian Film Television and Radio School.

Ovationné par la critique, "Migrations" ("The Last Migration", 2020), son premier roman est en cours de traduction dans plus de vingt pays.

"Je pleure encore la beauté du monde" ("Once There Were Wolves", 2021) a figuré dans les classements des meilleures ventes du "New York Times", du "Washington Post" et du "Los Angeles Times".

son site : https://www.charlottemcconaghy.com/
page Facebook : https://www.facebook.com/charlottemcconaghyauthor/?ref=page_internal
Twitter : https://twitter.com/charmcconaghy

Source : www.hachette.fr
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Charlotte McConaghy: ONCE THERE WERE WOLVES


Citations et extraits (59) Voir plus Ajouter une citation
Les gens de là-bas [Yellowstone] s'intéressent plus à l'élevage, à l'agriculture et à la chasse qu'à la préservation des arbres.
-Et pourquoi ce serait mal ?
-Parce que cette planète ne leur appartient pas. Nous n'avons aucun droit sur elle, elle ne nous est pas acquise.
Il observe un moment de silence, les yeux toujours posés sur moi.
-Ce n'est pas un travail facile, de cultiver la terre.
-Je n'ai pas dit le contraire.
-Tu t'es déjà demandé pourquoi les conservationniste sont généralement issus des classes sociales supérieures ? Parce que ce sont eux qui ont l'argent. Leur survie ne dépend pas de la terre, ils ne tirent pas le diable par la queue douze mois sur douze.
-Je sais que l'impact lié à la préservation de l'environnement ne pèse pas de manière équitable sur les épaules des ruraux et des citadins. J'en suis consciente, Duncan. […]
- On peut dépendre de la terre et la cultiver en même temps la nourrir et la soigner. On peut réduire son empreinte écologique. Ça n'a rien à voir avec des histoires de fric. Nous avons tous le devoir de réduire notre empreinte. La renaturation permet de lutter efficacement contre le dérèglement climatique mais bizarrement, tout le monde semble avoir oublié que c'est la priorité absolue par les temps qui courent. Ce n'est certainement pas nous, la priorité.
(p.154 155)
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Âgés de six mois, les louveteaux de Cendre ont énormément grandi. Ils ressemblent presque à des adultes maintenant, un poil plus maigrichons avec des pattes encore trapues par rapport à leur corps. La chétive de la famille, Numéro Vingt, reste la plus menue, mais ses frères et sœurs lui témoignent du respect. Plus elle grandit et plus son pelage blanchit, c'est un blanc pur, plus éclatant que celui de sa mère. On le regardant affirmer son autorité sur son costaud de frère en lui mordillant la bouche, en me mordillant la bouche, je ne cesse de m'extasier devant la complexité des rapports de pouvoir entre les loups. Ils sont capables de reconnaître des traits de personnalité, de savoir que la force intérieure est aussi puissante que la force physique. La domination n'a souvent rien à voir avec la taille ou l'agressivité.
(p.295)
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-J'étudie les cartes cognitives dessinées par les loups sur leurs territoires. Ils se transmettent ces cartes géographiques temporelles de génération en génération, et connaissent si intimement leur domaine que chacun de leurs déplacements est programmé. Les loups ne se baladent pas au hasard. Ils bougent dans un but précis et ils apprennent à leur petits à reproduire le même schéma. Ils se partagent des images mentales.
-Comment ils s’y prennent ?
-En hurlant. Leurs cris dessinent des tableaux. […]
-Je trouve ça intéressant de savoir que certaines espèces du monde animal se transmettent des souvenirs et qu'une partie de ces souvenirs est enfouie si profondément qu’ils ne sont pas seulement gravés dans l'esprit mais dans le corps de l'individu.
(p. 167)
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Tandis que nous gravissions le flanc d'une colline, je retins mon souffle, anticipant déjà le spectacle qui nous attendait. Une palette de nuances automnales. Un festin. Un mamelon ondoyant tapissé d'arbres à feuilles caduques : mélèzes, trembles, peupliers, tous parés d'un jaune intense, aveuglant, parmi lesquels se glissaient quelques touches d'orange flamboyant. Il y avait aussi des bouleaux blancs à feuilles écarlates et, plantés çà et là, quelques épicéas revêtus de leur habit persistant. De l'autre côté du lac, le paysage ressemblait davantage à une toundra, enfilade de collines dépouillées d'arbres mais ourlées de buissons rouges et rose cerise dégringolant jusqu'aux rives du Wonder, irisé de reflets lilas sous les rayons mauves et dorés du soleil couchant. Surplombant le tableau, le mont Denali et son sommet enneigé, immaculé, élégant, vertigineux par sa taille.
Je n'avais jamais vu d'endroit pareil, et n'en verrais plus jamais.
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Enfant, je croyais que les arbres de cette forêt étaient notre famille. Les branches des plus hauts et des plus imposants dardaient à plusieurs mètres au-dessus du sol et ce signe nous indiquait leur grand âge. Les troncs des cèdres rouges arboraient des rayures, ou tout comme, sillons verticaux rectilignes creusés dans leur écorce jusqu'à leur cime, mais en dehors de ça ils étaient lisses, et leur couleur grise virait à l'argenté quand la lumière de l'après-midi se frayait un chemin à travers la canopée, tout là-haut. Élégants, les cèdres, avec leurs feuilles semblables à des fougères. Les tsugas étaient différents, de couleur plus sombre, plus terriens. Des motifs tarabiscotés ornaient leur écorce rugueuse. Les deux se paraient de plaques de mousse semblables à des éclaboussures de peinture, d'un vert vif, presque fluo. Il y avait plein d'autres arbres, des plus petits qui s'enroulaient autour des grands, des jeunes indisciplinés, peut-être des adolescents. Certains d'entre eux dépliaient au sol leurs doigts tortueux pour nous faire trébucher, les farceurs, d'autres étaient dodus et touffus, d'autres encore frêles et sinueux. Il n'y en avait pas deux pareils. Ils étaient uniques, étranges et variés, mais ils partageaient tous le même point commun: ils parlaient.
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L’été est arrivé et la nature s’offre au soleil, s’épanouit sous sa chaleur. La canopée et le sol ont verdi et captent la lumière dessus et dessous. La bruyère écossaise a envahi les champs et les collines, déroulant un tapis d’un mauve éclatant moucheté de cramoisi. Le ciel, lui, ne semble pas concerné par la saison estivale : il tire encore vers le gris et le blanc et déverse encore des seaux d’eau tandis qu’une brume inquiétante plane encore sur les environs. Me revient à l’esprit le regard de Duncan sur ce paysage, si vaste qu’il vous engloutit, si beau et si sauvage qu’il peut rendre fou celui qui n’est pas taillé à sa mesure. Je commence à le sentir qui pénètre en moi.
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Enfant, je croyais que les arbres de cette forêt étaient notre famille. Les branches des plus hauts et des plus imposants dardaient à plusieurs mètres au-dessus du sol et ce signe nous indiquait leur grand âge. Les troncs des cèdres rouges arboraient des rayures, ou tout comme, sillons verticaux rectilignes creusés dans leur écorce jusqu’à leur cime, mais en dehors de ça ils étaient lisses, et leur couleur grise virait à l’argenté quand la lumière de l’après-midi se frayait un chemin à travers la canopée, tout là-haut. Élégants, les cèdres, avec leurs feuilles semblables à des fougères. Les tsugas étaient différents, de couleur plus sombre, plus terriens. Des motifs tarabiscotés ornaient leur écorce rugueuse. Les deux se paraient de plaques de mousse semblables à des éclaboussures de peinture, d’un vert vif, presque fluo. Il y avait plein d’autres arbres, des plus petits qui s’enroulaient autour des grands, des jeunes indisciplinés, peut-être des adolescents. Certains d’entre eux dépliaient au sol leurs doigts tortueux pour nous faire trébucher, les farceurs, d’autres étaient dodus et touffus, d’autres encore frêles et sinueux. Il n’y en avait pas deux pareils. Ils étaient uniques, étranges et variés, mais ils partageaient tous le même point commun : ils parlaient.
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— Tu peux m’aider à retrouver sa trace ?

Il secoua la tête.

— On ne peut pas pister les loups, pas vraiment.

— Mais alors comment on les retrouve ?

— On ne les retrouve pas. On les laisse tranquilles.

Je courbai le dos, déçue.

Il me glissa un regard de biais.

— OK, je vais te dire un secret. Mais tu devras en faire bon usage. Tu me le promets ?

— Oui.

— On ne peut pas pister les loups, répéta papa. Ils sont plus intelligents que nous. Alors à la place, on piste leurs proies.
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Le soleil de minuit teinte le monde d’une lueur indigo qui me rappelle vaguement le bleu si particulier des terres qui m’ont vu grandir, à Galway. J’ai voyagé aux quatre coins du monde, et par-dessus tout, je suis toujours frappée par la différence de lumière. Elle n’est jamais tout à fait la même. En Australie, elle est vive, violente, tandis qu’à Galway, elle semble plus diffuse, une brume réconfortante. Ici, elle fait ressortir tous les contours, froids et nets.
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L'élément de prédation indispensable à la survie de l'écosystème a disparu depuis plusieurs siècles, depuis que les hommes ont traqué et supprimé tous les loups, jusqu'à l'extinction de la population. C'était une énorme boulette. Les écosystèmes ont besoin de superprédateurs parce qu'ils sont à l'origine de changements écologiques considérables qui se répercutent sur la chaîne alimentaire. Dans notre jargon, nous appelons ce phénomène les "cascades trophiques". Leur réintroduction modifiera le paysage de manière positive : la faune sauvage disposera d'un nombre croissant d'habitats, la nature du sol sera de meilleure qualité, il y aura moins de crues et d'inondations, les émissions de co² seront neutralisées. Des animaux de toutes tailles et de toutes espèces reviendront vivre sur ces terres.
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