Le passage à l'an 2000 a été comme un poulet auquel on aurait coupé la tête, quand son corps continue à courir alors qu'il est déjà mort. Le monde s'est arrêté mais a poursuivi sa course encore un peu, à fond les ballons, jusqu'à rentrer dans le mur.
C'était donc ça la nuit ? Le mystère si envoûtant que j'avais tant fantasmé ? Ce n'était pas le noir qui faisait peur, c'était la solitude.
C'était décidé, il allait se retaper un peu et croire en cette nouvelle chance, et si ce n'était qu'un rêve, tant pis. Rêver, c'est toujours ça de pris. Il retourna le sous-bock de sa bière pour y noter son numéro. Igor Hagard n'attendrait plus jamais l'an 2000.
Les micros de la Stratocaster, posée sur les genoux d'Igor, brillaient dans l'atmosphère feutrée de la salle à peine éclairée. Il les contemplait. C'est fou, l'amour qu'il vouait à cette guitare.
Je m fiche de savoir de quoi sera fait l'avenir car il existe déjà. Il débute sur cette illusion qui réside dans ma tête et qui me donne envie d'en voir toujours plus et de rester sensible à cette beauté transparente de la vie .
La marée haute frappait les rochers à quelques mètres de là et l’écume des vagues produisait un concert semblable à celui de milliers de cachets d’aspirine effervescents.