AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Catherine Ecole-Boivin (86)


Le père Bedel ne boit pas ; sa sobriété est connue de tous, il ne jette pas l'argent pat les fenêtres, il ne paie rien de ce qui est inutile ou superflu. Non pas radin, mais parcimonieux, l'argent doit servir à agrandir la ferme, à léguer un jour un bel héritage aux enfants.
Commenter  J’apprécie          210
Personne n'a envie de boiter et d'avoir mal, personne n'a envie de perdre la boule, mais n'est-ce pas le regard des jeunes sur la vieillesse que l'on craint le plus ? Les vieux ont une histoire, les vieux sont donc l'histoire. En pensant à tout cela, Paul a "arrêté de vieillir en prenant de l'âge".
Commenter  J’apprécie          170
A l'intérieur, les portes, à l'abri des regards, sont griffées d'insultes au couteau de poche, au tournevis. Il n'y a plus de place au verso de certaines, entièrement égratignées. Malgré cela, tant est encore à écrire pour résumer la vie ici. (...)
Les fautes sont nombreuses, maladroites, drôles. Les hommes s'ils sont allés à l'école un jour ont oublié les raisons d'y revenir. Mon verbe favori est inventé, il n'existe que par l'erreur orthographique de son scripteur. Il est inscrit derrière la porte du vestiaire de l'atelier du laminage : LIBERTER. (p. 97)
Commenter  J’apprécie          170
Elles draguent en jurant que non mais en s'approchant des gars avec familiarité. Je ne les juge pas. Elles m'apprennent quelque chose : pour survivre ici parmi les machines il faut que quelqu'un d'humain nous regarde. (p. 133)
Commenter  J’apprécie          160
Je ris rarement. La guerre, la mort, faut dire que ça t'envoie le sourire au grenier. (p. 110)
Commenter  J’apprécie          162
Un monde disparaît, se referme. Sous le joug depuis l'éternité du père et des patrons, nous sommes des milliers dehors, nous voulons plus de couleurs, moins de gris, nous basculons. les réserves s'empilent, nous les distribuons devant l'usine aux familles, le temps de dire au monde que nous existons. Pendant ce temps d'autres parlent à notre place et prendront toute la place ensuite. (p. 222)
Commenter  J’apprécie          133
Lui, la quarantaine, est rentré de la guerre alcoolique. Il s'est mis à boire là-bas. Les hommes sont revenus soûls des misères des tranchées.
Commenter  J’apprécie          130
En exergue

J'étais de la race de ces hommes qui brisent les cailloux avec les mains, qui couchent sur la neige comme sur de l'ouate, qui meulent des olives entre leurs mâchoires et qui veulent aimer toutes les belles tsiganes de la terre. Je ne demandais pas à mon prochain qu'il me nourrit et n'acceptais pas non plus d'être son âne : je crois que c'est cela la dignité. - Panaït Istrati, Dominitza de Snagov [éd. Le livre moderne illustré, 1935]
Commenter  J’apprécie          120
Ce bonnet de malheur peut - il devenir son bonnet de bonheur ?elle l'ignore, elle ne veut plus que le rire de son pays d'adoption ....où les gens sont gais et tendres comme des soleils d'automne, sucrés comme un muscat de novembre et où se reflètent, dans chaque nuage,les sommets enneigés et en paix.
Commenter  J’apprécie          120
Pour me récompenser, je comptais jusqu'à 52: le nombre de dents des Petit Beurre avant de les dévorer. 52 semaines dans une année, 4 coins pour 4 saisons, un biscuit d'une longueur de 7 centimètres correspondant au nombre de jours de la semaine et poinçonné de 24 points des heures d'une journée.
Commenter  J’apprécie          110
Le soir même, une attaque de silence me tombe dessus , la mort impose son boucan de vide. Je n'entends plus Julien pour de bon. Ce calme bruyant se ligote à ma vie. Je ne reconnais plus les lieux autour de moi. Les yeux grands ouverts, mon chagrin me mord les paupières. C'est donc cela la mort, ce vacarme à l'intérieur. (p. 74)
Commenter  J’apprécie          110
A sa joie renouvelée d'ouvrier, ce rêveur avait le ventre rempli de son lieu de travail, de joie bien sûr. Sur son trajet pour la rejoindre, un jour il y a mangé sa vie.
Mon mari me racontait, les mots et la réalité n'ont pas grand-chose à voir. Je découvre où il partait le matin, c'est un pays de luttes, de rouille et de flammes. (p. 114)
Commenter  J’apprécie          100
L'acier ne ment pas, puisqu'il ne parle pas. (p. 116)
Commenter  J’apprécie          90
Les vieux sont vieux après quarante ans, on se marie pour les enfants et non pour la bagatelle. Sacrifiés, nous avons réussi par nécessité à nous découvrir l'un sans l'autre, à force d'avoir été privés l'un de l'autre.
Un renoncement au plaisir mais pas au souvenir.
Commenter  J’apprécie          90
Une maltraitée donne sa version : "S'ils nous tapent, nos hommes, c'est parce qu'ils sont brimés au travail, soumis, humiliés, rabaissés d'être personne à l'usine.ça les fait taper dans les murs ou sur nous pour connaître un peu ce que cela fait de soumettre quelqu'un. (p. 228)
Commenter  J’apprécie          70
Liberté

j'ai toujours été attirée par le mot -liberté-. J'ai demandé autrefois le sens de ce mot à mon grand-père. quand sa saline se reposait en hiver, il prenait du temps pour me raconter la fin des grands vents, la rencontre de la brise légère de mer et celle de terre. " Le marais connaît la liberté, personne ne le commande mais-il fait son travail." (p. 217)
Commenter  J’apprécie          60
L'acier nous fabrique en nous rendant vulnérables.
On exploite les sols, on exploite les hommes, l'acier nous bouffe. Le genre de mots interdit dans notre métier : le verbe aimer. Beaucoup d'entre nous se réfugient ici, comme le crassier et ses canaux se nourrissent des mauvaises herbes. L'acier, dans sa constance, dans le rythme des machines, me rassure contre la violence des hommes quand la pression les aspire. L'usine, c'est un bruit, mais aussi nos regards du temps où nos ancêtres travaillaient ensemble dans la campagne ou sur les océans, la loi du plus endurant et le soutien du plus faible. Bien sûr, je voudrais travailler d'un coup sans jamais revenir, mais je reviens et chaque fois, remplie d'elle plus que la veille.
La pauvreté, notre pauvreté, a des choses à dire.(p. 244)
Commenter  J’apprécie          50
Un laminoir est un guerrier ombrageux. Il connaît les techniques de combat pour tuer ou blesser odieusement quand son ventre d'ogre n'est pas rassasié en acier (...)(p. 121)
Commenter  J’apprécie          40
Cette nuit-là, les etoiles fondent. Les âmes s'y clouent, crucifiées, soumises, en attendant d'enfuir l'hiver.
Commenter  J’apprécie          40
"Mourir, c'est aimer à l'envers."



Commenter  J’apprécie          40



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Catherine Ecole-Boivin (280)Voir plus

Quiz Voir plus

Gardiens des cités perdues tome 1

Comment s'appelle l’héro(ïne) du livre?

Sophie
Dex
Fitz
Biana

7 questions
136 lecteurs ont répondu
Thème : Gardiens des cités perdues, tome 1 de Shannon MessengerCréer un quiz sur cet auteur

{* *}