Citations de Bertrand Santini (330)
On a beau être en juillet, la bêtise humaine ne prend décidément pas de congés.
"Ding Ding Dong... Nous arrivons en gare d'Aix-en-Provence" a dit la voix du train.
Oh, mais ça ne prouvait rien ! La voix du train raconte souvent n'importe quoi. Elle prétend par exemple qu'on peut trouver d'excellents sandwiches au wagon-restaurant, mais c'est pas vrai, ils sont pas bons.
La haine est une défaite, mes enfants.
Personnellement, je trouve ça nul, d'être idiot. Ça ne fait que compliquer la vie. Surtout celle des autres.
Mais d'abord, ce n'est pas moi qui l'ai tué, le rat. Il s'ennuyait tout seul dans la cuisine, alors je l'ai mordu pour rigoler et ensuite il est mort de vieillesse, peuchère.
King kong avait le coeur sensible, Dracula redoutait le soleil, le Colosse avait des pieds d'argile... Le Yark, lui, a l'estomac fragile.
Son estomac ne tolère que la chair d'enfants sages, un peu comme les vieux, qui avec l'âge, ne digèrent plus que le potage.
"s'ils ne faisaient pas d'excellents ragoûts, les enfants ne serviraient à rien du tout."
Les grenouilles, c'est un peu comme des écureuils, mais sans poils, sans arbre et sans queue.
Selon une certaine rumeur, l'être humain serait l'animal le plus intelligent de la Terre.
Personnellement, je n'en crois pas un mot.
La preuve : cette rumeur a été propagée par les humains eux-mêmes. Or, s'il y a bien un signe indiscutable de bêtise, c'est de se croire plus malin que les autres.
Mon Gaspard m' a frictionnée sans tendresse avec un shampooing à la camomille pour blondes - ce qui m'étonne bien, vu qu'on a jamais eu de blonde à la maison.
En sortant de la baignoire, je puais le propre comme une première de la classe, comme l'éponge avant la vaiselle et la culotte après la machine.
oui, misère !
Pour ma part, j’ai souvent remarqué que des parents idiots produisaient des enfants pas bien malins, ce qui est certainement une habileté de la nature, car ainsi, ils s’entendent bien.
Être gros, moi, je trouve ça beau.
La preuve, on dit : "Je t'aime, mon GROS chéri", ou bien "Je te fais de GROS bisous", alors qu'on ne dit jamais : "Je t'aime, mon MAIGRE chéri", ni "Je te fais de MAIGRES bisous".
- Tu crois que ce sont des animaux qui ont fait ça ? demanda Hugo.
- Oui...
- Quel genre d'animaux ?
- Des hommes.
"Un aigle emporta le lapin dans les airs pour le dévorer. Quand soudain, il se passa quelque chose de plus terrible encore !"
Chaque invité,
Par la valeur de son étrenne,
Veut attester de sa grandeur
Et de son importance.
Les présents,
Offerts au Roi et à la Reine,
Rivalisent de splendeur
Et d'extravagance.
« Derrière la crête dentelée des collines, l'océan s'étalait sous la lune comme ne nappe dorée. L'océan... – Le pays de mes rêves, soupira Jonas. Ah, comme j'aimerais plonger dans cette immensité et vivre comme un vrai requin blanc ! – Oui... Ce doit être merveilleux d'être vivant, murmura Krokzilla. – Eprouver le froid, le chaud, la faim ! Poursuivit Jonas d'un air rêveur. – Sentir la flamme brûler ! Le vent caresser ! – Renifler les odeurs ! – Même des mauvaises, j'adorerais pouvoir les sentir. – Si nous étions vivants, nous pourrions manger, boire, grandir ! Tomber malade puis guérir ! – Nous aurions des ancêtres ! Une famille ! Une maman ! Rajouta Krokzilla, mélancolique. – Tant de bonheurs que nous ne connaîtrons jamais, soupira Jonas. – Et puis, si nous étions vivants, un jour... on mourrait ! Dit le dinosaure sur un ton fasciné. – Mourir, ça doit faire un drôle d'effet ! – Oui, mais quelle chance de pouvoir mourir. Quel privilège ! Mourir ça n'arrive qu'à ceux qui sont en vie! »
Le chat des Caboufigue, nos voisins, s'appelle Jean-Jacques, mais moi je l'appelle Tête de Fesses parce que je trouve qu'il a une tête qui ressemble à des fesses.
- Alors, voyons ! triomphe Charlotte. Par quoi vais-je commencer ? Dire des gros mots, faire pipi par terre ou zigouiller mes poupées ?
- Non ! Pitié ! supplie le Monstre à genoux. J'ai si faim ! Ne te rends pas immangeable !
Charlotte referme le livre avec un air déterminé.
- Je vais commencer par les gros mots !
- T'es trop une chochotte ! Tu n'y arriveras pas ! rugit le Monstre hors de lui.
- Pipi ! Caca ! Zizette ! braille la fillette en guise de démenti.
- Mon repas est foutu ! suffoque le Yark en sanglots.
La fillette hilare bondit sur une table pour entonner ce refrain lamentable :
- Quand ma mamie pète / Son dentier fait des castagnettes !
- Toute cette bonne nourriture gâchée ! gémit le Monstre éplorée.
Les menteurs lui donnent mal au coeur, les sauvageons des boutons et les chenapans lui gâtent les dents. Quant aux petits sadiques, ils lui refilent la colique.
Déplorable faiblesse digestive !
Le Yark aurait cent fois préféré se régaler de sauvages et de méchants, comme les chèvres qui tout en se nourrissant débarrassent le monde des orties, des mauvaises herbes et du chiendent.
Mais les bons sentiments n'ont jamais nourri personne. Et surtout pas les Monstres.
La Nature, qui ne connaît pas de morale, se fiche malheureusement de ce qui est bien et de ce qui est mal.
Et, depuis la nuit des temps, force est de constater que ce sont toujours les plus gentils qui se font bouffer en premier.
- Mesdames, mesdemoiselles, messieurs ! L'arrivée des véhicules à moteur peut être saluée comme le plus grand des progrès ! Non seulement la locomotion mécanique bouleversera nos relations avec le temps et l'espace, mais elle nous permettra de respirer à nouveau ! Oui, enfin Paris sera bientôt débarrassé des voitures à chevaux, attelages bruyants qui sèment par nos rues ces déjections nocives pour la respiration. Voyez ! Sentez ! La fumée des moteurs n'est ni malsaine, ni malodorante, comparée au crottin qui exhale de titanesques tourbillons morbides et suffocants. Rouler en voiture mécanique, c'est servir le futur de l'humanité. Alors, vive l'automobile qui offrira à Paris un air pur et sain, vive l'avenir et gloire au génie du genre humain !