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Critiques de Bertrand Le Gendre (8)
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Enver Hoxha . Albanie, les années rouges (194..

Je ne connaissais d'Enver Hoxha (prononcez Hodja) que ce que j'avais pu en percevoir chez le grand Ismail Kadare ; la dictature albanaise constitue en effet l'axe principal de son œuvre. Si le dictateur albanais est si peu connu en France, c'est peut-être à cause de l'isolement qu'il a peu à peu imposé à son pays, rompant tour à tour avec la Yougoslavie qui la maintenait dans une position inféodée, avec l'URSS de Khrouchtchev qui dénonce les crimes staliniens, puis avec la Chine qui flirte de trop près avec l'économie capitaliste. Le dictateur va alors faire vivre le pays sous une chape de plomb paranoïaque, persuadé que le monde entier jalouse l'Albanie et veut l'envahir pour renverser le pouvoir. La biographie écrite par Bertrand Le Gendre dissèque la psychologie de l'homme, et essaie de retracer son cheminement intellectuel, en slalomant entre les sources officielles pléthoriques mais complètement ubuesques parfois, les articles de la presse internationale et les rares sources diplomatiques issues des pays qui purent maintenir un certain temps des relations avec l'Albanie (notamment la France). On suit les méandres d'une pensée endoctrinée, puis franchement malade, qui impose une surveillance de tous par tous, et fait de la délation publique une arme politique majeure. Le livre s'adresse à tous, familier ou non de la politique albanaise. Tous les personnages et les événements sont remis en contexte, et le fil est assez facile à suivre. Les derniers chapitres évoquent d'une part la façon ambigüe [orthographe de 1990] dont une certaine gauche française a pu percevoir le régime albanais, puis d'autre part la chute du communisme quelques années après la mort d'Hoxha, et la révolte d'un peuple écrasé et endoctriné pendant plusieurs décennies. Un ouvrage extrêmement intéressant, même pour qui ne s'intéresse pas particulièrement à l'Albanie (ce qui était mon cas)
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1962 l'année prodigieuse

Le Gendre Bertrand, - "1962, l'année prodigieuse" – Denoël, 2012 (ISBN 978-2207111611).



L'auteur appuie ici la thèse montrant que la véritable rupture intervenue après la seconde guerre mondiale n'est pas la petite vaguelette pseudo-révolutionnaire de mai 1968 mais plutôt l'année charnière 1962. Pour ce faire, il s'appuie sur quelques grands évènements marquants datés de cette année-là :

- le retour de la prospérité économique, le début de la "société de consommation", de la généralisation de la télévision, du réfrigérateur, de la voiture individuelle, de la "femme libérée", de la publicité omniprésente, mais avec le proverbial retard en équipement téléphonique qui tourne au "scandale", l'exode vers les "cités radieuses", les "grands ensembles", les "villes nouvelles"

- l'ouverture du Concile Vatican II (sur lequel l'auteur ne s'attarde guère)

- les adieux à ce qui fut l'empire colonial français, avec la fin de la Guerre d'Algérie sur laquelle l'auteur s'étend longuement (les nombreux attentats de l'OAS, les morts du métro Charonne le 8 février, l'indépendance de l'Algérie le 3 juillet)

- corollaire de la fin de l'empire, et même cause majeure de ce tournant pour l'auteur : de Gaulle décide délibérément de miser sur la construction européenne, sur l'axe franco-allemand, sur Konrad Adenauer, sur l'appartenance aux grands pays développés : l'auteur en parle et je me souviens de la visite en grande pompe d'Adenauer, du 2 au 8 juillet 1962, dont l'intermède à la cathédrale de Reims le dimanche 8 juillet suivi du voyage de De Gaulle en Allemagne, du 4 au 9 septembre, avec un De Gaulle prononçant ses discours dans un allemand peut-être pas impeccable, mais qui emporte auprès des citoyens Allemands un enthousiasme qui transforme ce voyage en tournée triomphale...

- l'adoption, par référendum, de l'élection du Président de la République au suffrage universel (je me souviens encore de l'intervention de De Gaulle le 20 septembre 1962) qui inaugure, valide et entérine la personnalité exceptionnelle du Général De Gaulle, sa stature imposante qui lui vaut le surnom "le Grand Charles"... lui qui a pourtant déjà 71 ans, cette voix très particulière qui fait la fortune d'humoristes imitateurs (Henri Tisot en tête), et cette probité que l'on ne retrouvera plus jamais chez ses successeurs... (Pompidou est nommé premier ministre le 14 avril 1962, nomination bien étrange...)

- à la mi-octobre 1962, la crise des missiles soviétiques implantés à Cuba, suivi du refus inflexible de Kennedy (je me souviens de mes parents suivant la situation quasiment heure par heure à la radio : quelle peur !), enfin le recul des soviétiques le 25 octobre, qui établit clairement la suprématie des USA

- l'avènement de la mentalité "salut les copains", la création de la strate "la jeunesse", les "yé-yé", l'argent de poche, la dissipation élevée au rang de mode de vie, les Johnny Hallyday et autre Richard Antony promus "idoles des jeunes" (mon Dieu, combien j'ai haï cette phraséologie hypocrite, sotte et bêtifiante dès ses premières heures !), les "blousons noirs"

- le culte naissant des "loisirs", des sacro-saintes vacances s’incarnant dans le camping...



L'auteur dresse un catalogue de changements marquants dans la société, mais n'en tire aucune conclusion, si ce n'est un dernier chapitre intitulé "nostalgie". Il ne voit pas à quel point certaines couches de la population (par exemple celles et ceux issus de "la boutique" ou du monde rural) ont été violemment arrachées à leurs conditions d'existence durant ces "trente glorieuses" qui ne furent glorieuses que pour certaines et certains...



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Bourguiba

L’essayiste et ancien rédacteur en chef au Monde brosse le portrait de l’homme d’Etat tunisien (v. 1903-2000), de l’indépendance de son pays à la réclusion finale.
Lien : https://www.lemonde.fr/livre..
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1962 l'année prodigieuse

Ancien journaliste au Monde, Bertrand Le Gendre raconte 1962 en écrivant sur le ton du reportage. Plus qu'une époque, il fait revivre une émotion, la confiance.
Lien : http://www.lemonde.fr/livres..
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1962 l'année prodigieuse

Jeunes gens qui déprimez dans la France d’aujourd’hui, à l’avenir inquiétant et à l’horizon brouillardeux, faites-vous une cure d’optimisme en plongeant dans l’année 1962.
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Enver Hoxha . Albanie, les années rouges (194..

Jusqu’à sa mort, le tyran albanais a joui en France d’une grande considération parmi certains intellectuels de gauche et d’extrême gauche. Bertrand Le Gendre revient sur cet aveuglement.
Lien : https://www.lefigaro.fr/livr..
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Enver Hoxha . Albanie, les années rouges (194..

L’essayiste rappelle le parcours intransigeant et brutal du communiste qui régna sans partage sur son pays pendant quarante ans, jusqu’à sa mort en 1985.
Lien : https://www.lemonde.fr/livre..
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1962 l'année prodigieuse

[Un] livre mené tambour battant
Lien : http://www.telerama.fr/criti..
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