Quand le combat pour la survie passe des tranchées aux murs d'un bagne de Cayenne...
Après le succès de "Pinard de guerre", Pelaez et Porcel livrent la suite des péripéties de Fernand Tirancourt dans "Bagnard de guerre" : https://www.angle.fr/bd/grand_angle/histoires_de_guerre/histoires_de_guerre_-_vol_02__bagnard_de_guerre_-_histoire_complete/9782818980088
Chaque jour de chaque été se lève et la lumière ne semble pas venir des cieux, mais s’élever, légère, fraîche, insolente, de la terre : les arbres et les talus s’amplifient lentement et se parent d’une délicate tonalité. Puis le soleil se renverse : les monts et les vallées se teignent d’un doré si intense, si clair qu’il stupéfie
Je marche au milieu de l’herbe verte, masse souple, pleine de chardons tendres qui seront beaux et agressifs. Il souffle un vent très léger et majestueux, qui apporte de vagues parfums de mer et de sève. Les dernières fleurs de l’amandier, fermeté laiteuse, sentent le miel. Mais l’arbre fruitier le plus généreux est le citronnier, avec sa succession constante de citrons, la merveille jaune et son parfum enivrant.
La Méditerranée est l'un des deux grands modèles, et probablement le plus déterminant, de la vie et de la pensée de la planète, le second étant le chinois.
...récit épique, mais aussi lyrique, en trompe-l'œil et capricieux, sincère, expressionniste-et non naturaliste-, de l'histoire des civilisations méditerranéennes, de leurs peuples et de leurs individus singuliers, de leurs paysages.
La richesse de la Méditerranée comme vecteur de civilisations est si grande qu'il se peut bien qu'elle soit la plus extraordinaire de la planète.
"L'assurance naît de ne pas remettre en question sa propre exceptionnalité,...mais à condition d'être capable en même temps d'accepter qu'elle ne fût qu'aléatore".
"Je n'ai que cette vie. Si je ne la passe pas avec moi-même, je l'aurai vécue pour les autres, ce serait une escroquerie"
Les dernières, les stridentes cigales se meurent parmi les pampres ocres et, à l'ombre claire du grenadier, les taons étourdiment tournent autour de l'ânesse arrêtée. Allongé de tout son long, heureux, à côté de l'ânesse, je voyais, dans la vigne baignée d'un magnifique soleil, Vito Gual mettre en pratique toutes ses joies.
"Comme c'est étonnant que l'être humain obtienne et conserve la vie quand elle est si complexe et d'essence si fragile, à commencer par les mécanismes corporels eux-mêmes, alors qu'il manque en revanche de tout indice fiable sur le destin qui l'attend".
"Et moi je n'aime rien de ce que j'ai et seul me console ce que j'imagine"
"...la somme de la stupidité de milliards d'hommes à l'haleine polluante forme...un immense géant, comme les millions de langues de feu d'un incendie qui croît en dévorant une forêt".