L’argent qui avait servi à payer tout cela n’était pas le leur, et rien que de penser à la façon dont ils l’avaient acquis, à ce qu’ils avaient dû faire pour l’avoir, Marisa sentait son malaise grandir. Chaque fois qu’elle y pensait, elle avait l’impression que la maison tout entière lui devenait hostile, que les murs se refermaient sur elle et lui renvoyaient toute sa culpabilité en pleine figure.
Les enfants étaient une source d’ennuis, ils étaient épuisants, énervants, ils détruisaient tout et, surtout, ils coûtaient cher.
C’était comme si le soleil au-dessus de vos têtes vous avait pris pour cible et était bien décidé à vous griller sur place.
C’était vraiment amusant de jouer les héros sans peur lorsqu’ils étaient tous les trois mais, une fois seul, il ne pouvait s’empêcher de ressentir une certaine inquiétude à l’idée de tomber sur l’un des deux frères.
La folie était, du point de vue de Jensen, une chose fascinante. Il voyait cela comme une simple et minuscule discordance dans la machinerie humaine. Exactement comme une horloge dont le mécanisme serait grippé et qui ne cesserait de prendre quelques secondes de retard. Juste quelques toutes petites secondes, perdues dans l’abîme des rouages de l’horloge, mais ces précieuses secondes ajoutées l’une à l’autre finissaient par devenir des minutes, par s’amonceler jusqu’à ce qu’il soit clairement visible que quelque chose clochait.
Nina était prisonnière d’un monde de tragédie et de tourments, tout ce dont elle avait besoin était d’oublier, de nier et de transformer la réalité, de façon à la rendre plus acceptable. Et sans le savoir, Jimmy venait de lui offrir exactement ce qu’il lui fallait.
Tu l'as écoutée ? Ce n'est pas "juste de la musique" pour elle, c'est important. C'est peut-être la chose qui ait le plus importé dans toute sa vie. Il y a des moments où il faut savoir se battre pour ce qu'on veut, même quand tout le monde est contre nous.
Il avait été élevé dans la tradition selon laquelle il fallait savoir baisser les yeux lorsqu’on tombait face à plus fort que soi, et que, parfois, il n’y avait tout simplement pas d’autre option que d’abandonner sans même essayer de combattre.
On ne doit rien cacher à sa meilleure amie…
On en revenait toujours à ça, avec les filles. Tous ces trucs de confiance et de ne rien se cacher, qui finissaient toujours par répandre les informations comme une traînée de poudre.
Le problème, c’est que quand on va trop vite, on loupe forcément des choses.