AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Annabel Abbs (111)


Introduction

(...) Je savais bien que je n'aurais jamais assez de place, ni dans ma tête ni entre les pages d'un livre de taille moyenne, pour inclure toutes les femmes remarquables que j'avais découvertes.J'ai donc choisi un groupe de femmes pour qui les longues marches dans la campagne ou la nature sauvage avaient entraîné un changement radical: Frieda Lawrence, née von Richthofen; Gwen John; Clara Vyvyan, en compagnie de Daphné du Maurier; Nan Shepherd; Simone de Beauvoir; Georgia O'keeffe; et- plus brièvement- Emma Gatewood.
Ce que j'ai découvert était souvent ahurissant, fréquemment dramatique, pour ne pas dire tragique, et en tout cas toujours profondément révélateur. Ces femmes ne marchaient pas pour " jouir de toute la liberté dont peut jouir un homme" ( comme aurait dit Jean-Jacques Rousseau), ni pour prendre de l'exercice, ni parce qu'elles y étaient obligées par leurs tâches ménagères. Elles marchaient afin de penser par elles- mêmes.De mettre de l'ordre dans leurs émotions. De comprendre les facultés de leur propre corps.D'affirmer leur indépendance. Elles marchaient pour commencer à exister, pour devenir tout court.

( p.28)
Commenter  J’apprécie          200
Il tendit la main pour prendre sa pipe et ses doigts effleurèrent le manuscrit de son ouvrage précurseur sur l'étymologie, ce qui lui rappela qu'il lui fallait un titre. Quelque chose qui exprime sa passion pour les mots, pour leurs racines linguistiques, leur provenance. Le peu d'intérêt que les gens portaient à l'origine des mots l'attristait. Il espérait que son livre redonnerait de la vie au langage, éveillerait la curiosité des gens pour les mots les plus simples et les plus banals. Même les substantifs les plus courants avaient des racines lourdes de sens, d'une grande richesse historique et humoristique. (p. 146. )
Commenter  J’apprécie          160
N'est-ce pas cela le mariage ? Une chance de se débarrasser de la solitude ?
Commenter  J’apprécie          151
- Bien sûr. je suis fille de baron. Nous voici donc, fille de baron et fils de mineur, en train de converser comme s'il n'y avait rien de plus normal. Que pensez-vous de cela, Mr Lawrence ?
-C'est contraire aux règles, répondit-il en retrouvant son sérieux. J'ai perdu mon meilleur ami lorsque ses parents ont découvert que mon père était mineur. Il n'avait plus le droit de me parler. (p. 182)
Commenter  J’apprécie          140
Je sus qu'il y avait quelque chose de ténébreux et monstrueux en moi, qui attendait son heure, tapi. Je ne pouvais ni l'expliquer ni le décrire, mais j'en avais peur. Parfois, cette chose s'immisçait dans ma gorge et prenait le contrôle de moi-même.
Commenter  J’apprécie          110
- Il (prochain roman) parlera de deux personnes de classes sociales très différentes qui se libèrent mutuellement, comme nous l'avons fait. (...)
- Tu pourrais peut-être écrire à propos de quelqu'un d'autre que moi.
Frieda ouvrit les yeux, surprise par ses propres mots. Ce n'était pas qu'elle ne voulait pas être un autre de ses personnages de fiction, mais plutôt qu'elle commençait à se sentir disséquée comme un lapin, à se dire qu'elle lui avait donné tout ce qu'elle avait. (p. 432)
Commenter  J’apprécie          110
- Mon ami, M. Nietzsche, m'aide beaucoup. Elle rouvrit son livre. (...)
- L'idée que le seul ami de sa mère se trouve dans un livre l'inquiétait. (p. 29)
Commenter  J’apprécie          110
– Est-ce toujours vous qui cuisinez ? demanda-t-elle.
– Oui, mais nous n'en parlons pas. Ma mère préfère que nos pensionnaires croient que la cuisine est tenue par un chef professionnel.
– C'est absurde ! Il n'y a pas de honte à cuisiner ni à manger. Ce sont d'ailleurs les deux plus grands plaisirs de la vie.
Commenter  J’apprécie          100
J'ai peur de mourir avant d'avoir vécu.
Commenter  J’apprécie          100
Les gens les plus pauvres ne peuvent acheter que ce qu'il y a de pire : le pain le plus sale, la bière la plus nauséabonde et des feuilles de thés mélangées à des copeaux de bois.
Commenter  J’apprécie          90
Lorsqu'on fait glisser le bout de ses doigts sur des routes, des rivières, des allées cavalières, des contours et des culs-de sac qui nous intriguent, on pressent l'intérêt narratif de l'expédition, prenant conscience du plaisir
du trajet plutôt que de sa destination. Ce n'est pas en faisant glisser ses doigts sur un écran que l'on éprouvera le même frisson. Ni en suivant aveuglément un point rouge mobile qui, avec une rare intelligence, s'oriente, se déplace
et pense à notre place.
Commenter  J’apprécie          80
( de nombreux personnages féminins sont inspirés par Frieda )....[...] Lady Chatterley dans "L'Amant de Lady Chatterley", roman que beaucoup considérèrent comme une lettre d'amour à Frieda.
Commenter  J’apprécie          80
La semaine suivante, Frieda se rendit chaque jour au Café Stefanie pour parler avec Otto [Gross ], puis déjeuner avec les artistes et les philosophes qui y passaient tout leur temps. Chaque fois, Otto lui faisait part d'une nouvelle idée, une idée si audacieuse qu'elle mettait plusieurs minutes à l'assimiler. Un monde sans guerre ni armées...Des pays sans gouvernement...Des villes où les femmes portaient des vêtements d'homme et détachaient leurs cheveux, où les hommes portaient des vêtements de femme et se laissaient pousser les cheveux...Des communautés où les enfants étaient élevés sans savoir qui étaient leurs parents...Des sociétés sans lois, sans religion ni institutions, où les êtres s'aimaient sans jamais se marier. (p. 87)
Commenter  J’apprécie          81
Je [Otto Gross ] suis en train d'écrire un article sur les types de personnalité. Veux-tu le relire ?
Elle se demanda si elle l'avait bien entendu. Ernest ne lui avait jamais demandé de relire le moindre de ses travaux. Elle s'était proposée à plusieurs reprises au début de leur mariage en lui demandant de lui faire part de ses recherches, de ses discussions avec ses étudiants. Il avait ri en balayant cette idée d'un revers de main, comme si elle inimaginable, voire grotesque. Un jour, il lui avait dit que son esprit n'était "pas suffisamment formé", une formule qui lui faisait encore froid dans le dos. (p. 91)
Commenter  J’apprécie          80
"D'après Robert Lucas, premier biographe de Frieda, " sans doute jamais auparavant, ni jamais depuis un grand écrivain n'a-t-il été aussi intensément et constamment influencé par une femme que l'a été Lawrence par Frieda Von Richthofen... et jamais auparavant une femme, telle qu'elle a été interprétée par un poète, n'a-telle changé aussi radicalement le climat moral de son temps". Frieda a aussi joué un rôle important dans l'écriture, l'édition et le choix des titres des romans les plus encensés de Lawrence. " [p. 445 - Repère historiques ]
Commenter  J’apprécie          70
Au cours de mes recherches, j'ai été frappée par la profondeur des sentiments que Frieda a inspirés aux hommes qui ont compté dans sa vie. Le refus d'Ernest de se remarier, les Lettres de Gross ( qui m'ont émue aux larmes) et les poèmes de Lawrence témoignent de sa personnalité. Son courage, sa résilience et son intrépidité semblent avoir été tout à fait remarquables , en particulier lorsqu'on les replace dans leur contexte historique. (p. 456)
Commenter  J’apprécie          70
Il se passe quelque chose quand nous vivons conformément à la vision, aux valeurs et aux besoins de quelqu'un d'autre : nous leur cédons notre liberté. Et alors, une partie de nous-mêmes disparaît.
Commenter  J’apprécie          60
Jack se trompait quand il a dit que Dieu était dans un quignon de pain. Dieu, me dis-je dans un élan blasphématoire, est dans une gorgée de café.
Commenter  J’apprécie          60
Tu dois rester l'épouse d'Ernest. S'il pense que tu es une femme adultère, il risque de réclamer la garde des enfants. Et là, il ne te restera plus rien : ni enfants, ni réputation, ni argent. Tu seras comme morte. (p. 268)
Commenter  J’apprécie          60
- Mrs Weekley, Mrs Weekley, murmura-t-elle en tortillant ses doigts- Ce nom n'avait jamais sonné aussi faux à ses oreilles (...)
Cela ne lui avait jamais semblé adéquat mais, aujourd'hui, c'était plus incongru que jamais. Tout à coup, elle mourut d'envie de reprendre son propre nom, d'être de nouveau elle-même, la baronne Von Richthofen. (p. 137)
Commenter  J’apprécie          60



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs de Annabel Abbs (547)Voir plus

Quiz Voir plus

Des écrivains aux prénoms rares

Première question, facile: quel était le prénom de l’immense romancier Balzac ?

Eustache
Honoré
Maximilien

20 questions
123 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}