Citations de Anna Jacobs (105)
Keara laissa échapper un rire amer.
- Mariée ? Moi ? Je ne me marierai jamais, mon père. Jamais de la vie ! J'ai vu ce que le mariage fait aux femmes et je ne laisserai jamais un homme détruire ma vie, ça c'est sûr !
Le prêtre laissa échapper un sourire dubitatif en la regardant s'éloigner.
Je voudrais convaincre Cassandra de changer d'avis. Elle regrettera un jour d'avoir voulu rester ici, je le sais déjà.
- Nul n'est propriétaire de l'avenir, encore moins de celui d'autrui.
Kathleen avait maladroitement mentionné le fait qu'elle était l'épouse d'un condamné, ce qui lui avait aussitôt valu d'être ostracisée.
Conn subissait-il le même sort en Australie ? Comment un garçon aussi sociable le vivait-il ?
...
Quels que soient les coups qu'elle vous assenait, la vie poursuivait imperturbablement son cours.
La propriété concernée avait été défrichée par une famille , mal servie par la chance, qui avait décidé d'émigrer en Nouvelle- Galles du Sud. Les anciens propriétaires avaient eu le temps de bâtir une maison précaire, et Francis pouvait compter sur l'aide de quelques anciens condamnés pour exploiter le domaine.
Ç'avait été merveilleux d'avoir Isabelle pour lui seul. Dorénavant, cette femme serait présente à chaque instant et, s'il ne se trompait pas, constituerait un fardeau pour eux.
Il ne croyait pas se tromper. Il s'enorgueillissait d'être bon juge en ce qui concernait le caractère.
Mais il ne pouvait refuser de l'héberger. Elle était de la famille.
Parfois, néanmoins, la famille pouvait être exécrable.
- Je ne trouverai pas le repos tant que je ne serais pas fixé sur le sort de Keara et des deux cadettes. Tu sais, je sens que j'ai pris la bonne décision, conclut-il en lançant un sourire radieux à Diarmind, le premier depuis des semaines.
Il sortit du bureau de l'intendant, regagna la maison, sonna Dick énergiquement et lui annonça sur-le-champ :
- Je pars pour l'Australie. Je ne serai bon à rien tant que je serais pas rassuré sur mon sort. Ensuite, je l'aiderai à retrouver ses soeurs.
Mars 1859
Keara Michaels hissa le seau hors du puits et le déposa sur la margelle.Elle étancha sa soif,puis trempa le bas de sa jupe dans l'eau pour éponger son front en sueur.Elle venait d'arracher les pommes de terre,un travail harassant pour une fille de seize ans qui n'avait que la peau sur les os.Mais à la maison ,tous criaient famine, et sa mère ,arrivée presque au terme de sa grossesse ,ne pouvait pas se baisser.(Page 7).
Les Britanniques n'accordent pas beaucoup d'attention non plus aux Chinois et aux Malais à Singapour, sauf s'ils veulent quelque chose. C'est très étrange, leur conviction que leur mode de vie est le seul valable. J'ai appris à voir d'une autre manière. J'admire les Lee; qui travaillent dur, vivent dignement et ont été d'une grande bienveillance avec moi.
Les hommes sont capables d'inventer le chemin de fer et je ne sais pas quoi d'autre, mais ils n'ont toujours pas trouvé le moyen de vaincre la méchanceté. Je prie pour ça quand je suis à l'église, pour qu'on mette un terme à la méchanceté.
[p200]
_ Quel genre de mari recherchez-vous?
_ Je ne cherche pas de mari et je ne souhaite pas avoir d'enfant.
Elle décidé qu'elle s'était assez dévoilée et se montra soulagée lorsque Conn les rejoignit. Le regard bleu vif de Ronan Maguire sondait un peu trop son âme à son goût. Elle se sentait vulnérable en sa présence.
En dehors de Maïa, il était rare qu'elle parle d'elle-même à quiconque. Pourquoi se confiait-elle à un étranger, au point de lui révéler ses rêves? Pourquoi l'avait-il interrogée? C'était un gentilhomme alors qu'elle n'était qu'une domestique.
... elle les sécha à l'aide d'un buvard en se souvenant de l'époque où, jeune fille, on utilisait encore du sable pour étancher l'encre. L'invention du buvard avait révolutionné la correspondance.
Je n'aime pas me battre non plus, déclara-t-il [Zachary]. C'est le plus fort qui gagne, pas forcément celui a raison.
- Les femmes qui éprouvent l'envie de voyager sont rares, répliqua-t-il, sans réfléchir.
Elle releva le menton.
- Il faut croire que je n'en fais pas partie. J'ai eu la chance d'être élevée par un père qui a appris à ses filles à s'intéresser au monde.
- Je suis sincèrement désolé d'arriver avec elle, ajouta-t-il dans un murmure. J'ai appris qu'elle se trouvait sur le même bateau que moi après le départ, sinon je puis vous assurer je puis vous assurer que je l'aurais fait kidnapper à Southampton pour ne pas voyager en sa compagnie.
On instruisait trop les classes laborieuses, de nos jours !
- Ma mère aurait adoré le climat, observa Kiera, un beau jour. Quand j'allais faire les courses, elle me demandait souvent de lui rapporter pour trois sous de soleil. Ici, il y en a pour des tonnes de sous...
La vie est assez dure sans que l’on rajoute de la malveillance.
Elle chassa cette pensée de son esprit. Cela ne servait à rien de réfléchir aux ennuis tant qu'ils ne s'asseyaient pas à votre table, comme le disait toujours sa mère.
En général, elle se sentait très bien, pleine d’énergie, et son cerveau n’était que trop actif en réaction à l’ennui et la pénibilité de son quotidien. Ses pensées tournaient en rond, elle se demandait ce qu’elle avait pu faire, ce qu’elle avait mangé ou bu avant ces deux crises.
_ Enveloppe-la dans une couverture, mon garçon. Elle tremble, il faut la réchauffer.
_ Mais elle était brûlante il y a un instant.
_ C'est la fièvre alors. Il écarta doucement ses cheveux. Regarde comme ses bras sont maigres ! ça fait longtemps qu'elle ne mange pas assez, si tu veux mon avis. Courageuse, cette petite, non ?
_ Une vraie tête de mule, plutôt.