Une couverture estivale qui invite au farniente, à la lecture bien sûr.
Des sujets qui ne prêtent pas à sourire, rupture, quête d'identité, reconstruction,sont traités avec humour grâce des personnages hauts en couleurs.
Des chapitres courts et une écriture fluide, font que vous ne pouvez vous arrêter avant d'avoir terminé.
J'ai passé un excellent moment de lecture.
Je ne connaissais pas cette autrice, c'est certain je vais aller découvrir son premier roman.
Je remercie Alexandra de m'avoir permis de lire en SP son livre par le biais de Simplementpro.
"La vendeuse sort de sa mallette de démonstration plusieurs flacons. Elle les débouche et nous fait découvrir leur senteur. Alain tourne la tête.
— Moi non plus, mon minou, je n’aime pas celui à la pomme. Pourtant c’est
le lubrifiant préféré de Geoffrey.
La transparence de la bouteille laisse entrevoir une couleur verdâtre qui
s’apparente plus à un smoothie brocoli-épinard qu’à de la pomme.
Elle approche la bouteille de mes narines. L’odeur aurait pu, dans le meilleur
des cas, se rapprocher de celle d’une tartelette aux pommes pourries carbonisée
ou de l’haleine d’un diabétique. Elle est affreusement plus proche de celle d’une
tortue morte. Je ferme les yeux pour faire barrage à la puanteur. Geoffrey a
visiblement de drôles de goûts.
Cinq minutes plus tard, les différents lubrifiants en question recouvrent les
dessus des mains de Manou qui ne sait plus quel produit renifler ni où donner des coups de langue.
— Geoffrey n’a pas tort, celui à la pomme se démarque. J’aime beaucoup,
partage ma grand-mère.
Se démarque ? Manou a-t-elle perdu son goût en sus du dysfonctionnement de son périnée ou s’est-elle bouché les trous de nez avec des morceaux de serviettes hygiéniques ?"
Ce que je m’abstiens de lui dire.
— Tu croyais quoi ? Qu’elle allait se contenter d’une partie de Scrabble chaque soir ? Non, elle veut s’amuser ! Je te l’ai déjà dit, il ne faut être rien de moins que vénal pour s’amouracher de toi à son âge.
Didier tape brusquement du poing sur la table. L’une de ses huîtres se renverse, laissant échapper le mélange de vinaigre et d’échalotes qu’il avait choisi pour l’assaisonner. Charlotte sursaute. Jérémy avale son café d’une traite, empoigne son croissant, prêt à reculer sa chaise pour quitter la table. Est-ce que la fuite est sa réponse à tout ?
Sa sœur lui ordonne :
— Toi, tu restes assis ! Et vous allez vous calmer tous les deux.
Elle change subitement de ton – plus doux, plus habituel – et comme la veille, elle nous interroge sur notre programme de soins.
— C’est aujourd’hui le jour de notre cryothérapie, pupuce, me rappelle Didier.
Comme si j’avais oublié la programmation de ce soin qui va nous plonger à moins cent quarante degrés alors que j’ai toujours préféré la mer à la montagne.
Tu dois soigner ton langage. Changer tes "pourquoi" pour des "comment" implique une issue. Évite les tournures négatives. Les mots "difficulté", "difficile" et "problème" t'ancrent dans la lourdeur de ce que tu vis. "Toujours" et "jamais" référent à l'éternité. Donne une chance au changement !
Il ne faut pas chercher à comprendre pourquoi la vie n'est pas parfaite. Il faut juste en avoir conscience.
Visualise une rivière dans un endroit calme et apaisant. Imagine une barque venir vers toi. Lorsqu’elle accoste la rive, remplis-là de tes inquiétudes. Imagine-la s’éloigner avec tous tes soucis. Tu sens cette sensation de légèreté ?
Maman travaille dans la pharmacie du village. Petite, je lui demandais souvent s’il existait des médicaments pour soigner les chagrins. Elle me répondait que ces chagrins forment une mémoire, offrent de nouveaux horizons et qu’il était malheureusement important de les subir pour en tirer des leçons. Et qu’il n’existe de toute façon pas de remède.
Combien de famille taisent des secrets ? Quel est le pourcentage ? Est-il relativement faible ? Relativement élevé ?
Laurent Gounelle te dirait que "la vie est longue et ennuyeuse quand on ne la vit pas comme on voudrait".
Ma grand-mère croit en l’équilibre des évènements qui parcourent une vie, aux déceptions et aux cadeaux qu’elle apporte. On a tous ces mauvais lots qui nous procurent de la peine, et ceux qui nous comblent de joie.