Vous l'attendiez, le rendez-vous du vendredi : Conversation dans le noir #5 - Samouraï et tatami. Dans cet épisode, Charles Haquet nous emmène avec lui au pays du Soleil levant. On parle voyage, art ancestral du judo et évidemment toujours de littérature. Une invitation à l'évasion et à l'aventure, qui on l'espère vous plaira !
Bonne écoute
Oeuvres citées :
Le Pavillon d'or - Yukio Mishima
Dans l'oeil de Jaya - Jean Ely ChabCette chose étrange en moi - Orhan PamukLa cantine de minuit - Yaro Abe
CREDITS : Conversation dans le noir est un podcast des editions du Masque.
Realisation : Paul Sanfourche.
Generique : Longing - Joachim Karud.
+ Lire la suite
En accord avec ses dernières volontés, mon arrière grand-père était mort en se faisant curer les oreilles au mimikaki*. Âgé de 102 ans, il venait de connaître une fin admirable...
(*cure-oreille japonais se présentant sous la forme d'un bâtonnet en bois ou en métal à l'extrémité recourbée. Ce terme désigne également l'acte de se curer les oreilles)
" - Je suis désolé !
- Rentre chez toi. Tu vaux moins qu'un mimikaki !!
- ?! "
Je l'ai dit...
Mais c'était peut-être impoli envers le mimikaki, de dire ça...
J'étais comme possédé par ce mimikaki. Quand le bambou touchait l'intérieur de l'oreille, c'était comme si la pointe d'un ongle bien limé venait chatouillé entre deux doigts. Je frissonnais, et une chair de poule jubilatoire parcourait mon corps.
Quand j’étais petite, quelqu’un me nettoyait les oreilles au mimikaki sur ses genoux… […] Je me nettoyais les oreilles au mimikaki pour retrouver cette sensation agréable.
(p. 98-99)
- De quoi vous parlez ?
- Une subordonnée de Kinuko, une fille du genre sans-gêne, se marie... Et elle a le culot d'inviter toutes ses collègues célibataires les plus âgées pour exhiber son bonheur.
- La garce !
- Comme elle m'a demandé de faire un discours, j'ai proposé de chanter un chanson à la place.
- HEIN !?
- Cette chanson, c'est...
- L'Hymne à l'amour, évidemment !
- OUAHH !!
- Pourquoi ça vous réjouit autant ?
- Comme Kuniko chante bien, on lui demande souvent de chanter lors des mariages.
- Tu l'as déjà fait six fois, non ?
- Sept, je crois.
- Les sept couples ont divorcé.
45ème nuit, Les pieds de cochon
- J'aimerais bien en [de la bonite] avoir sur du riz chaud, avec un peu de sauce soja.
J'aimais bien sa façon de le dire et, sans savoir pourquoi, ça m'a mis de bonne humeur.
Je n’avais pas éprouvé une telle sensation de fraîcheur depuis des années...
(p. 164)
Mon restaurant est ouvert de minuit à sept heures du matin environ. Les gens l'appellent "La cantine de minuit". Quoi ? Si j'ai beaucoup de clients ? Ben figurez-vous qu'il y a pas mal de monde, ouais...
Ma carte se résume à ça :
Menu soupe miso au porc 600 yens
Bière (pinte) 600 yens
Saké (36 cl) 500 yens
Shôchô (au verre) 400 yens
Mais vous pouvez commander n'importe quel autre plat.... Si j'ai de quoi vous le préparer, je vous le ferai. C'est ça, ma politique commerciale.
Quelle habileté…
Non c'est…
… presque sensuel.
J'ai senti de légers frissons de l'oreille interne.
Ceux qui sont fatigués d'accumuler les heures sup'...
ceux qui pleurent d'un chagrin d'amour...
ceux qui dépriment de ne pas voir leurs rêves se réaliser...
ceux qui ont oublié la joie du quotidien...
ceux qui sont submergés de travail...
ceux qui ont un supérieur tyrannique et qui ont besoin de vider leur sac...
ceux qui sont euphoriques tellement ils se sentent heureux...
tout le monde vient se remplir la panse,
tout le monde vient se remplir le cœur,
tout le monde repart avec le sourire
de ce petit restaurant réconfortant
situé dans un recoin de la ville.