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Citation de Apoapo


1. « Avec cette grève du sexe et ce début de quarantaine, je ne peux m'empêcher d'interroger sur ma valeur sociale en tant que femme. Car ce qui détermine la cote d'une femme dans notre société, c'est sa baisabilité, effective ou symbolique. On croit que le rôle assigné aux femmes est d'abord de devenir mères. Puis de devenir des 'working mums' accomplies. C'est d'ailleurs cocasse, sur les réseaux sociaux, ces internautes qui se définissent comme "mompreneures" dans leur bio. Quelle hypocrisie, quand on sait qu'au fond notre rôle de femme hétéro est en premier lieu d'être baisable et de tirer profit de cette baisabilité. Non pas par de l'argent liquide, mon Dieu non, quelle horreur, cela ferait de nous des putains. Et la société déteste les putains, leur lucidité nous insupporte, parce qu'elles savent depuis longtemps ce que nous refusons de voir : que l'hétérosexualité est un travail gratuit. Oui, nous, hétérosexuelles, sommes des putes gratuites, que nous nous vendions à un seul homme ou à la masse. Nous refusons catégoriquement les transactions en cash, qui sont un peu trop honnêtes, trop contractuelles, sans enrobage. Il nous faut des roses et de l'amour. Vous comprenez, il est impératif de faire perdurer cet immense mensonge selon lequel les relations affectives ou sexuelles seraient désintéressées. Or, je le dis haut et fort, l'hétérosexualité n'a rien de gratuit, c'est un système purement vénal, et depuis que le monde est monde, les femmes échangent le sexe contre quelque chose. Des biens matériels, de la sécurité, de l'amour, de la revalorisation. Elles ne baisent jamais totalement gratuitement avec les hommes et ce pour une simple raison : les hommes hétéros baisent mal. » (pp. 22-23)
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