Ce petit livre, à mi chemin entre roman court et grande nouvelle, est un véritable bijou d'écriture et de psychologie, un traité de la maladie d'amour, une ingénieuse exploration du procédé narratif. Lettre testamentaire de l'amour fou, de celui qui rend fou, roman tragique de la présence et de l'absence, de ce qui, étant présent, ne se rencontre jamais totalement, labyrinthe temporel où l'issue potentielle ne se trouve que dans le passé révélé hic et nunc.
Le motif, très romantique dans le fond — l'ombre de Goethe et du jeune Werther plane sur cette oeuvre — est simple : une jeune fille de 13 ans tombe amoureuse d'un écrivain voisin. Elle voue alors sa vie entière à alimenter une flamme passionnée et dévastatrice à son égard. Elle provoque plusieurs fois sa rencontre, à chaque fois il la redécouvre comme une totale inconnue : ils seront amants, elle en aura un fils. Mais elle et son fils resteront sur le banc des anonymes, des ombres flottantes dans le ballet libertin de cet écrivain insouciant. L'enfant vient à mourir de la grippe. C'est à partir de cet événement terrible — qui précède sa propre mort implicite (cf. l'autre extrait) — que le roman prend naissance par la lecture (silencieuse) que fait l'écrivain d'une longue lettre testamentaire. Testamentaire dans le sens du témoignage plus que du legs, car il ne s'agit ni de donner une quelconque leçon, ni d'octroyer quoique ce soit, si ce n'est que de devoir lire cette lettre jusqu'au bout et d'avoir une pensée annuelle, le jour de son anniversaire, pour cette inconnue qui traversa sa vie. Lettre d'agonisante, de la vie qui s'éteint, lettre du passé qui s'écrit, qui se dévoile au présent et qui est irrattrapable. le passé s'écrit comme tel : ainsi fut ton passé, une sombre partie de ton histoire imbriquée dans la mienne et dont tu n'en as jamais rien su, que tu as nié par inattention ou par légèreté mais qui apparaît là soudainement sans qu'il fût possible de revenir dessus.
Zweig renoue ici en quelque sorte avec la tragédie classique : le destin n'est pas quelque chose dont on échappe et toute stratégie mise en place pour en faire diverger le cours ne peut qu'échouer inéluctablement : Oedipe tue son père, épouse sa mère, contre toute volonté et à son insu, point.
Mais le phénomène est bien plus complexe dans ce roman, et l'on voit bien, dans la psychologie des personnages, que Zweig, grand ami de Freud, avait saisi quelques arcanes de la psychè humaine. Car il ne s'agit pas non plus d'un roman “anti-libertin”, à l'instar des Liaisons Dangereuses, qui décrirait le caractère amorale d'un homme volage ignorant tout de ses nombreuses conquêtes. A la rigueur nous pourrions trouver quelques similitudes sociales avec une Emma Bovary. Mais Zweig est fin psychologue et rien n'est aussi simple comme dans les livres, la psychologie des personnages n'a rien de caricaturale : l'inconnue n'est pas que naïve, mal préparée à la vie sentimentale, elle est aussi une névrosée qui s'enferme dans son propre univers à la dérive… Comme dans le Joueur d'échec, la problématique de l'histoire contient à elle seule plusieurs inconnues.
Tout comme Oedipe est l'instrument inconscient par lequel le destin arrive en voulant y échapper, l'inconnue prend aussi une part active et inconsciente de son anonymat. Il y a sans cesse dans le roman un rapport inégale entre le je et l'être aimé : dissonance sociale, culturelle, psychologique, morphologique. Tout dans son esprit est un rapport disproportionné entre l'image sublimée, l'aura tentaculaire de son être aimé et l'étroitesse, l'insignifiance de sa propre personne. Barthes analyse très bien cela dans Ses Fragments du discours amoureux : l'être aimé est Atopos, un caractère unique et exceptionnel qui, de ce fait, éblouit les yeux de l'amant, rend aveugle, gomme tout défaut dans la cuirasse luisante du chevalier aimé. Face à cet Atopos de l'aimé, rajouterais-je, s'oppose le caractère trivial, topos, typique de l'amant. le parfait et le défaut s'oppose : celui à qui il ne manque rien /vs celle qui n'a pas assez de confiance en elle pour mettre quoique ce soit d'elle en valeur. Certes elle prend soin de son apparence, cachant les misère de son existence (comme cette pièce de tissu ajoutée à sa blouse), elle travaille le piano, pensant qu'il aime la musique, elle lit beaucoup (mais ne lui parle jamais de ces lectures)… Mais toutes ces petites attentions sont calqués sur son regard à lui, sur ce qu'à priori il aimerait voir d'une jeune fille. Toutes ces petites attentions n'ont aucun sens pour elle, autre celui qu'elle imagine qu'il en a pour lui. C'est ce parallèle permanent de sa propre a-personnalité en relation avec l'image sublimée qu'elle a de lui qui la fait tendre proche du zéro.
Son amour pour cet absolu contraire entraîne une soumission sans retour (“Je te raconte tout cela, mon bien-aimé, pour toutes ces petites choses, ridicules presque, pour que tu comprennes comment, dès le début, tu as pu acquérir une telle autorité sur l'enfant craintive et timide que j'étais” p.25 et aussi “Cet amour est si humble, si soumis, si attentif et si passionné que jamais il ne pourra être égalé par l'amour, fait de désir, et malgré tout, exigeant”, p. 34) , un éblouissement complet tendant à l'aveuglement (“Avant même que tu fusses entré dans ma vie, il avait autour de toi comme un nimbe, une auréole de richesse, d'étrangeté et de mystère”, p.25), une passivité qui peut être comprise comme une absence totale à une réalité commune (“Je parlai très peu, parce c'était pour moi un infini bonheur que de t'avoir près de moi et de t'entendre me parler', p. 60).
Ici se pose véritablement le statut de l'inconnu. Pour être connu, et reconnu, il faut sortir de l'inconnu, accepter le risque de s'exposer à la lumière, il faut s'extirper de l'étrangeté (quand l'étrange est ce que nous ne reconnaissons pas comme familier, c'est-à-dire l'anonyme) pour plonger dans la sphère du familier, du connu, du réseau social dirait-on maintenant, pour envisager l'autre, mettre un nom sur son visage et par-delà de son nom y inscrire une histoire, des souvenirs communs, une communauté temporelle et spatiale. Tout ceci procède d'une volonté active : se faire connaître et reconnaitre, sortir de l'anonymat est une bataille à mener, une colline à gravir. Cela réclame du temps. Mais pas uniquement. L'inconnue consacre 16 ans de sa vie à cet homme qui l'ignore. Sa patience, son obsession n'y suffiront pas. Cela exige une unité spatiale (quoique ce soit sans doute moins vrai avec les espaces virtuels que nous offrent internet et les réseaux de tous ordres) mais l'inconnue hante sans cesse les lieux de son aimé, depuis l'oeilleton où, enfant, elle observe depuis chez elle le moindre de ses faits et gestes (“Cette lunette était pour moi l'oeil avec lequel j'explorais l'univers”, p. 36) ; jusqu'à la rue où, plus tard, elle attend dans le froid ses allers et venues. Tout semble réuni pourtant pour percer cet anonymat.
Peut-on alors être une inconnue involontaire ? une inconnue contre son plein gré ? Sans doute nous répond Zweig, quand la différence des proportions des “je” est immense. Elle n'a qu'un amour, lui enchaîne les conquêtes : elle n'est qu'un des multiples maillons qui se répètent soir après soir. Il est un écrivain, une personne publique, elle est une lectrice anonyme. Il y a d'une part , un soleil énorme d'une attraction gigantesque, et d'autre part il y a un astre, un minuscule caillou terne et sans lumière, qui tente de placer son orbite autour de cette étoile qui l'engloutit.
La question est : peut-on apercevoir dans son entourage quelque chose que son entourage même ne verrait pas ? L'inconnue tente de se convaincre par quelques poncifs hâtifs : “Le visage d'une jeune fille, d'une femme, est forcément pour un homme un objet extrêmement variable ; le plus souvent, il n'est qu'un miroir, où se reflète une passion, tantôt un enfantillage, tantôt une lassitude, et il s'efface si vite, comme une image dans une glace, qu'un homme peut sans difficulté oublier le visage d'une femme, d'autant mieux que l'âge y fait alterner l'ombre et la lumière et que des costumes nouveaux l'encadrent différemment” (p. 58) mais aboutit à un éclair de lucidité : “je ne sais comment, à force de m'occuper de toi, si démesurément et incessamment, une idée chimérique s'était formée en moi ; il me semblait que cela allait de soi, toi aussi, tu pensais souvent à moi et m'attendais ; […] Ce douloureux réveil devant ton regard, qui me montrait que rien en toi ne me connaissait plus, que le fils d'aucun souvenir ne joignait ta vie à la mienne, ce fut pour moi une première chute dans la réalité, un premier pressentiment de mon destin” p. 59. le mot est avancé : Réalité.
La réalité, le mot est évoqué. Sans paraître, la réalité est le mur inexpugnable qui sépare réellement les deux protagonistes. Chacun semble dans son monde, dans un univers distinct et imperméable : ces différences se manifestent dans leurs perceptions du temps, de l'espace mais aussi de l'altérité.
1. le temps n'est jamais le même
Puis tu me dis que étais obligé de partir en voyage — oh ! ces voyages, comme je les détestais, depuis mon enfance ! — et tu me promis, aussitôt revenu, de m'en aviser. […]
“Chaque jour, pendant deux mois, j'allai voir poste restante… mais non, pourquoi écrire ces tourments infernaux de l'attente, du désespoir ? Je ne t'accuse pas ; je t'aime comme tu es : ardent et oublieux, dévoué et infidèle : je t'aime ainsi, rien qu'ainsi, comme tu as toujours été et comme tu es encore. Tu étais revenu depuis longtemps ; tes fenêtres éclairées me l'apprirent, et tu ne m'as pas écrit. Je n'ai pas une ligne de toi, maintenant à ma dernière heure, pas une ligne de toi, toi à qui j'ai donné ma vie. J'ai attendu, attendu, comme une désespérée. Mais tu ne m'as pas appelée, tu ne m'as pas écrit une ligne… pas une seule ligne…”
L'amant et l'aimé ne sont jamais sur le même plan temporel, sur le même rythme, sur la même longueur d'onde.
Déjà, dans le temps du récit, c'est une évidence : il lit cette lettre au retour d'une randonnée de trois jours. Il prend le temps d'épuiser tout son courrier avant de décacheter cette lettre qui l'intrigue cependant, cette lettre dont il se demande si le destinataire est lui-même ou un être imaginaire (le défaut de l'écrivain : voir de la fiction partout). Là, la scène est simple : une morte, une femme qui n'est plus de ce temps raconte au vivant, à celui qui reste, au témoin qui n'a rien vu, le temps où elle était encore de ce monde. le fossé est immense avec cette impossibilité de repasser de l'autre côté. Il y a le présent et il y a le temps passé, l'insouciance et le remords, la lecture et la confession.
Lui semble oisif, entièrement tourné vers une philosophie hédoniste de la vie : voyages, rencontres féminines, lecture, écriture… le temps ne semble aucunement être une occupation, un souci quotidien : le temps est infini, il en maîtrise le fil pour son plaisir personnel. Il est l'image de la bourgeoisie culturée, celle pour qui le temps est toujours une capitalisation rentable, fût-elle culturelle ! le seul moment, dans le récit, où le temps le surprend contre toute attente, c'est quand, au premier soir, il invite l'inconnue chez lui et qu'elle accepte séance tenante, sans aucune hésitation ni scrupule moral. C'est que le temps, la patience, le désir retardé, dans l'esprit du libertinage, ou même du simple flirt, est une donnée importante pour qu'enfin le désir puisse être poussé dans ses derniers retranchements… Qu'une inconnue cède dés la première requête (qui ne cache pas une finalité conquérante), voilà qui est une rupture “rythmique” face aux conventions dont il est coutumier.
Elle est évidemment dans un schéma tout à fait inverse. le temps est pour elle un poids qui l'écrase sans cesse. Elle attend, elle attend. Qu'un événement crucial survienne et elle le rate (« C'est ainsi que je suis restée trois ou quatre heures endormie dans ma chaise, et, pendant ce temps, la mort a pris mon enfant », p.17). le temps semble si lourd, si collant à son être, qu'il paraît tourner en boucle, comme un ressassement qui n'en finit pas, comme en témoigne la répétition, quasi anaphorique mais surtout tragique de “Mon enfant est mort hier”. Hier, maintenant, demain, ces mots n'arrivent à faire sens dans son esprit, tout est imbriqué, à l'image de son anonymat : « Tu ne me reconnus pas, ni alors, ni jamais : jamais tu ne m'as reconnue. » le temps se fige dans ce jamais : elle attire son regard, elle le séduit, elle l'attire à lui, mais rien ne change, jamais. Il y a une telle attente, une telle tension du temps à destination de l'aimé qu'elle annihile toute autre notion du temps. Sa passion éternelle la plonge dans un temps qui ne défile pas, et qui, quand il se manifeste, devient un obstacle à son désir le plus cher (elle est obligée de travailler pour revenir près de lui quand lui, rentier, fait ce qui lui chante). Même quand par le plus grand des efforts elle tente d'accélérer son cours, sa perception n'en reste pas moins ralentie :« Est-il besoin de te dire où me conduisait d'abord mes pas, lorsque par un soir brumeux d'automne — enfin ! enfin ! — j'arrivais à Vienne ? Je laissai ma malle à la gare, je me précipitai dans un tramway — avec quelle lenteur il me semblait rouler ! chaque arrêt m'exaspérait — et je courus devant ta maison. p.52 »
Ce temps de l'attente est le temps donné, offert à l'autre, une manière de tendre à l'autre ce que l'on a de plus précieux, une abnégation de soi-même pour l'autre, en attente d'un retour qui ne viendra jamais.
2. Nos espaces, jamais ne s'interpénètrent
Une autre distorsion de la réalité provient du rapport à l'espace. Lui est un éternel voyageur, sa connaissance du monde est sans limite, comme en témoigne les objets exotiques qui ornent son appartement. Il part sans cesse en voyage, son aire sociale est démesurée. Il est un personnage errant. Et s'il conserve le même appartement, ce n'est pas parce qu'il est casanier mais parce qu'il lui sert de lieu à rebondir vers un ailleurs… S'il l'aménage douillettement, ce n'est pas tant pour y passer des heures de solitude confortable mais parce qu'il lui sert également de garçonnière, lieu de commodité où l'on invite les filles à “prendre un thé” après le dîner. Et l'on peut cependant se demander si cette attraction bourgeoise pour les voyages n'est pas finalement pour lui le moyen de s'effacer de la mémoire de ses conquêtes, une façon de tourner la page avec élégance (cf. extrait en entête). Plutôt que la rupture douloureuse, plutôt que les cris, les pleurs, il opte pour l'effacement par la distance, pour l'oubli. Oubli de l'autre à soi, effacement de soi dans l'esprit , le désir de l'être séduit.
Elle, évidemment, est dans le lieu qui ne convient jamais. Elle voudrait être dans celui de son aimé mais quand cela arrive (par deux fois) la voilà qui fuit comme une écolière (“Involontairement, malgré mon plus intime désir de voir tes yeux, je baissai la tête et je passai devant toi en courant, comme une bête traquée”, p. 54). Elle semble toujours éloignée et séparée de lui par de multiples obstacles qu'elle s'impose le plus souvent à elle-même. On y voit comme un refus, une angoisse d'être en présence avec l'être aimé. Peur du rejet bien sûr, de la désillusion affirmée, crainte du sacré, paralysie envers ce qu'elle imagine être inaccessible. Il y a cependant quelque chose qu'elle réussit à imposer au lieu de son aimé : à chacun de ses anniversaires elle lui envoie (anonymement) un bouquet de roses blanches. C'est le leitmotiv annuel de son existence mais aussi la preuve de sa disparition quand les roses blanches absentes du vase bleu marquent un changement, une absense dans l'univers de l'aimé.
3. L'autre n'est pas je
Finalement, cette différence spatio-temporelle des deux protagonistes font qu'ils ne peuvent se rencontrer vraiment, se faire reconnaître comme appartenant à une sphère commune, tout du moins partageable. La relation à l'autre est décalée : elle, parce qu'elle le glorifie trop, lui parce qu'il n'y voit qu'une occasion de prendre du “bon temps”. Lui reste un personnage très sociable qui rencontre des amis, séduit des femmes… Tout en alimentant son égocentrisme d'écrivain, curieux de la nature humaine, il développe une véritable économie de l'altérité : qui est l'autre? quelles différences et quels points communs partage-t-on? Quel rapport de force nous oppose ? Une économie qu'il ne capitalise pas, mais qu'il développe, de femme en femme, d'ami en ami : les autres sont un territoire qu'il explore comme il parcourt les contrées lointaines.
Elle à l'inverse, s'isole complètement, s'enferme sur elle-même. Non content de ne pouvoir faire rentrer l'Autre rêvé dans sa sphère affective, elle rejette tous les autres : ni amis, ni prétendant, même sa famille, sa mère, est un poids qui l'entraîne loin de l'Autre et qu'elle abandonne dès qu'elle est en âge de le faire. Même son enfant, elle semble le chérir que parce qu'il est le fruit de leur union, la preuve de leur rencontre… Ne jamais atteindre l'autre, n'est-ce pas aussi la conséquence d'une négation de soi-même ? Elle ne semble jamais comprendre pourquoi elle n'arrive pas à attirer le regard de son aimé : enfant, et parce qu'elle est une enfant qu'il ne peut qu'ignorer conventionnellement, elle se construit une image de femme dans la perspective de le séduire, lui. Elle n'apprend rien d'elle-même mais toujours par rapport à l'Autre. Une fois femme, elle voudrait que tout arrive par hasard, qui serait la preuve qu'il l'aime pour ce qu'elle est. Elle se met sans cesse sur son chemin, devenant une ombre, une silhouette remarquable (la seule fois où il la reconnaît, c'est uniquement parce qu'il a vu cette fraîche demoiselle sur sa route, la veille). Quand elle se fait enfin remarquer, elle n'engage rien d'elle pour le séduire, pensant que la seule mise en présence l'un de l'autre suffit à sceller leur amour.
Malgré les apparences, celles qui marquent ma révolte face à l'impuissance de l'inconnue, à l'aveuglement de l'écrivain, il n'y a pas de volonté de ma part de trouver “une faute” imputable à l'un ou à l'autre personnage et, si Zweig appuie sur le caractère névrotique de l'inconnue, il n'en reste pas moins empathique face à son destin tragique. Ce roman n'est pas moraliste : tout juste un roman d'observations fines sur l'improbable qui arrive, celui d'un amour unilatéral qui, par un concours de circonstances, n'arrive pas à se dire, à se révéler à l'autre. C'est un roman de solitudes, de gens qui se côtoient sans qu'une réelle rencontre ait vraiment lieu. C'est aussi un roman qui dit l'angoisse du destin, la peur
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