Trouver un roman de la collection NRF au rayon SF de mon libraire préféré, ça c'est étonnant. Fatalement le regard se pose sur cette couverture jaune, sobre, avec son titre énigmatique
Zone 1.
Dans ces cas là, ne connaissant pas alors l'auteur, j'ai retourné l'ouvrage pour savoir de quoi on parlait ici, de zombies, non sérieusement, chez Gallimard ? Il doit y avoir erreur ? Ben non.
Très intrigué, je n'ai pu résister à l'appel du livre, et j'ai bien fait.
Pour commencer l'auteur
Colson Whitehead, manie la langue avec aisance et brio et la traduction n'est pas en reste. du coup je commence à comprendre que Gallimard ai pu se pencher sur cet auteur et son sujet improbable pour de la littérature, car il s'agit bien de cela, de littérature.
Comment parler de zombies, de fin du monde, de survie, de folie, sans sombrer dans les clichés maintes fois étalés au kilomètre dans des livres de gare sans sombrer dans la catégorie Z ?
Colson Whitehead l'écrit avec brio, et tout au long des pages, nous compte trois ou quatre jours de la vie de son héro, ou plutôt son anti héro tant l'existence de son personnage est quelconque avant l'horreur. Quelques jours pour beaucoup de pages, avec des flashs back multiples où on se perd, mais avec bonheur. L'écriture est fluide, l'horreur est crue.
Je n'ai jamais aimé l'imaginaire lié aux zombies, mais ce fabuleux roman est franchement à part, il aura du mal à trouver sa place, ni science fiction ni réellement littérature, et pourtant si prenant, si bien écrit, indispensable.