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EAN : 9782070138630
352 pages
Gallimard (30/01/2014)
3.61/5   38 notes
Résumé :
La Dernière Nuit a eu lieu. Le fléau s’est répandu. Et dans le désert du monde d’après, les rares humains survivants luttent au jour le jour pour échapper aux zombs, ces morts-vivants cannibales et contagieux.
Pourtant, l’espoir commence à renaître. Dans la Zone 1, tout en bas de Manhattan, Mark Spitz et ses camarades ratisseurs éliminent les zombs traînards, première étape d’une patiente entreprise de reconquête. Mais la victoire est-elle seulement possible?... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Alors voilà encore un roman de zombies.
Mais cette fois, la réflexion ne se situe pas dans le classique :" l'être humain est un sale fourbe qui profite de l'apocalypse pour montrer ses pires vices." Non car ce thème du méchant humain, il est craché dans tous les romans post-apocalyptiques que ce soit dans une purée de zombies ou dans une autre recette.
Non l'auteur a préféré cibler sa réflexion dans l'espoir de la civilisation et surtout dans cette question fondamentale : " sommes nous vivants ? ". Sommes nous vivants ?!!
Il y a les vivants, les zombs et les traînards. Il y a ceux qui vivent dans leurs souvenirs et espèrent l'avenir, ceux qui veulent envahir le monde en le dévorant et ceux qui s'accrochent à leur moment de vie. Ils ne sont pas tellement différents les uns des autres... La zone 1, c'est la zone de l'espoir, où tout renaît comme avant, le petit restaurant, les beuveries avec les souvenirs, l'administration si rassurante du quotidien... Nous suivons Mark Spitz, qui ne sait pas nager, noyé dans ses souvenirs et ceux des autres mais qui se sent plus vivant parmi les zombs...
J'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans le sujet, dommage car c'est en milieu de roman que je me suis dit que je passais à côté d'une histoire de zombies intelligente. A relire donc.
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Trouver un roman de la collection NRF au rayon SF de mon libraire préféré, ça c'est étonnant. Fatalement le regard se pose sur cette couverture jaune, sobre, avec son titre énigmatique Zone 1.
Dans ces cas là, ne connaissant pas alors l'auteur, j'ai retourné l'ouvrage pour savoir de quoi on parlait ici, de zombies, non sérieusement, chez Gallimard ? Il doit y avoir erreur ? Ben non.

Très intrigué, je n'ai pu résister à l'appel du livre, et j'ai bien fait.
Pour commencer l'auteur Colson Whitehead, manie la langue avec aisance et brio et la traduction n'est pas en reste. du coup je commence à comprendre que Gallimard ai pu se pencher sur cet auteur et son sujet improbable pour de la littérature, car il s'agit bien de cela, de littérature.

Comment parler de zombies, de fin du monde, de survie, de folie, sans sombrer dans les clichés maintes fois étalés au kilomètre dans des livres de gare sans sombrer dans la catégorie Z ?

Colson Whitehead l'écrit avec brio, et tout au long des pages, nous compte trois ou quatre jours de la vie de son héro, ou plutôt son anti héro tant l'existence de son personnage est quelconque avant l'horreur. Quelques jours pour beaucoup de pages, avec des flashs back multiples où on se perd, mais avec bonheur. L'écriture est fluide, l'horreur est crue.

Je n'ai jamais aimé l'imaginaire lié aux zombies, mais ce fabuleux roman est franchement à part, il aura du mal à trouver sa place, ni science fiction ni réellement littérature, et pourtant si prenant, si bien écrit, indispensable.
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Une histoire de zombies publiée dans la très littéraire collection « du monde entier » chez Gallimard ? Etonnant ? Pas tant que ça. C'est simplement la preuve, s'il en fallait une, que ces récits post-apocalyptiques où les morts se réveillent et s'attaquent aux vivants ne sont pas seulement destinés à des ados boutonneux en manque de sensations fortes, mais abordent des sujets beaucoup plus profonds que ce que les critiques bon teint ont longtemps prétendu.

Mark Spitz a survécu à la Dernière Nuit. Il y a peu de rescapés, peu d'humains à n'avoir pas été contaminés par la Peste qui a transformé les êtres en zombs, et peu à n'avoir pas été mordus et infestés à leur tour. Aidé d'une petite équipe, Mark Spitz sillonne la Zone 1, dans Manhattan, pour en débarrasser les bâtiments des traînards, ces zombs isolés, figés, qui traînent dans les endroits où ils se sentaient bien avant les événements. Mark Spitz était un humain moyen, selon ses propres dires, peu passionné, peu ambitieux, peu généreux. C'est peut-être pour cette raison qu'il excelle dans son nouveau rôle et qu'il a pu survivre, peu affecté finalement par le sort de ses congénères.

Dans ce roman effrayant de déshumanité, avec de fabuleuses trouvailles scénaristiques et linguistiques, Colson Whitehead parvient à renouveler le genre « roman à zombies ». Car ce qui est intéressant dans cette littérature, ce ne sont pas les combats sanglants, les descriptions gores, mais bien les interrogations qui tournent autour de l'essence même de la vie. Et s'il ne répond évidemment pas à la question : « qu'est-ce qu'un être humain ? », l'auteur, comme avant lui Max Brooks et son World War Z, ou les créateurs de l'excellente série télé The Walking Dead, arrive à stimuler notre intelligence, à toucher la part de cerveau disponible qu'il nous reste.
Lien : https://blackrosesforme.word..
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Zone 1 de Colson Whitehead présente l'exemple, finalement plus rare qu'on ne le pense, d'un roman d'anticipation offrant une dévastation en deux temps. Ce texte, parfaitement maîtrisé et redoutablement efficace, nous plonge in medias res dans l'horreur, et c'est après tout heureux que nous ne sachions rien (1) de ce qui a provoqué l'irruption dans le monde, désormais dévasté, de l'épidémie ayant conduit des millions de personnes infectées à se transformer en morts-vivants amateurs de chair fraîche, apparemment exclusivement humaine.
Nous suivons les journées médiocres d'un certain Mark Spitz, ainsi ironiquement surnommé car il ne sait pas nager, anti-héros absolu et pourtant devenu maître en matière de survie et de liquidation, ratisseur selon l'appellation donnée à ces nettoyeurs d'un nouveau genre, visiblement doué pour sa mission prophylactique expéditive. Nous apprendrons que le personnage principal est en fait Noir au détour d'une phrase, finalement assez tard (cf. p. 303), cette précision n'étant pas même l'occasion d'un long et poussif développement sur les questions de couleur de peau, comme nous aurions pu l'imaginer ou le craindre, mais d'un simple constat à peine désenchanté sur certaines permanences blâmables, y compris en plein chaos (cf. p. 304). Imaginons ce qu'un de nos inimitables barbouilleurs germanopratins eut fait d'une telle caractéristique dirimante, les larmes chaudes qu'il aurait tenté de tirer de ses lecteurs, le tartinage exponentiel de bons sentiments intégratifs, le rapprochement, qui sait, entre l'infection propagée par les zombies et celle que représente à ses yeux la peste brune du racisme. Colson Whitehead est lui-même Noir et, à vrai dire, nous nous en fichons, parce qu'il s'est montré suffisamment doué (ou strictement efficace, à la mode nord-américaine) pour ne pas nous bassiner avec les questions de couleur de peau, et prétendre faire de celles-ci la pince-monseigneur de notre appréciation littéraire.
Lien : http://www.juanasensio.com/a..
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Une dystopie apocalyptique bordée d'hordes de zombies plus ou moins affamés dans un New-York
Zone 1, c'est un élan vers un reconquête éventuelle, comme un voyage dans un univers absurde dicté par un anti-héros. Entre la folie, la désillusion, les statistiques des morts-vivants par immeuble, Whitehead balance un zeste d'humour noir. La vie de Mark Spitz est à sa hauteur. Un entre-deux, jamais franchement vainqueur, ni parfaitement looser. Il survit.
Dehors comme dedans, c'est le chaos, les postures de façade se lézardent qu'elles soient politique ou militaire, le renouveau ne tient qu'à un fil.
L'imaginaire au centre de ces quelques journées, souvent loin des clichés des séries tv, où l'ennui, le passé, la vie d'avant rythment celle d'aujourd'hui. Marc Spitz est un homme comme tant d'autres, mais il a survécu. Il ratisse avec son groupe les immeubles de Manhattan de ces rares zombs trainards.
Il y a certaines longueurs dans ce roman, mais après tout, nous sommes à la NRF et c'est sans doute ce qui lui donne ce côté atypique.

Lien : https://nigrafolia.fr
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Les damnés salivaient et écumaient dans l'artère la plus célèbre du monde, et ces créatures mortes arboraient encore fièrement, malgré la crasse, les plaies et la panoplie d'orifices suintants, les signes de leur tribu d'antan : costumes gris rayés, tee-shirts de rock 70s, bottes de cow-boys, boubous, chandails en cachemire, vestes en daim à franges, jogging pelucheux. La tenue dans laquelle ils étaient morts. Tout le malheur du monde canalisé par le canyon de béton, tout le thrène éploré auquel se réduisait peu à peu l'espèce humaine, une personne après l'autre. Toutes les races, couleurs et religions étaient représentées dans cette congrégation qui coulait entre les parois de l'avenue. Comme autrefois, selon le mythe du melting-pot cosmopolite, de la ville-monde. La ville se moquait bien de votre histoire personnelle, de votre passé, des détails de votre réinvention; elle absorbait tout le monde, tous les immigrants et leurs rêves, sans discrimination, sans distinction de lignée, de patrie d'origine ou de quantité de monnaie en poche. Et la peste non plus ne faisait pas de distinction; selon les cas, le sang cédait d'emblée ou le sang résistait, mais le sang finissait toujours par capituler.
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2,4 traînards par étage dans ce type de bâtiment, 0,05 dans celui-là. Ces statistiques permettraient à Buffalo d’extrapoler toute la ville à partir de la Zone 1, de projeter combien de temps il faudrait à X nombre d’unités de trois ratisseurs pour sécuriser l’île zone après zone, du nord au sud et d’un fleuve à l’autre. Pour passer à d’autres villes. New York n’avait pas d’équivalent, mais les centres-villes silencieux attendaient leur heure dans tout le pays avec leur micropopulation, complices des principes de la géométrie urbaine. Les réalités de cette grille et de sa logique rectiligne, ses conséquences, la façon qu’avaient les gens de vivre et de se mouvoir dans ses limites, avaient déjà été appliquées aux grandes villes du pays au fil des décennies, partout où l’activité et le désir humains devaient être domestiqués, subjugués. Les bandes de gratte-ciel des communes du Sud-Ouest où coulait l’argent d’Internet, les centres commerciaux stériles des zones piétonnes dans les villes moyennes du Middle West, les docks en ruines, patrimoine historique factice, remaquillés en usines à touristes. Certes, il y avait un problème d’échelle, mais Manhattan était la version extra-large de partout.
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Les vieilles intolérances renaîtraient-elles aussi quand ils auraient nettoyé cette Zone, et la suivante, et ainsi de suite, et qu'ils seraient de nouveau les uns sur les autres, serrés et suffocants? Ou était-il impossible de recréer ce maquis particulier de craintes, de jalousies et d'animosités? S'ils pouvaient rétablir la paperasserie, pensait-il, ils pouvaient certainement raviver les préjugés, les contraventions et les rediffusions.
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Mark Spitz persistait alors que l'espèce se faisait massacrer méthodiquement, au coup par coup. Une part de lui-même prospérait, profitait de la fin du monde. Comment l'expliquer autrement : il était doué pour l'apocalypse.
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Il avait toujours voulu vivre à New York. Son oncle Lloyd habitait Lafayette Street, en plein centre-ville, et dans les longs intervalles entre deux visites il rêvait tout éveillé de loger dans son appartement. Quand ses parents le traînaient jusqu’à la ville pour l’expo annuelle prévue de longue date ou le-succès-de-Broadway-qui-donne-la-pêche, ils faisaient généralement un saut chez l’oncle Lloyd pour dire bonjour. Ces après-midi étaient immortalisés par une série de photos prises par des inconnus. En cette ère de polyvalence numérique, ses parents faisaient de la résistance et labouraient la glèbe d’enclaves esseulées : une cafetière qui ne donnait pas d’heure, des dictionnaires en papier, un appareil photo qui se contentait de prendre des photos. L’appareil familial ne transmettait pas leurs coordonnées à un quelconque satellite. Il ne leur permettait pas de réserver un billet d’avion pour une station balnéaire avec accès facile à la forêt équatoriale par la navette de l’hôtel. Aucun espoir de vidéo, fût-elle en basse définition. Cet appareil était si rétrograde que le moindre énergumène titubant embauché par son père parmi les passants était capable de l’utiliser sans tâtonner, malgré toute la vacuité bovine de son regard de touriste ou toute la misère indigène qui lui tordait les vertèbres. La famille posait sur les marches du musée ou sous la marquise scintillante, tandis que l’affiche hurlait par-dessus leur épaule gauche. La composition était immuable. Le garçon au milieu, les mains parentales plaquées sur ses épaules, année après année. Il ne souriait pas sur toutes les photos, seulement sur le pourcentage prélevé pour l’album de famille. Et puis le taxi jusque chez l’oncle, et l’ascenseur après filtrage par le portier de l’immeuble. L’oncle Lloyd, nonchalamment appuyé au chambranle, les accueillait d’un « Bienvenue dans mon petit bungalow » lourd de sous-entendus interlopes.
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Vidéo de Colson Whitehead
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Tout le monde sait que les écoles disciplinaires étaient des endroits difficiles pour les adolescents. Mais on ignorait que poser le pied dans certaines d'entre elles, c'était faire le premier pas vers l'enfer. Et ce jusqu'à une époque très récente.
Nickel Boys » de Colson Whitehead est publié aux éditions Albin Michel.
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