Si il n'y avait pas la couverture du roman, on en oublierait que l'héroïne
Sally Jones est un gorille. Tout repose la dessus. Sur la perception qu'en ont les personnages qu'elle croise dans son aventure. Caractère antropomorphe,
Sally Jones, et non Sally ni Jones, est un animal doué de raison, ne sachant pas parler mais sachant écrire, qui à un vrai travail, elle seconde le Capitaine Koskela sur son navire en tant que mécanicienne.
La vie est belle en mer. Leur relation suggère un statut troublant pour
Sally Jones entre le "chien" compagnon et le fidèle assistant humain.
Les deux personnages vont être séparés à la suite d'une dispute qui aura mal tournée et qui poussera Koskela derrière les barreaux pour "meurtre".
Sally Jones sera considérée comme sa complice. Étonnant.
Des personnages comme Ana, l'employée du magasin de chaussures, auront pitié d'elle et la nourriront, la cacheront. Ana porte à
Sally Jones une considération presque humaine.
Vêtue et incognito,
Sally Jones accompagnera Ana qui chante merveilleusement le Fado dans un restaurant qui lui prêtera une scène. Les descriptions de plats traditionnels, de paysages ou de musique plongeront les lecteurs "voyageurs" dans un séjour touristique très agréable. Les descriptions nous suivront tout au long du périple du gorille qui découvrira que la victime présumée noyée est peut être bien vivante et cachée en Inde.
Le temps est un facteur important, il nous fait profiter des différentes expériences de Sally J, qui occupera plusieurs emplois ( si si!), de réparateur d'accordéon, valet de chambre, pilote d'avion à graisseur mécanicien. Autant de temps passé derrière les barreaux pour Koskela que de temps dépensé à trouver le fameux "mort" en Inde, sans vrais points de départ sinon l'infime et ultime espoir dans la tête poilue en boussole. Cela explique le volume du roman. Mais que les lecteurs se rassurent, prendre le temps de le lire fait parti du processus pour être parfaitement parti prenante de l'aventure. Sinon, on passe à côté de beaucoup de choses.
Le voyage du gorille sera plusieurs fois différés de son axe par des personnages mal intentionnés qui ne penseront qu'à se faire de l'argent avec ce prodige de gorille qui sait jouer aux échecs. L'aventure chez le Maharadja est très amusante.
Il y a un deuxième tome à cette série.
Un volume pour des ados de 12 ans bons lecteurs et motivés, sinon à conseiller aux plus grands sans réserves.
Sally Jones va t-elle retrouver la trace d'Alphonse Morra ou n'est ce finalement qu'une lubie sans espoir?
Aux lecteurs de le découvrir?