Le 26 juin 1815, Napoléon déclara à Gaspard Monge, venu le voir à Malmaison, qu'il souhaitait se faire explorateur, parcourir le Nouveau monde depuis le Canada jusqu'au Cap Horn. L'exil de l'empereur en Amérique s'annonçait, à défaut de paisible, fort studieux...
Charles de Rémusat, en évoquant la période des Cent-Jours, formule une observation qui s'applique parfaitement à l'exil hélénien : "l'Empereur avait si petitement pris goût aux plus misérables hochets de la royauté qu'il aima mieux céder de la puissance que de l'étiquette". 295
A moins de laisser sa suite et de renoncer au décorum impérial, jamais Napoléon n'aurait pu échapper à la flotte anglaise. Il choisit donc de renoncer à la liberté, optant pour une vie d'exil en captivité, où, cette fois-ci il en était sûr, sa petite cour l'entourerait jusqu'à la fin. 254
En montant à bord du Bellérophon, Napoléon était donc persuadé d'être bientôt installé dans une confortable maison de campagne des environs de Londres ou dans un beau château en Ecosse.
MARIE ANTOINETTE - CHARLES-ÉLOI VIAL