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EAN : 9782368466971
160 pages
Steinkis Editions (16/05/2024)
4.25/5   6 notes
Résumé :
Portrait d'un amour expressionniste

Vienne, 1912. La capitale vit au rythme de l'art et de la culture. Pourtant, les œuvres d'Oskar Kokoschka, peintre subversif,
perturbent et bousculent la bourgeoisie. Le jeune homme possède un talent unique, mais il est extrême, en émotion comme en art.
À l'occasion d'une commande, il rencontre Alma Mahler, une riche veuve, impérieuse et fascinante. Les premiers mois de leur amour sont ceux d'un bonheu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
J'ai beaucoup aimé cette bande-dessinée qui m'a permis de découvrir Kokoschka, peintre et écrivain autrichien que je ne connaissais pasa.

Le livre se concentre sur la période de 1912 à 1921, qui correspond aux années de sa relation houleuse avec Alma Malher (la veuve de Gustav Malher) : les débuts passionnés, puis le désamour, la jalousie, l'incompréhension, le désir de liberté...

Au fil des pages, on découvre un homme entier, peu sociable, complètement dévoué à son art, jusqu'à sa rencontre avec Alma qui va complètement le bouleverser, tant sur le plan sentimental qu'artistique.
En arrière plan, il y a la Vienne bouillonnante du début du XXème siècle, la Première Guerre Mondiale qui va éclater...

Avec leurs couleurs franches et des traits marqués, les dessins de Max Vento sont très expressifs, ce qui fonctionne particulièrement bien avec un personnage haut en couleur comme Kokoschka. J'ai juste trouvé un peu déstabilisant sa façon de représenter les les yeux sans pupille, surtout les yeux bleus...

Une belle découverte, autant pour l'artiste que je ne connaissais pas que pour la B.D. elle-même.

#Kokoschka #NetGalleyFrance
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Ayant vécu à Vienne pendant quatre ans, j'ai eu la chance de visiter les musées de la capitale autrichienne et de voir, entre autres, les expositions consacrées aux peintres de la Sécession comme Klimt, Egon Schiele, Kokoschka.... C'est ce dernier dont je connais le moins la vie, les influences et c'est ce qui m'a attirée vers cette BD.
L'auteur a réduit son propos à la période 1912-1921 marquée par sa passion destructrice pour la veuve de Gustav Mahler, Alma Mahler. A cette époque, Oskar Kokoschka peint des portraits auxquels on reproche de ne pas ressembler aux modèles et pour cause, car Oskar ne fait pas prendre la pose et veut peindre l'âme, la psyché et non pas l'aspect extérieur d'une personne (il était d'ailleurs surnommé "Le Freud de l'art"). Pour lui, peindre, c'est se connecter au sacré. Il se fait étriller par la presse ce qui déclenche chez lui des colères homériques.
C'est un homme excessif, passionné, impulsif, mystique et tous ces traits de caractère vont se retrouver, amplifiés par la jalousie, dans la passion totale qu'il voue à Alma Mahler à partir de 1912; celle-ci excédée, fatiguée, effrayée par son amant, avorte alors qu'elle attendait un enfant de lui, le quitte, en 1914 et épousera en 1915, Walter Gropius, un célèbre architecte dont elle était déjà la maîtresse du temps de son mari.
Ces deux années vont laisser une marque indélébile dans l'oeuvre de Kokoschka avec le célèbre tableau "La fiancée du vent" reproduit avec talent dans la BD; revenu de la guerre en 1917, gravement blessé, il s'installe à Dresde; il fera réaliser une poupée à l'effigie d'Alma qu'il peint, qu'il emmène en promenade et au concert, qui bénéficie d'une femme de service pour l'habiller et lui servir le thé. Et en 1921, au cours d'une réception très arrosée, il la présente aux invités puis, dans une sorte de happening, il la décapite se libérant enfin de cet attachement délétère.
Kokoschka n'était pas que peintre mais aussi écrivain, en particulier de pièces de théâtre, poète, enseignant à Vienne et à Dresde.
Cette BD est une réussite tant par le scénario qui nous fait découvrir un Kokoschka tourmenté mais attachant que par le dessin précis et maîtrisé. L'auteur nous livre à la fin de l'ouvrage, une biographie simple mais suffisante, qui donnera envie aux lecteurs/trices qui veulent en savoir plus sur ce peintre, de creuser plus avant sa vie et son oeuvre.
#Kokoschka #NetGalleyFrance
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Oskar Kokoshka est un artiste autrichien du début du 20e siècle. Peintre, auteur, dramaturge, enseignant, il est considéré comme un génie, l'un des plus grands artistes de son temps. Je l'avoue humblement, je ne connaissais pas son travail. C'est donc avec curiosité que j'ai lu cette BD biographique.

Cet album traite de la première période de l'oeuvre de Kokoschka. Il commence en 1912, alors que le peintre rencontre celle qui sera une grande inspiratrice de son oeuvre : Alma Mahler. La veuve du grand musicien règne sur la tout Vienne, alors haut lieu de la culture en Europe. Commence une passion tumultueuse entre la belle et le jeune peintre. Tous deux ont un tempérament fort. Lui veut montrer dans ses oeuvres non pas ce que les commanditaires veulent voir mais l'intériorité et l'âme des êtres. Un parti pris pas toujours bien accueilli, notamment par l'empereur, contrairement à quelques marchands d'art qui voient un génie en devenir dans les oeuvres de commande, tout comme Alma.

Cette passion pour Alma va être dévorante pour le peintre. Lui dont la personnalité est torturée, lui l'artiste incompris car trop avant-gardiste, lui le provocateur, a besoin d'une stabilité que sa maîtresse n'est pas prête à lui donner. Leur aventure dura deux ans mais marquera l'oeuvre et la vie d'Oskar. C'est ce que s'attache à montrer cet album, avec de nombreuses références à l'art de Kokoschka.

Si la lecture est globalement agréable, avec un dessin plutôt réaliste l'album souffre pour moi de quelques lacunes. Les personnages d'Oskar et Alma sont dessinés différemment des autres, un style qui me paraît plus enfantin, notamment Oskar parfois représenté comme un grand dadais instable et colérique. Une image totalement en contraste avec les tableaux torturés de l'artiste, qui m'a empêchée de m'attacher au personnage.

Il m'a manqué également une vision plus globale de la période artistique. Il est fait mention de l'expressionnisme et du Bauhaus, mais très succinctement, l'histoire se concentrant presque uniquement sur la relation amoureuse entre Oskar et Alma et l'impact sur la vie du peintre. J'aurai apprécié un cahier documentaire à la fin de l'album pour compléter le récit.

Malgré ces réserves, je ne regrette pas la lecture de cet album m'aura permis de découvrir un artiste que je ne connaissais pas.

Merci aux Editions Steinkis et à NetGalley France pour cette découverte.
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Quand on évoque les peintres de la Sécession viennoise, on pense immédiatement à Gustav Klimt. Puis juste après Egon Schiele ou Koloman Moser. le nom d'Oskar Kokoschka vient plus tard.

1912. Vienne est en plein bouillonnement artistique. Oskar Kokoschka est un jeune peintre à fleur de peau, et au talent incompris. Ses oeuvres crues scandalisent la bourgeoisie. On s'offusque, on lui reproche des portraits qui ne sont pas ressemblants quand il cherche à capter la psyché du modèle. Et comme il ne vit rien dans la demi mesure, les critiques le mettent dans des colères monumentales.
A l'occasion d'une commande, il rencontre Alma Malher, dont l'époux, le compositeur Gustav Malher est mort un an plus tôt. C'est le début d'un passion intense et destructrice entre les deux amants. Il veut en faire sa muse ; elle, qui a tout de suite ressenti son talent, veut le découvrir au monde, en faire son chef d'oeuvre.

La relation entre Oskar Kokoschka et Alma Malher est au coeur du roman graphique de Max Vento qui court de 1912 à 1921. le ton est donné dès le début de leur liaison : « Durant leur brève relation, Oskar supplierait son amante de faire preuve d'une dévotion absolue. Et elle ne pourrait la lui accorder que par moments. Car bien qu'elle ait sincèrement aimé Oskar, Alma eut dès le début besoin de lui échapper. »
Alma, libre et au caractère fort, étouffe auprès d'un Oskar entièrement dévoué à son art, terriblement impulsif et excessivement jaloux. Elle finit par le quitter à l'aube de la 1ère guerre mondiale et épouse l'architecte Walter Gropius dont elle était la maîtresse avant même la mort de Malher.
Il se porte volontaire pour la guerre et en revient grièvement blessé à la tête. Près de la folie et toujours obnubilé par Alma, il fait réaliser une poupée grandeur nature à son effigie. Les pages couvrant cet épisode sont les plus pathétiques du roman, qui s'achève peu après, à la première de la représentation d'Orphée et Eurydice, mise en scène par Kokoschka.

Dans cette BD, le trait et le texte se répondent, s'appuient l'un sur l'autre pour mettre en lumière tous les tourments, les emportements et les égarements du peintre.
Les yeux de Kokoschka sont toujours très expressifs et reflètent ses émotions, toujours extrêmes. Les bulles, elles, expriment toute la complexité du personnage.
J'ai frôlé le coup de coeur avec cet ouvrage précis et très documenté. Il m'a juste manqué un peu plus de fond culturel dans les pages (mais je ne lui en tiens pas rigueur, ce n'est pas son objectif).
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Je remercie @netgalleyfrance et @steinkiseditions de m'avoir permis de découvrir ce magnifique roman graphique.

𝙍é𝙨𝙪𝙢é :
Oskar Kokoschka est un grand peintre Viennois mais aussi un auteur de pièces de théâtre.
Son art est mal vu par la bourgeoisie lorsqu'il expose ses oeuvres dans les années 1910. En effet, ses tableaux ne représentent pas exactement les modèles. Sûr de lui et de son talent, il estime que peindre signifie comprendre. Cet homme exubérant est aussi très sensible et passionné.
Lorsqu'il rencontre Alma Malher, une musicienne et veuve un peu plus âgée que lui, il tombe éperdument amoureux.
Ses sentiments pour elle vont alors avoir des répercussions très impressionnantes sur sa vie mais également sur son art. Il va vivre au rythme de leur amour et de leurs déchirements, notamment un événement dont il ne se remettra jamais.

𝘼𝙫𝙞𝙨 :
J'ai adoré ce roman graphique !
Il retrace avec beaucoup de talent la vie de Kokoschka au moment de ses amours avec la charmante Alma Malher.
Le scénario nous plonge dans les jours et les tourments de cet artiste incroyable. Je connaissais quelques unes de ses oeuvres mais pas la vie de l'homme.
Les planches sont magnifiques tant par les couleurs que par les dessins. Je dois ajouter que les tableaux du peintre y sont reproduits avec brio.
Le lettrage est lisible sans difficulté, l'utilisation du gras pour mettre en évidence certains mots est une bonne idée.

Je recommande ce roman graphique qui est extrêmement documenté. Une biographie de Kokoschka est présente à la fin du livre et peut aider à situer le lecteur avant de se plonger dans la vie culturelle viennoise de l'avant guerre mondiale.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Un jour, on dira que Vienne a été la ville de l’apocalypse joyeuse. Mais ce sera beaucoup plus tard, quand on se souviendra de l’optimisme banal de cette époque
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Là où tu vois un tyran, moi je vois quelqu’un en lutte avec lui-même, déchiré par un conflit qui l’épuise et le dépasse. Il sait que son désir pour elle est en train de le détruire et qu’il est incapable de se libérer.
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Un jour on demanda à Kokoshka qu’elle était le thème de son œuvre. Il répondait : «Elle parle d’un combat féroce entre l’esprit et le sexe…et c’est toujours le sexe qui gagne.
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– C'est que votre portrait ne ressemble pas du tout au modèle.
– L'important, ce n'est pas l'extérieur du modèle, mais de capter sa psyché.
– Je ne l'ai pas vu sa psyché. Mais, clairement, un portrait qui ne ressemble pas du tout au modèle... Quoique...vous me direz...
– Et vous ne trouvez pas que cette obsession pour l'apparence mènera Vienne à sa perte ?
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Alma était attirée par le talent et s'il y avait quelque chose que Kokoschka avait à revendre, c'était du talent.
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