Un peu dans le même esprit que les Agatha Raisin.
Un petit polar sans prétention avec de l'humour so british.
Trois femmes "invisibles" dans le petit village de Marlow qui borde la vallée de la Tamise mène une enquête tambour battant.
Les personnages sont bien campés. La vieille dame de 77 ans qui confectionne avec amour des grilles de mots croisés pour des journaux s'accoquine avec deux autres femmes : l'épouse du vicaire et la dogsitter friande de potins afin d'élucider un premier meurtre suivi de quelques autres.
Le statut de ces femmes au sein de la société les rend invisibles aux yeux des habitants de Marlow, ce qui leur permet d'enquêter en toute quiétude.
J'ai apprécié ces personnages hors normes, mais à la forte personnalité.
L'intrigue est intéressante, mais c'est surtout les clichés et l'humour anglais qui donne le ton.
Un roman réconfortant, plaisant, léger et distrayant qui se lit vite et bien.
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A Marlow, petite ville d' Angleterre, tout coule comme un long fleuve tranquille. Qu'on s'y baigne ou qu'on y fasse de l'aviron, qu'on habite sur les berges ou qu'on y promène son chien sur les sentiers qui le bordent, tout s'articule autour de la Tamise. Aussi, il est du plus mauvais goût d'entendre des coups de feu , lorsqu'on y prend son bain matinal, toute nue, qui plus est, ce que faisait Judith Potts, veuve respectablement exentrique de 77 printemps, lorsqu'elle fut interrompue par un bruit suspect. N'écoutant que son courage , elle se précipita chez son voisin et tomba sur son cadavre...
Cette vieille dame décide aussitôt de fouiner un peu, poser quelques questions de-ci, de-là, après tout la vieillesse, ne rend -elle pas invisible? Deux autres femmes , qu'elle ne connaissait que de vue, lui prêteront main forte. Trois femmes que rien ne prédestinait à un "hobby commun", mais qui vont unir leurs forces...
Judith la vieille dame solitaire qui habite une splendide maison, Suzie , promeneuse de chien, mère célibataire de deux grandes filles et Becks, la femme du vicaire, la plus jeune, femme au foyer.
Une série policière de plus, dans le style cosy mystery, qui peut compter sur deux atouts.
Le premier , c'est les trois personnages, aussi éloignés que possible, auxquelles viendront s'ajouter un quatrième mousquetaire (féminin) , en la personne de l'inspectrice de police, police en sous-effectifs. Pour l'instant , elle sert un peu à rien dans cette histoire, mais elle est gentille... J'espère la voir prendre plus d'importance, ainsi qu' une autre voisine, dans les prochains tomes. J'espère aussi, que l'auteur étoffera ses heroines de choc.
Le deuxième atout, c'est le décor : la Tamise, l'eau, et la vie paisible qui semble s'y dérouler (avant le meurtre, of course !).
Imaginer tout ce petit monde y faire de l'aviron, se baigner, se promener, ça m'a paru être une forme de paradis...
Des fois, çe ne tient à pas grand-chose, l'adhésion à un roman, à une série : une ambiance, un trait de caractère...
Un premier tome, donc, bien sympathique et léger, à caler entre deux lectures plus dures, difficiles, ou compliquées.
PS : A signaler, trois grilles de mots croisés , glissées dans le roman (à faire), parce que le personnage de Judith Potts crée des mots croisés, dans la vie ...
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Judith évalua silencieusement la détective Malik. Personne efficace et même compétente, mais totalement dépourvue d'imagination. Le genre première de la classe, conclut-elle sans aménité. A sa décharge, il convient de préciser qu'adolescente Judith s'était fait virer du pensionnat très chic où ses parents l'avaient envoyée. Ainsi que du pensionnat beaucoup moins chic où on l'avait admise ensuite. Puis du pennsionnat suivant. Dans ces conditions, il va de soi que ses relations avec les fameuses premières de la classe n'avaient jamais été au beau fixe.
... une seule solution, se trouver une occupation. C'était toujours la solution. Elle alla vers la table du salon, où s'étalait un puzzle inachevé. Oui, voilà une bien meilleure idée : sans risque, succès garanti, et divertissant mais pas trop. Ce puzzle représentait un West Highland terrier en gilet écossais et le château d'Edimbourg en arrière plan. Judith n'aimait pas spécialement les West Highland terriers et pas du tout les West Highland terriers en gilet écossais. Mais comme elle achetait tous ses puzzles dans les dépôts-ventes de Marlow et les y rapportait une fois terminés, elle était bien contente d'en avoir trouvé un qu'elle n'avait jamais encore fait.
Après la disparition de sa tante, Judith avait adopté son rituel par fidélité : un verre de scotch chaque soir, c'était juste de la bonne éducation. Pour faire honneur à sa tante. (...)
Son trait de whisky du soir en main, elle bâtit son plan d'action. (...).
Elle but d'un trait, ce premier trait .
Elle s'en versa un autre. Ça l'aidait à penser.
La colère de Becks était surtout provoquée par une prise de conscience : ce manque d'autorité au sein de sa famille, elle le devait à elle-même au moins autant qu'à ses proches. À l'époque de ses fiançailles, elle avait hâte d'avoir la bague au doigt et de prendre le nom de son mari ; mais des années plus tard, dépouillée de tout jusqu'à son nom, elle se sentait larguée, à la dérive.
Vers 18 heures, elle eut une petite faim. Comme elle essayait, depuis quelques temps, de perdre un peu de poids, ce serait un oeuf poché sur un toast. Mais un seul oeuf, ce n'était tout de même pas sérieux, alors elle se fit deux oeufs sur deux toasts généreusement beurrés, Et quelques frites au four, pour boucher les trous, puisque le reste du repas avait été tellement diététique.
Extrait du livre audio « Les dames de Marlow enquêtent, tome 2 - Il suffira d'un cygne » de Robert Thorogood, traduit par Sophie Brissaud, lu par Rachel Arditi. Parution CD et numérique le 15 février 2023.
https://www.audiolib.fr/livre/les-dames-de-marlow-enquetent-tome-2-il-suffira-dun-cygne-9791035408022/