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EAN : 9782266339087
264 pages
Pocket (04/04/2024)
3.88/5   134 notes
Résumé :
La juge d’instruction Dominique Bontet a la réputation de ne jamais clore un dossier avant la fin du délai légal. Les victimes méritent cela : face à leurs vies brisées, elle doit leur accorder jusqu’à la dernière seconde. Le dossier qui est aujourd’hui sur son bureau lui parle de Gabi et de ses parents, Anna et Thomas. De cette soirée où le petit garçon a couru sur la jetée et buté sur un anneau d’amarrage, de sa chute dans des eaux sombres, de son père impuissant ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (35) Voir plus Ajouter une critique
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Anna et Thomas Sénéchal ont perdu leur garçon, Gabi, dix ans, mort noyé sous les yeux du père impuissant à le sauver après être tombé d'une digue dans l'océan un jour de tempête. Même en cas d'accident, la procédure exige un dossier. La juge d'instruction, Dominique Bontet est chargée de le clore un an après mais elle tarde à le faire, son instinct lui soufflant que quelque chose cloche sans parvenir à mettre le doigt dessus. le dossier Sénéchal n'est pas le seul qu'elle doit gérer, il y a celui du couple Le Bihan, une enquête pour violences conjugales.

A partir de ce point de départ, Fabrice Tassel tisse un roman noir tout en finesse, une tragédie en trois actes jusqu'au dernier au cours duquel les masques tombent et les vérités apparaissent, amères et banales dans toute leur médiocrité, dérangeantes tout de même. Dans les deux premiers, il décortique précisément la mécanique des sentiments qui tourbillonnent autour de la culpabilité, de la loyauté, du chagrin et du deuil, disséquant les secrets de deux couples dont il croise les interrogations, les compromis, les illusions et les failles pour mieux explorer la part de ténèbres, parfois insoupçonnable de chacun.

Une vraie tension s'installe au fil du récit, bien au-delà des ressorts dramatiques liés à la mort de l'enfant et des répercussions du deuil impossible sur un couple. Au départ, on ne comprend pas vraiment pourquoi l'auteur à rajouter dans son intrigue le couple Le Bihan dont les enjeux semblent très éloignés. Et pourtant, un fil mystérieux se crée entre les deux couples, remarquablement tendu, distillant un suspicion feutré qui se dissémine dans la tête du lecteur.

J'ai également beaucoup apprécié le personnage de la juge d'instruction. Il est rare de voir un tel personnage aussi incarné ( il y a bien sûr la juge d'instruction antiterroriste Alma Revel dans l'excellent La Décision de Karine Tuil ), empathique, passionnée, jamais blasée. Avec elle, on sent à quel point rendre la justice est une affaire humaine. On la voit au travail, on la suit dans ses questionnements permanents. « Je suis là pour remplir les vides. Tu imagines comme c'est épuisant, hein ? » dit-elle à son mari « greffier de ses états d'âme » lorsque le sommeil la fuit, hantée par une ancienne affaire ou celles du moment.

On est surpris de la voir tarder à clore une affaire de noyade d'apparence aussi « simple ». Mais les histoires simples, ça n'existe pas.

L'article 353 du Code pénal le dit bien, prescrivant aux juges : «  de s'interroger eux-mêmes dans le silence et le recueillement et de chercher, dans la sincérité de leur conscience, quelle impression ont faite, sur leur raison, les preuves rapportées contre l'accusé, et les moyens de sa défense. La loi ne leur fait que cette seule question, qui renferme toute la mesure de leurs devoirs : " Avez-vous une intime conviction ? ".

Un roman très fort qui invite à se glisser au-delà des apparences en jouant sur la pluralité des points de vue, ce qui donne un récit riche en nuances porté par une écriture précise, élégante, attentive aux moindres détails.
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Un soir de tempête, Thomas et son fils, Gabriel, se promènent sur la digue. Pensant avoir perdu son portefeuille, Thomas fait demi-tour. Gabriel, lui, s'amusant, ne voit pas l'anneau d'amarrage, bute contre et bascule dans l'eau. Malgré sa tentative de le sauver mais à cause du vent et des fortes vagues, son père échoue... Depuis onze mois, lui et sa femme, Anna, tentent de survivre à ce terrible drame et d'affronter leur deuil. Leur dossier, simple et sans équivoque, se retrouve aujourd'hui sur le bureau de la juge d'instruction, Dominique Bontet. En effet, il ne lui reste qu'un mois avant la date légale de clôture. Elle compte s'y replonger afin d'être sûre de n'avoir rien manqué. Dans le même temps, elle est en charge du dossier Le Bihan. L'épouse, Iris, a porté plainte contre son mari, Patrice, pour violences conjugales...

Gabriel ne soufflera jamais ses 11 bougies, emporté par les vagues devant le regard impuissant de son père. Avant de fermer ce dossier, la juge d'instruction, une femme tenace et consciencieuse, empreinte de soupçon, de doute, s'est juré de comprendre ce qui ne va pas. Intuitivement, elle sent que quelque chose lui échappe. La photo du jeune garçon toujours en tête, elle creuse à nouveau les éléments qu'elle a en sa possession et tente de cerner Thomas, notamment. Un homme rongé par sa culpabilité, son impuissance, son échec. Pour mieux le comprendre, ainsi que son couple, Fabrice Tassel, en revenant dans le passé, nous dépeint le portrait d'un homme qui, peu à peu, craquelle, se fissure. La vérité nue, sans fard, sans artifice, sans vernis, n'en est que plus crue et aveuglante. En parallèle se dessine le portrait de Patrice, un mari irréprochable vu de l'extérieur qui n'hésite pas à user de ses poings. L'on dirait des hommes, certes, mais des hommes empreints de petites lâchetés et de grands mensonges. N'en ressortent que plus grandies ces femmes, à la fois fortes et sensibles, qui les bravent, les affrontent, les cernent, les forcent à se voir tels qu'ils sont réellement. Un roman noir, intense, émouvant qui affleure l'âme humaine dans toute sa complexité...

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Anna et Thomas Sénéchal ont dû faire face à l'une des plus douloureuses épreuves qui peuvent frapper : le décès d'un enfant. Leur fils Gabriel, dit Gabi, dix ans, est mort noyé après avoir trébuché sur un anneau d'amarrage, sur la digue, un jour de tempête, sous les yeux de son père. Il s'agit d'un accident mais une enquête doit quand même être ouverte et c'est la juge Dominique Bontet qui s'en charge. Très méticuleuse, elle répugne à clore le dossier après un an d'instruction. Elle entend de nouveau les parents. Elle gère bien entendu, en parallèle, bien d'autres dossiers, dont celui des époux Le Bihan, Iris ayant porté plainte contre son mari pour violences conjugales. ● C'est un roman très bien construit, avec beaucoup de retours en arriere et des personnages fouillés et intéressants. Il met en lumière la fragilité des couples et des familles, y compris celui et celle de la magistrate. Il raconte la confrontation entre les hommes et les femmes. ● Les hommes occupent le mauvais rôle, comme le suggère le titre : « on dirait des hommes », mais ce n'en sont pas. Heureusement que les femmes sont là ! ● La tension narrative ne se relâche jamais, jusqu'à une fin presque inattendue (je ne l'ai devinée que dix pages avant). Les deux couples, qu'on voit d'abord dans deux récits séparés, se rejoignent de façon très maîtrisée. ● C'est en effet la maîtrise de la narration qui fait tout le sel de ce roman noir, dans lequel j'ai regretté des fautes de syntaxe se répétant (mises en apposition bancales notamment). ● Ce fut un bon moment de lecture et je recommande ce roman.
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"Chasser le souvenir de l'accident est une tâche impossible, il est sous la peau, dans chaque cellule du cerveau. Il faut vivre avec, ou alors se foutre en l'air. Ils ont choisi de vivre. Au moins essayer..."


De l'eau glacée, une course sur la digue, un contact brutal, un destin vide de sens, l'éclairage de la lune, un endroit préféré, vivre au ralenti, affronter le deuil, le vent qui se lève, une coccinelle, un signe du destin, le cliquetis des menottes, les mots qui ont un sens, une épreuve pour le couple, l'intime conviction, exprimer ses sentiments, une pochette bleue, une violence silencieuse, le découragement qui envahit, une vague d'énergie, un étrange sentiment d'urgence, une source de fierté, nager avec ses démons, une juge d'instruction, des morceaux de papier noircis, un horizon lointain, un menteur actif, le souffle coupé, la guerre des nerfs, les apparences fragiles, un mauvais présage, une infinie douceur, des tags, un silence d'armure, une rage sourde...


Je remercie sincèrement Bepolar et les Éditions Pocket pour ce roman psychologique intense et fragile.


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Lu d'une traite, avec grand plaisir!.
L'écriture est éfficace et agréable.
Des histoires à tiroirs
sur les maltraitances des femmes
.. le mensonge et la lâcheté
Une juge d'instruction ouvre ces tiroirs...
Elle est habitée par le doute
depuis qu'elle s'est trompée.
Elle respecte les victimes et leur mémoire .
Elle voue son travail à éclairer les circonstances
de leurs agressions.
Un bel hymne à la solidarité féminine
dans un récit qui vous balade
en terrains très accidentés.
Bravo!

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critiques presse (3)
Liberation
26 juin 2023
Dans le formidable roman noir de Fabrice Tassel, Franck et Anna se retrouvent au cœur des soupçons après la mort par noyade de leur garçon de 10 ans.
Lire la critique sur le site : Liberation
Bibliobs
24 avril 2023
Avec « On dirait des hommes », son quatrième roman, notre camarade chef du service Société à « l’Obs » croise la trajectoire de deux individus et explore la part de ténèbres dans chaque famille.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LeMonde
14 avril 2023
Un roman noir psychologique prenant, dont le rythme s’accélère au fil des ­pages. Sans effet de manches, d’une écriture attentive aux détails de la vie provinciale, l’auteur y saisit les doutes et remises en question de toute une génération.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
Ceux qui vivent sont ceux qui luttent. Et ceux qui meurent ?
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Mais un coup de foudre finit souvent mal, la vie n'est jamais si généreuse.
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Et pas seulement à elle. Il ne pouvait pas vivre sans ses mensonges. C'était sa manière de garder le contrôle, de raconter son existence comme il l'entendait, d'éprouver quelque chose qui ressemblait à la liberté.
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Rendre justice, c'est aussi réparer, panser, cautériser, nous sommes des médecins de la mémoire, tu comprends ?
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Une amie psy de Dominique lui a un jour résumé la situation des femmes sous emprise : " Si on la plonge dans l'eau bouillante, la grenouille va s'échapper d'un bond. Mais si la température grimpe petit à petit, elle ne va pas prendre conscience du danger et finira par mourir ébouillantée."
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Videos de Fabrice Tassel (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Fabrice Tassel
VLEEL 237 Rencontre littéraire avec Fabrice Tassel, On dirait des hommes, La manufacture de livres
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