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3,14

sur 499 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Trois personnages se partagent les chapitres de ce roman. C'est autour d'Alex, qu'ils gravitent, unis par une vieille amitié. Alex, la quarantaine, compose des musiques de films mais décide brutalement de quitter Paris et découvre que la vie en province nécessite de changer d'organisation au quotidien. le rêve peut virer au cauchemar, sauf si suffisamment de sagesse vient nuancer le raisonnement et conduit à mettre à profit la solitude pour revoir sa façon de penser.
Léo vit à proximité et fantasme sur cette femme solitaire. Lui aussi a vécu un drame qui a bouleversé son destin.

Réflexion sur ce que notre monde offre comme perspectives, et comment l'aléatoire peut brutalement infléchir une trajectoire, qui finalement n'est pas le résultat de choix déterminés.

Chaque personnage porte des blessures qu'ils tentent d'occulter mais qui influent jour après jour sur leurs décisions, et restreignent le champ de possibles avec le temps qui passe.

Roman intimiste, un peu lent, que j'oublierai sans doute rapidement

196 pages Calmann-lévy 23 août 2023

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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"The times they are a changin'" du vieux Bob pourrait faire une bonne BO pour ce roman, même s'il est plutôt hanté par Bowie et Lou Reed.
Alex, compositrice de musiques de films de 45 ans, quitte Paris pour s'installer dans une maison isolée en Bretagne. Loin du tumulte de la capitale, elle espère jouir de la vie simple et authentique de la province et se recentrer sur elle-même, et elle se remémore les instants marquants de son existence.

Ann Scott dresse ici un état des lieux de la France des années COVID : à la fulgurance électrique de la vie parisienne, elle oppose la tranquille indifférence des campagnes. Mais elle dresse également un état des lieux de l'époque actuelle, telle que l'endurent Alex et ses copains de toujours, un monde "chaotique et sans avenir" où tous leurs repères disparaissent ; est-ce cela, vieillir ?
Car ce roman doux-amer, qui relate le passé branché et mouvementé de ces ex-rebelles de la Génération X, fait surtout le bilan de vies qui filent comme des étoiles entre les amours, les amitiés, la création, la beauté et les excès. Ann Scott raconte une jeunesse désenchantée, mais une jeunesse désormais quinquagénaire, qui fait le deuil sans douleur de ses illusions des années '90. Ce constat m'a un peu démoralisée, mais j'ai aimé la façon dont les personnages assument le poids des ans et se refusent à sombrer dans les regrets et le jeunisme. (Néanmoins, cela m'aurait paru plus crédible si Alex avait davantage l'âge de l'auteur).
Et cela m'aurait émue s'il n'y avait pas cette dénonciation aussi lourdaude de la société 2.0 et de son abrutissement des masses (sujet déjà abordé dans "Cortex"), ni autant de familles dysfonctionnelles et d'événements violents, ni cette exhalaison de misanthropie qui m'a mise mal à l'aise. Finalement, c'est un livre assez étrange (mais est-ce volontaire ?) où une musicienne s'épanouit en vivant en recluse dans une maison glaciale, à l'écart d'un monde cauchemardesque.

Ceci étant, c'est écrit avec élégance et délicatesse, à l'image de l'auteur, mais l'ensemble me laisse perplexe. Je préfère l'Ann Scott des débuts -ce qui est assez troublant, après un roman sur le temps qui passe mais qui réfute toute nostalgie.
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« Ce mortel ennui
Qui me vient
Quand je suis avec toi »
Il est très rare que je choisisse un livre en fonction d'un article. Quand, fin décembre, ma précieuse bibliothécaire m'a dit qu'elle avait acheté « les Insolents », je me souvenais de ce papier du Monde consacré à ce sosie d'Angot… Une photo qui interpelle. Un regard de Fée Lure qui vous envoûte ou vous dérange… En lisant le parcours de cette dame, j'appris au passage que j'étais de la génération X, que j'avais donc au moins un point commun avec Ann. Ma soeur Anne ? Comme la Belle Marie-Paule, je n'étais pas parisien, mais, privilège d'étudiant rémunéré, je fréquentais les boîtes montpelliéraines avec une relative assiduité. Nous n'avions pas de « reines » ou de « rois » mais quelques nobles de province en guise d'oiseaux de nuit. Dope, musique, sexualité, certains y laissèrent des plumes… Ce carnaval me fascinait mais je regardais davantage la parade que je ne la rejoignais. La crainte, la peur même, de perdre le contrôle. D'autant qu'excès rimaient alors avec létalité. Génération X ? Génération Sida, oui ! La couverture de l'Obs avec Klaus Nomi… Les 5 H… Sidamour à mort. Ce putain de virus étrangement absent tant de l'article du Monde que du livre. le Covid, par contre, ça l'a perturbée, Ann. Moi aussi d'ailleurs, mais pas autant que le Sida… Passons…
« Ce mortel ennui… » Les années Gainsbarre aussi… l'alcool, la musique, la sexualité… Et en lisant ce livre, le souvenir de ses verres et de ses vers. Ann Scott écrit très bien. Ses personnages sont bien cernés, les mots ne sont ni pédants, ni simplistes. La tentation de quitter le navire ne me vint pas à l'esprit et pourtant je n'ai pas pu m'empêcher de me dire que je serais mieux ailleurs. Je me suis ennuyé, poliment certes, mais ennuyé quand même… J'ai même progressivement ressenti de l'agacement à cause du conservatisme de l'ex-rebelle. Conservatisme policé certes mais conservatisme quand même. C'était mieux avant, nous étions des créateurs. Paris, c'est fini ! Autant en emporte le Morbihan… La nostalgie est toujours ce qu'elle était… Mascotte du désenchantement qui Signoret, La Scott promène son spleen tout au long du rivage breton en pleurant Lou Reed et Bowie… Pour ma part, je n'ai pas envie d'être le con qui assure que madame est jolie tout simplement parce que quand madame rêve, madame est trop triste…
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Ann Scott a été un phénomène de librairie il y a plus de vingt ans en publiant Superstars, un immense succès public et critique. Depuis elle n'a jamais retrouvé cette énergie et cette flamme qui a fait d'elle un auteur culte sur la foi d'un seul livre, et chacun des textes qu'elle a publié par la suite ont essayé de ranimer en vain cette vigueur.

Les Insolents raconte la fuite d'Alex, compositrice de musique de films dans une maison au bord de l'océan atlantique avec ses guitares et toutes ses affaires. Ravie de redécouvrir une denrée rare (le silence), elle est également l'archétype de la néorurale qui comprend que la vie à la campagne quand on est seule et pas du tout préparée est compliquée : allumer un feu, vivre sans voiture dans un trou paumé, qu'une maison mal isolée en bord de mer est catastrophique pour le linge, savoir changer une bouteille de gaz sous peine de voir son repas à moitié cuit… Cette chronique est entrecoupée par la vie de ses amis restés à Paris, Jacques, un homosexuel qui couche avec des mannequins, et Margot, rongée par l'anxiété. Et par les propos de Léo, un jeune homme qui a travaillé dans la Silicon Valley et se réfugie chez sa mère suite à une agression qui flashe sur Alex. Alex, c'était le prénom du musicien star dans Asphyxie, celui porté par la DJ ex de Louise dans Superstars, on peut en déduire que pour Ann Scott, quand on bosse dans le domaine, on s'appelle Alex.

Les Insolents, c'est le désenchantement des quinqua dans les années 2020, les quinqua qui ont toujours travaillé dans la musique, la mode, la culture, qui voient leurs idoles mourir les unes après les autres et ne plus être remplacées par des artistes substantiels. C'est cet angle que nous suivons, et il n'est pas inintéressant quand on sait qu'Ann Scott a longtemps été une amie de Virginie Despentes (elles ont d'ailleurs publié toutes deux leurs premiers romans chez Florent Massot à peu près à la même période) : cette génération d'auteurs amenant colère et goût de la référence musicale et cinématographique, souvent absents des romans français, et qui a conquis une frange de lecteurs ayant l'impression qu'on leur parlait enfin. Comment vieillissent ces auteurs ? L'an passé, Despentes avait globalement déçu avec son Cher connard dont l'intrigue paresseuse et les propos vus et revus n'avaient plus la force des livres précédents. Pour Ann Scott, c'est le même problème : hormis quelques réflexions désabusées plutôt bien vues sur le deuil d'un certain mode de vie et d'amitié, le livre ne va pas bien loin et tourne rapidement en rond, avec un final typique de l'auteur qui ne savait pas comment finir son livre. Notons qu'Alex n'achète pas de vélo pour se déplacer et préfère appeler un taxi pour faire les courses, mais finit par refuser de chauffer sa maison parce que ça coûte trop cher et qu'elle est trop humide, son meilleur qui a une maison dans la Drôme paie 1h30 de trajet de taxi entre la gare et sa résidence secondaire sans sourciller, donnant à l'ensemble une drôlerie peut-être involontaire des gens qui veulent la campagne profonde sans passer le permis.
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Alex, Margot et Jacques, sont trois cinquantenaires, amis inséparables qui vivent à Paris. Alex, compositrice de musiques de films, n'en supporte plus la superficialité, l'agitation qu'elle juge stérile et part louer une maison au fin fond du Finistère, près de la mer, sans aucune commodité, où on se gèle l'hiver et qui oblige à faire une dizaine de kilomètres pour acheter quoi que ce soit, ce qui est très difficile quand on n'a pas son permis. Margot et Jacques continuent leur vie à Paris sans venir la voir. Quelques mois après son installation, débutent la crise de la Covid et le premier confinement qui perturbent les relations humaines, isolent les êtres humains. Comment ces trois personnages vont-ils faire évoluer leur relation?
"Les insolents" est le roman de la crise de la cinquantaine, connue pour être une période de profonde remise en question. Les trois personnages essayent de comprendre ce qu'ils attendent de leur vie. Chacun est marqué par la solitude que ce soit celle qui est liée aux drames vécus dont on porte la charge seul ou celle qui s'installe au milieu de la foule. le confinement va amplifier les questionnements, les rendre plus aigus. Mais un besoin reste permanent, celui de l'amitié à condition de l'approfondir.
La description de l'installation d'Alex la parisienne au fin fond de nulle part est très réaliste, loin des clichés bobos d'un Eden retrouvé : allumer un feu n'est pas si simple que cela, aucun commerce atteignable à pieds, l'humidité et le froid qui pénètrent dans la maison mal isolée, un crapaud abominable dans la maison, des fleurs qui piquent... Ton très ironique et si vrai. Mais une fois ces problèmes matériels solutionnés, c'est le retour à soi, le temps pour réfléchir, pour s'interroger, pour lâcher prise, pour cesser d'être dans le contrôle permanent.
L'auteur nous livre également une diatribe assez violente contre les réseaux sociaux, générateurs de haine, d'éloignement des autres, de rejet de la réalité, que, je dois le dire, je partage assez.
Le thème du questionnement de soi à partir de la quarantaine est abondamment traité dans la littérature et même si l'écriture de l'auteure est attachante et évocatrice, elle n'a pas traité ce thème de façon bien différente de ce que j'ai déjà eu l'occasion de lire et je ne me suis pas attachée aux personnages et à leur quête.
#LesInsolents #NetGalleyFrance
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Roman reçu lors de la dernière masse critique, un grand merci à Babelio.
Un avis assez mitigé sur ce roman. Alex, Jacques et Margot sont trois amis parisiens, artistes, ils ont presque 50 ans. Un jour, Alex, la musicienne décide de quitter la capitale pour s'installer dans une grande maison dans le Finistère. Elle va découvrir une vie assez rude sur le plan matériel surtout quand on n'a pas de voiture. Elle va surtout être confrontée à la solitude et à elle-même. Elle va s'interroger sur ce qu'elle veut faire de sa vie, penser à son passé... Ce roman se passe au moment du confinement et du Covid. Je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages et me suis un peu ennuyée. Il se dégage beaucoup de mélancolie et tristesse aussi de ce texte, que j'oublierai vite. Mais, comme d'habitude, c'est juste mon avis !
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Je ne sais que dire de cette lecture.
Je suis assez mitigée.
D'un côté l'intrigue tient bien la route, et ce jusqu'à la moitié du roman.
Après, ennui, pas envie de le terminer.
Même si mon libraire préfère m'a conseillé de ne jamais terminer un livre qui nous ennuie, j'ai désobéi et je me suis forcée à le terminer, pour réellement me faire une idée exacte et plus précise de ce livre.
Ça n'a pas marché.
Je l'ai même trouvé plus ennuyeux que la première partie.
C'est flou, pas très bien écrit, fouilli.
Et surtout je me suis ennuyée.
Je n'ai pas bien compris où l'auteure à voulu en venir.

Déçue.
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Les insolents? Pendant toute la lecture, je me suis interrogée sur le pourquoi de ce titre. Je dirais plutôt les égoïstes...
Je n ai pas aimé les personnages de ce livre, tant je les ai trouvés perdus. En revanche les thèmes abordés (la solitude, la fin de vie, les secrets familiaux, la difficulté à trouver sa place) le sont le manière très fouillée dans une écriture riche et complexe.
Je lirai volontiers d autres romans d Ann Scott.
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Je n'aime pas donner ce genre d'avis, c'est toujours délicat d'autant plus que ce livre m'a été offert par @calmann.levy mais je ne sais que penser de ce livre. Je n'ai pas été captiver, ni toucher. C'est un roman sans dialogue qui ouvre à la réflexion sur la solitude et notre société d'aujourd'hui. Ce n'est malheureusement pas le genre de livres fait pour moi.

Comme d'habitude, si le résumé vous parle, je vous invite à le lire et à vous faire votre propre avis.
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"Les Insolents" de Ann Scott vient d'obtenir le Prix Renaudot... et je me suis demandé pourquoi au fil des pages que je lisais.
Puis, un peu avant la fin, tout un long chapitre m'a particulièrement séduit. Il est intitulé "Icarus LS1-3": Un personnage plus que secondaire dans l'histoire fait une analyse très subtile de la société actuelle, de la phase des confinements, lors des pandémies du covid, aux loisirs virtuels en passant par la société de consommation et ses aberrations; son regard bienveillant s'insurge contre la haine, sous-jacente ou pas, des réseaux sociaux. Tout cela, Ann Scott le déballe avec talent à travers ce personnage parallèle au récit. Elle m'a ainsi un peu réconcilié avec son roman.
Certaines critiques lues ne sont pas emballées par la fin; je l'ai trouvée bien dans la ligne générale de son roman, c'est à dire sans surprise mais logique...
Bien que les premiers chapitres me paraissaient prometteurs, une certaine lassitude de ma part s'est installée parce qu'il m'a semblé qu'on ne savait pas où on allait, sauf que tout ce passage que j'ai cité a relancé le fond du récit; mais il arrive vers la fin. Il donne néanmoins le "la" à l'histoire qu'on avait bien comprise: une jeunesse chahutée par la vie, blessée, plutôt marginale et qui compose un tableau en clair-obscur à cette communauté en décalage avec la société.
Un avis, donc, tout ambigu; comme ce roman.
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