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EAN : 9782081201231
538 pages
Flammarion (03/01/2007)
3.67/5   1016 notes
Résumé :
Pologne, printemps 2005. Juliette est une jeune militante écologiste, fragile et idéaliste. Elle participe à une opération commando pour libérer des animaux de laboratoire. Cette action apparemment innocente va l'entraîner au coeur d'un complot sans précédent qui, au nom de la planète, prend ni plus ni moins pour cible l'espèce humaine. L'agence de renseignements privée « Providence », aux États-Unis, est chargée de l'affaire. Elle recrute deux anciens agents, Paul ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (98) Voir plus Ajouter une critique
3,67

sur 1016 notes
Je en suis pas en général adepte de thrillers et, voyant que ce livre est classé dans le genre, je me suis surprise en l'appréciant... en fait, l'intrigue en m'a pas paru trépidante, ni même passionnante, en tout cas avec le recul pas du style que je me faisais d'un thriller... Bref, ce qui m'a intéressée en fait ce sont davantage les questions qui sont soulevées ici, sur le devenir de l'humanité. J'avoue bien humblement que jusqu'à cette lecture, je en m'étais guère posée cette question de l'écologie radicale et que ce fut pour moi un peu un coup de massue, eh oui cela arrive à tout âge ! Ceci dit je m'en serais bien passée, non pas que j'aspire à mourir idiote mais bon... croire qu'on a touché le fond et se rendre compte qu'on en est encore loin n'est jamais fort plaisant.
Il me semble toutefois que la question de la surpopulation aurait pu être davantage développée, de même que les catastrophes qui risquent d'en découler, comme par exemple celle d'une fracture définitive entre riches et pauvres, problème de la faim... mais surtout aurait pu dessiner les alternatives possibles aux solutions radicales. Mais évidemment, ceci n'est pas un essai, mais un thriller j'avais oublié...
Il n'en laisse pas moins planer une issue néfaste en forme d'une terrible question : Que (qui ?) doit-on sauver ? Au final il m'a laissée plus inquiète que je ne l'étais (pauvre petite mamie qui s'accrochait encore à quelques illusions).
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Le parfum d'Adam est un livre plus intéressant par les thèmes abordés et les questions qu'il soulève que par son intrigue proprement dite.

Jean-Christophe Rufin mêle l'espionnage à l'écologie en passant par des réflexions sur la Vie et le Grand Tout. Bon, pourquoi pas?
Sauf que l'histoire ne prend guère à cause de ficelles trop grosses et mal dissimulées. L'écriture est basique et ne reflète guère les qualités que nombre de lecteurs lui décernent à propos de ses romans historiques. Ici, c'est assez bas de gamme et sans originalité stylistique.
Quant aux personnages, aïe aïe aïe que ça fait mal! de tous les côtés, je ne vois que clichés et caricatures parfois très grossières. Juliette est une névrosée plus ou moins suicidaire qui se lance dans l'activisme écologique pour essayer de donner un sens à sa vie. Ça pourrait encore passer si son vilain papa n'était pas listing vivant de tout ce que les humains font subir à la nature : avide et cupide, il se vante de dégazage en pleine mer, se réjouit des expulsions de ses locataires impécunieux, ravage une belle pinède pour construire un immeuble de standing, ... Il ne manque plus qu'une chasse aux éléphants ou aux bébés phoques pour achever le portrait.
Bref, le récit de Rufin manque singulièrement de crédibilité et de structure.

En revanche, il pose d'intéressantes questions sur l'écologie et l'environnement. On découvre avec le parfum d'Adam le militantisme vert poussé à des extrémismes meurtriers. Les tenants de l'organisme en question tiennent un discours sur l'équilibre vital entre les ressources et leurs usagers. Équilibre que l'espèce humaine a renversé depuis belle lurette avec une population mondiale qui ne cesse de croître. le quasi gourou de l'association met en avant le modèle amérindien qui respecte l'essence de la nature en ne ponctionnant que ce dont il a besoin et en laissant la mortalité assurer la pérennité de l'abondance. le bon sauvage contre le méchant blanc aux doigts crochus et âpre au gain. Rien de nouveau non plus ici. Même si le message contient des vérités, c'est amené sans nuance ni subtilité.

Un roman qui se lit mais sans mortel ennui mais sans réel engouement pour autant. Et l'envie d'une meilleure pioche pour le suivant.
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Paul ,un ancien agent de la CIA ,aujourd'hui médecin est contacté par ses anciens amis qui aimeraient qu'il enquête suite au saccage d'un laboratoire polonais par des activistes écologistes .Il ne peut refuser puisqu'on lui promet de lui trouver des investisseurs pour sa clinique qui a besoin de s'agrandir et surtout il pense retrouver son ancienne partenaire, Kerry . Les deux enquêteurs vont vite se retrouver face à un vaste complot qui s'en prendrait à l'humanité .Un très bon thriller qui dévoile une écologie radicale assez glaçante .
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Un roman d'espionnage diablement bien écrit : l'auteur n'usurpe pas son siège à l'Académie française ! Ses multiples vies antérieures (médecin humanitaire, ambassadeur ...) lui permettent aussi d'aborder un sujet qu'il maîtrise, avec la distanciation indispensable à celui qui veut alerter sans ennuyer.

Le thème de cet ouvrage est la dérive de l'écologie radicale (deep ecology) vers le terrorisme. A partir d'une prémisse logique « l'homme est une espèce parmi d'autres », certains illuminés tirent une conclusion radicale « pour préserver la nature, il faut impérativement réduire la population et surtout celle des pauvres qui polluent l'environnement ».

En France, les écolos sont plutôt sympathiques, avec leurs injonctions de tri des déchets et leur répulsion pour l'énergie nucléaire, largement tempérée par leurs querelles intestines. Il en est autrement dans d'autres civilisations – en particulier anglo-saxonnes.

L'histoire imaginée par Jean-Christophe Rufin transporte le lecteur à travers plusieurs continents : on commence en Pologne, avec le « casse » d'un laboratoire de recherche biologique et la libération de quelques animaux servant de tests, puis on s'envole en Afrique du Sud, aux Etats-Unis, en France et en Suisse et enfin à Rio, au coeur des favelas accrochées aux pentes abruptes du Corcovado.

Deux couples se traquent : les bons et les méchants. Les premiers tentent de supprimer des millions de pauvres, les autres de les en empêcher. le héros s'appelle Paul, il est originaire de Louisiane et a repris, après son passage dans les services secrets américains, des études de médecine. Il est neurologue (tiens, tiens, comme l'auteur …) dans une clinique ouverte à tous. Il accepte une mission temporaire pour financer sa clinique, et recrute sa coéquipière préférée, Kerry, une superbe femme à la crinière flamboyante, qui se met en congé de sa famille pour cette mission top secrète.

L'homme à abattre est Ted, un exalté, manipulé en fait par une camarilla d'adeptes de la décroissance, décidés à mettre en oeuvre un projet de jeunesse, y compris par le meurtre de masse. Après tout, il y a toujours des illuminés qui finissent par passer à l'action conforme à leurs écrits, comme Hitler après « Mein Kampf ». Malheur à ceux qui ne les prennent pas au sérieux.

Un roman dense, écrit de façon fluide et claire, faisant surgir des images précises, un style bien rythmé, plein d'humour, un livre qu'on ne lâche pas après l'avoir commencé, un peu naïf sans doute, mais largement documenté, émanant d'un homme qui sait de quoi il parle et est revenu de bien des illusions. Publié il y a 6 ans déjà, mais de plus en plus actuel si on songe à la fièvre Ebola.

Bref, le bouquin idéal pour l'été pluvieux que nous connaissons en ce moment, et qui, en plus, fait réfléchir aux problèmes de notre planète. Un livre d'espoir dans le génie humain.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Ce roman, qui hésite entre l'action et l'analyse des milieux écologistes radicaux est un peu déroutant au début.

Cette plongée dans cet univers est intéressante, réaliste et bien menée. L'intrigue ajoute l'espionnage, via une agence privée et des personnages un peu décalés, évitant le risque de décrire un monde inaccessible : les services secrets officiels. On voyage beaucoup, parfois sur des durées très courtes. L'écriture fluide, les personnages attachants, avec leurs côtés sombres et humains à la fois, en font une lecture agréable.

Trop lent pour un thriller, le suspense ne va jamais bien loin, les rebondissements sont peu nombreux... et le scenario reste entre les deux, jusqu'aux trois-quarts du livre : l'action s'accélère, le danger est de retour, on ne lâche plus le livre, jusqu'à un dénouement qui m'a personnellement un peu laissé sur ma faim.
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Citations et extraits (68) Voir plus Ajouter une citation
Dans la nuit du Colorado et bien souvent par la suite, Harrow m’avait parlé de cette croyance des Indiens selon laquelle la terre était en quelque sorte vivante. Pour eux, il est inconcevable de se l’approprier, de la découper en morceaux. Les Blancs n’ont pas commis de plus grands sacrilèges à leurs yeux que de planter des piquets et de clore leurs prairies de barbelés. Cela peut paraître un raisonnement primitif, mais je crois que c’est vraiment l’essentiel, le péché originel de notre civilisation : planter des barrières. Quand j’observais la baie de Rio depuis mon petit promontoire de rochers, il me semblait, certains jours, voir tout en accéléré. J’imaginais les premiers bateaux arrivant devant les jungles peuplées d’anthropophages. Puis je voyais les colons débarquer sur la côte, construire des villes, couper le bois, s’étendre de plus en plus vers l’intérieur. De génération en génération, on le sens bien sur les remblais de Santos-Dumont, les nouveaux venus ont déployé une intense activité. Les maisons ont gagné en hauteur, jusqu’à devenir des gratte-ciel ; la voiture a remplacé le cheval. L’avion est venu, de plus en plus gros. Tout cela nous paraît naturel. C’est notre monde, celui qui nous a portés. Nous le voyons de l’intérieur, tel qu’il aime se présenter : comme une gigantesque machine à produire toujours plus de richesses, de bien-être, d’échanges, de confort. Et nous oublions ce que disaient les Indiens : cette civilisation pose aussi des clôtures. De l’autre côté des clôtures, il y a ce qu’elle rejette, ce qu’elle exploite, ce qu’elle souille. Car elle est aussi, et peut-être d’abord, une gigantesque machine à produire de la pauvreté, du malheur, de la destruction.
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Ces Etats en banqueroute sont les principaux responsables de la ruine de la planète. Ils ne font rien contre une prolifération démographique incontrôlée qui transforme leurs mégapoles en monstres et leurs campagnes en déserts. Ils détruisent leurs forêts, souillent leurs rivières et leurs côtes. Pourtant, c’est à nous, pays efficaces et travailleurs, que l’on demande de réduire nos activités industrielles. Par un effort de recherche sans précédent dans l’histoire humaine, nous avons inventé des solutions à tous les problèmes, y compris ceux que nous avons créés. Nous n’avons pas cessé de réduire la pollution générée par nos voitures et nos usines. Nous avons mis au point des produits de substitution pour tous les matériaux naturels. Nous avons découvert des remèdes à toutes les grandes épidémies. Nous avons inventé le moteur qui a permis de délivrer le monde de l’esclavage. Nous avons construit des armes si perfectionnées qu’elles ont fait disparaître la guerre pendant plus d’un demi-siècle. Nous avons créé l’Etat-providence et réduit l’écart des conditions comme jamais il ne l’avait été dans le passé. Pourtant, c’est toujours nous qui sommes au banc des accusés. Et pendant ce temps-là, qui tire les marrons du feu ? La Chine, l’Inde, le Brésil, des pays qui se développent à grands coups de techniques sales, qui maintiennent chez eux des inégalités monstrueuses, qui vivent sur le travail des enfants et sur l’esclavage de fait des deux tiers de leurs populations. Des pays qui maintenant veulent faire entrer des milliards d’hommes dans les habitudes de la consommation et menacent de faire tout exploser…
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- On trouve tout ce qu’il faut dans la nature, même ici. A condition de ne pas être trop nombreux. (…) C’est cela qui caractérise les sociétés traditionnelles. Elles se sont adaptées à la nature et non l’inverse. Les combats rituels, les sacrifices, toutes les interdictions avaient pour but de limiter la taille du groupe. Ainsi, le milieu naturel pouvait toujours le nourrir en abondance. (…) Mais un jour, les hommes ont cessé de voir les dieux partout et ils ont placé au sommet de toutes choses un Dieu unique. Chaque homme, reflet de ce Dieu, est devenu sacré. L’individu a acquis plus de valeur que le groupe et l’espèce humaine s’est mise à proliférer. La nature n’y a plus suffit. L’équilibre était rompu. L’abondance est devenue pauvreté.(…) L’être humain s’est mis à torturer la terre pour qu’elle produise toujours plus. Il l’a couverte de bornes, de clôtures. Il l’a lacérée avec des charrues, poignardée avec des pioches, éventrée avec des bulldozers et des explosifs. Et tout cela pour permettre à toujours plus d’hommes de s’y multiplier. Et d’en recevoir toujours moins.
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Derrière le silence de cette nature vierge, Juliette distinguait comme un imperceptible grondement lointain. En d’autres circonstances, elle aurait dit que c’était simplement le sang qui battait dans son oreille. Mais maintenant elle savait d’où provenait cette rumeur. C’étaient les villes en marche avec leur avant-garde d’asphalte et d’ordures ; le filet des autoroutes jetées sur la terre pour la capturer ; le pas lourd des légions humaines qui, par milliards, déversaient leur multitude dans les plaines sans défense, le long des côtes et jusqu’au flanc des montagnes… C’était le bruit des forêts abattues, des bêtes sauvages massacrées, des rivières étouffées d’immondices, du ciel empesté de fumées, des mers polluées de pétrole. Ces images se bousculaient dans l’esprit en alerte de Juliette. Elle aurait pu crier tant l’impression qu’elles produisaient sur elle était douloureuse et forte. Aucun livre, aucun article de journal, aucune propagande n’aurait pu donner corps à ces menaces comme le faisait cette immensité déserte et silencieuse.
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Le respect de l’individu, qui a fait tant de mal à la nature, ils (Les défenseurs des animaux) le poussent jusqu’à l’absurde. Ils veulent étendre les droits de l’homme aux bêtes. Et ça ne peut produire que des catastrophes. Par exemple, en protégeant les phoques, ils les ont fait proliférer, comme l’homme a proliféré. Et les phoques menacent main-tenant plusieurs espèces de poissons. (…) La nature, ce n’est pas le respect de la vie. C’est l’œuvre de la mort. Chacun tue et est tué. L’équilibre, c’est l’harmonie des prédateurs. Protéger la nature, c’est savoir qu’il faut faire mourir. (…) Il ne faut pas tuer les antilopes. Ce n’est pas que chacune d’elles soit sacrée. S’il y en avait beaucoup, on pourrait en abattre. Mais il y en a de moins en moins et l’espèce entière est menacée. (…) Protéger la nature, c’est savoir qui il faut faire mourir. (…) Il vaudrait mieux s’en prendre aux types qui viennent braconner en Jeep.
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