Titans, tome 1 : Iris

La série "Titans" chez Oxymore ressemble à la série "Oracle" chez Soleil. Normal, car après diverses tribulations Mourad Boudjellal revient dans le monde de BD pour fonder une nouvelle maison d'édiction, et pour cela il a utilisé son carnet d'adresse de chez Soleil pour débaucher un bon paquet de ses anciens employés…
On a avec ce tome 1 un schéma classique en 3 actes mais c'est assez dense car il n'y a aucun temps mort :
- la présentation du personnage principale Iris qui passe de la gloire au déshonneur
- la chute et la déchéance d'Iris sur l'île disputée d'Hydréa
- la renaissance d'Iris, sa revanche et sa réhabilitation
Avant de commencer on pourrait râler sur l'existence d'une femme soldate et d'une femme concurrente aux grandes compétitions dans le monde grec… Historiquement il y a toujours des exceptions à la règle (ici on semble à l'époque des guerres du Péloponnèse), mais non seulement en Fantasy tout est permis mais en plus les auteurs semble pris le parti de l'héroïne badass en croisade contre le patriarcat de droit divin !
Donc Iris fille du roi Dienekès est la fierté de son père et la gloire de sa cité. Spartiates et Athéniens ont mis en jeu l'île d'Hydréa au pancrace et Iris doit affronter en finale le colosse dénommé Elthios. Avec sa défaite vient le déshonneur et l'exil, et Iris sombre avant d'apprendre la vérité de la part de la mystérieuse Théthys. La vérité sur les machinations des Athéniens mais aussi sur les machinations de Zeus… Sparte est en danger, et seule Iris peut la sauver !

Globalement j'ai bien aimé même si ça va un peu vite en 56 pages. Avec l'Antiquité et la mythologie j'étais bon client car déjà dans une zone de confort. Les dessins de Laci colorisés par Arif Pianto sont grandement satisfaisants, mais visuellement j'attendais davantage niveau epicness to the max. L'ensemble est également tiré par le haut par la narration à la première personne d'Oliver Péru qui mine de rien écrit drôlement bien (à quand le tome 3 de "Martyrs" ?).

J'ai remarqué cette bande dessinée parce que sa couverture m'a immédiatement rappelé la bande dessinée « Oracle ». Je n'ai donc pas été surprise en découvrant les noms ni le récit. Une histoire divertissante, pleine de combats et d'action, de guerre, de défaites comme de victoires, et surtout de mythologie. J'adore quand les dieux descendent sur Terre pour se divertir et que ça ne tourne pas exactement comme ils l'espéraient…

Surtout, j'ai beaucoup aimé le personnage d'Iris. Elle est forte – dans tous les sens du terme – et intelligente. Cependant, en si peu de pages, il est difficile de réellement s'attacher à quiconque. D'ailleurs, j'ai trouvé la fin plutôt abrupte. Tout le récit était développé, mais la fin m'a semblée trop soudaine, dommage.

Les dessins, finalement, sont merveilleux. Je me suis arrêtée sur plusieurs d'entre eux, et notamment sur certains paysages qui étaient vraiment magnifiques, spécifiquement avec le reflet du soleil sur l'eau et la couleur de cette eau. D'ailleurs, il était intéressant de voir les véritables différences entre dessins de journées et de nuits, de voir la chaleur quitter l'image lorsque le soleil quittait le ciel. Et en même temps : j'ai trouvé que toute la bande dessinée conservait une allure plutôt sombre. Ce qui collait bien à l'histoire.

En bref, j'ai hâte de connaître la suite et de voir l'aboutissement de cette guerre mais surtout les femmes suivantes. (Juste une petite chose qui m'a fait tiquer : pourquoi ne pas simplement les appeler des titanides ? Puisqu'il s'agit du mot correct.)

Merci à Flammarion et Oxymore pour le SP.

Attirés par la couverture et le résumé, nous n'avons pas été déçu de nos attentes.

Ce premier tome pourrait presque être une histoire complète en 56 pages ; sans pour autant être expédié le récit est condensé et suit un rythme soutenu. Si le schéma narratif est classique, c'est palpitant, excitant et surtout jouissif de voir cette parfaite championne de Sparte choir puis se relever pour sauver sa cité, rétablir son honneur et se retrouver auréoler d'encore plus de gloire et de prestige qu'auparavant.

(Nous adorons voir des héroïnes dures à cuire mises sur un pied d'égalité avec les hommes, qui les surpassent même, mais si la démarche se voulait féministe l'armure la désamorce complètement à elle seule.)

Au vu de la qualité de la couverture et du contenu du cahier graphique en fin d'ouvrage (notamment le travail de recherche sur les costumes et armures des personnages), nous pensons que la réalisation de la BD a dû être un peu précipitée car la qualité des dessins parait être en dessous de ce qu'elle aurait pu être et nous restons un peu sur notre faim. Les jeux de lumière semblent également un peu trop bruts ou appuyés. L'ensemble reste néanmoins très joli et participe au spectaculaire de l'histoire.

Un premier volume qui ravira les fans d'antiquité, de mythologie et d'aventure épique ; il annonce une saga prometteuse dont le final sera certainement grandiose.