Les Chroniques de l'érable et du cerisier, tome 3 : L'Ombre du shogun

Tu n’as peut-être pas l’endurance et les muscles d’une guerrière. Et alors ? La personne que j’ai sous les yeux n’est pas faible. Elle est persévérante, presque butée même, et incroyablement courageuse.

J'ai éprouvé tant de colère, tu sais. Tant de haine. Mais l'une est l'autre peuvent mener à des chemins distincts. Le premier à tout détruire, l'autre, je l'espère, à rebâtir sur de meilleures fondations.

L'amour que nous avons éprouvé pour cette homme, bien que différent, nous unit à présent.

Nos regards se croisèrent alors véritablement pour la première fois, et j'y lus les profondeurs d'une douleur insondable. Intimidée par ce visage qui paraissait sourire pour ne pas hurler, j'en oubliai mes questions.

Lui aussi avait depuis longtemps appris qu'espérer était, de toutes, la plus dangereuse et la plus cruelle des illusions.

J'avais gagné ma liberté et découvert qu'elle n'était pas tout à fait comme je l'avais imaginée. Elle était cent fois plus vive, et cent fois plus fragile.

-Quand le comprendrez-vous? lança Rin depuis le toit du pavillon. Votre existence n'est qu'une farce dans une pièce jouée par les puissants.

Je fus alors emplie, pour la première fois, du sentiment que ce n'était pas mon visage qui était anormal, mais d'avoir à le masquer.

- S'interdire de penser à quelque chose est parfois le meilleur moyen d"inviter les fantômes à nous hanter

Parler d'amour est une chose difficile.