Je pense avoir lu, avec grand plaisir, tous les livres de
Bernard Minier. J'en suis presque un fan. Sortir un polar par an, c'est très bien.
Là, je me demande si on n'a pas atteint une forme de limite. Possible que
Bernard Minier ait un contrat qui lui demande de sortir un polar de 400 pages par an. Pourquoi pas après tout, c'est un objectif louable. le souci, c'est la perte d'intérêt du lecteur que je suis.
Quel intérêt de faire se superposer deux enquêtes distinctes, une en Galice, l'autre à Cuenca, si ce n'est celui de remplir des pages ? Et de faire quelques trajets en hélico entre les deux régions. Et pour remplir des pages, on fait intervenir deux tueurs en série. Parce que sinon, si c'est une simple enquête, l'écrivain manque de matière pour noircir du papier.
On ajoute une héroïne rebelle et torturée, en proie à des difficultés familiales, on fait des repérages sur le terrain, et on aboutit à ce livre. Qui n'est pas franchement mauvais, mais où sont la création, l'innovation, l'inventivité, les surprises, des premiers romans ?
Avec la matière qu'il y a dans ce livre, et un peu plus de travail créatif, et moins de visite sur le terrain (ce qui dégagerait du temps pour l'auteur), il y aurait de quoi faire deux excellents polars de 200 à 250 pages chacun.
Après, tout ceci n'engage que moi et bien entendu, je ne prétends pas énoncer la vérité. C'est plutôt la parole d'un fan déçu.