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EAN : 9782843046742
280 pages
Zulma (16/01/2014)
4.01/5   38 notes
Résumé :
« Un jour, la rumeur s'est répandue qu'on entendait le chant d'une femme sur l'îlot-cimetière. L'endroit suscitait régulièrement ce genre d'histoires venues d'on ne sait où. » Dans ces six nouvelles, la légende est comme un recours en grâce face à l'étrangeté parfois monstrueuse du monde. Ainsi les sanctuaires des forêts sacrées vibrent des danses et des invocations des prêtresses kaminchu, simples paysannes frappées du don de double vue. L'enfant un peu attardé et ... >Voir plus
Que lire après L'âme de Kôtarô contemplait la merVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Dans le cadre d'un groupe de lecture, je me devais de lire des romans autour de l'eau. Aussi ai-je regardé dans ma PAL. En tapant le mot "eau", impossible de faire un choix, trop de mots contiennent cette combinaison. Aussi me suis-je rabattue sur le mot .

J'ai ensuite lu ces 15 derniers jours, cinq romans contenant le mot « Mer ». « L'âme de Kôtarô contemplait la mer. », « Une lettre à la mer de Gaza », « Certaines n'avaient jamais vu la mer. », «Filles de la mer », « Haroun et la Mer des histoires.

Et si ce n'était ce groupe de lecture, je n'aurais probablement pas lu à la suite ces différents romans. Car il faut avouer que ces histoires m'ont parfois mise en colère ou rendue triste dans tous les cas elles m'ont émue.

Dans le cas du recueil de nouvelles de Shun Medoruma, j'ai été happée par 3 de ses nouvelles. Dans la première, on découvre Okinawa, ses plages de rêve. Mais au fil des pages, on aperçoit derrière les paysages paradisiaques (comme un film en noir et blanc), les souvenirs de la guerre et des exactions des soldats Japonais. Les fantômes font partie de la vie quotidienne Japonaise. Cette lecture les rend palpables, plausibles...

Dans la seconde nouvelle, il est question d'un coq rouge et de son jeune maître, qui découvre la veulerie de son père (ainsi que la sienne) mais comment faire face à la mafia locale…. Ce jeune homme vengera son coq.

Dans la troisième nouvelle, une jeune femme, dont l'esprit est différent, nous raconte sa vie… Les fantômes ici aussi jouent un grand rôle.

Dans les autres nouvelles, il est également questions de fantôme mais également de pèche, de boxe, de suicide, de l'occupation américaine… mais j'ai été moins marqué que par Kotaro et sa tortue.

Il y a de grands auteurs de nouvelles, il me semble que Shun Medoruma est l'un de ceux-là.

Le style à la fois précis, poétique et ciselé de Shun Medoruma m'a emportée. Ce fut une lecture à la fois plaisante et glaçante… La découverte de cette ile Okinawa, sorte de Hawai Japonais, à la fois paradis mais également enfer. Avec les soldats américains en terrain conquis mais les soldats et autres bandits locaux ne valant pas mieux…
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Ce livre est vraiment une très bonne surprise. Acheté un peu au hazard, je ne m'attendais pas à autant de poésie dans l'écriture et de finesse et de subtilité dans les intrigues. Okinawa semble un lieu étonnant. Ces nouvelles nous plongent dans ce mélange de violence héritée de la guerre et de mysticisme envoûtant. Souvent le récit commence par le point de vue d'un enfant qui découvre la réalité du monde et se termine dans un au-delà salvateur. Car ce territoire entremêlant plusieurs cultures, a subi tant de ravages que les habitants semblent tous rescapés d'un autre monde, comme en survie, se cherchant un avenir. Même la nature rescapée de la pollution, semble trouver son avenir dans la poésie d'un ailleurs atemporel.
La littérature japonaise offre si peu de place à cet archipel sub-tropical qu'il faut absolument lire et se laisser aller à ces récits de ce Japon méconnu.
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J'ai découvert ce roman de nouvelles au détour d'un rayonnage d'une des bibliothèque de mon quartier et le titre m'a interpellé. Je crois que littéralement ce livre m'a appelé à lui. Il s'agit d'un roman de six nouvelles qui se déroulent à Okinawa, j'ai aimé le coté historique incorporé qui lie les six protagonistes principaux de chaque nouvelle.

Et en parlant des nouvelles et bien parlons-en. Je les ai trouvées à la fois mystérieuses, oniriques comme le savent le faire les auteurs japonais et à la fois ancrée dans la réalité de l'histoire, le tout mélangé d'un soupçons de fantastiques. Ici, nous n'avons pas six personnages qui vont se croiser. Non, nous avons six personnages avec six tranches de vie qui nous content leurs particularités, l'effet de la vie et les cycles de ceux-ci dans lequel se trouve le deuil, la perte, la violence de soi et des autres, la culpabilité ainsi que la nostalgie de quelque chose de passé. Des états et des émois à vif sous un écrin de coton. La violence est sans ambages et malgré tout est écrite d'une manière neutre sans complaisance. L'omniprésence de quelque chose qui n'est plus avec une fixation sur la perte. Aucune des six nouvelles n'échappe à cela.

Ce roman m'a littéralement fait une très forte impression que même une semaine après l'avoir vu, j'ai toujours cette sensation de flotter au dessus de la mer comme une âme en déroute. J'ai carrément aimé le style de l'auteur qui nous plonge dans son état semi-personnel.
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Medoruma Shun, dans "L'âme de Kôtatô contemplait la mer", c'est une écriture du temps long qui s'attache à décrire avec une nostalgie presque palpable les traditions et transformations d'Okinawa. J'ai aimé être plongée dans un paysage, une langue et une culture si différents même du « Yamato », le Japon de l'archipel principal, et je me suis révoltée contre les offenses que l'histoire et la modernité ont infligées à ce territoire si particulier.

Quatre des nouvelles font la part belle à un fantastique si familier qu'il semble aller de soi, et le recueil de façon générale est traversé par le thème du deuil. « L'âme relogée » est la plus étrange, avec son bernard-l'ermite dégoûtant occupant le corps délaissé par l'âme de Kôtarô occupé à contempler la mer. Mais j'ai surtout aimé « Avec les ombres » dont on comprend très vite que la narratrice est elle-même une ombre. Son histoire est à la fois émouvante et révoltante…

L'autre nouvelle qui m'a marqué c'est « Rouges palmiers ». Pour le coup, rien de fantastique dans celle-ci, mais je ne m'attendais pas à découvrir un tel récit : un adolescent découvre son corps et le désir avec un camarade de classe, avant de prendre peur sous le poids de ses propres préjugés – non pas sur l'homosexualité, mais plutôt sur « le sexe c'est sale ». Il m'a semblé qu'à aucun moment le fait que S. soit lui aussi un garçon n'a posé problème en soi. le jeune narrateur était plus préoccupé par les tabous sur la masturbation que par autre chose.

Mais si plusieurs nouvelles mettent en scène des scènes de sexe consentis et non-consentis, avec ou sans violence, j'ai trouvé qu'il y avait toujours de la pudeur. On comprend ce qui se passe mais ce n'est pas inutilement cru. On suit de toute façon toujours un personnage en particulier, la plupart du temps carrément un « je », donc on a un point de vue singulier et non omniscient. En ce qui concerne le viol de la jeune femme de « Avec les ombres », c'est bien son point de vue à elle qui compte, et il n'y a aucune complaisance de l'auteur envers ses agresseurs.

La seule nouvelle que je n'ai pas aimé est « Coq de combat ». Mais c'est plus lié au sujet qu'à la qualité d'écriture. Les combats de coq à Okinawa sont comme notre corrida, et j'ai eu beaucoup de mal à ne pas frémir en lisant la façon dont on préparait les volatiles. C'était un récit trop brutal pour moi, quand bien même son propos restait pertinent.

Je m'imaginais un auteur nettement plus âgé, ou du moins de la même génération que Oé Kenzaburo qui est né en 1935 et a écrit lui aussi sur la guerre et l'après-guerre. Mais Medoruma Shun est né en 1960. En tout cas je suis contente d'avoir lu ce recueil. Il y a quelques années j'ai lu « Les pleurs du vent » du même auteur, et j'ai retrouvé sa plume qui mêle cette si forte nostalgie à des personnages pourtant souvent si jeunes ou enfants. J'espère que Zulma continuera la publication française de l'oeuvre de Medoruma Shun !
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Une vieille femme sollicitée pour récupérer l'âme d'un pêcheur dans le coma,un petit garçon qui se lit d'amitié avec le vieux fou solitaire du village,la vengeance d'un jeune garçon sur le chef de la mafia locale qui lui vole ...son coq de combat,une femme qui fréquente les fantômes...six nouvelles d'Okinawa,cette ile administrée pendant vingt-sept ans par les États-Unis après la deuxième guerre mondiale puis rétrocédée au Japon.L'auteur lui-même originaire du Nord d'Okinawa puise dans son enfance ,dans les croyances,les traditions et le folklore de l'île.On sent qu'il y a beaucoup d'éléments autobiographiques,il a probablement vécu une grande partie de son enfance seul avec sa grand-mère,dans un petit village durant l'occupation américaine.La nature exotique,l'eau(la mer,la rivière),les animaux marins sont très présents.J'ai trouvé ces nouvelles intéressantes,je dirais même envoûtantes,parfois violentes mais toujours avec une prose légère et très agréable.
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critiques presse (2)
Actualitte
03 février 2014
Ce sont des pages déroutantes et envoûtantes que Medoruma SHUN nous propose là, et ce serait bien dommage de passer à côté.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Liberation
21 janvier 2014
Medoruma Shun décrit les états d’âme comme des paysages et les paysages comme des états d’âme, et sans doute est-ce cela qui donne à ses nouvelles cette curieuse perception d’être entre deux eaux, entre deux réels.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Le sac de jute était posé sur la dalle de béton sous l'auvent. Il bougeait légèrement et il en sortait une faible plainte. Takashi, voyant que Yoshiaki lui faisait un signe d'approbation, dénoua la corde qui fermait le sac et regarda à l'intérieur. Il n'avait jamais vu un coq aussi affreusement blessé. Sa crête était déchirée en trois morceaux, sa tête et sa face étaient lacérées comme un outil tranchant, il avait les yeux crevés. Du cou aux épaules il était couvert de sang à moitié séché, d'un rouge noirâtre, mais les plumes carmin encore visibles par endroits firent comprendre à Takashi que ce coq était Aka. Sortie de la cuisine, la mère de Takashi se tenait debout à côté de lui ; Le pauvre... murmura-t-elle. C'est à elle que Yoshiaki expliqua ce qui s'était passé au gallodrome.
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Quand je ferme les yeux, ce qui me revient en mémoire, c’est l’odeur de la pluie en été. Les gouttes d’eau qui tombaient sur le bitume brûlant s’évaporaient en une brume dansante. A l’abri de la pluie sous l’auvent de l’épicerie du village, ma mère debout derrière moi, sa main posée sur mon épaule, le petit garçon que j’étais regardait l’image vacillante du chemin que nous allions prendre. La pluie et les rayons de soleil perçaient la fine couche de nuages. Les plants de canne à sucre chancelaient sous les gouttes et le chemin goudronné s’étirait au milieu comme un cours d’eau sombre.
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Un claquement sonore a soudain fendu l'air. Des dizaines de hérons, d'aigrettes et de pluviers s'envolèrent, s'égaillant en tous sens. Nous sommes restés immobiles, regardant les pluviers raser l'eau en piaillant et la nuée de hérons s'éloigner dans le ciel d'un bleu moins intense. Les hérons se sont posés dans un bois de pins et d'acacias sur l'autre rive, à quelques dizaines de mètres, on aurait dit des fleurs de datura qui s'ouvraient.
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La patronne et les autres filles ont tout de suite rappliqué, elles m'ont taquinée, tu t'es trouvé un bon gars, va falloir vite de servir de tes fesses, pas seulement causer, pour ne pas le laisser filer.
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Quand je ferme les yeux, ce qui me revient en mémoire, c'est l'odeur de la pluie en été
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