On peut naître
Apollinaire et vivre la fin de son enfance en Conan l'Effaceur.
On peut arriver en France à l'adolescence et toujours vivre comme si on avait une arme à la main...
Car
il y a parfois bien plus à dire d'un enfant que les mots " passé douloureux " des dossiers de l'Assistance Publique...
Le parcours d'Apollinaire Mayembé est de celui de nombreux jeunes africains. Deux mots, encore, peuvent, effroyablement, le résumer : " enfant-soldat "… Pour en dire plus : Embrigadé, encouragé ou maltraité au grès des circonstances et des " aptitudes " à semer la mort... Promu si on fait montre d'enthousiasme à piller, brûler, ou pire encore...
… Parfois abattu pour l'exemple, si on hésite trop...
Parce-que son meilleur ami a servi d'exemple, Conan l'Effaceur fuit. Pris en charge par un missionnaire, il vient trouver refuge en France, où il essaye de redevenir
Apollinaire.
Il passe ses journées à se reconstruire dans un centre d'apprentissage comme opérateur de scierie...
… Et ses nuits à se battre dans son foyer contre les horribles souvenirs de son passé.
Car si Conan l'Effaceur n'a plus d'arme à la main,
Apollinaire a toujours
une arme dans la tête.
Le récit simple, d'une vie qu'on ne peut malheureusement pas simple qualifier d'oeuvre de pure fiction.