Kowloon generic romance, tome 4

Il faut quand même être sacrément culotté pour nous proposer une histoire comme celle qu'on découvre dans Kowloon où au bout de 4 tomes les mystères sont toujours aussi nombreux voir plus.

Jun Mazyuzuki n'en finit pas de me surprendre avec sa narration où elle nous plonge les deux pieds devant dans une histoire comme si nous la prenions sans explication en cours de route. C'est perturbant et exquis à la fois. On se sent complètement désorienté et on prend énormément de plaisir à essayer d'assembler les pièces du puzzle.

Dans ce tome riche en révélations, nous apprenons que le Kowloon actuel n'est qu'une énième copie de l'originale et que peut-être l'ensemble de ses habitants même ne sont que des copies, des clones des originaux, mais zéro explication sur ce qui a pu se passer. Quand je vous dis que c'est déstabilisant. Moi, j'adore cette ambiance étrange et mystérieuse entretenue par des personnages ambigus comme Guen et Miyuki. Mais j'aime peut-être encore plus la sensibilité que ça donne au titre.

Car tout est à fleur de peau ici. Kujirai navigue à vue avec ce qu'elle apprend sur la Reiko B qu'elle remplace et c'est poignant. Kudô, lui, n'a pas un rôle facile non plus d'être face à la femme qu'il a aimé mais qui n'est plus elle. Les questionnements sur l'identité, le rôle de la mémoire, des souvenirs, des choses vécues par nos corps dans ce qui nous constitue face aux réactions innées de celui-ci qui peut en partie constituer notre caractère, a quelque chose de vertigineux et j'adore l'analyse sensible et subtile qui en est faite. Mille questions se posent sur qui sont vraiment chacun des protagonistes et l'univers dans lequel ils vivent.

En plus, cette intrigue est desservie encore et toujours par une superbe narration graphique toujours en finesse, ou presque puisqu'une scène m'a quand même mise mal à l'aise face à la vision trop sexualisée de la femme qu'elle propose, une fois de plus, surtout à un moment un peu anodin. Bref. En dehors de ça, les échos des souvenirs des héros qui se répondent avec leurs actions présentes est magnifique avec cette omniprésence des fantômes de leur passé. C'est d'une poésie et d'un romantisme. Je suis vraiment fan des compositions de l'autrice.

Kowloon est donc encore et toujours l'une de mes plus belles lectures du moment, une lecture qui me remue le cerveau grâce à son univers de SF rétro chic très subtil et vertigineux dans ce qu'il interroge sur l'identité des être et des lieux. Ajoutez à cela des dessins mélancoliques qui touchent en plein coeur et votre comprendrez pourquoi ce fut à nouveau une lecture marquante pour moi.
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On prend les mêmes et on recommence ? Oui et non, en tout cas on se fait quand même surprendre sans comprendre ce qui nous arrive vraiment.
Chaque fois le niveau s'amplifie, de nouvelles questions nous viennent, alors qu'on pourrait le confondre au départ avec un tranche de vie avec une ambiance à part, nous sommes happés à un tout autre niveau.
Nous touchons autant des questionnements philosophiques que scientifiques.
La façon qu'a la mangaka Jun Mayuzuki de nous interroger sur tant de notions, avec un lieu à part un peu rétro et en teintant le tout d'un peu de science-fiction est vraiment épique. Elle nous transporte.
Il y a donc un côté tranche de vie dans un lieu particulier, où on se régale à suivre Kudô et Reiko voire d'autres personnages. Maintenant notre Reiko se pose également bien des questions. Il y a des plans superbes sur les personnages, leurs expressions. C'est tellement beau, nous sommes littéralement sous le charme et envoûtés. Parfois, on se pose des questions sur certaines réactions, on peut aussi se poser la fameuse question s'il valait mieux ou non savoir.
Mais ça ce n'est rien, nous suivons Miyuki avec un autre personnage, de là va découler beaucoup de révélations. Souvent juste alors qu'ils discutent tranquillement.
Du genre, des informations cruciales pratiquement sans sourciller, sans tant d'expression que cela, ce qui fait bizarre. Nous pourrions avoir l'impression d'avoir mal compris. Et tant de choses restent mystérieuses.
Il y a tant de réflexions intéressantes, voire même de grands moments, dans différentes bouches. Que ce soit sur la personne, ce qui fait qu'elle est elle, sur un lieu ou encore sur un objet. Ce qui les relie c'est les sentiments, l'expérience qu'on en a eu, les souvenirs, ce lien qui s'est tissé. Ainsi même si c'est exactement la même chose, est-ce vraiment encore la même chose ?
C'est vraiment une excellente série, superbement mis en scène, avec de très belles réflexions.
Je vous la conseille très grandement si vous n'avez ni peur de vous perdre dans les rues de Kowloon ni dans les méandres de votre cerveau.
Là où c'est fort aussi c'est que ces mystères, cette audace, savent quand même retenir le lecteur.
Vivement la suite.
Et vous, prêt à être désorienté et vivre une expérience unique ?
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Jun Mayuzuki nous donne des éléments supplémentaires sur kowloon. le quartier est particulier comme Hong-Kong . L'espace possède une forme de liberté et un mode de fonctionnement propre. Reiko nous dit que l'espace a été détruit totalement. Puis, Guen nous le confirme mais sous un autre angle. Il n'est pas réel. Que faut-il comprendre? Surtout que la question du clone est omniprésente. L'original du clone n'est pas forcément décédé. Alors qui décide de les fabriquer et pourquoi? Kudô possède son jumeau et ne semble pas avoir la mainmise sur sa corporalité. le nom de Generic Terra est souvent cité. On se doute que c'est en lien avec l'ensemble du quartier. Une forme d'illusion collective se fait à travers ce qui se boit et se mange. La nourriture est tout le temps évoqué d'ailleurs. Un véritable outil de lien social. Quelle forme de réalité est-elle proposée? Reiko n'est pas un clone car trop parfaite avec son grain de beauté. Alors qu'est-elle? Kudô est-il une version originale? Que fait-il ici? Est-il en lien avec la disparition de l'ancienne version de Reiko?

On voit des similitudes avec "Eternal Sunshine of the spotless mind". Est-ce qu'elle a effacé une histoire d'amour douloureuse? Est-ce qu'elle est une bêta-testeuse malgré elle? le losange dans l'espace présent dans le tome précédent a disparu. Pourquoi? le mystère reste très présent. Nous ne connaissons pas l'ensemble des parties prenantes avec leurs objectifs. Nous voilà encore piqué en curiosité pour aller plus loin. Il reste quatre tomes.
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Je suis de plus en plus bluffée par ce manga qui, petit à petit et sans en avoir eu l'air, nous a amenés dans une direction complètement inattendue.
Alors que j'avais l'impression qu'on nous parlait au tout premier abord d'une rencontre amoureuse un peu originale, l'introduction de ce tome nous balance en quelques pages qu'on se trouve dans le futur, dans un Kowloon qui a été reconstruit suite à sa première démolition en 1994 dont je vous parlais dans mon billet sur le premier tome, mais aussi que Reiko, dont on avait fini par se dire qu'elle est un clone, ne le serait finalement pas.

Après ce départ tonitruant, on retombe dans un rythme un peu plus tranquille, mais pas pour autant ennuyant, et c'est assez fascinant de voir notre Reiko essayer de comprendre ce qu'il se passe, pendant que Kudô semble petit à petit se réintégrer à l'intrigue alors qu'il donnait jusque là un peu l'impression d'y être très extérieur.

Et de l'autre côté, on a le docteur Hebinuma et Guen qui eux aussi essaient de démêler le vrai du faux, et même de savoir si Reiko est réellement un clone ou autre chose.
Si la clinique a un rôle à jouer, Generic Terra aussi et ce n'est visiblement pas le même.
Et puis il reste à savoir qui est un clone parmi les personnages, et ce n'est pas toujours facile à le déterminer. Des informations importants sont parfois lancées dans des dialogues très banals, il y a des actions qui sont un peu étranges et dont ne comprend pas de suite l'intérêt, on baigne dans le mystère et l'étrange, mais toujours avec cette atmosphère complètement hors du temps qui me pose tant de questions.
Et dont j'espère bien avoir la réponse.
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Le titre garde ses qualités et se développe de plus en plus vite avec beaucoup de questions qui sont en suspens actuellement.
Mais je suis toujours enivré par ce titre et par ses personnages dont je me suis vraiment attaché.

Sous des faux airs de facilité, le titre raconte beaucoup de choses et surtout construit un fond de plus en plus intriguant.