C'est l'avenir que les géants du numérique préparent pour la presse comme pour le livre : le flux et la rapidité plutôt que la pertinence et la qualité.
dans leur boulimie d'appropriation, les géants du numérique ont saccagé l'univers de l'internet, en ont fait un immense espace marchand, asservissant ses usagers à ses logiques commerciales et publicitaires, les rendant prisonniers de ses algorithmes, façonnant à sa façon les hiérarchies de l'information, réduisant les journalistes à ne plus faire leur métier d'enquête pour vérifier seulement les rumeurs, même les plus folles, les plus délirantes ou les plus dangereuses, qui circulent sur ses réseaux.
Amazon est à la fois le principal concurrent de la Poste et son principal client. La Poste, qui devrait protéger les libraires français, en est donc venue à concéder à Amazon des tarifs avantageux (et secrets), qui ont pour effet d'étrangler davantage... les libraires.
En moins de cinq ans, Google a tissé sa toile et y a capturé, avec la complicité des milliardaires, quasiment toute la presse française.
Les nouveaux abonnés au journal ne le savent pas forcément, s'ils ont profité d'une souscription à prix réduit, c'est parce que leurs données ont été offertes à Google.
C'est donc la clientèle la plus fortunée qui consomme le plus en ligne.
Devenant assez vite le premier client de la Poste, Amazon obtient d'elle des conditions tarifaires très avantageuses.