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EAN : 9782824638713
416 pages
City Editions (20/03/2024)
4.24/5   97 notes
Résumé :
Maggie et sa fille Nina vivent dans la même maison mais, parce qu'elle lui a fait subir des choses impardonnables, Nina garde sa mère dans le grenier qu'elle verrouille chaque soir. Elle ignore la plupart des secrets du passé et Maggie préfère rester prisonnière plutôt que de révéler la vérité.
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Critiques, Analyses et Avis (55) Voir plus Ajouter une critique
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Ce qui compte chez Nina et Maggie, ce sont les repas. Ces moments partagés entre mère et fille, ces moments où elles se retrouvent. Ce sont les seuls instants où Maggie, la mère, se sent encore vivante, humaine, mais aussi terrifiée.

Parce que la vie de Maggie et Nina c'est une parie de poker qui n'en finie pas. Chacune essaie de cacher à l'autre ce qu'elle ressent et par dessus tout ses secrets bien gardés. Enterrés sous des couches de culpabilité, de ressentiment, de rancoeur et de désespoir. Mais les deux femmes ne jouent pas à armes égales, car tandis que Nina arpente les rues, se rend au travail et fait du sport Maggie est beaucoup plus sédentaire. Il faut dire que la chaîne qu'elle porte à la cheville n'aide pas. de même que l'insonorisation du grenier où elle vit à l'abri de volets et de fenêtres incassables. Un petit côté Misery, qui vous fait dresser les poils sur les bras.

Mais Nina a ses raisons car Maggie a fait des choses terribles et doit être punie pour ça. Mais surtout elle doit dévoiler les secrets qu'elle garde encore enfouis dans son esprit malade. Car à n'en pas douter Nina est victime de cette mère qui a tout fait pour l'empêcher d'avoir une vie à elle. Elle lui doit au moins ça : la vérité. N'est ce pas ?

L'auteur alterne entre les souvenirs et les pensées de chacune des protagonistes, on se dit qu'en procédant ainsi la vérité ne pourra qu'éclater au grand jour. Et effectivement petit à petit les secrets s'évaporent mais le lecteur comprend vite qu'aussi terribles soient ces révélations, elles ne sont révélées que parce que ce sont les plus avouables ! le reste demeure hors de portée.

Et si au final personne ne connaissait vraiment toute l'histoire ? Et si personne ne mentait ou si au contraire les deux ne faisaient que ça ?

Coincé entre ces deux femmes le lecteur éprouve tour à tour de la sympathie pour chacune d'elles avant de voir se muer ce sentiment en bien d'autres choses… Jusqu'où peut-on aller par amour ? Qui dit vrai, qui ment ? Peur, pitié, incompréhension, … la psychologie des personnages se révèle peu à peu avec beaucoup de subtilité faisant monter la tension crescendo.

L'ambiance se fait étouffante, oppressante, rendant la tension presque palpable. Puis on comprend et on s'arrête, incrédule, avant de poursuivre la lecture et de se retrouver frappé par une vague que l'on n'a pas vu venir. Et avant qu'on puisse reprendre son souffle la vague repart et nous emporte avec elle. On boit la tasse encore, et on comprend que… non… oh !

Un thriller psychologique bien ficelé, sans concession qui met à vif la nature humaine.
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Nina, une bibliothécaire de 40 ans, vit depuis toujours avec sa mère Maggie, 68 ans, dans la maison familiale où elle a grandi. Mais cette apparente normalité dissimule une sordide réalité : Maggie est séquestrée par sa fille depuis deux ans, cloitrée au deuxième étage phoniquement isolé, attachée à une chaîne soigneusement étudiée pour lui laisser juste ce qu'il faut de liberté.
On comprend rapidement que la vie de Nina a été bouleversée par le départ de son père qu'elle a compensé par une adolescence un peu suicidaire avec une grossesse non désirée, conclue par un accouchement sordide et un bébé mort, suivi d'une sévère dépression.
Mais ce qui a conduit à Nina à enfermer sa mère qui pourtant l'aime vraiment ne sera connu que par bribes, délivrées par des flash-back permettant aux deux protagonistes de donner leur version des faits. Aux mensonges et aux secrets d'une Maggie dépassée par sa volonté de sauver sa fille répondent les souvenirs refoulés, car traumatisants, d'une Nina avide de vengeance.
Petit à petit le récit éclaire le lecteur sur une situation moins manichéenne qu'envisagée au départ mais qui réserve de vrais rebondissements.
John Marrs nous offre un pur suspense psychologique baignant dans une atmosphère étouffante. Impressionnant !
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Depuis sa fenêtre, Maggie observe ses voisins. Dans sa chambre, qu'elle appelle « le nid-de-poule », elle les regarde vivre et constate l'évolution de leur existence. Elle les voit ; elle leur est invisible. Si ce soir, elle dîne avec Nina, sa fille, elle lui confiera les nouvelles du quartier. Cela se produit un soir sur deux.

Nina travaille dans une bibliothèque. En dehors de son travail, elle a peu de liens sociaux. Cette presque quadragénaire habite encore la maison de son enfance, avec sa mère. Sa routine est établie : un soir sur deux, elle mange seule ; l'autre, elle convie Maggie à sa table. Pour cela, elle change l'entrave qui enserre la cheville de cette dernière. Elle lui met celle avec une chaîne plus longue. En effet, depuis deux ans, elle séquestre sa mère dans un grenier, parfaitement insonorisé.

Pendant leurs repas, elle est très vigilante, car malgré sa docilité apparente, Maggie a déjà tenté de s'échapper. Pourtant, celle-ci connaît les raisons de son enfermement ; elle sait que ses actes sont impardonnables et que chaque manquement est suivi de sanctions.

Évidemment, Maggie ne rêve que d'une libération. Pourtant, elle comprend les raisons pour lesquelles sa fille lui en veut tant. de son côté, les liens maternels ne sont pas entièrement rompus.

Le récit alterne entre les deux voix et deux temporalités : le présent est lié à des évènements survenus vingt-cinq ans plus tôt. Nos sentiments, eux, se succèdent de manière anarchique et antagoniste. Notre empathie se déplace au fil des révélations, notre haine circule de Nina à Maggie et de la mère à la fille. Nos suppositions s'opposent, nous accordons notre confiance à l'une puis à l'autre, notre méfiance change de cible, nos déductions nous effarent.

Même si à plusieurs reprises, j'ai eu un pressentiment, quelques pages avant certains renversements, je ne voulais pas y croire et ma stupéfaction n'était pas amoindrie. D'autant plus qu'un détail me faisait douter de moi-même et des protagonistes. L'histoire, au fil des pages, se transformait et une nouvelle intrigue naissait. Évidemment, j'étais happée par ce huis clos au suspense machiavélique et haletant. Mes émotions me perturbaient : je comprenais des faits horribles, me révoltais contre des réactions légitimes, je ne me reconnaissais plus. le curseur de ma compassion se plaçait de manière surprenante. J'ai, aussi, été scotchée par le final, très éloigné de ce que j'avais anticipé. J'ai adoré La maison des mensonges.

Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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Nina travaille dans une bibliothèque le jour et rejoint Maggie le soir. Car en effet, elle vit avec sa mère depuis toujours. Mais il ne faut pas se fier aux apparences... Si elles ont l'habitude de dîner ensemble, de parler de tout et de rien, on va découvrir que Maggie a une chaîne à son pied, l'empêchant de sortir de la maison. Une chaîne qu'elle ne quitte jamais, même pas la nuit lorsqu'elle dort dans le grenier. Il est insonorisé et y passe le plus clair de ses journées. Personne ne peut la voir, Nina a fait ce qu'il fallait pour cela. Car ce qu'a fait Maggie, Nina ne peut pas le lui pardonner et elle doit payer pour ça.

Quelle histoire machiavélique ! Petit à petit, entre passé et présent, on découvre ce qui est arrivé, par une alternance des points de vue de la mère et de la fille.

Et alors que les faits nous sont dévoilés, que tout semble établi, l'auteur nous lâche des informations qui remettent tout en question ! Les vérités ne sont peut-être pas celles que l'on croyait !

Entre violences, trahisons, secrets, non-dits et folie, John Marrs nous plonge dans une histoire absolument glaçante.

Les relations entre ces deux femmes sont terribles et je vous le dis, vous n'êtes pas au bout de vos surprises dans ce huis-clos totalement haletant !

Aussi monstrueuses que soient ces deux femmes, on a un minimum d'empathie envers elles au fil des révélations, ce qui est vraiment surprenant. Pas au point de s'y attacher vraiment mais on les comprend, sans cautionner pour autant leurs réactions. Car c'est vraiment violent 😱

Mélange de thriller psychologique, de thriller domestique, et de roman noir (très noir), c'est un roman difficile à lacher tellement il est riche en rebondissements.

Mon seul bémol sera sur une partie du dénouement qui m'a semblé manquer de crédibilité. Dommage, ça aurait pu être un coup de coeur. Il n'en reste pas moins excellent et je ne peux que vous le conseiller.
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C'est le deuxième roman que je lis de cet auteur après « Ames soeurs » que j'avais déjà beaucoup aimé. Ici, on est dans ce qu'on appelle un vrai « page-turner », impossible de lâcher ce roman avant de l'avoir terminé et plus on avance dans le récit, plus il devient addictif.

C'est un roman choral où les chapitres alternent entre le point de vue de Nina (la fille) et celui de Maggie (la maman). Elles vivent ensemble dans une grande maison mais la cohabitation n'est pas très commune. En effet, Maggie vit recluse dans sa chambre au grenier et le pied constamment attaché à une grosse chaîne qui l'empêche de se mouvoir comme elle le souhaite.

Evidemment, on se demande rapidement ce qui a poussé Nina à maltraiter sa maman de la sorte et je peux vous dire que côté révélations, vous n'allez pas être déçus. Au fil des chapitres et grâce à de nombreux retours dans le passé, on apprend à mieux connaitre nos deux protagonistes et la relation qui les unit. Comment en sont-elles arrivées à des telles extrémités ? Je vous laisse bien entendu découvrir leur histoire mais n'espérez pas commencer ce livre et pouvoir le reprendre un peu plus tard, c'est impossible.

J'ai été happée du début à la fin de ce récit, j'ai lu certains chapitres en apnée totale et les révélations finales m'ont laissées sur le carreau. Il est hyper addictif et l'attachement aux personnages (surtout à cette pauvre Maggie) est vraiment très important. Je suis passée par toutes les émotions possibles et je n'ai pu souffler qu'en l'ayant terminé.

Pour celles et ceux qui ont beaucoup aimé « La femme de ménage », je vous le conseille sans hésiter, j'ai ressenti le même frisson d'angoisse et la même adrénaline en tournant les pages de ce roman. Un thriller psychologique perturbant et dérangeant à souhait qui ne vous laissera pas l'esprit tranquille et qui vous fera passer à coup sûr quelques heures de lecture sous haute tension.
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critiques presse (1)
Liberation
08 avril 2024
Un thriller psychologique du Britannique John Marrs, dans lequel une fille séquestre sa mère. Mais la monstruosité pourrait être partagée, comme les rôles de bourreau et victime.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
𝑱’𝒆𝒔𝒑𝒆̀𝒓𝒆 𝒅𝒆 𝒕𝒐𝒖𝒕 𝒄𝒐𝒆𝒖𝒓 𝒒𝒖𝒆 𝒄𝒆𝒍𝒂 𝒗𝒂 𝒇𝒐𝒏𝒄𝒕𝒊𝒐𝒏𝒏𝒆𝒓, 𝒄𝒂𝒓 𝒋𝒆 𝒏𝒆 𝒔𝒖𝒊𝒔 𝒑𝒂𝒔 𝒔𝒖̂𝒓𝒆 𝒅’𝒂𝒗𝒐𝒊𝒓 𝒆𝒏𝒄𝒐𝒓𝒆 𝒍𝒂 𝒇𝒐𝒓𝒄𝒆 𝒅𝒆 𝒎𝒆 𝒃𝒂𝒕𝒕𝒓𝒆 𝒄𝒐𝒏𝒕𝒓𝒆 𝒎𝒂 𝒇𝒊𝒍𝒍𝒆.
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On ne peut pas me voir, à l'endroit où je me tiens, là-haut, dans le nid-de-pie. Aucun passant ne peut me voir de la rue. Je le sais, parce que j'ai dû faire signe de la main à mes voisins des centaines de fois, et ils ne m'ont jamais répondu. Je suis, pour ainsi dire, invisible pour le reste du monde. Je n'existe pas, j'ai expiré, je suis un fantôme.
Je ressemble probablement à un fantôme, d'ailleurs, debout derrière ces volets qui tamisent la lumière filtrant dans ma chambre et font de moi une ombre. Quand les réverbères ne sont pas allumés au-dehors, on croirait le crépuscule ici, même par la journée d'été la plus ensoleillée. C'est pourquoi chaque fois que je m'aventure en bas, je suis obligée de plisser les yeux jusqu'à ce qu'il s'habituent à la luminosité. Quand les volets ont été installées, ils m'ont tout d'abord donné une sensation de claustrophobie ; c'était comme une barrière entre le monde extérieur et moi. Cependant, je m'y suis habituée. Avec le temps, je finis par m'habituer à presque tout. Je suis comme cela ; j'ai appris à savoir m'adapter.
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Je n’avais encore jamais vu Maggie aussi faible ou aussi pétrifiée, et je suis surprise par le sentiment de satisfaction que cela me procure. Je suis encore assez lucide pour me rendre compte que ce n’est pas ainsi que se comportent les gens normaux, mais Maggie n’est pas une mère normale, et elle ne m’a pas laissé le choix ; c’est elle qui a fait de moi un monstre. Je suis un prolongement de sa personne.
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J’ignore ce que cette femme a perdu pour se retrouver emprisonnée dans la vie qu’elle mène aujourd’hui, mais je sais ce que c’est d’assister impuissante, à l’effondrement de son monde.
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Tu es la chair de ma chair, je ne suis pas obligée de toujours t'apprécier, mais je n'ai jamais cessé de t'aimer.
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Video de John Marrs (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de John Marrs
Bande annonce de la série Netflix, The One, adaptation du roman de John Marrs, publié en Francais sous le titre Ames soeurs.
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