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4,23

sur 661 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Alors qu'il était hospitalisé pour une greffe de moelle osseuse et qu'il se battait pour sa vie, l'auteur demandait pour la première fois à son père de lui raconter les détails de son enfance. Six ans plus tard, il publie l'histoire du petit Mainou, qui, en 1944, sa mère venant de mourir en couches, est envoyé par son père chez sa grand-mère en Lorraine, de l'autre côté de la ligne de démarcation. Il y vit la dernière année de guerre, caché à la ferme familiale, sous la protection de l'aïeule, de l'oncle Emile et de la tante Louise, qu'il ne connaissait pas auparavant.


Humour, tendresse et poésie : Mathias Malzieu a trouvé l'exacte justesse de ton pour nous faire vivre à hauteur d'enfant le séisme qui anéantit l'existence d'un garçonnet au décès brutal de sa mère et à son exil clandestin chez des inconnus, sa sidération face à ce qu'il percevra des réalités de l'Occupation, et sa courageuse résilience au contact de très braves gens qui compteront désormais énormément pour lui. le danger est de tous les instants, pendant le trajet puis au quotidien, le contraignant à vivre confiné à la ferme dont il connaît bientôt tous les recoins, à commencer par la cave où tous se serrent pendant les bombardements, mais pas encore le grenier qui semble abriter un mystérieux fantôme. Les adultes s'y laissent percevoir au travers de son regard et de ses raisonnements d'enfant, et c'est à la lumière de ses chagrins et de ses angoisses, de sa curiosité et de ses étonnements, que l'on s'attache avec lui à chacun de ces si humains personnages. Si tous acquièrent une authenticité et une présence remarquables, l'on éprouvera une affection toute particulière pour l'oncle Emile et son imagination poétique, à l'origine de quelques reparties et considérations savoureuses. Sans oublier, bien sûr, le cigogneau Marlene Dietrich


Davantage encore que l'habileté de l'auteur à recréer des personnages impressionnants de vie et d'humanité, c'est son écriture à fleur d'émotions qui marque sans doute le plus durablement le lecteur. Délicieusement inventive et imagée, elle nous fait traverser la tragédie sur un nuage de légèreté aussi naïve que sincère, aussi pleine de bon sens que de fantaisie merveilleuse, aussi drôle que touchante. Et l'on ressort conquis de ce voyage de Mathias Malzieu dans l'enfance de son père, à qui il adresse ici le plus beau message d'amour filial qui soit. Coup de coeur.

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Le couloir de ses souvenirs bat la campagne , puis se fige sur un moment bien précis de la vie de gamin de son père.
Des images cruelles et poignantes arrivent pêle-mêle puis se rangent dans son esprit chagrin , où seule la poésie peut lui tenir compagnie , et , l'aider à nous raconter .

Comme chacun porte en soi des ombres et des cicatrices qu'il désire celer au plus profond de son coeur , l'auteur a voulu honorer son père sans en décrire trop , en ce mois de juin 44 , quand il traverse , camouflé , la ligne de démarcation , qui fut supprimée en mars 43 mais dont 14 points de contrôle subsistèrent , surtout pour filtrer le passage des juifs .

" Voilà le plan : quitter la zone libre pour aller se jeter dans la gueule du loup , en zone occupée , se faufiler entre les dents dudit loup et rester planqué dans son ventre avec Grand-mère ; ensuite attendre que quelqu'un tue la bête . " P. 20

Son imagination débordante utilise la fameuse ferme aux objets immuables qui retracent les habitudes de ses aïeux , gratinées d'anecdotes .
Il les connaît , bien sûr , comme gosse d'après-guerre , sans les traumatismes subis par les siens .

Il creuse très fort dans les méandres de sa mémoire pour nous émouvoir par une lettre que son papa , surnommé Mainou , rédige régulièrement , à propos de tout et de rien dans sa planque familiale . Il parle à sa maman , morte en couche avec sa soeur Mireille , quelques jours avant son séjour chez les Lorrains .

Pour être crédible , il s'offre la magie : allier réel et irréel et cela marche , car il sait qu'il faut vivre une situation avec tous ses sens en éveil pour en éprouver la réceptivité .

Je me souviens d'ailleurs d'une phrase impitoyable et dure que prononçait ma mère , sèchement , quand l'une de ses filles était en défaut . " Regarde-moi dans les yeux quand je te parle " . Elle nous hypnotisait avec ce regard bleu comme la mer .
Ses mots nous suivent encore aujourd'hui ; le meilleur ou le pire des dialogues est un éclair de lumières qui s'échange dans un face à face .
Sévère mais tendre sans jamais une seule claque !
Vous pouvez visionner la scène mais pas ressentir notre émotion !

Avec beaucoup d'adresse , L'auteur place des phrases solidaires et surtout efficaces dans l'envie de nous persuader qu'un enfant écrit aussi bien .
Ne sous-estimons pas la jeunesse qui peut nous épater par sa maestria , je l'ai redécouvert récemment .

" Quand le jour se lève , je suis encore en train de t'écrire ce que m'a confié l'Emile . J'ai piqué le dictionnaire de Grand-mère pour mettre des mots et des expressions qui ressemblent à quand il parle ." P.91

Un mélange de paroles enfantines et adultes crée un trouble , une confusion mais aussi un émerveillement .
Autant j'ai yoyoté au début de ce roman malgré l'histoire émouvante , autant j'aurais voulu retrouver cette poésie .

Matthias Malzieu , comme Maryna Uzun , ont un pouvoir , celui d'assembler les émotions dans un ballotin de moelleuses pralines , parfumées de quelques gouttes de féérique adrénaline , où l'amour et la fraternité se transportent de pays en pays , mélodieux et colorés en mignardises pour nos regards !




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Nous sommes en 1944. La nation est confrontée à de lourdes difficultés. Mainou, dix ans n'en perçoit que le départ de son père pour la guerre, alors qu'il vient de perdre sa mère et sa nouvelle petite soeur. Une vie qui bascule, un trajet clandestin pour une région où il devra éviter de parler le français, à contre-courant du flux migratoire de l'époque, puisque Mainou est hébergé et caché en zone occupée chez sa Grand-mère.

Au cours de cette année de clandestinité, Mainou découvre des pans cachés de son histoire, se lie d'amitié avec un cigogneau, joue les explorateurs nocturnes et apprend à vivre avec la menace des bombardements et les séjours à la cave, tout en rêvant à son bonheur perdu.

Sujet lourd, certes mais ce magicien des mots qui a su conserver une partie de son âme d'enfant, nous entraine dans une histoire éblouissante. Une fraction courte de la vie de cet enfant, mais déterminante, pour contribuer à sa compréhension de la vie. C'est poétique, émouvant, bouleversant et ce d'autant plus qu'on le sait dès le départ, cette histoire n'est pas inventée.

Tout ce qu'écrit Mathias Malzieu, entre ses mots, entre ses lignes, est imprégné de magie, c'est un monde enchanteur où l'on se réserve le droit de laisser tomber son costume d'adulte responsable et laisser toute sa place à l'imagination qui efface les limites du réel.

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La lecture de ce livre me réjouit pour deux raisons principales : la découverte d'une écriture poétique, sensible, à hauteur d'enfant et l'annonce par d'autres lecteurs que ce n'est pas le meilleur de cet auteur. D'autres livres à découvrir pour moi.
Je n'avais jamais lu Mathias Malzieu, certaines critiques (Nina entres autres) l'avaient fait entrer dans ma PAL, d'autres plus récentes l'ont fait remonter sur le haut (merci à Diana, DianaAuzou )

Mainou est un petit garçon. Juin 44 sera marquant dans sa vie, pas tant à cause du débarquement, mais à cause de la mort de sa maman et de la petite soeur qu'il attendait avec impatience et qu'il ne verra jamais. Son papa ne peut s'occuper de lui. Il est envoyé en Lorraine,chez sa grand-mère dans la gueule du loup. La Lorraine c'est l'Allemagne et il devra se cacher jusqu'à la fin de la guerre.

Mainou est triste, il n'a pas grand chose à faire puisque obligé de rester caché à l'intérieur de la ferme. Alors il va écrire à sa maman dans un cahier, ultime tentative pour la faire vivre encore, lui relatant ses journées, lui racontant les personnes avec lesquelles il les partagent. Ces quelques mois de fin de la guerre nous sont donc contés par cet enfant, d'une plume à la fois enfantine et poétique, pleine de pudeur, de chagrin et d'amour. Certains passages nous font sourire, d'autres mettent les larmes aux yeux.

Il est le guerrier de porcelaine, à la fois si fort et si fragile. Il découvre une nouvelle famille, puisque la sienne a explosé, la grand mère qui parait si frêle et est pourtant si forte, qui fait tout pour le préserver, sa tante Louise si maladroite quand il s'agit d'aimer quelqu'un d'autre que Dieu, "endieusifiée" comme dit Mainou, et puis l'oncle Émile au coeur grand comme ça, même s'il n'est pas très doué pour l'exprimer, que ce soit envers Mainou ou envers Rosalie sa bien-aimée qu'il séduira grâce aux poèmes de Sylvia. Sylvia, dernier personnage qui vit aussi dans la ferme, mais cachée au grenier car juive, Sylvia qui était la meilleure amie de sa mère, Silvia qui fera éclore chez Mainou le premier amour, même si ce n'est que celui d'un enfant pour une femme.

J'ai lu ce livre doucement, pour mieux savourer cette écriture, pour laisser ces mots pleins de poésie prendre toute la place dans ma tête, pour me remplir de l'amour de l'auteur pour son père dont il nous raconte l'histoire, pour retrouver encore une fois mon âme d'enfant.
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l'histoire d'un gamin qui à la fin de la guerre a perdu sa maman, morte en mettant au monde sa petite soeur. le papa le fait alors passez la ligne de démarcation pour rejoindre la Lorraine où il va attendre la fin de la guerre caché dans une cave . une superbe écriture très poétique comme un doux baiser ou les bras chaleureux d'une maman . J'ai adoré, je recommande.
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Le récit commence en juin1944, caché dans une charrette à foin. Mainou traverse la ligne de démarcation. Sa maman enceinte de sa petite soeur Mireille vient de décéder, son père n'a pas le temps de s'occuper de lui, il doit retourner combattre. le jeune garçon va rejoindre sa grand-mère en Lorraine dans une petite ferme-épicerie, mais la Lorraine est désormais dans la zone occupée, c'est l'Allemagne nazie. Il va falloir respecter les règles, ne jamais parler français, la moindre erreur peut coûter la vie à tous. Entre sa tante Louise et ses bondieuseries, l'oncle Émile un rêveur qui dit des phrases qui ne veulent rien dire, mais qui sont remplies de douceur, et sa grand-mère sévère, mais très aimante, Mainou avec ses mots d'enfants nous racontent les derniers mois de la Seconde Guerre mondiale.
Le jeune garçon écrit dans un cahier à sa maman pour arrêter le processus de disparition de sa mémoire. Il imagine des trucs pour la vie d'après quand son papa sera revenu. Mainou souffre d'angine de questions, il fait des allergies à la joie, il aimerait pouvoir équiper son cerveau d'un interrupteur. Il a fabriqué un téléphone à ficelles, il prend des cours de deuil avec Sylvia l'amie d'enfance de sa maman, juive cachée dans le grenier. Il a parfois des crises de fugue et décide de faire une déclaration des impôts de l'amour à la belle Sylvia. Il partage ses pensées avec Marlène Dietrich un cigogneau et Jean Gabin le hérisson.
Mathias Malzieu a le goût de l'enchantement même quand il relate des faits réels et douloureux. À travers les yeux innocents d'un petit garçon, il nous livre un roman très intime, une galerie de portraits attachants. Un style où l'imagination est débordante, la poésie et le merveilleux se cachent derrière chaque phrase. Une fois de plus, Mathias Malzieu m'a transporté avec sa plume pleine de fraicheur, d'humour, de tendresse et de sensibilité. Il sait se glisser avec justesse dans la tête d'un enfant de neuf ans. Ce roman est un émerveillement.

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Si "La mécanique du coeur" n'avait pas répondu à toutes mes attentes, je savais en revanche que je reviendrai vers Mathias Malzieu, juste pour avoir le plaisir de retrouver sa plume toute de poésie. "Le guerrier de porcelaine" est un livre bien différent, qui s'éloigne complètement du conte pour s'approcher à la fois du roman historique et de la biographie romancée, puisque Mathias Malzieu nous raconte ici une partie de l'enfance de son père, caché chez sa grand-mère en Lorraine durant les derniers mois de la Seconde Guerre mondiale.

Mainou, bientôt 10 ans, vient de perdre sa mère, décédée suite à l'accouchement de sa petite soeur. Son père étant sur le point de partir sur le front, il l'envoie chez sa grand-mère maternelle en Lorraine. C'est dans une charette, caché dans le foin, qu'il passe la ligne de démarcation, puis dans le coffre d'une voiture que son voyage vers la ferme et l'épicerie de sa grand-mère se termine. Nous sommes en juin 1944, sur un territoire de nouveau allemand, alors les règles sont simples : ne pas se montrer, ne jamais sortir seul, ne pas parler français s'il croise quelqu'un par accident. Dans cette maison qu'il n'a pas le droit de quitter, dans l'armoire dans laquelle il se cache quand il y a de la visite, Mainou va organiser son quotidien comme il peut. Il écrit à sa mère, il lui raconte tout. Il s'occupe de Marlene Dietrich, une cigogne qu'il a vue naître et nourrie, puis de Jean Gabin, son hérisson. Il écoute les grandes personnes, grâce à son "téléphone" fabriqué de ses mains. Auprès de sa grand-mère, de son oncle Émile et de sa tante Louise, tantôt à la cave lors des bombardements, tantôt dans la chambre d'enfance de sa mère, tantôt au grenier avec "le cambrioleur des bombardements", Mainou se réfugie dans ses pensées et ses souvenirs, refusant de faire son deuil, mettant sur papier tout ce qu'il entend et apprend, en s'adressant à sa mère. En convoquant sans cesse son image, il s'assure de ne pas l'oublier...

Avec la narration à la première personne, Mathias Malzieu nous livre un très beau et bouleversant récit. C'est Mainou, 9 ans et demi, le narrateur, il s'adresse à sa mère et utilise le "tu" que nous, lecteurs, prenons pour nous. On est donc bien plus que spectateur, puisque Mainou nous implique directement dans son histoire, nous octroyant le rôle de sa maman défunte. C'est ingénieusement employé car on ne peut que se sentir concerné, et évidemment touché par ce petit garçon qui a peur, qui vit de plus en plus difficilement l'enfermement, qui tient absolument à en savoir le plus possible sur l'enfance de sa mère. Mon coeur de maman a souvent saigné face à ce petit bonhomme qui s'interdit de pleurer.

Le langage employé est forcément quelque peu enfantin, s'accordant à l'âge de Mainou. le style est bien différent de "La mécanique du coeur", mais il n'en est pas moins poétique à ses heures, totalement envoûtant et évidemment extrêmement touchant. Je ressors une nouvelle fois conquise par cette plume, et bien davantage grâce à l'histoire elle-même.

Le deuil et la guerre rythment le récit, mais il y est aussi question de relations humaines et familiales, de poésie et d'imagination. C'est intensément fort et émouvant.

J'ai aimé Mainou dès les premières lignes, ce petit garçon qui peut difficilement faire son deuil, car caché et clandestin, pris dans cette guerre qu'il comprend à peine. J'ai apprécié Émile, le tonton un peu bourru mais au grand coeur qui le pousse à imaginer, à écrire et à dessiner en attendant de retrouver sa liberté. J'ai aimé la détermination de la grand-mère, toute petite bonne femme qui sait s'imposer. Et enfin, j'ai appris à apprécier la tante Louise au fil des pages, cette "hippopodame" qui dort dans la cave pour ne pas avoir à y descendre au milieu de la nuit lors des bombardements, qui gère sa peur en se plongeant dans sa Bible, livre pourtant désormais interdit.

Un récit qui m'a subjuguée, qui m'a beaucoup touchée, de par son côté personnel possiblement, de par toutes les émotions qu'il nous transmet évidemment, et grâce à la belle plume émouvante et poétique de Mathias Malzieu sans aucun doute.
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Le récit commence en juin 1944 lorsque le petit Germain qu'on appelle «Mainou» perd sa mère morte en couches. Son père, combattant dans la résistance, décide de le confier à sa mère qui possède une ferme-épicerie en Lorraine.
C'est ainsi que le petit Mainou quitte Montpellier et passe la ligne de démarcation caché dans une charrette à foin pour se rendre en territoire occupé dans cette famille qu'il ne connait pas.

Malgré son jeune âge, le petit Mainou ressent de plein fouet la violence du deuil, l'horreur de la guerre et des bombardements presque quotidiens de l'Allemagne en déroute, la terreur subie par les Juifs persécutés, l'occupation par les Nazis qui viennent se servir dans l'épicerie.

En dépit du contexte, Mainou est entouré d'une nouvelle fratrie aimante et protectrice et … d'une invitée-surprise.

Mainou trouve refuge dans l'écriture de son journal où il laisse libre cours à ses sentiments et à son imagination débordante.

La poésie se transmet de père en fils dans ce roman autobiographique inspiré par la vie du père de l'écrivain. Comme son père, Mathias Malzieu a perdu sa mère très jeune.
Dans le journal de bord de ce petit garçon de 9 ans aux allures de conte de Noël, il y est question de résilience, d'espoir, de la puissance de la filiation et surtout d'amour sous toutes les formes.
Au vide atroce laissé par la mort de sa mère et de sa « presque soeur » Mireille, s'ajoutent le manque de son père et l'incertitude de son retour.
Attendrissant, rempli d'humour et de fantaisie, ce roman est ponctué de belles citations : « L'amour, ça s'entretient comme un potager. Et la poésie, c'est le meilleur des engrais. »
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Avec le guerrier de porcelaine, je découvre l'écriture de Mathias Malzieu, et c'est un enchantement.
C'est en magicien des mots que l'auteur nous raconte 1 année de l'enfance de son père, alors que sa maman vient de mourir en couches et que son père, résistant, doit repartir au combat.
Caché dans une charrette à foin, Mainou, le papa de Mathias donc, traverse la ligne de démarcation pour rejoindre la famille de sa maman en Lorraine.
Entouré d'Emile, l'oncle plein d'humanité, la grand-mère, sévère mais protectrice, la bigote tante Louise, Sylvia, l'amie de sa mère, presque une soeur jumelle, Marlène Dietrich, la cigogne que Mainou a vu naître, et Jean Gabin, le hérisson, Mainou passe la dernière année de la seconde guerre mondiale dans la ferme familiale (la Frohmülhe) au milieu des allemands et sous les bombardements. Il ne doit ni se montrer ni parler à l'extérieur, d'autant plus que Sylvia, juive, est comme Mainou, cachée par cette courageuse famille.

Tout cela est conté avec beaucoup d'émotions et de poésie. le roman est une longue lettre écrite par Mainou à sa maman dans laquelle il lui narre tous les événements, tous ses ressentis, d'une part pour être avec elle et d'autre part pour ne pas l'oublier.
L'écriture de l'auteur m'a complètement embarquée. Sa sensibilité m'a fait aimer cet écrivain.

Au début du livre, le papa de Mainou lui explique que pour l'instant, il ne peut pas s'occuper de lui. Mais combien de temps va durer ce pourlinstant se demande le petit garçon ?

Ce pourlinstant de la lecture de ce livre a été pour moi un moment sensible, d'humour tendre et d'émotions, un coup de coeur !
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Encore un coup de coeur pour un livre de Mathias Malzieu.
J'avais adoré une sirène à Paris mais ce guerrier de porcelaine a touché mon âme.
J'ai retrouvé l'écriture poétique et je crois inimitable de Mathias Malzieu. En plus je l'ai écouté en version audio (lu par l'auteur) et je n'ai eu qu'à me laisser porter par la musique de sa voix, la douceur de ces mots et croquer chaque petite ligne de perfection. L'histoire est juste un sucre d'orge. Cette histoire, je l'ai savourée du début à la fin.
C'est l'histoire de son père qu'il nous transmet. le petit Mainou vient de perdre sa maman et sa petite soeur au moment de l'accouchement. le papa ne peut pas le garder car il est résistant. Mainou est envoyé chez sa grand mère en Lorraine. L'enfant fera la traversée dans une charrette. Puis il découvrira sa grand mère un peu sévère, sa tante une "grenouille de bénitier" et l'oncle Emile que j'ai adoré immédiatement.
Il y aussi Sylvia dans le grenier, l'amie juive de sa maman. Puis la cigogne Marlène Diétrich.
On suit le quotidien de Mainou un gentil gamin qui doit se cacher, supporter la perte de sa maman et de sa petite soeur, vivre avec des quasi inconnus, ne pas aller à l'école, s'inquiéter pour son papa. Ca fait beaucoup pour un petit bonhomme. Mais il y aussi beaucoup d'amour et d'humour, d'envie de vivre et de rire.
L'envie de partager avec sa maman à qui il raconte tout dans des cahiers.
Beaucoup d'émotions et de tendresse. Une plume délicieuse pour un roman intime et un gamin touchant.

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