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Citations sur Barbarossa : 1941. La guerre absolue (7)

À son arrivée, Timochenko essaye tout d’abord de restaurer la discipline, comme on le faisait durant la guerre civile, par la terreur. Le 24 janvier 1940, suite à un ordre conjoint de Vorochilov et de Beria, 27 unités de barrage, chacune forte de 100 hommes, sont créées et soumises à l’autorité des Osoby Otdel (département spécial et secret du NKVD au sein des unités). Elles se postent sur les arrières et bloquent les fuyards, fusillant pour l’exemple. Pour améliorer la logistique, Timochenko mobilise l’aviation civile, fait construire de nouveaux chemins de terre et de fer, ouvre les réserves de munitions et de produits alimentaires. Il émet une série d’ordres qui rappellent aux commandants des unités le B-A-BA de la conduite de la guerre : dissimuler, reconnaître, concentrer et échelonner les forces, donner des objectifs réalistes, coordonner les armes. Les bataillons de marche et ceux de skieurs reçoivent un minimum d’entraînement avant de revenir en première ligne. La reprise des combat, le 11 février, n’est certes pas une partie de plaisir mais les percées sont obtenues, l’exploitation se fait de façon régulière. C’est au tour des Finlandais d’encaisser leurs plus fortes pertes. L’ensemble des observateurs militaires a retenu le visage de la guerre à son début, c’est-à-dire avant l’arrivée de Timochenko. Tous, notamment les Allemands, ont conclu à l’incapacité globale et définitive de l’Armée rouge. Une analyse plus fine aurait permis de détecter que, lorsqu’elle est correctement commandée, la machine militaire soviétique fonctionne, à grand coût humain, certes, mais elle fonctionne. Surtout, elle apprend de ses erreurs, même sous le stress du combat. Cette leçon majeure, l’OKH n’a pas su l’extraire des rapports transmis par les Finlandais. Elle s’en mordra les doigts en 1941.
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EN ATTENTE

Jusqu'à présent Jean Lopez avait traité des victoires soviétiques : Stalingrad, Koursk, Tcherkassy-Korsun, Opération Bagration, offensives géantes vers Berlin. Ces cinq livres dressaient un tableau gigantesque de l'apocalypse guerrière balayant tout sur son passage depuis le tournant de Stalingrad jusqu'à la prise du bunker d'Hitler.

L'ouvrage que je viens d'acheter traite de l'opération Barbarossa débutant le 22 juin 1941. Il décrit la marche en avant des armées allemandes jusqu'à Leningrad, Moscou et la Crimée.

Jean Lopez et Lasha Okthmezuri avait déjà publié un fabuleux "Joukov" (probablement le plus grand chef de guerre de tout ce conflit). Cet ouvrage de près de mille pages va probablement constituer une référence incontournable sur les débuts du pire conflit de l'histoire humaine; le conflit germano-soviétique.

Compte-rendu à venir dès fin de lecture
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Alors que Leningrad voit exploser le banditisme et les conduites asociales ,le NKVD affecte dix fois plus d'agents à traquer les déviations politiques qu'à mettre hors d'état de nuire les droits communs.
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Je ne sais pas, Ribbentrop, si c'est une bonne chose. On doit penser à l'échelle des siècles. Tôt ou tard viendra l'explication entre les Blancs et les jaunes.
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La mort planifiée de "x millions" de Soviétiques n'est pas la conséquence de privations allemandes réelles ,mais le résultat calculé d'une politique de remodelage démographique du Vieux Continent.
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Sans doute plusieurs des invités du général von Hammerstein-Equord n’ont pas pris au sérieux le programme d’expulsion des peuples de l’Europe orientale et de germanisation de leur ancien espace de vie, ou la perspective, énoncée en clair, d’avoir à lutter à la fois contre la France et l’Union soviétique. Mais leur silence vaut approbation. Ce premier renoncement en appelle d’autres. Hitler est venu chercher un partenariat avec l’armée : il trouve une complicité, qui sera sans arrêt renforcée et radicalisée par l’incroyable série de succès diplomatiques, économiques et militaires qui, entre 1933 et 1941, en fera un mythe vivant, étouffant les scrupules, les craintes et les doutes des chefs militaires, à peu d’exceptions près. De façon spontanée – un des présents parlera d’un « appel venu du cœur » -, il a laissé voir certains de ses desseins les mieux cachés (il faudra attendre 1937, et plus encore 1939, pour qu’il en parle à nouveau). Cet aveu de faiblesse calculé, ce risque assumé lui a livré l’armée allemande, l’instrument consentant de sa future politique d’agression, de réduction en esclavage et de génocide. Il n’a laissé dans l’ombre qu’un pan de sa vision du monde, un pan pourtant central : la solution du « problème juif ». Cette alliance entre Hitler et l’armée, nouée dans la salle à manger du général von Hammerstein-Equord, pourrait fournir un début à l’histoire de l’opération Barbarossa si, depuis dix ans, elle n’avait déjà été en germe dans la tête d’Hitler. Sans cette alliance inconditionnelle, l’attaque n’aurait pas eu lieu ou, du moins, elle n’aurait pas revêtu le même caractère exterminateur. L’alliance se soudera, pour le pire, dans le serment personnel au Führer prêté à partir d’août 1934 et dans l’acceptation, pour les plus hauts gradés, de dons secrets d’argent, de domaines, d’exemptions fiscales, c’est-à-dire d’une corruption massive. L’opération Barbarossa est fille de la volonté conjointe d’Hitler et du haut commandement des forces armées. Les autres forces politiques, sociales ou économiques pèsent moins au regard de cette alliance.
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« Jusqu’à présent, aucun adversaire, à l’Ouest comme à l’Est, n’a été à la hauteur de notre volonté de vaincre, de notre instinct pour l’attaque. » C’est avec ces mâles paroles que le général Johann Pflugbell, commandant de la 221e division de sécurité, s’adresse à ses hommes dans son ordre du jour du 21 juin 1941. Le lendemain, cette unité, parmi les plus médiocres, pénètre en Biélorussie soviétique. Après des combats devant Sloutsk et Bialystok, qui lui coûtent 186 pertes, le 27 à l’aube, son avant-garde pénètre dans cette dernière ville sans tirer un coup de feu. Une délégation d’habitants se présente à l’hôtel Ritz, où s’est installé le commandement. Sur un linge blanc, elle offre le pain et le sel en signe de bienvenue. Le lendemain, le général Pflugbell exprimera à ses hommes « sa plus complète reconnaissance » et tiendra à en décorer plusieurs, en personne. Ces mots et gestes de gratitude envers une unité de la Wehrmacht – à laquelle se mêle un bataillon de police – ne récompensent pas les combats des jours précédents mais l’assassinat gratuit, le 27 juin, de plus de 2 000 Juifs de la ville, fusillés dans les maisons et les rues, assommés ou brûlés vifs dans la synagogue. À l’image de la 221e division de sécurité, au premier jour de l’été 1941, trois millions de soldats allemands entament une marche de 1 000 kilomètres dans la poussière, la chaleur et le sang. Comme le héros de Joseph Conrad remontant le fleuve Congo vers le royaume de l’horreur, ils se précipitent dans une bataille qu’on leur a présentée comme différente de toutes les précédentes. Elle le sera en effet. En quelques semaines, ces soldats se transforment en membres de l’armée la plus criminelle de toutes les histoires. Ils sont devenus l’armée d’Hitler.
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