AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782378802424
325 pages
L' Iconoclaste (09/09/2021)
  Existe en édition audio
4.55/5   1217 notes
Résumé :
« On nous a appris que l’histoire avait un sens et que, concernant les femmes, elle allait d’un état de servitude totale vers une libération complète, comme si la marche vers l’égalité était un processus naturel. Ce n’est pas exact. On a travesti les faits. »

De tout temps, les femmes ont agi. Elles ont régné, écrit, milité, créé, combattu, crié parfois. Et pourtant elles sont pour la plupart absentes des manuels d’histoire.

Pourquoi ce... >Voir plus
Que lire après Les grandes oubliées : Pourquoi l'histoire a effacé les femmesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (224) Voir plus Ajouter une critique
4,55

sur 1217 notes
Avec « Je suis une femme sans histoire », Alice Zeniter s'amusait déjà à démontrer que la littérature a toujours été une affaire d'hommes. Avec « Les Grandes Oubliées », l'essayiste Titiou Lecoq porte encore un peu plus haut le flambeau du mouvement féministe.

Pourquoi les femmes sont elles absentes de nos manuels d'histoire ? S'agit-il d'un oubli, d'une omission, voire carrément d'un effacement volontaire ? À travers ce roman, l'autrice propose une relecture chronologique et radicale de l'histoire, de la préhistoire jusqu'à nos jours, redonnant une voix et une place à ces femmes « oubliées »… la place qu'elles méritent et pas seulement celle que les hommes ont bien voulu leur donner.

Appuyant cet éclairage féminin sur un travail de recherche rigoureux et saupoudrant le tout d'un ton léger et délicieusement cynique, Titiou Lecoq livre un récit accessible et didactique, qui démontre que les droits des femmes n'ont pas toujours progressé au fil des siècles, bien au contraire, et que leur combat est encore loin d'être terminé.

En retirant le féminin des métiers exercés de son dictionnaire et en décidant que le masculin l'emporterait toujours sur le féminin pour l'accord des adjectifs, l'Académie Française aura également contribué à asseoir la supériorité du genre masculin… jusque dans cette belle langue que l'autrice utilise à merveille pour nous démontrer le contraire.
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
Commenter  J’apprécie          13015
Vous saviez que contrairement aux idées reçues les droits des femmes ne sont pas allés crescendo?Qu'elles étaient plus libres au moyen-âge qu'au siècle des Lumières ? Qu'il existait des chevaleresses, des jongleresses, des bâtiseuses de Cathédrales, des autrices et même des reines françaises qui régnaient non pas dans l'ombre d'un roi mais seules ? Que ces mots ne sont pas inventés ou tirés du masculin mais qu'il s'agissait bien de mots féminins ? Que le masculin ne l'a pas toujours « emporté sur le féminin » ? Ce n'est qu'au XVIIème siècle que l'Académie Française en a décidé ainsi arguant du fait que l'homme était supérieur à la femme. Alors, l'écriture inclusive on aime ou on n'aime pas mais c'est quand même sacrément gonflé de dire que l'on dénature la langue française quand on sait ça !

Mais voilà le problème est là, on ne le sait pas car tout ça les manuels d'histoire n'en parlent pas. Des femmes non plus d'ailleurs, en moyenne sur un manuel de 200/220 pages, 7 ou 8 sont consacrées aux femmes. A ce stade il ne s'agit pas d'un oubli mais bien d'une volonté délibéré de gommer le rôle des femmes dans l'Histoire et d'enseigner et de transmettre l'Histoire de France au masculin.

Je vous vois arriver avec votre argument : ben c'est parce qu'il n'y a rien à dire. Ta ta ta je ne veux pas entendre ça ! Il y a matière c'est juste qu'on a fait disparaître le rôle de la moitié de la population française de nos enseignements.
Pourtant les femmes font partie de l'Histoire autant que les hommes. Et il y a de quoi faire comme le montre Titiou LECOQ dans son livre foisonnant de connaissances. Elle s'appuie sur des recherches sérieuses et étayées, cite ses sources, donne des références. Ce sont des faits qu'elle relate pas des carabistouilles ! Elle nous raconte tout ça sur un ton drôle et mordant avec dynamisme et passion. le livre ne se lit pas il se dévore !

L'autrice envoie valser les idées reçues et recadre les choses. Elle redonne à ces grandes oubliées la place qu'elles auraient toujours dû occuper parce que ce qu'elles ont accompli le justifie. Guerrières, chevaleresses, reines, ouvrières, militantes, suffragistes (non pas suffragettes) autrices résistantes, depuis toujours elles luttent, défendent leurs droits leur pays, leurs idéaux, leurs convictions et parce que ce sont des femmes tout cela est passé sous silence.

Les femmes ne sont pas les petites choses fragiles pour lesquels la société veut les faire passer depuis des lustres. Elles sont en lutte constante : pour le droit de vote, le droit à disposer de leur corps, l'IVG, la contraception, le droit à hériter, à travailler, à être autonome… tous ces droits les femmes les ont arraché à force d'obstination. Parce qu'entre le droit et la religion on part de loin ! D'ailleurs merci Napoléon pour ce beau code civil qui nous classe parmi les biens meubles de nos chers époux !
Vous allez me dire que si tout ça vous l'avez vu en histoire. Super alors interro : le nom d'une femme militante pour le droit à l'avortement ? quelques noms du manifeste des 343 ? le nom d'une reine de France (pas la femme d'un roi hein une vrai reine!), le nom d'une autrice du siècle des Lumières ? D'une sculptrice ? D'une peintre ? le nom d'une révolutionnaire (non pas Olympe de Gouge c'est trop facile!)…Ah ah c'est pas facile. Essayez avec des noms d'hommes vous allez voir c'est beaucoup plus accessible.

De la préhistoire à aujourd'hui Titiou LECOQ balaie les a priori sexistes et revient aux faits établis par les historiens (surtout les historiennes d'ailleurs).

Un livre qui n'a rien d'un pamphlet à l'encontre des hommes mais qui incite à la prise de conscience et à lutter contre ce que l'autrice appelle l'oublioir (terme emprunté à Aimé CESAIRE). Parce que non on ne fait pas des « trucs de mecs » on fait ce qu'on a envie de faire. Et non nous ne sommes pas des garçons manqués, juste des filles réussies !

Quand les petites filles pourront enfin s'identifier à leurs aïeules, femmes des cavernes, chevaleresses du moyen-âge, révolutionnaire chantant la carmagnole, militante pour le droit à l'avortement, résistante pendant l'occupation nazi ? Rendez nous nos héroïnes !

Ce livre passionnant et plein de connaissances se lit comme un roman. Enthousiasmant !
Commenter  J’apprécie          10739
Titiou Lecoq fait une relecture de l'histoire, de la préhistoire au monde contemporain, à travers une question : pourquoi ne parle t'on jamais, ou si peu, des femmes dans les livres d'histoire ?
Elle démontre que les femmes ont eu une importance sociale que la modernisation de la société a progressivement réduit, jusqu'à les réduire au 19ème siècle à des génitrices honteuses (on leur demande de procréer tout en glorifiant leur virginité). Ce n'est qu'au milieu du 19ème siècle, et surtout au 20ème, que les mouvements féministes ont commencé à agir pour inverser la tendance.

J'ai retrouvé dans cet ouvrage la plume et la verve espiègles que j'avais découvertes dans le précédent ouvrage de l'autrice (elle m'a convaincu d'utiliser ce terme, plutôt que "auteure"), Honoré et moi, chez le même éditeur. Elles sont mises ici au service d'une cause, une cause que l'on pourrait qualifier de "féministe" mais que je préfère dire de "vérité historique"...
En effet, le propos de Titiou Lecoq n'essaie pas de nous convaincre, frontalement, que la lutte féministe est juste. Elle cherche à nous montrer que le patriarcat a revisité l'histoire, en gommant le rôle des femmes, et l'évolution de ce rôle, dans les sociétés, au fil du temps ; en caricaturant à peine, c'est comparable à ce que faisait le pouvoir stalinien en URSS en effaçant sur les photos officielles les dirigeants tombés en disgrâce...
Le résultat est un essai qui se lit facilement, un peu comme un roman biographique dont le personnage principal serait La Femme.
Personnellement, je ne lui ferai qu'un petit reproche, une petite frustration : de nombreux personnages féminins sont évoqués dans le livre ; j'aurais souvent aimé en apprendre plus sur eux, par exemple avec des fiches biographiques en annexe. À défaut, cherchons sur Wikipedia et Internet...


Lien : http://michelgiraud.fr/2022/..
Commenter  J’apprécie          794
Voici un livre a mettre entre toutes les mains, un livre qui casse les idées reçues et nous amène à découvrir ou revoir le rôle des femmes dans L Histoire. Titiou Lecoq, dans un style clair et bourré d'humour, nous fait découvrir ces femmes, omises, oubliées, effacées (le choix du mot a son importance) des leçons d'Histoire.

Lorsque je dis que le choix du mot a son importance, ce n'est pas seulement pour signifier qu'en fonction de celui qu'on choisira, l'intention n'est forcément pas la même : oublier est une chose. Effacer en est une autre...
Les mots ont tellement d'importance, qu'en faisant disparaître au XVIIième siècle de son dictionnaire le féminin de métiers exercés également par les hommes et les femmes, L Académie Française a contribué à leur en compliquer puis interdire l'accès : Ce n'était plus une évidence qu'il y ait des autrices, des médecines, des bâtisseuses de cathédrale, des peinteresses...., jusqu'à ce que cela ne leur soit plus possible de l'être. Tout simplement. C'est affligeant comme cela peut paraître simple sur le papier : On efface un mot et Hop ! au fil des ans, ce qu'il signifie s'envole avec lui. L'articulation du signifiant et du signifié, au coeur de temps de maux, dans ce domaine comme dans bien d'autres...

Simple ? Il ne faut pas croire que cela s'est fait sans résistance et sans heurts. Titiou Lecoq nous donne à lire ces combats, nous incite à découvrir, vérifier ses sources (si vous avez des doutes, c'est open bar, tout y est !), sans en faire un pamphlet contre les hommes. Il faudrait qu'on arrive à dépasser cette dichotomie, qui n'a d'utilité pour les uns et les unes, que de faire taire les autres (peu importe ce qu'ils ont - ou pas - entre les jambes).

"On ne peut pas comprendre les difficultés qu'ont affrontées les femmes pour gagner en égalité si on ne comprend pas que leur refuser ces droits était l'une des bases idéologiques de notre culture. Leur accorder l'égalité, c'était remettre en cause les fondements mêmes de notre civilisation, et pour cela il fallait révolutionner notre vision du masculin et du féminin. Cela signifie également qu'il n'y a pas un sens dans lequel irait l'histoire, où les femmes gagneraient forcément de plus en plus de droits. Il y a des périodes durant lesquelles elles en ont perdu - et toujours, elles se sont battues pour être mieux considérées."

Posons les faits tels qu'ils sont et voyons comment faire évoluer notre société pour (re)donner aux femmes, non la place qui est la leur (cela voudrait dire quoi, d'ailleurs ?) mais tout simplement DE la place ! Et pas que dans les livres d'Histoire, mais dans la "vraie vie" : les métiers, les plateaux de TV, les terrains de sport, les centres de recherche, les bars et les rues à toute heure du jour et de la nuit... sans avoir à se justifier pour les unes ou grincer des dents pour quelques autres !
Lien : http://page39.eklablog.com/l..
Commenter  J’apprécie          629
Voici un ouvrage passionnant et piquant que j'aurais voulu découvrir beaucoup plus tôt pour mieux apprécier mes cours d'Histoire !

Titiou Lecoq m'a fait redécouvrir des millénaires d'Histoire comme je ne l'ai jamais étudié! En partant de la période préhistorique jusqu'à nos jours, Titiou Lecoq nous explique, et ce pour notre plus grand plaisir, les raisons pour lesquelles L Histoire (et donc les Hommes) a délibérément décidé d'effacer les femmes dans ses récits.

Je suis très contente qu'Audiolib propose dans son catalogue ce récit engagé et très instructif où l'on découvre de nombreuses anecdotes croustillantes et passionnantes. Autre petit plus de cette écoute très agréable ; le texte est lu par Titiou Lecoq.

Je tiens vivement à remercier l'autrice, Audiolib et Netgalley France pour m'avoir fait redécouvrir de manière originale L Histoire avec une grand H.
Que l'on soit adolescent ou adulte, cet ouvrage ne peut que passionner!
Commenter  J’apprécie          5111


critiques presse (1)
Culturebox
10 janvier 2022
En s'appuyant sur des travaux récents, elle analyse et décortique les mécanismes de domination avec humour et sagacité. Une belle façon de rendre hommage (pardon, femmage) à celles que les manuels d'histoire ont invisibilisées.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (204) Voir plus Ajouter une citation
Prenons un cas concret et totalement français. En 1758,
paraissent les œuvres complètes de Bernard de Fontenelle, un an
après sa mort. On y trouve la pièce Brutus. Problème : cette pièce
a été créée en 1690 et elle a toujours eu pour autrice Catherine
Bernard. Catherine Bernard a été la première femme dramaturge
jouée à la Comédie-Française. Elle est morte en 1712. Comment,
quelques dizaines d’années plus tard, peut-elle avoir déjà disparu
au point qu’on attribue sa pièce à un homme ?
On sait très peu de choses de sa vie, ce qui va bien sûr la
desservir. Elle est sans doute née en 1662, à Rouen, dans une
famille protestante. À l’âge de 17 ans, elle serait montée à Paris et
se serait convertie au catholicisme. Elle publie d’abord des
romans puis des poèmes, des contes (elle est l’autrice du premier
Riquet à la Houppe) et deux tragédies, Laodamie et Brutus, jouées
à la Comédie-Française et qui connaissent de gros succès. Elle
remporte trois fois le prix de poésie de l’Académie française et
trois fois celui de l’académie de Jeux oraux de Toulouse. À
partir de 1691, elle reçoit une pension de Louis XIV. Après 1698,
elle ne publie plus rien. Jamais mariée, sans enfant, elle meurt
dans l’indifférence générale. 1712. Ce qu’elle ne saura jamais,
c’est que ses ennuis ont commencé après...
Exactement en 1730, l’année où Voltaire fait jouer son propre
Brutus. À l’époque, pour être un grand auteur, il faut être un
grand dramaturge. Or, Voltaire est un peu dans la mouise à ce
moment-là, il a des problèmes d’argent, il revient tout juste d’un
exil en Angleterre – c’est le creux de la vague, mais il veut être
immense. Sauf que voilà : des critiques notent de fortes
ressemblances entre son Brutus et celui de Catherine Bernard,
non seulement dans la structure mais également dans les vers.
Pire, certains estiment que la pièce de Voltaire est inférieure à
l’originale. Ces accusations déplaisent fortement à Voltaire, qui
décide de se défendre en attaquant. Il affirme e, de toute façon, ce n’est pas Catherine Bernard qui a écrit Brutus, l’œuvre serait en réalité de Fontenelle – quitte à être accusé de plagiat, mieux vaut être le plagiaire d’un homme
que d’une femme. L’accusation est courante contre celles qui osent écrire. Elle pose une question : pourquoi un homme de lettres du dix-huitième siècle laisserait-il la paternité de son œuvre à une femme ?
Pourquoi, à l’époque, Fontenelle aurait-il accepté de laisser croire
que la pièce était de Catherine Bernard ? Comme le disait Marie-
Anne Barbier, autre femme dramaturge d’alors, dont on trouvait
les pièces trop bien écrites pour être vraiment d’elle : « Comment
les hommes nous céderaient-ils une gloire qui n’est pas à nous,
puisqu’ils nous disputent même celle qui nous appartient ? »
(Pause anecdote : en 1709, Marie-Anne Barbier avait écrit une
pièce intitulée La Mort de César. En 1736, Voltaire écrit une pièce,
La Mort de César, et à cette occasion glisse que celle de Barbier
n’est pas terrible, même si elle a été écrite avec... Fontenelle. Ce
qui était évidemment faux. C’est quand même marrant cette
manie, chez Voltaire, d’attribuer à Fontenelle les pièces écrites et
publiées par des femmes, pièces dont lui-même s’inspire.)
En 1751, quand il rédige la notice de Catherine Bernard pour
son Siècle de Louis XIV, qui fera référence, Voltaire enfonce le
clou en la décrivant comme « auteur de quelques pièces de
théâtre, conjointement avec le célèbre Bernard de Fontenelle, qui
a fait presque tout le Brutus ». Cette affirmation on étayée a
connu une postérité incroyable. Personne n’a jamais trouvé
aucune preuve de lien entre Catherine Bernard et Bernard
de Fontenelle. Fontenelle a certes écrit un article élogieux sur son
travail, comme la plupart des critiques de l’époque. Ils ont sans
doute dû se croiser, mais en réalité on ne sait même pas s’ils se
connaissaient.
Après la mort de Bernard de Fontenelle, un de ses biographes
a pourtant qu’il lui a avoué avoir écrit les œuvres de
Catherine Bernard. Enfin, toutes celles ui traitent de sujets
« virils ». La pièce Laodamie par exemple, qui s’intéresse aux
problèmes de la souveraineté féminine, n’a étrangement jamais
été attribuée à un homme.
Ensuite, ils sont tous passés en mode impro. De très chère amie de Bernard de Fontenelle, Catherine Bernard est carrément
devenue sa cousine. Au dix-neuvième siècle, dans un dictionnaire, on
trouve : « Les liens de l’amitié, plus encore que ceux du sang, lui
attachaient Fontenelle, et il contribua par ses conseils au succès
de sa fortune littéraire ; mais l’intérêt qu’il prenait à ses ouvrages,
t présumer qu’il y avait beaucoup de part. »
Longtemps, la fiche Wikipedia de Catherine Bernard énonçait : : « Née dans une famille protestante, cette nièce de
Pierre et Thomas Corneille et cousine de Fontenelle... » Comme
Bernard de Fontenelle était le neveu de Corneille et qu’on avait
décidé que Catherine Bernard était sa cousine, allez hop, elle
était aussi la nièce de Corneille. Comprendre : c’est une autrice
mineure qui a eu la chance que ses liens de sang lui permettent
de bénéficier d'une certaine fortune. Ainsi, sur le site de la BNF, où l’on présente Brutus : « Auteur
du texte : Catherine Bernard et Bernard de Fontenelle. »
J’ai regardé attentivement cette édition, et nulle part
n’apparaît le nom de Fontenelle, dont on ne sait pas, par
conséquent, ce qu’il fait dans la notice... Et sur sa che auteur
BNF, on a enlevé Fontenelle mais on a conservé Corneille :
« Romancière, dramaturge et poète. Nièce de Corneille. » Là
encore, rien ne le prouve ou même simplement le laisse penser.
« Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose. »
On aboutit à une situation absurde où, si l’on ne peut pas prouver que Bernard de Fontenelle n’a pas écrit Brutus, alors le doute est
permis. Peu importe que l’on n’ait absolument aucune preuve de
l’inverse. La précaution réside maintenant dans le fait de dire
que Fontenelle, un homme, bien sûr, est son coauteur.
Commenter  J’apprécie          30
À la fin des combats, France a certes gagné mais les hommes
reviennent traumatisés. Certains en veulent aux femmes qui ont
pris leur place dans la société, et n’ont pas vécu le même
cauchemar qu’eux. Pour eux, les femmes font partie des
« planqués ». On les soupçonne même d’avoir bien profité, pendant ce temps-là.
On dit souvent que la guerre a permis une libération des
femmes en les laissant remplacer les hommes au travail, mais ce
point reste très discuté par les historiennes.
Ce qu’on constate surtout pour la majorité des femmes, c’est
que dans l’après-guerre, cette crise de la masculinité entraîne un
renforcement des rôles genrés traditionnels. La démobilisation
des femmes est rapide et brutale – du jour au lendemain, elles
sont renvoyées à leur ancienne place. Les hommes veulent
retrouver le monde d’avant, et les femmes d’avant. Le
remplacement des hommes était exceptionnel et temporaire,
comme la guerre était un évènement exceptionnel qui a déréglé
un monde qu’il s’agit désormais de remettre à l’endroit.
Les femmes sont ramenées à leur mission principale sur terre :
être des utérus dociles et productifs. En 1920 et 1923, la France
adopte des lois qui réprimandent toute propagande antinataliste
et renforcent l’interdiction de l’avortement. Ce sont les lois les
plus répressives d’Europe. Concernant l’avortement, on décide de le correctionnaliser – cela consiste à transformer ce qui était
un crime en un simple délit. Les peines seront donc moins
lourdes ? La manœuvre est bien plus vicieuse : les avortements
étaient jusque-là jugés aux assises, donc par de simples citoyens.
Or on trouve les jurés populaires très indulgents dans ces
affaires elles passeront devant des juges
professionnels, qui vont être plus sévères et appliquer
strictement les textes. De fait, le taux d’acquittement tombe à
19 % entre 1925 et 1935.
[...]
Tout cela témoigne d’une obsession nataliste et d’une
régression des droits des femmes. Il y a ce que l’on peut appeler
une « nationalisation des femmes ». Elles s’appartiennent encore
moins qu’avant. Elles sont un bien national dont la fonction est
de repeupler le pays. Dès 1918, l’État met en place des cérémonies
en l’honneur des mères. Les mères de famille nombreuses
reçoivent une médaille. Et le discours médical insiste sur le
besoin de disponibilité maternelle parce qu’elles ont la charge de
l’hygiène morale des enfants. Se développent alors des leçons de
puériculture. La bonne mère se fait éducatrice et infirmière. a
femme a la responsabilité du bien-être des membres de sa
famille, et donc de leur santé. Le fameux care. Et pèse de plus en
plus sur elle la culpabilité de ne pas être à la hauteur.

Après la Première Guerre mondiale, nombre de pays accordent
le droit de vote aux femmes : l’Allemagne, les États-Unis, l’Italie,
le Royaume-Uni, l’Espagne, la Turquie... Mais un petit pays
résiste vaillamment à l’invasion des méchantes féministes : la
France, messieurs-dames. Chez nous, il est hors de question de
laisser ces folles à utérus voter. Une femme qui vote... quelle
horreur, quelle saleté...
Pour débloquer la situation, le Parti communiste accepte de
présenter des femmes sur ses listes aux élections municipales de
1925. Il use d’une certaine mauvaise foi pour contourner
l’interdiction. « Le fait de porter un nom de femme ne constitue
pas et n’a jamais constitué un cas de nullité », affirme le
journal L’Humanité car les « déclarations de candidatures ne sont
nullement obligatoires et que, ne comportant la présentation
d’aucun papier d’identité, personne n’a qualité pour certifier le
sexe du titulaire d’un prénom féminin ». Ainsi, Marthe Tesson
peut se présenter puisque rien ne prouve qu’elle est une femme
au moment du dépôt des listes. Elles sont une dizaine à être
élues. Mais, c’était couru d’avance, malgré l’embrouille sur les
prénoms, le Conseil constitutionnel ne valide pas leur élection.
Les femmes ne sont toujours pas admises à la citoyenneté.
Pourtant, l’Assemblée nationale finit par laisser passer la loi qui
leur accorde ce droit, mais le Sénat met son veto à chaque fois
avec un acharnement qui force presque l’admiration. Il va
bloquer six fois le texte durant l’entre-deux-guerres.
En face, la relève a été assurée. À cette époque, celle qui
organise les actions en faveur du droit de vote des femmes, c’est
Louise Weiss (1893-1983). Journaliste, elle fonde le mouvement
La Femme nouvelle. La militante féministe anglaise Sylvia
Pankhurst lui donne alors un conseil : « Il faut que vous soyez à la
une des journaux tous les jours. » Louise Weiss se demande
comment faire, avant de trouver son arme : l’ironie. Pendant
quatre ans, à partir de 1934, elle mène ce qu’elle appelle sa
campagne d’ironie.
Alors que les députés doivent de nouveau débattre du droit de
vote féminin, elle organise une distribution de myosotis, une fleur qui signifie "ne m'oubliez pas". Avec d’autres militantes,
elles perturbent la finale de la Coupe de France de foot en 1936 en
lâchant des ballons rouges lestés de tracts dans le stade. (Je n’ose
imaginer le scandale si de nos jours des féministes
interrompaient une finale de foot...) Elles offrent aux sénateurs
des chaussettes avec l’inscription « Même si vous nous donnez le
droit de vote, vos chaussettes seront raccommodées ». Lors du
grand prix de Longchamp, elles investissent la piste avec des
pancartes « La Française doit voter ». Elles s’enchaînent les unes
aux autres pour bloquer une rue de Paris. Mais rien n’y fait. Le
Sénat continue de mettre son veto.
On aboutit à une situation absurde en 1936. Léon Blum nomme
dans son gouvernement, le Front populaire, trois femmes à des
postes de sous-secrétaires d’État : Cécile Brunschvicg à
l’Éducation, Irène Joliot-Curie à la Recherche et Suzanne Lacore
à la Protection de l’enfance. (On raconte qu’il aurait proposé un
poste à Louise Weiss, qui aurait répondu : « J’ai lutté pour être
élue, pas pour être nommée. ») Elles travaillent leurs dossiers,
mais en tant que femmes elles ne peuvent pas prendre la parole à
l’Assemblée nationale. De toute façon, l’expérience ne dure
qu’un an. Le refus institutionnel de les accepter dans la vie
politique est tenace.
Commenter  J’apprécie          20
Revenons à nos femmes de 1848. Elles écrivent beaucoup,
lancent plein de journaux, mais elles mettent également en place
des actions. Des « happenings », comme on disait quand j’étais
petite. Déçues que la nouvelle République (qui a brièvement
vécu, après la révolution de 1848 et avant l’Empire) ne leur donne
pas le droit de vote, elles appellent leurs lectrices à aller dans les
bureaux pour tenter de voter et se faire notifier le refus e
prendre en compte leur voix. Il ne faut pas accepter passivement
les choses.
Et elles ne s’arrêtent pas là : elles décident de présenter une
femme à une élection. Après que George Sand leur a plus ou
moins dit d’aller se faire voir, c’est Jeanne Deroin, ouvrière
lingère devenue institutrice puis journaliste, qui se lance. Elles
savent que cette candidature sera vaine mais, alors qu’on affirme partout que les privilèges ont été abolis, elles veulent rappeler
que la société est fondée sur le privilège masculin.
Là encore, on se moque d’elles. Dans les réunions publiques,
on les empêche de parler. On les hue.
Il faut dire qu’elles ne peuvent pas compter sur le soutien de la
droite, et qu’à gauche... eh bien, ce n’est pas tellement mieux.
Pourtant, elles sont nombreuses à être socialistes mais l’un des
grands penseurs politiques de gauche de l’époque, Pierre-Joseph
Proudhon, consacre un temps non négligeable à écrire des
tribunes pour expliquer que les femmes sont inférieures et qu’il
faut préserver la théorie des deux sphères. « L’égalité politique
des deux sexes [...] repousse non seulement la logique mais
encore la conscience humaine et la nature des choses. »
Mais elles veulent quoi, ces acharnées ? Tellement de choses...
La réforme du divorce, l’égalité salariale, le droit de vote, une
meilleure répartition des tâches ménagères, la liberté sexuelle,
l’accès à de meilleurs emplois, la protection des mères
célibataires.
Une revendication fondamentale les relie toutes, au-delà des
désaccords : l’instruction. Elles sont même nombreuses à penser
que sans l’instruction le droit de vote n’aurait pas grand sens.
L’un doit aller avec l’autre. Cela leur permettrait également de
viser des emplois plus qualifiés t pourrait contrer ce salaire
féminin qui oblige les femmes à dépendre d’un homme.
Et elles vont y parvenir. Le XIXème siècle, c'est aussi le grand siècle de l'éducation des filles. Elisa Lemoniier met en place une formation professionnelle pour les jeunes ouvrières Les écoles
pour filles se multiplient le problème restant ce qui y est
enseigné. On considère que les femmes n’ont pas besoin de savoir
la même chose que les hommes. Elles doivent absorber des cours
classiques, mais aussi une bonne dose de couture, dentelle,
dessin (les « arts d’agrément », comme on disait), et bientôt
d’éducation ménagère. On a peur que l’étude de sujets trop
sérieux n’affecte leur santé. faut bien admettre l’évidence : elles
ont des têtes plus petites que celles des hommes, alors comment
pourraient-elles apprendre autant de choses ? L’historienne
Françoise Mayeur, spécialiste de la question, a étudié combien la
qualité des enseignements était déjà très différente selon les établissements.
En 1861, un énorme verrou saute grâce à une certaine Julie-
Victoire Daubié. Elle est issue de la bourgeoisie catholique. En
1844, elle obtient un certificat de capacité pour devenir
enseignante, seul diplôme alors accessible aux jeunes filles. le a
soif de connaissance et une certaine confiance en elle. on frère
l’aide à étudier le latin et le grec. Elle s’inscrit au Muséum
d’histoire naturelle pour suivre les cours de zoologie de Geoffroy Saint-Hilaire. Il lui obtient même une autorisation spéciale pour
venir étudier en dehors des heures d’ouverture au public. En
1859, elle remporte le premier prix de l’Académie des sciences et
des belles-lettres de Lyon grâce à un essai remarquable, publié
ensuite sous le titre "La femme pauvre au XIXème par une femme pauvre" (quel titre!). Elle attaque la prétendue société de
progrès et dénonce un monde de plus en plus sexiste : « Il semble
même que les rapides développements de la civilisation, loin
d’améliorer cette triste condition des femmes, ne fassent que
l’aggraver en les excluant chaque jour de travaux et de fonction
qui, autrefois, leur étaient propres. »
Plus rien ne l’arrête. Elle décide de démontrer que la supposée
infériorité intellectuelle des femmes n’est qu’un mythe, et pour
cela, elle va passer à l’action. Elle fait des recherches et découvre
que, juridiquement, aucune loi n’empêche les femmes de
s’inscrire pour passer le baccalauréat. On agit comme si cela leur
était interdit, mais ce n’est pas officiellement le cas. ’explication
est simple : il était tellement évident qu’aucune femme ne
passerait le bac qu’on a oublié de le préciser dans les textes.
Alors, Daubié décide d’y aller. Son inscription est refusée dans
plusieurs académies, mais elle parvient à se faire accepter à
Lyon. En 1861, elle réussit son pari : elle est la première femme à
obtenir le bac. Elle a 37 ans et elle vient d’ouvrir une voie
nouvelle aux femmes.
Elle devient ensuite journaliste économique et travaille sur la
question de l’indépendance économique des femmes,
notamment des femmes seules, et celle des écarts de salaires.
Elle milite également pour le droit de vote des femmes. Et elle
continue sa carrière universitaire. Avec le bac en poche, elle peut
s’inscrire à la fac. En 1871, elle devient la première femme à
obtenir une licence ès lettres. (Elle avait le droit de se présenter à
l’examen mais pas d’aller aux cours...) Julie-Victoire Daubié a
très concrètement attaqué la misogynie de l’institution scolaire
et elle a gagné. D’autres suivront son exemple.
Commenter  J’apprécie          20
Et puis, il n’y avait pas que l’espacement des naissances qui
permettait de libérer les femmes. Il y avait également – et c’est
intéressant qu’on n’y ait pas pensé pendant longtemps – les
grands-mères. Il existe ce qu’on appelle « l’hypothèse de la grand-
mère ». Il s’agit pour les scientifiques de résoudre ce mystère
troublant : pourquoi les femmes survivent-elles aussi longtemps
à la ménopause ? Eh oui, c’est une vraie question scientifique. D’un point de vue évolutionniste, nous devrions disparaître en
même temps que nos fonctions reproductives, ce qui est le cas chez les autres primates. Alors, à quoi servent les grands-mères ?
Quelle est leur fonction biologique ?
Il n’y a que chez les orques tueuses et les baleines pilotes que
les femelles ont des espérances de vie aussi longues après la ménpause. Une étude a démontré que le savoir des orques ménopausées sert l’ensemble du groupe : en
cas de raréfaction de la nourriture, elles deviennent alors les
meneuses de ce groupe. Elles ont une utilité sociale.
Selon l’hypothèse de la grand-mère, la ménopause serait un
avantage évolutif de l’espèce humaine, les grands-mères pouvant
s’occuper de leurs enfants et petits-enfants. Il faut dire que la
reproduction humaine n’est clairement pas à l’avantage des
femelles. Le passage à la bipédie a rendu les accouchements plus
difiiciles, douloureux, dangereux E.n outre, pour que le crâne du
nouveau-né puisse passer, les humaines accouchent de bébés
loin d’être finis. es bébés humains vont connaître la plus grande
partie de leur croissance ex utero. À la naissance, les petits
humains sont donc dans un état de vulnérabilité totale et exigent
beaucoup de soins pendant une longue période. La ménopause
permettrait aux femmes de cesser de risquer leur vie en
accouchant et en même temps de prendre en charge la jeune
mère et les petits-enfants, améliorant ainsi leurs chances de
survie. Ce serait un atout évolutif – et non pas un handicap
honteux, une maladie gênante comme notre société a tendance à
le penser. La ménopause est une chance.
Ainsi, au Paléolithique, la maternité n’aurait pas
obligatoirement impliqué que les femmes restent enfermées
dans leurs abris à passer le balai en poils de mammouth. L’idée
qu’une famille, c’est une maman qui reste à la maison pour
s’occuper des enfants et un papa qui part chasser date du dix-neuvième siècle. En réalité, pour certaines anthropologues actuelles
comme Courtney Meehan et Ruth Mace, une partie du succès de
l’évolution humaine tiendrait précisément dans ce qu’on appelle
l’alloparentalité, le fait que tout le groupe soit mobilisé pour
s’occuper des enfants, y compris les allaiter au sein, d’autres
femmes du groupe pouvant prendre le relais. Du point de vue de
l’ensemble de l’histoire humaine, la mère au foyer est une
invention extrêmement récente, très liée à une culture –
occidentale du vingtième siècle. Presque un accident de l’histoire, une
déviation par rapport aux régimes habituels. Ce qui explique à
mon avis l’épuisement dont sou
Commenter  J’apprécie          40
L’histoire des femmes est-elle militante ? Autant qu’une autre. Ici,
bien sûr, j’ai fait des choix, mais l’histoire « officielle », celle des
manuels dont les femmes sont exclues, est-elle réellement objective ?
Pourquoi a-t-on l’impression qu’introduire les femmes en histoire
serait une décision politique alors que c’est les avoir exclues qui était
réellement politique ? Un travail d’homme qui reconduit la
domination masculine passe rarement pour militant et ne s’affirme
quasi jamais comme tel. Le discours dominant et officiel paraît
neutre. Il ne l’est pas. Mais il parvient, par sa position majoritaire, à
faire reconnaître ses choix pour de l’objectivité.
Pourtant, on peut se demander comment le fait d’exclure la moitié
de la population française des livres d’histoire peut être une preuve
d’objectivité. N’est-ce pas l’inverse ?
Pendant longtemps, on a pu se justifier en expliquant que c’était à
cause des faits. Les femmes n’avaient pas participé à l’histoire, c’est
pour ça qu’on ne parlait pas d’elles. J’espère qu’à la fin de cette
lecture, je n’ai plus à vous démontrer en quoi c’est absurde. Les
femmes ont fait l’histoire, elles ont régné, elles ont gouverné,
combattu, elles ont milité, écrit, crié parfois. Elles n’ont jamais été les
spectatrices d’un monde que les hommes dirigeaient. Ça, c’est une
fable historique. Même quand elles ont été exclues des sphères de
pouvoir, elles ont continué à résister. C’est aussi cela, notre histoire
commune.
Et l’histoire des femmes, ce n’est pas que l’histoire des femmes.
C’est également la vôtre, messieurs. Vous êtes, vous aussi, les
descendants de ces femmes qu’on a oubliées et réduites au silence.
Ne les laissez pas disparaître une nouvelle fois.
Elles doivent exister dans notre mémoire – et notre histoire. Sans
elles, nous ne sommes ni complètes, ni complets
Commenter  J’apprécie          71

Videos de Titiou Lecoq (59) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Titiou Lecoq
Titiou Lecoq vous présente son ouvrage "Une époque en or : les aventures extraordinaires d'une famille ordinaire" aux éditions L'Iconoclaste. Entretien avec Sylvie Hazebroucq.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/3045057/titiou-lecoq-une-epoque-en-or-les-aventures-extraordinaires-d-une-famille-ordinaire
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Linkedin : https://www.linkedin.com/in/votre-libraire-mollat/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Vimeo : https://vimeo.com/mollat
+ Lire la suite
autres livres classés : féminismeVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (2970) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3225 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..