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EAN : 9782494109131
426 pages
Editions Hurlevent (08/05/2024)
4.38/5   4 notes
Résumé :
Angleterre, 1865. Oscar Tellan, jeune aristocrate sensible, solitaire et mélomane, a seulement dix-sept ans lorsqu'il perd sa mère. Pour respecter ses dernières volontés, il fait la rencontre de son père, Dimitri Dabokov, capitaine du navire Le Triomphant. Alors qu'ils sont de parfaits inconnus l'un pour l'autre, Oscar le rejoint pour un périple en direction de l'Inde. Tous deux vont apprendre à se connaître et à s'apprivoiser, mais c'est sans compter sur les préjug... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ouvrir un livre encore jamais ouvert, la couverture et le dos intacts, laisser le volume se révéler à toi, comme une porte dérobée vers un monde que tu ne connais pas, mais dans lequel tu vas te perdre durant quelques heures.
Une sensation inédite s'empare de toi alors que tu te plonges dans ses pages.

J'adore cette sensation quand je reçois un livre, j'ai ressenti ceci en découvrant l'épreuve non corrigée de ce livre au cours du mois d'avril.

Bonjour, mes liseurs, voici mon retour sur la sortie Hurlevent du mois de mai « Dernier quart avant l'aurore ».

On fait la connaissance du protagoniste du livre, Oscar Tellan, au moment où il vient de perdre sa mère.
La tristesse qu'il ressent lors des funérailles transparaît à travers les pages.
Ensuite, il part vivre chez sa tante Agathe et son époux Henry au domaine de Hidden Woodhouse.
Une colère sourde l'envahit, même le piano ne parvient plus à l'apaiser.
Seule Elsie, son amie d'enfance devenue femme de chambre, parvient à le comprendre.
Sa colère est d'autant plus grande lorsque son père, Dimitri, lui rend visite. Un père dont il ignore tout, un homme de la Marine qui n'a jamais su qu'Elizabeth était enceinte.
Oscar et sa mère ont subi le rejet de la bonne société, la honte de la famille.
Une jeune femme enceinte et non mariée à cette époque était impensable.

Les personnages sont finement décrits psychologiquement.
J'ai apprécié m'immerger dans les descriptions des lieux. Dès le début, les descriptions du cimetière m'ont impressionné.
Tout semblait vivant, les statues et le lierre.
En arrivant au domaine, ce sont la forêt et l'étang qui m'ont fasciné, puis je me suis laissé emporter par les notes de piano d'Oscar.
Chaque mouvement est minutieusement décrit.
La rencontre avec Dimitri, de même que les souvenirs qu'Agathe garde de lui, sont des moments que j'ai adoré lire.
Il est très différent du portrait qu'on a dressé à Oscar.
C'est un homme avec une forte présence, une aura directe et immédiate.

Les notes de l'adagio de Bach flottent discrètement encore dans l'air. Les perçois-tu ? Perçois-tu aussi la grisaille et l'humidité qui traversent les pages du récit ?

Après le domaine, tu es rapidement à bord du « le Triomphant », un trois-mâts de 60 mètres et 22 voiles.
Mathias Swinton va se charger d'apprendre les bases à Oscar.
J'ai adoré ce personnage sympathique et sincère. Plus qu'Oscar.

Oscar va devoir vaincre beaucoup de ses craintes maintenant qu'il va vivre dans la promiscuité et sans le luxe auquel il est habitué.
Tout un monde inconnu pour Oscar et pour toi, lecteur, à moins que tu ne sois un marin chevronné.
On lit le journal de bord du capitaine à partir du jour du départ de Liverpool.
Un voyage qui pourrait rapprocher père et fils, mais au départ, encore au port de Liverpool, ils se tiennent comme les deux étrangers qu'ils sont l'un pour l'autre.
Un capitaine et un mousse, et non pas un père et son fils.
Arthur Brown, son précepteur et l'homme qui lui a appris le piano, est désormais le confident d'Oscar.

Oscar sent toujours sa présence à côté de lui aux moments les plus incongrus ou quand il se sent le plus démuni.
Celui-ci l'encourage à sa manière…

La houle, les vagues, les grincements du navire, la cloche de quart, saturent tes sens.
Tu découvres tout en même temps qu'Oscar.
Le vocabulaire maritime n'aura plus aucun secret pour toi, même si un glossaire se trouve à la fin et que tout est aisément compréhensible.

« Dernier quart avant l'aurore » est un récit d'aventures et une quête identitaire.
Oscar veut se prouver, et prouver à son père qu'il est plus qu'un jeune misanthrope.
Le grand-père, pourtant décédé, a une forte présence à travers les souvenirs du garçon.
Ce ne devait pas être un homme tendre, même s'il a refusé de répudier sa fille et a aimé son petit-fils.
C'est un autre des personnages qui m'a impressionnée même s'il n'apparaît que très peu à travers les souvenirs d'Oscar.

Oscar est un jeune homme confronté à la dure réalité de la vie, loin de sa prison dorée.
Il vit avec beaucoup moins que ce à quoi il était habitué, confronté à des choses inimaginables comme la traite des esclaves par les négriers, les conventions sociales, l'histoire du monde à cette époque.

L'ennui lorsque la mer est calme ; l'adrénaline et la peur pendant les tempêtes.
Ces différentes phases de vie d'un marin, tu vas les vivre et tout ressentir.
Les moments de joie, ceux de peur et puis l'amitié qui va se nouer entre Oscar et Mathias, avec les autres marins à bord du bateau.

L'autrice, outre les aventures en mer, te parle de l'exploitation des enfants dans les usines en Angleterre, de l'esclavage, de la main-d'oeuvre indienne corvéable à merci ; des ouvriers sous-payés par le biais des marins qui accompagnent Oscar, ou des gens qu'il rencontre au gré des pays et îles traversés.
Il fait face à la réalité du monde et remet en question ses acquis et ses possessions.
Il analyse tout ce qu'il a toujours connu d'un oeil critique. Il mûrit peu à peu. Il n'est jamais condescendant alors qu'il aurait pu l'être.
J'ai aimé cette facette du personnage.

Mindelo, Cap Vert. L'île de São Vicente. le Pot au noir. Les Mascareignes. le Cap de Bonne-Espérance. L'île de la Réunion. le golfe de Bengale. Calcutta.
Les paysages magnifiques, les eaux turquoise sont mis en contraste avec les épidémies de maladies comme le typhus, les tempêtes en mer.
L'incertitude que demain, ses amis seront encore sur le bateau.
Un futur toujours incertain.
Tout t'est relaté.
Le magnifique comme le plus laid.

L'autrice nous entraîne dans des contrées isolées, un décor sauvage, une palette de caractères riche et diversifiée.

Sa prose est poétique et visuelle, transportant le lecteur à travers les émotions et les paysages avec une finesse remarquable.
Le phrasé et la musicalité des mots captivent dès les premières lignes, cela t'invite à te perdre dans ce récit d'aventure et de découverte.

C'est rare de lire un pan d'histoire maritime, tu en as un aperçu dans ce roman avec la construction du canal de Suez, l'industrialisation, les bateaux à vapeur qui vont remplacer les bateaux à voile comme le Triomphant.

Outre tout ce que je viens de te narrer à part le genre historique et l'aventure, tu vas avoir droit à d'autres genres et thèmes notamment une dose de surnaturel, fantastique.

Tu seras, je pense, ému, tout comme moi, par certaines scènes.
Elles sont vraiment empreintes de beauté, de poésie, et même de tristesse, mais superbes.


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🎶 "Je voudrais que tu entendes ce que je ne dis qu'à la mer..." Cette phrase, empreinte de mélancolie et de mystère, résonne tout au long de ma lecture. Ce roman m'a transportée dans une épopée maritime empreinte d'un brin de mystère, de révélations et de relations humaines.

🌊 Dans l'Angleterre de 1865, Oscar Tellan, un jeune aristocrate solitaire et mélomane, perd sa mère et se retrouve confronté à ses dernières volontés : rencontrer son père, Dimitri Dabokov, capitaine du navire le Triomphant. Ensemble, père et fils entreprennent un périple en direction de l'Inde, où ils apprendront à se connaître, malgré les préjugés et les mystères qui menacent leur relation.

💭 Une aventure maritime et un voyage d'émancipation pour Oscar, qui se libère du vase clos de son enfance pour s'ouvrir aux autres et au monde qui l'entoure, mais aussi pour se trouver lui-même. C'est un enfant que j'ai rencontré, triste et éteint, pas très attachant. Je l'aurais adoré s'il avait eu une force de caractère plus affirmée.

Ce que j'ai aimé, c'est cette symphonie littéraire, où la musicalité des mots se mêle aux descriptions et aux émotions de la fin. L'autrice nous plonge dans un univers sensoriel, où les sons de la mer, les notes de piano, les parfums maritimes et ceux des lieux visités s'entrelacent pour créer une atmosphère envoûtante. J'insiste sur ce côté immersif, il y a les notes de musique délivrées par un doigté passionné, mais aussi le vaisseau qui grince dans la brise comme une mélodie, apaisante ou effrayante selon l'humeur des eaux, les flots qui clapotent et les voiles qui chantent vers le ciel.

Les personnages que l'on rencontre ne sont pas les personnages que l'on laisse. Oscar, que tout oppose aux membres de l'équipage, à Dimitri ou à Mathias, revient grandi. J'ai aimé l'accompagner sur ce chemin intérieur, reflet de ses compositions musicales. Son caractère est fait de ses expériences vécues, et il exprime ses peines mais aussi sa résilience et sa capacité à aller de l'avant. J'admets que j'aurais aimé que sa personnalité soit plus marquée dans ses pensées et ses actes.

Du confort de sa demeure familiale à la rudesse de la vie en mer, Oscar cherche à se retrouver dans la solitude. Il la trouve d'abord pendant ses quarts de service à bord du navire. Puis il réalise que ce navire est un foyer, une maison consciencieusement entretenue par l'équipage. C'est là qu'il rencontre Mathias, un jeune marin chargé de lui apprendre les rouages de la vie en mer, Flynn, Corso, Smith…

En suivant le périple d'Oscar à travers les océans et ses propres océans intérieurs, j'ai été témoin de sa transformation en un homme qui cherche et trouve son identité. Une ode à la découverte de soi, à l'acceptation de l'autre, à l'amour sous toutes ses formes et à la gratitude envers les rencontres qui jalonnent notre chemin.
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Bien que je ne sois spécialement adepte d'oeuvre dédier à l'univers maritime, je ne pouvais passer à côté cette invitation à naviguer en mer proposée par les Éditions Hurlevent et bien que mon appréciation se soit réalisée sur la durée, je ressors plus qu'évadé de cette aventure aux doux et chaleureux courants.

Il faut dire que plus qu'une simple histoire de marins, Aurélie Lauret dévoile un véritable roman d'apprentissage, d'émancipations, de quête de soi ainsi qu'une douce ode à la vie. À travers mon exil en mer, j'ai fait la rencontre d'une plume au potentiel plus que palpable. Si les premiers chapitres m'ont paru parfois plus maladroits que les suivants, une fois en plein périple je n'ai pu résister à l'appel du large et ai réalisé mon plongeon avec un vif enthousiasme et un grisant entrain. Il est vrai que cette dernière dévoile un univers abouti s'appuyant sur un travail de recherches conséquent et merveilleusement utilisé. du vocabulaire spécifique, aux coutumes et autres usages des matelots, tout est apporté au lecteur pour que ce dernier réalise un formidable voyage en mer. le tout accentué par les différentes contrées visitées lors des quelques escales réalisées et représentant à leurs tours les moeurs de l'époque et, également, aussi par ses légères allures de piraterie et d'ésotérisme ajoutant une touche d'enquête intéressante et une nuance de paranormale éloquente. Ainsi et sans se révéler des plus mirobolante, l'histoire narrée ne manque nullement d'exotisme et offre un véritable moment d'évasion.

Une évasion poussée à son paroxysme grâce à Oscar, ce jeune aristocrate répudié depuis sa naissance par ses paires du fait de sa conception scandaleuse. Aussi intéressant que plaisant à découvrir lors des premières lignes, c'est l'appel de la mer qui le verra s'élever et littéralement se transformer. Ainsi, j'ai tout simplement adoré l'observer s'acclimater à sa nouvelle vie en mer, bien loin de son confort de vie ainsi que de sa quiétude tout en apprivoisant sa relation avec Dimitri, sa figure paternelle inexistante jusqu'à présent. Si l'un de ces éléments apportent de drôles et cocasses situations, l'autre permet à Aurélie Lauret de dévoiler son talent dans l'art de manier les sentiments de ses protagonistes et ce, bien davantage encore avec la touchante relation entre notre jeune matelot et son nouvel ami Mathias. Nos jeunes hommes seront rapidement amis et j'ai pris plaisir à les voir évoluer et se mettre à nu au rythme des vagues parfois houleuses de la mer mais surtout dans les moments de quiétude de la vie. Un quotidien qui n'épargnera nullement notre jeune aristocrate et encore moins le lecteur devant la prise de position et l'audace de la romancière. Celle-ci sait déjà parfaitement appuyer là où cela fait mal et offre de jolies émotions à son oeuvre malgré une certaine précipitation que je lui pardonne aisément.

Ainsi et si vous êtes en quête d'exotisme et d'évasion, cette parution, synonyme de premier roman pour Aurélie Lauret, est faite pour vous. Laissez vous porter au rythme des vagues mais également à celui de la plume de la romancière au potentiel assuré. Sans être des plus aguerrie encore, sa plume a su me toucher et me faire vivre une captivante et passionnante aventure et je suivrais avec plaisir ses prochains écrits.
Lien : https://mavenlitterae.wordpr..
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