Le Combat ordinaire, Tome 3 : Ce qui est précieux

Cela faisait longtemps que je n'avais pas revu Marco et je le retrouve avec grand plaisir mais toujours aussi tourmenté. Son père est mort, son amie veut toujours un enfant, Marco essaie de comprendre et nous nous suivons ses états d'âme bien noirs. Cet album est, comme les 2 précédents, touchant. Il y a cependant peu d'eclaircies, l'aspect sombre domine et les réflexions sur le sens de la vie sont peu enclines à la légèreté. le dernier tome devrait cependant apporter une petite lumière.

Comment continuer à avancer dans sa vie quand on est en plein deuil? Marco et son frère expérimentent dans cet album la douleur de la perte et affronte la violence des non-dits cristallisés dans leur famille.
Plusieurs projets s'offrent au jeune photographe. Emilie, sa compagne rêve de fonder une famille, un éditeur le contacte pour créer un livre à partir de sa série réalisée sur le chantier naval. Mais, Marco explore les voies qui le tirent vers le passé. Des petits journaux tenus par son père relevant de ci de là des situations en apparence anodine aux confidences du vieux voisin sur la guerre d'Algérie, le photographe recompose la figure paternelle, à la recherche d'un modèle.

Le père de Marco est mort. Sa mère lui a laissé un carton avec des photos où il notait des petites choses. Marco s'y plonge. Par contre, son travail évolue : on lui commande un livre de ses photographies. La vie continue avec ses hauts et ses bas. Mais racontée par le talent Larcenet, c'est autre chose.

Une BD pas ordinaire qui continue de nous raconter une vie ordinaire et les petits combats ordinaires de chaque jour.
Un jour ou l'autre nous sommes ou serons condamnés à la mort de notre père, il faudra alors faire le deuil, c'est ce qui se dit.
Tout comme Marco, il nous faudra nous habituer à l'absence et regretter ce qu'on a pas dit et ce qu'on n'a pas fait.
Tout comme Marco, il nous faudra accompagner celle qui reste et nous serons bien empruntés.
Avec cet album, Manu Larcenet, nous livre ce qui pourrait être ses propres réflexions sur la paternité, comment affronter la peur d'avoir un enfant, comment accepter de perdre sa femme qui deviendra à ce moment là une mère.
C'est un album douloureux qui nous parle de problèmes existentiels qui peuvent tous nous concerner, et pour alléger le propos, des petits soucis du quotidien allant de la dépendance aux traitements, aux questions relatives à la création artistique, ce qu'il faut mettre de soi dans des photos ou dans des livres.
Un album passionnant rempli d'émotions.

La série continue sans s'essouffler, bien au contraire. Sur le thème du deuil et de la paternité, voici "Ce qui est précieux", le 3eme tome de la série écrite par Manu Larcenet "Le Combat ordinaire".
Cet album porte bien son titre car les petits bonheurs du quotidien sont essentiels même pour un Marco dont les angoisses l'obligent à reprendre une psychothérapie.
J'ai aimé les beaux portraits de femmes, Émilie la compagne de Marco et son désir d'enfant et surtout sa mère, veuve triste qui garde le désir de vivre.
J'ai hâte de lire la suite avant de voir le film sorti en DVD il y a quelques mois.

Je crois que j'ai bien fait d'attendre un peu avant de lire ce 3ème tome. Je l'ai trouvé très tendre et plein de pudeur, pour raconter le deuil. Quand les vivants doivent continuer à vivre.
Une vie normal.. pas de super héros, rien que de l'ordinaire du quotidien qu'on vit plus ou moins bien.
Je suis surprise, je n'avais pas touché de cette façon par les premiers tomes

Ce troisième tome m'apparaît très réussit. Il traite trois axes de front (comme cela arrive dans nos vies où tout se bouscule, se chevauche parfois). La quête du père subitement disparu avec en contre point Émilie qui s'enracine dans la vie et souhaiterait ardemment que Marco s'y inscrive, donner naissance à un enfant de leur affection réciproque. Mais notre anti-héros est accaparé ailleurs, la relation père/fils le hante, et son inattendu succès professionnel le galvanise. Pauvre Émilie ... ! Mais c'est une fille de caractère qui n'hésite pas à le "recadrer" avec un certain agacement, ou se moquer gentiment de ses errances un peu décalés.
J'ai particulièrement aimé les dessins pages 38 à 40, et l'échange avec la chouette effraie. La magie et la grâce de ce genre de rencontre avec la faune sauvage et discrète est bien rendue.

[Le combat ordinaire T3] Manu Larcenet, avec le Combat Ordinaire, crée une bande dessinée magnifique, qui mêle l'humour, la sensibilité, l'émotion. Il y ajoute des aspects politiques, sociologiques très intéressants.
L'histoire de départ est celle de Marco, un jeune photographe, ancien parisien, qui habite désormais à la campagne. Il partage sa vie entre ses reportages, son chat agressif Adolf, son psychanalyste parisien, son frère banlieusard, et ses parents au bord de la mer..

Ce troisième tome basé surtout sur la disparition du père de Marco est dans le même style que les deux précédents mais bizarrement, il m'a un peu moins accroché. Cette fois, le héros m'a de temps en temps énervé. Ses doutes, ses peurs ont fini par me lasser et ce qui me touchait jusqu'à présent, n'a plus aussi bien fonctionné. Mais heureusement, Larcenet n'a rien perdu de son talent pour nous faire vivre ses petits moments tendres et touchants qui font justement le succès du combat ordinaire et même si j'émets quelques réserves, j'ai apprécié cette lecture.

Toujours aussi bon, toujours aussi authentique et réaliste, avec des personnages plus vrais que nature, des sujets plus ou moins importants qu'on aborde tous dans nos vies un jour ou l'autre (ici la mort, le deuil, l'héritage qu'on laisse et les enfants, et encore et toujours la santé mentale).