Ce tome 2 de la série « le combat ordinaire » intitulé « Les quantités négligeables » est dans la même lignée que le tome 1. J'ai beaucoup aimé. Non seulement l'histoire de Marco, photographe sujet à des crises d'angoisse, est intéressante mais
Manu Larcenet sait en profiter pour aborder des sujets de société. J'y ai été très sensible car ils sont d'actualité ou dans mon actualité.
Le père de Marco lui annonce qu'il a la maladie d'Alzheimer et on voit bien les difficultés des proches à agir ou réagir face à cette maladie. Il y a d'ailleurs des passages très émouvants entre le fils désemparé et le père lucide de la dégradation qui l'attend (car il s'agit d'une maladie neurodégénérative).
Et puis il y a le travail de Marco et la préparation d'une exposition avec les portraits en noir et blanc des ouvriers du chantier naval où son père travaillait. Ces portraits vont ponctuer l'histoire de réflexions sur le deuil et la mort, comme des parenthèses.
Marco va aussi se retrouver face à son ami Bastounet qui lui apprend qu'il a voté pour le front national. Incompréhension, exaspération, réaction vive face à celui qui « vire facho ». Mais les amis sont les amis et se sont les ouvriers émigrés et compagnons de route de Bastounet qui vont expliquer à Marco le désespoir qui le guide.
L'histoire de Marco et de son « combat ordinaire » est donc bien ancrée dans la réalité et je vais poursuivre cette série sans hésitation.