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EAN : 9782706710063
304 pages
Salvator (11/04/2013)
4/5   2 notes
Résumé :
Chacun sait le tournant historique pris par l'Eglise sous le pontificat de Jean-Paul II. Ce pape fut celui des pèlerinages à Auschwitz et Jérusalem, de la reconnaissance par le Vatican de l'Etat d'Israël, de la visite à la synagogue de Rome, de la lutte contre l'héritage antisémite de l'Eglise. Mais ce que l'on ne sait pas c'est le rôle de confident et d'intermédiaire joué, dans cette évolution, par une ami aussi fidèle qu'étonnant : Jerzy Kluger.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ce roman autobiographique, paru de façon posthume, nous donne à lire le témoignage et la chronologie des événements nombreux qui se sont déroulés depuis l'enfance de l'auteur Jerzy Kluger et son ami Karol Wojtyla devenu le Pape Jean-Paul II, soit des périodes dont il parle (1920 à 2005). le parcours de ces deux hommes liés par une amitié profonde et fidèle a en effet traversé des moments de grande souffrance puisqu'ils ont quitté leur ville natale contraints par les événements si sombres de la Shoah et tout le temps qui a suivi jusqu'à la reconnaissance de cette période de l'histoire, la reconnaissance de l'Etat d'Israël par l'Eglise catholique, la demande de pardon, les rencontres et tractations entre les états pour rétablir et conserver une paix toujours fragile entre les états et tenter de maintenir une reconnaissance entres les trois grandes religions monothéistes qu'il espérait voir tolérantes respectueuses chacune de l'autre. Son désir d'influer sur les grands politiciens et les décideurs puisque le Vatican est aussi un Etat, tout en étant le centre de la chrétienté.
J'ai lu l'entièreté de l'ouvrage partagée entre la compréhension qu'en donne son auteur et l'hésitation, je ne me convaincs pas que ce soit une amitié qui suffise à changer le cours de l'histoire, je reste prudente quant aux affirmations car le point de vue de l'auteur est toujours celle d'un écrivain qui donne sa version des faits, donc, personnelle. Certaines inversions dans l'avant-propos notamment quant à l'auteur sont fausses puisqu'ils parlent d'une amitié entre un catholique et un juif, or c'est l'inverse, l'auteur est juif ayant épousé une catholique, et il parle de son ami, le Pape Jean-Paul II. J'ai le sentiment que l'auteur était très fier d'être l'ami du Pape et que tout l'ouvrage est teinté de ce sentiment-là, comme les photos des membres de sa famille mariés par le Pontife, mais pourquoi tant d'années depuis sa rédaction et la parution, il est vrai que vu les événements actuels cet ouvrage pourrait apporter un éclairage sur l'importance des conflits internationaux et de leur solution.
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Voici des mémoires simples à lire. Jerzy Kluger, à travers sa relation avec Jean-Paul II, nous fait traverser et nous rappelle l'histoire du XXème siècle et le début du XXIème. Les anecdotes racontées sont plus ou moins intéressantes, mais globalement, le livre suscite l'intérêt. Toutefois, je doute que le Vatican ait ou ait eu une place aussi prépondérante dans les relations diplomatiques mondiales que le laisse supposer l'auteur... Par ailleurs, la vision des conflits du Moyen-Orient est un peu biaisée et orientée puisqu'elle est racontée plus ou moins objectivement par un partisan d'Israël, ce qui donne une vision trop simpliste de ces conflits. On note des oublis, qui me gênent: on a l'impression que seuls les Juifs ont été exterminés par les nazis, sauf vers les derniers chapitres où l'auteur se souvient soudainement que les Tziganes ont aussi été exterminés. Mais quid, par exemple, des handicapés ? des homosexuels ? Si on parle de la question nazie, il convient d'être juste et de citer, au moins une fois, toutes les populations exterminées. Enfin, j'ai noté une erreur à la fin: l'auteur dit que son dernier repas avec Jean-Paul II a lieu quelques jours avant la mort du pape (2 avril 2005) (p.288) alors que p;VI dans l'annexe des photos, il est indiqué que le dernier déjeuner a lieu le 22 décembre 2004. A partir de là, malheureusement, on peut émettre quelques doutes sur la véracité des mémoires...(ou alors c'est un problème de traduction).
Un livre sur lequel je ne me serai certainement pas arrêté sans la Masse Critique. Une découverte que je conseille, en gardant à l'esprit un manque d'objectivité de la part de l'auteur sur les questions historiques.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
- Crois-moi, Lolek, je ne savais pas que les juifs n'avaient pas le droit de venir icI.
- Qu'est-ce que tu racontes ? m'interrompit mon ami en fronçant les sourcils avant de se diriger vers la femme qui se tenait près de la porte. Ne sait-elle pas que les juifs et les catholiques sont tous enfants du même Dieu ?
Il avait parlé de façon très sonore, et la question résonna haut et fort dans l'église. La plupart des fidèles se retournèrent, y compris la femme, qui fit un signe de croix et sortit.
- Les juifs et les catholiques descendent d'un Dieu unique, Jurek, qui est le Dieu d'Abraham, dit Lolek, en se retournant vers moi. Tu peux venir si tu veux.
A cette époque, Lolek avait à peine dix ans.
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De nombreux Juifs avaient appelé les pères du concile à réfléchir au problème deux fois millénaire de l'Eglise et des Juifs et à prendre position sur l'extermination de millions de Juifs durant la dernière guerre. Ces questions avaient été finalement traitées dans le document intitulé Nostra Aetate, dans lequel les pères réunis au Vatican écrivaient que les Juifs n'étaient ni réprouvés ni maudits par Dieu, car rien, dans les Saintes Ecritures, ne pouvait le laisser penser. Ils déploraient l'antisémitisme, la haine et la persécution des Juifs en tous temps et en tout lieu. Mais de nombreux Juifs avaient espéré que bien d'autres crimes seraient reconnus et regrettés. L'Eglise ne disait mot des meurtres rituels attribués aux Juifs. L'évêque de Trente avait bien aboli le culte de Simon en 1965, mais rien n'avait été dit pour disculper totalement tous les Juifs des procès absurdes et infamants qu'ils avaient subis.En outre, il n'y avait pas si longtemps, des actes de ce genre avaient encore eu lieu. Lichten me raconta qu'après la fin de la Deuxième Guerre mondiale, en Pologne, il y avait eu d'horribles pogroms contre des Juifs, accusés de tuer des enfants chrétiens. Le dernier d'entre eux, à Kielce, avait coûté la vie à quarante-deux survivants de la Shoah. On attendait aussi que Nostra Aetate condamne explicitement l'Holocauste, mais il n'en faisait pas mention. Après la guerre, des voix avaient commencé à se faire entendre pour accuser le pape Pie XII de n'avoir rien dit ou fait contre les atrocités nazies, dont certaines commises sous ses propres yeux. Pour certains, ils était coresponsable du massacre. L'Eglise n'appréciait pas ces attaques, évidemment. Elle apprécia encore moins quand, au début des années 1960, parut une pièce intitulée Le Vicaire, écrite par un Allemand nommé Rolf Hochhuth qui présentait elle aussi le pape comme un soutien silencieux du nazisme. La pièce est un grand retentissement à Berlin, Londres, New York. A Rome même, une compagnie théätrale la monta au miment du concile Vatican II. J'interrogeai Lichten à ce sujet, et sa réponse fut très positive.
- Pour moi, tout cela n'est que mensonges, dit-il. En réalité, il existe des témoignages de Juifs sauvés de la déportation. Le pape a ordonné que les portes des églises, des couvents et du Vatican soient ouvertes pour donner refuge à ces pauvres gens.
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L'une des choses qui obsédait Kurt était que le Vatican n'avait pas encore reconnu officiellement Israël depuis sa création en 1948. Une anecdote très célèbre racontait que lorsque le pape Paul VI était allé en Israël et avait rencontré le président Shazar à Megiddo, il avait expliqué qu'il n'était venu que pour prier, et il avait appelé Shazar "Votre Excellence", pour ne créer aucun incident diplomatique. Il ne pouvait dire "président" si selon lui, Israël n'existait pas. Mais certaines personnes, dont Rosenberg espérait que Jean-Paul II ferait enfin ce que ses prédécesseurs avaient omis, c'est-à-dire reconnaître une fois pour toutes l'Etat Juif d'Israël en Terre Sainte.
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Pilsudski était l'objet de toutes les conversations, non seulement parce qu'il avait restauré et défendu la Pologne, mais aussi parce qu'il avait pris le contrôle du gouvernement. En 1926, alors que les innombrables partis existants étaient incapables de mettre en place un gouvernement stable et que la crise économique ne cessait de s'aggraver, il avait en effet perpétré un coup d'Etat à Varsovie. Officiellement, il n'était que le chef des forces armées ; en réalité, il était devenu le maître" du pays, sans avoir rencontré de véritable apposition de la part du peuple. Il était salué presque partout en Pologne comme le sauveur de la nation, le chef qui avait fait renaître l'espoir et rendu au pays son pouvoir économique et militaire, le socialiste qui avait restauré le bien public, amélioré le sort des classes laborieuses l'éducation aux pauvres. Les juifs polonais l'appelaient worjek Zydowski (l'oncle des juifs), et certains d'entre eux le comparaient au roi Casimir III surnommé Wielki (le Grand). Ce dirigeant du XIVè siècle avait offert à son royaume une prospérité jusqu'alors inconnue et permis aux juifs de s'établir librement, et en grand nombre, sur tout le territoire du pays. Il les considérait comme le peuple du roi", à l'égal des catholiques.
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Pendant des mois, la réparation de ce poste de radio m'absorba complètement. un soir d'été enfin j'entendis un son crachotant, puis une douce musique qui s'éleva dans les airs avant de s'évanouir. J'avais vaincu; Les autres prisonniers des autres baraquements, jusqu'alors sceptiques, se rassemblèrent autour de moi. L'écouteur passa de main en main. A un moment, on tomba sur une radio russe, et l'on donna l'écouteur à mon père, le seul à bien comprendre cette langue. Il le mit à son oreille, et il apprit avec stupéfaction que les troupes du Troisième Reich pénétraient sur le territoire soviétique et menaient une offensive, principalement sur les régions de la mer Baltique au nord et de la mer Noire au sud. La guerre changeait de visage.
Quelques jours plus tard, presque tout le monde, au camp, avait entendu la nouvelle. en l'apprenant, un tartare qui était emprisonné depuis des années couvrit de sa main sa bouche édentée pour que les gardes ne l'entendent pas rire de joie.
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