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3,46

sur 790 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Challenge ABC 2016-2017

Dieu n'habite pas La Havane, et dans ce roman, il n'habite pas non plus la plume de Yasmina Khadra. Ou alors c'est moi qui n'ai pas la foi, n'ayant pas pu croire à cette histoire.
Pourtant, pas de doute, Y. Khadra est allé à Cuba, et a dû avoir un gros coup de coeur pour La Havane, son ambiance et sa musique (et peut-être aussi pour une belle jeune femme rousse qu'il aurait croisé au détour d'une rue de Habana Vieja). Mais malheureusement, il n'est pas parvenu à me transmettre le béguin qu'il ressent pour cette île au travers de son roman.
Juan del Monte Jonava, alias Don Fuego, malgré sa soixantaine approchante, fait toujours les beaux jours, ou plutôt les belles nuits du Buena Vista Café, qu'il embrase tous les soirs au son de sa voix incandescante. Jusqu'au jour où le castrisme se met à ramper devant le capitalisme, qui rachète le Buena Vista à l'Etat cubain, virant au passage le personnel inutile. Chômage pour Don Fuego, qui chute lourdement de son piédestal et sombre dans un désenchantement apathique. le vieux phénix renaîtra cependant de ses cendres grâce à Mayensi, improbable jeune femme fantasque et mystérieuse, sublime évidemment, de presque 40 ans sa cadette. Un festival d'amour et de passion, de drames et d'énigmes, qui cèderont peu à peu la place aux réponses et à la sagesse.
Je n'ai pas cru à cette bluette qui flirte bizarrement avec une histoire de crimes en série, sur fond de musique et de plages cubaines. Les péripéties sont rocambolesques, pour ne pas dire invraisemblables, et les personnages principaux ne sont pas attachants. Ni Mayensi, étrange jeune femme pleine de contradictions, tourmentée à l'excès, ni Don Fuego, insupportable vieux beau fanfaron égoïste (« Son geste meurtrier est une trahison. Elle a ruiné mon âme, mes rêves et nos projets »), qui pleurniche sur son sort pendant une bonne partie du roman. Quant aux personnages secondaires, ils sont plutôt stéréotypés. Trop de thèmes sont effleurés sans être approfondis : capitalisme vs castrisme, relations parents/enfants, hommes/femmes, pauvreté, condition des femmes, vieillesse et jeunesse toutes deux désabusées mais pour des raisons différentes. Une impression de superficialité, y compris pour les descriptions de la vie festive et du contexte cubains, un peu caricaturales. le style est un peu trop grandiloquent ou exalté, le récit est émaillé d'une collection d'aphorismes et de bons sentiments qui feraient passer le bouquin pour un guide de développement personnel. Les dialogues sont parfois trop travaillés, et ne collent ni aux personnages ni à un langage « parlé » (exemple : « - C'est quoi, un rêve ? - Un vieux de la vieille m'a certifié que le rêve est l'enfant prodigue de l'adversité. - Il a dû oublier de te signaler combien le réveil est douloureux. - Seulement pour ceux dont l'espoir s'est assoupi. - le mien a rendu l'âme. - Ne dis pas ça. Tu es jeune, belle et en bonne santé. - J'ignorais que tu m'avais auscultée ». Mais qui donc s'exprime oralement et quotidiennement avec un tel étalage de vocabulaire?). Ca sonne creux, ça sonne faux, c'est un peu cliché, prétentieux, maladroit : « ... car il n'est de plus grand honneur que celui de semer la joie dans le coeur des gens et la vie là où elle fait grise mine. Voir les paysans, ces oubliés des dieux, redécouvrir la fête l'espace d'un soir est sans doute le plus gratifiant des privilèges. Les petites gens n'ont pas besoin d'exhiber des briquets pour cadencer nos chansons ». Diantre, comme si la vie des paysans cubains (« petites gens »?!) était nécessairement sinistre, ou en tout cas plus que celle des habitants des villes surpeuplées ? Comme si un concert d'anciennes gloires était forcément pour eux le seul moyen de s'amuser, une aumône magnanime aussi rare que la comète de Halley, un éclair de lumière dans leur existence de ténèbres ?
Bref, deux étoiles seulement. le livre n'est pas mauvais, mais il est très décevant quand on a déjà lu du Khadra. J'avais le souvenir, dans « L'attentat » et « Ce que le jour doit à la nuit », d'une écriture bien plus belle, ample, avec du souffle, taillée dans une autre dimension.
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Peut-être parce que je ne l'attendais pas dans un registre aussi différent (quoique avec le titre j'avais bien compris que cela se passerait loin des contrées habituelles de mes thèmes de prédilection), j'ai eu du mal à rentrer spontanément dans ce nouvel univers.
En fond sonore des percussions de rumba, Juan del Monte aka Don Fuego nous raconte sa carrière de chanteur cubain et sa chute brutale. Sa chute est aussi celle de la Havane, qui se nourrit des souvenirs des années fastes. La fermeture du Buena Vista Social Club marque la fin de l'âge d'or de la musique cubaine des années 1930 à 1950.
Même Dieu semble avoir abandonné la Havane…

Dans un mauvais pas de danse Yasmina Khadra bascule dans la nostalgie de la jeunesse perdue et d'une passion dévorante et esquisse un portrait très superficiel de Cuba. La sarabande de clichés est suivie par la mièvrerie et par des personnages peu attachants.
Ce changement de registre dans les écrits de Yasmina Khadra ne me laissera pas un souvenir impérissable.
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Deux points positifs à ce roman : l'auteur offre une belle description de l'exotique La Havane avec ambiance et musique. En outre, il nous rappelle les événements historiques récents qu'il est bon de connaître.
Mais, le fantasme de l'homme vieillissant amoureux d'une fougueuse nymphette résonne de façon aussi ridicule que pathétique.
Yasmina Khadra nous a offert beaucoup mieux.
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Grande amatrice des oeuvres de Yasmina Khadra, ce dernier roman m'a énormément déçue. Déjà j'avais trouvé La Dernière nuit du Raïs moins convaincant, moins poétique en fait que ses autres écrits. Mais là ... la prose est poussive, peu naturelle, les dialogues manquent de souffle et de profondeur, les personnages sont peu (pour ne pas dire pas du tout) attachants. Vraiment je ne retrouve plus cette magie, cette force, cette âme qui habitait ses oeuvres et ses personnages ...
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Un livre qui manque de personnalité. ça se lit facilement et tranquillement mais l'histoire est plutôt lisse, les personnages ne suscitent pas vraiment de sympathie, et le style ne nous immerge pas dans l'ambiance de la Havane. Et pourtant il y a de quoi faire avec Cuba...
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De Yasmina Khadra, j'aime les récits ancrés dans son algérie natale, ou dans les régions périphériques, teintées d'Islam et nous montrant la dure réalité. La lutte. Les rancoeurs. Ces récits m'interpellent à chaque fois.

Quand je me saisis d'un roman sur Cuba écrit par Yasmina Khadra... je me fais un cinéma... je m'invente une fresque sociale, dure. J'adore le Buena Vista Social Club, et tous ces orchestres cubains incroyables qui font chanter la vie même si elle est noire et désespérée.

Et j'obtiens une histoire d'amour, mièvre, cuite et recuite, où l'auteur n'arrive pas à nous faire partager la passion des protagonistes... Avec des rebondissements prévisibles, un fil rouge rocambolesque. Presque 300 pages d'aphorismes et de bons mots façon Khadra (je lui reconnais un talent pour alimenter le compteur des citations). Mais à aucun moment je n'ai eu la musique cubaine, le soleil cubain, l'indolence insulaire, le balancement de la vie sous Fidel en tête.

Mais je n'ai pas tremblé une seconde. Pas frémi. Je ne me suis pas emballé. le récit est froid... Et cela tient (à mon avis) à l'approche en "je" choisie par l'auteur, à partir de ce personnage qui pourrait être truculent, rabelaisien, de Don Fuego, chanteur au chômage qui vit à travers le regard des autres (surtout des touristes). Car finalement, tout ce que nous savons, c'est de lui que nous le tenons.

Yasmina Khadra nous dit les chose, il ne nous les fait pas comprendre ni ressentir. Par exemple, page 211, la première phrase du chapitre (où Juan et Mayensi consomment leur amour) est quelque chose comme "Ce fut une nuit inoubliable". Point à la ligne. Et alors????? Une des règles en écriture est de donner à voir, de donner à ressentir. Pas nous dire "Juan était content", mais nous montrer par des éléments que Juan est content. Khadra balaie ce genre de choses et nous offre des platitudes. Je le redis, le recours au récit en "je" y est pour beaucoup. J'ai le sentiment que c'est une mauvaise option.

Dieu apparaît plus précisément vers la page 200 (sur 289), et le récit s'emballe un peu par la suite. On a perdu 200 pages de rien (ou presque) pour arriver à ce qui pourrait ressembler à une ombre d'ébauche de prémisses de critique sociale. C'est le Khadra que j'aime. Celui de la réception où Castro se pointe et où toute la Nomenklatura se pointe. Mais cela ne dure que l'espace d'un instant. Il y avait la place pour un vrai roman social. Ou un truc vraiment déjanté (à la Irving). Nous n'avons rien de tout cela.

Sans doute que le problème est en moi (en partie)... ne reconnaître à Yasmina Khadra que le droit d'écrire sur la chose musulmane, sur ses pairs, sur les luttes armées, les guerres d'indépendance des pays du Maghreb... c'est très réducteur. Je l'admets.

Mais il se peut tout aussi bien que, une fois sorti de sa sphère, Yasmina Khadra redevienne un auteur "comme les autres", avec ses bons et ses mauvais romans. Et celui-ci est plutôt du second type.
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Ce roman est mon premier contact avec l'auteur, une des plumes algériennes contemporaines les plus connues, et je n'ai pas vraiment été convaincue. Peut-être aurais je due commencer par un de ses plus gros succès au lieu de celui-ci?
Mais d'abord, de quoi ça parle?
D'un chanteur d'un certain âge, vieux beau égocentrique qui se croit le don de Dieu à l'île de Cuba pour sa musique, et qui, divorcé et vivant chez sa soeur, se prend de passion pour une femme qui aurait l'âge d'être sa petite-fille et maltraite ses proches, dont il ne prenait pas déjà grand soin, dans sa quête de l'Amour....On a fait plus sympathique! La sirène rousse pour laquelle il perd la tête est, une fois qu'on en sait un peu plus sur elle, finalement plus sympathique dans ses motivations et dans ses secrets!
J'étais tentée par l'ambiance et la musique promises par ce roman, mais j'avoue que le narrateur a été un très gros frein à mon plaisir de lecture, dommage!
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Une lecture de mon club de lecture.... que je n'ai pas vraiment aimé. Pourtant j'apprécie cet auteur habituellement, mais là je n'ai pas bien compris où il voulait mener ses lecteurs.
J'étais mal à l'aise, inquiète, parfois dégoutée.
Bref, ce n'était pas des sensations agréables que je ressentais. j'étais contente de finir cette lecture.
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Ça commençait pourtant bien : Cuba à la découverte des plaisirs du capitalisme, La Havane, la Rumba, les cigares et les vieux tacots... je m'y croyais !

Malheureusement, comme souvent avec Yasmina Khadra, changement d'ambiance, et tout se dégrade, jusqu'au style d'écriture !
Le charme de ce vieux chanteur en déroute se dissout dans une histoire d'amour aussi rocambolesque qu'improbable.

Et quand l'histoire d'amour vire au polar de troisième zone, le ridicule touche le fond ! Sans parler des dernières pages dans lesquelles l'auteur nous abreuve d'une logorrhée de détails insipides, que j'avoue avoir lue en diagonale !

Décevant !
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La situation politique et économique évolue à Cuba, le capitalisme s'installe et bouleverse la vie professionnelle de Juan del Monte Jonava, le "célèbre Dom Fuego".
Ce qui suit pourrait se passer partout dans le monde, car le refus de la vieillesse et de l'oubli est immuable et international.
Yasmina Kadra nous entraine dans danse malheureusement peu convaincante. La lecture est aisée et la musique rythmée mais je suis restée hermétique aux paroles.
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