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EAN : 9782330030704
340 pages
Actes Sud (09/04/2014)
3.47/5   33 notes
Résumé :

À la mort de son grand-père, Yoshitsugu réalise qu’il ne sait rien de sa famille. Dans le restaurant de ses parents au coeur du quartier de Shinjuku à Tokyo, certaines choses ne se racontent pas.
Lors des funérailles de son aïeul, de vieux amis fredonnent soudain un chant évoquant une terre balayée par le vent. Et une tante jusqu’alors silencieuse lui révèle que ses grandsparents ont un jour vécu en Mandchourie.
C’est ainsi que Yoshitsugu décid... >Voir plus
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La maison dans l'arbre est typiquement le genre de roman que je poursuis persuadée que l'étincelle de la communion avec le lecteur va se produire , et bien non !

Yoshitsugu réalise au décès de son grand-père qu'il ne sait rien sur ses aïeux .
Trois générations cohabitent tant bien que mal dans le restaurant le Jade mais il n'y a pas véritablement de vie de famille, certes chaque membre de la famille est bien occupé par ses tâches au restaurant mais lorsque les clients sont partis , le noyau familial reste éclaté .

Le jeune homme va tenter de remonter dans l'histoire de ses grands parents et part avec sa grand-mère et son oncle sur le continent en Mandchourie lorsqu'il apprend qu'elle y a vécu avec son époux et leurs premiers enfants lors de l'éphémère état créé par le Japon .
On chemine ainsi dans l'histoire familiale par de longs flashbacks qui se superposent aux événements nationaux du Japon.
En fait , c'est l'histoire de gens simples qui ont toujours voulu faire de leur mieux, mais qui ne comprennent pas grand chose à ce qui les entoure, et lorsqu'ils se trouvent dépassés préférant alors la fuite sans parvenir à reprendre racine ailleurs , même le restaurant ne reste qu'un lieu de passage que les enfants et petits enfants n'auront de cesse de vouloir quitter à leur tour .

On ne sent aucune tendresse entre eux alors qu'ils sont attachés les uns aux autres .

Triste constat d'impuissance qui m'a laissé insatisfaite malgré une écriture délicate .
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La maison dans l'arbre est une saga familiale qui s'étend sur trois générations et revisite l'histoire japonaise depuis 1940. Mitsuyo Kakuta se penche sur la question des racines et de la transmission à travers des personnages inoubliables qui, pour les plus anciens, ont fait table rase du passé et l'ont tu à leurs enfants, parce qu'ils regrettent les erreurs qu'ils ont commises tout en sachant qu'ils ont fait de leur mieux pour choisir la meilleure voie. le livre commence avec le voyage de l'aïeule et de son petit-fils, vers la Mandchourie, état fantoche créé par le Japon, là où l'histoire de la famille prend sa source. Peu à peu, à l'aide de flashbacks remarquablement agencés, les secrets inavouables, les drames et les ruptures vont nous faire remonter le temps jusqu'à l'époque moderne. La maison dans l'arbre est incroyablement romanesque et permet de découvrir les évolutions sociales du Japon de la guerre au tremblement de terre de Kobé en passant par la rébellion de la jeunesse dans les années 70. Tous les protagonistes du livre fuient d'une façon ou d'une autre : la pauvreté, les souvenirs, les conventions, la réalité. Une famille dysfonctionnelle, déchirée par une tragédie, divisée par les non-dits, rassemblée parfois par la mort car les liens de sang sont les plus forts. le style limpide de Mitsuyo Kakuta donne à cette fresque une légèreté inattendue, un sens de l'absurde prégnant qui prend le pas sur toutes les souffrances que la vie inflige, sans les faire oublier pour autant. Un grand roman, subtil, délicat et drôle, tel est La maison dans l'arbre.


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C'est l'histoire d'une étrange famille dysfonctionnelle, sur trois générations. Elle débute avec la mort du grand-pére et de sa découverte par son petit-fils. La famille gère un restaurant et vit en communauté ,péle-mèle, grands-parents, enfants, petits-enfants...au coeur du quartier de Shinjuku à Tokyo. A travers l'histoire des grands-parents,on découvre un pan peu connu de l'histoire du Japon,l'occupation de la Mandchourie en 1933 et la création de l'etat fantoche de Mandchoukuo. Chacun des grands-parents y ayant émigré séparément jeune pour cause économique, vont s'y rencontrer , y former un couple et fonder une famille "malgré eux"...Avec la fin de la deuxiéme guerre mondiale et la défaite du Japon, ils rentreront au pays,mais couperont définitivement leur liens avec leur familles respectives.Les trois mots clés du livre sont,"liens,"racines" et "fuir". Dés le départ ces aieuls ne croyant en rien,n'ayant aucun principe susceptible d'etre enseigné ou transmis à leurs enfants vont fonder une famille sans racines, où les personnages fuient constamment la vie et ses problémes et se posent la question "des liens" et "des racines", dans la famille et dans le couple. Pourtant comme dit Fumie(la femme d'un des fils),qui vient d'integrer la famille,"Chacun vit sa vie,mais il y a un lien,on dirait...".J'ai beaucoup aimé l'histoire, les personnages hauts en couleur et la prose claire et précise. Un grand roman très riche, une très belle lecture!
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Critique un peu spéciale : je vais dire ce que m'a interpelé et ensuite quel écueil il faut surmonter.

Ce que le roman m'a inspiré : des questions ...

Que lègue-t-on à sa famille ?
Et je ne parle pas de bien matériel,de paroles ou même de souvenirs. Je parle de l'attitude que l'on a face à la vie.

Est-ce que l'on fuit ou est-ce que l'on fait face à l'adversité ? Cette fuite ou ce combat vont-ils marquer ma famille alors que plus aucun souvenir de mon attitude n'existe encore ?

Est-ce important d'avoir des racines ? de quoi se coupe-t-on en partant loin de son cercle familial ? Mais que "retire" t-on à ses enfants en coupant certains ponts ?

Tout cela est provient de "La" question centrale du roman :
Est-ce la fuite face à la guerre des grands-parents en Chine pendant la Seconde Guerre mondiale qui conditionne encore le destin et l'attitude de leurs petits-enfants ?
Peut-on en sortir ? Faut-il trouver son salut en fuyant soi-même cette famille de "fuyeurs" ?
Et plus profondément sur quoi fonder une famille ?

L'écueil de cette lecture vient de la famille elle-même : cette famille est un peu spéciale. Les liens sont ... ténus. Dans le restaurant familial, on va, on part, on revient, on reste sans travailler, on aide au service ... peu importe.
On ne questionne presque pas ceux qui reviennent. Souvent j'ai eu envie de dire, mais secouez-vous ! parlez-vous ! non ton frère ne va pas bien parle lui ! En fait ils ne se connaissent pas.

C'est ce qui rend la lecture pénible au début : on ne comprend pas cette famille. Mais on finit par les cerner après quelques chapitres quand la grand-mère décide de retourner en Chine.

Avec des flashbacks on discerne petit à petit l'histoire personnelle des grands-parents, parents, oncles et tantes et on comprend.
Lien : http://travels-notes.blogspo..
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Si j'avais l'habitude de fuir une lecture, je l'aurais abandonnée dès les premiers chapitres et j'aurais eu tort.
A vrai dire quand j'ai découvert cette famille dysfonctionnelle, j'ai pensé que l'ennui se pointerait à un moment ou l'autre. Et bien, même s'il faut un peu de temps pour s'y habituer, la lecture devient passionnante au fil des pages.
C'est le décès de son grand-père qui pousse son petit-fils à s'interroger sur sa famille. Et il apprendra ce qu'il ne connaissait pas lors du voyage qu'il va faire avec sa grand-mère. le lecteur aura aussi la possibilité de découvrir l'histoire sur trois générations de cette grande famille. Entre passé et présent, la lecture ne perd pas en fluidité, mais parfois elle nous rappelle à l'ordre.
J'ai été étonnée par le fonctionnement de cette famille atypique. ‘On s'habituait à la présence de celui qui n'aurait pas dû se trouver là, comme à l'absence de celui qui aurait dû être présent. Jamais on se posait de questions, on ne tentait jamais de faire revenir l'absent, on ne rectifiait rien.'
Et ce sera comme ça pour toutes les générations : on tombe amoureux, on se sépare et on revient à la maison sans donner des explications, sans que quelqu'un pose des questions. Rien ne fonctionne comme il faut, mais la vie continue quand même…
Un roman dense qui parle de racines, d'identité, de fuite et qui nous fait réfléchir.
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Ce jour-là s’étaient produits deux événements. l’un, même si ce n’était que pour un temps, avait ébranlé la société, l’autre s’était déroulé en silence dans la maison. Et chez les Fujishiro, yoshitsugu était le seul à avoir assisté aux deux faits en temps réel. Évidemment, bien d’autres incidents étaient sans doute arrivés dans le monde. Des fusillades et des accidents d’avion, des avalanches et des tornades, des carambolages et des incendies. Mais ce jour-là, Yoshitsugu avait été le témoin de ces deux événements.
C’était le jour de fermeture hebdomadaire de leur restaurant chinois jade.
Et comme tous les jours de fermeture, Shinnosuke, son père, était sorti depuis le matin. Sans doute était-il au pachinko près de la sortie est de la gare ou chez son ami du quartier d’Akebono. Fumie, sa mère, était partie faire des courses pour le déjeuner vers dix heures et, à midi passé, n’était pas encore rentrée. là aussi, comme d’habitude, elle avait sans doute rencontré quelqu’un en route et se trouvait dans un café ou chez cette
personne, en pleine conversation. Quant à Taijiro, frère cadet de son père, qui habitait avec eux depuis que Yoshitsugu était enfant, comme toujours, jour de fermeture ou pas, il avait pris le journal qu’il lisait au café le Cheval blanc. Sa grand-mère, Yae, s’était apparemment absentée, il ne l’avait pas vue.
Si Yoshitsugu se trouvait à la maison, c’est qu’il était resté captivé par la télévision. Comme son oncle Taijiro, jour de fermeture ou pas, il ne se levait pas avant neuf heures, allumait le poste de quatorze pouces dans sa chambre et, après avoir replié ses futons, s’asseyait dessus et fumait une cigarette en regardant distraitement la télévision ; il avait pris cette habitude depuis qu’il avait arrêté de travailler trois ans plus tôt. Ce jour-là, il écoutait le son de la télévision tout en pliant ses futons mais, intrigué par la voix surexcitée du reporter, il avait porté le regard sur l’écran et n’avait pu en détacher les yeux. Un individu avait détourné l’autocar faisant le trajet de Shinjuku à Iida. Le détournement avait vraisemblablement eu lieu plusieurs heures auparavant et les hélicoptères des médias et les camionnettes des chaînes de télévision étaient sur place. Quelques minutes après avoir passé l’aire d’autoroute de Futaba, l’un des passagers s’était soudain levé, un couteau à la main, et avait sommé le chauffeur de rouler sans s’arrêter. le reporter répétait la même chose en criant, le chauffeur avait prévenu par radio le centre de contrôle, c’est ainsi que l’on avait appris l’affaire, mais les exigences du pirate n’étaient pas encore claires. Peut-être parce que les congés d’Obon étaient terminés ou que les autres véhicules s’étaient réfugiés ailleurs, le car roulait seul sur l’autoroute, les quelques voitures se tenant à distance étant sans doute des véhicules de police. Tout en se disant qu’un imbécile faisait encore des siennes quelque part, Yoshitsugu fixait la télévision. Et plutôt qu’intéressé par ce détournement de car, il se sentait légèrement excité par le fait qu’un événement se déroulât “actuellement” sous ses yeux.
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Brusquement, il se souvint du jour où ils étaient sortis ensemble pour la première fois. Ce sentiment qu’il avait éprouvé ce jour d’automne ensoleillé au zoo d’Ueno, cette sensation que, quoi qu’il arrive, tout irait bien, ce soulagement curieux, doux et fort. Le beau temps, les feuilles jaunies dans le soleil, l’odeur de maïs grillé qui flottait dans l’air.
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Ce n’était plus comme à l’époque où avaient vécu ses grands-parents, il n’y avait pas de guerre, on ne recevrait pas la feuille rouge de mobilisation, ce n’était pas non plus la période de croissance constante que ses parents avaient connue, on ne débordait pas d’espoirs futiles, tout était paisible et plat, un ennui glauque et serein qui donnait l’illusion justement de voir devant soi, mais il ne fallait pas se faire engloutir par cette époque
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— Vous aviez honte, comment ça, honte ?
— C’est comme si on n’avait pas connu la guerre. On a fui, toujours, on ne cherchait que la facilité. Alors que beaucoup de gens, bien plus respectables que nous, ne prenaient pas la fuite et mouraient, nous, on passait notre temps à fuir. On n’était pas motivés par de nobles pensées, on fuyait parce qu’on avait peur, c’est tout
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Yoshitsugu, dans sa tête embrumée de sommeil, se disait que fonder une famille ne donnait pas forcément de racines, et cette idée le fit tressaillir. Et alors, c’était quoi ? C’était l’espoir. La réponse lui était venue instantanément. Mais oui, c’était cela, l’espoir.
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