Après avoir lu la 3e, puis la 1ere BD, j'achève donc avec ce tome 2 la trilogie de la Cité sans nom, qui restera parmi mes série BD jeunesse préférés. Ce que j'aime de cette série, c'est son côté passe-partout. On peut l'aimer autant chez les plus jeunes que les vieux, autant chez les filles que les garçons et les valeurs défendues sans cette trilogie sont universelles et intemporelles.
Dans ce second opus, nous retrouvons Rate et Kaidu, plus liés que jamais, alors que le projet de conseils des nations peine à se concrétiser. Malgré les efforts soutenus du père de Kaidu, l'une des nations, les Yisun, refusent les pourparlers et Erzi, fils du Général, s'oppose à ce projet, qui selon lui, le déshérite d'une fonction qu'il convoite ardemment. Lorsque le Général tente une fois de plus de rallier son fils à sa cause, il se heurte à sa convoitise de la Cité, qu'il croit mériter de pleins droit, lui le Dao né en sol de la Cité. Lorsqu'il est évident pour Erzi que son père souhaite plus que tout la création du Conseil, censé amener enfin l'égalité et la paix dans la Cité, ce dernier assassine alors son père et prend le pouvoir. Mais il est évident qu'Erzi a besoin de soutient et il le trouvera en la personne de son garde du corps, Mura, qui semble quand a elle animé de profonds sentiments de vengeance. Erzi tente alors de faire arrêter Kaidu et son père, mais ils réussiront à s'échapper. Entre temps, Kaidu ayant fait des recherches, établit avec Rate que si on pouvait mettre la mains sur la technologie des anciens de la Cité, il serait possible alors de convaincre les Yisun et autres clans. Mais alors que Kaidu apprend que pareille technologie risque plutôt de donner un pouvoir basé sur la peur, Mura se met en tête de mettre la mains dessus.
Donc, les choses s'enveniment dans ce tome: une guerre prend forme, un coup d'État met fin aux tentatives du projet de paix que pourrait constituer ce Conseil, une vieille technologie qu'il aurait mieux fallut laissée enterrée refait surface et le père de Kaidu est obligé de s'exiler. Ouaip, "ça brasse", comme on dit. On a quelques retours dans le passé, comme la rencontre des parents de Kaidu, la mort des parents de Rate ou la rencontre de Mura et Erzi ( qui aurait vraiment mérité plus d'attention et de détails, car on en aura pas plus dans le tome 3) et donc de manière générale on en apprend beaucoup plus sur les personnages.
Encore un beau tome rondement mené, mais à deux ou trois moments, je ne trouvais la réaction des personnages difficile à cerner ou leur action juste étrange ( je pense notamment à Rate qui se met à courir pour rien au début, sans raisons, ou à Kaidu qui dévalise la garde-robe de son père sans lui fournir d'explications). Néanmoins, le reste coule très bien, est bien expliqué. On retrouve toujours la gestuelle dynamique, les couleurs chaleureuses et les expression faciales touchantes qui font le charme du graphisme.
Il y a deux points précis qui m'ont fait bien plaisir: Iniko qui a un béguin pour le frère d'Hannya ( comme c'est mignon et merci à l'auteur de normaliser l'homosexualité ainsi), et le père de Kaidu qui demande à Rate de prendre soin de son fils ( pour une fois qu'on demande à un personnage féminin de prendre soin du personnage masculin!)
J,aime beaucoup la façon que l'autrice fait valoir ses valeurs dans cette série, qui à mon sens, sont excellentes et actuelles. Qu'on parle de la paix par la parole et l'équité, la possibilité de vivre ensemble de manière harmonieuse en dépit de nos différences ethniques, la réciprocité et le respect en amitié, l'égalité homme-femme et la valorisation des différence, la série véhicule bon nombre d'idéaux fort nobles par le biais de personnages capables d'évoluer et de collaborer. C,est surtout pour toutes ces raisons que la série a une haute pertinence pour la Jeunesse ( comme pour les adultes, de facto) car je pense que la Jeunesse ne devrait pas être limitée à des thèmes banals et/ou débilitants. Au contraire, c'est par la littérature que la jeunesse peut élargir ses horizons restreints par l'âge.
Bref, une belle oeuvre d'une autrice canadienne qui nous fait voyager!
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C'est avec plaisir que je retrouve ce duo qui montre une si belle entente entre 2 peuples différents. Kaidu et Rate reprennent le cours de leur vie mais des menaces politiciennes approchent. La bande dessinée prend une tournure plus sombre et stratégique : le général des toutes-lames veut réformer la cité et permettre à tous les peuples de participer au fonctionnement de sa cité, il a décidé de suivre le plan du père de Kaidu mais tout va être chamboulé par l'orgueilleux et capricieux fils du général ... Cette BD jeunesse m'a surprise par l'ajout de ce côté vicieux et tellement humain qu'est l'arrogance. J'attends avec impatience la suite des aventures de nos deux jeunes héros en fuite !
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Yesss ! On a toujours cette appréhension d'être déçu par un deuxième tome. Eh bien, non. Celui-ci est tout simplement parfait.
On voit les personnages grandir avec le dessin, et l'intrigue prendre un tournant intéressant. Ce qui marque ce tome, c'est aussi beaucoup de rythme et quelques épisodes du passé des personnages.
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La cité sans nom est différente de toutes celles que nous avons traversées en descendant le Fleuve des Vies. Elle n'a pas de population propre. Elle est peuplée de nombreux individus issus de nombreuses nations différentes. Il fallait donc que je pose la question : à qui appartient la Cité ? Qui est son peuple légitime ? Mes interrogations déclenchèrent la polémique. C'est mon acolyte qui formula la réponse la plus claire : les fondateurs de la Cité, seul peuple à pouvoir vraiment la revendiquer comme sienne, avaient disparu depuis fort longtemps. Ne restaient que les habitants de la Cité. De nombreux individus issus de nombreuses nations différentes. Tous considéraient la Cité comme leur patrie. Et qui aurait pu leur soutenir le contraire ?
[Arik] : Gouverner la cité est un fardeau. Et peut-être que tu n'auras pas à t'en encombrer.
Vidéo de Faith Erin Hicks